Retour en France : La nécessaire réadaptation avec Déborah Baduel

Avez-vous déjà envisagé de rentrer en France après une longue période à l’étranger ?

Ce retour tant attendu peut souvent s’avérer plus complexe que prévu. Dans cet épisode du podcast « 10 minutes, le podcast des Français dans le monde » réalisé dans le cadre du dossier spécial « Retour en France », nous explorons les défis et les émotions qui accompagnent le retour en France. Gauthier Seys accueille Déborah Baduel, psychanalyste et spécialiste du retour d’expatriation, pour discuter des expériences de ceux qui ont vécu cette transition.

Déborah Baduel est une psychanalyste qui travaille principalement avec des expatriés français. Bien qu’elle n’ait pas elle-même vécu à l’étranger, elle a traversé de nombreux changements de vie en France, ce qui lui permet de comprendre les défis que rencontrent ses patients. Travaillant principalement en ligne en tant qu’e-thérapeute, elle a développé une approche efficace pour aider ses patients à traverser les bouleversements liés à l’expatriation et au retour en France. Son expérience avec une patientèle composée à 60 % d’expatriés lui donne une perspective unique sur les difficultés de réintégration.

Dans cet épisode, Déborah partage des histoires de retour en France, illustrant les défis psychologiques et émotionnels auxquels font face les expatriés. Elle évoque Zoé, une working girl qui a du mal à s’adapter à un rythme de vie plus lent en France après une vie dynamique à Londres, et Marie, qui perd ses repères en revenant pour s’occuper de ses parents vieillissants. Déborah souligne l’importance de la préparation et de l’acceptation des bouleversements intérieurs pour réussir cette transition. Elle propose également des conseils pour surmonter ces défis, comme prendre le temps de s’adapter et trouver des espaces personnels pour se sentir bien.

https://deborahbaduel.com/accompagnement-pour-les-francais-vivant-a-letranger/

Chapitrage du podcast :
00:00:01 – Introduction et présentation de l’invité
00:00:42 – Déborah Baduel, psychanalyste et e-thérapeute
00:02:00 – E-thérapie et efficacité des séances virtuelles
00:03:00 – Exemple de Zoé : Difficulté de retour en France après 10 ans en Angleterre
00:05:30 – Conseils pour Zoé : Accepter la période difficile et trouver des espaces pour soi
00:06:30 – Exemple de Marie : Retour compliqué après 23 ans en Allemagne
00:07:30 – Dépression et difficulté à prendre des décisions
00:08:50 – Exemple de Nathalie : Un retour en France positif
00:09:20 – Expatriation non investie et avantages d’un retour en France
00:09:50 – Exemple d’Amélie : Jeune expatriée en Espagne en difficulté
00:10:50 – Comment contacter Déborah pour une thérapie à distance
00:11:10 – Conclusion et remerciements

Transcription IA du podcast :

Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des français dans le monde, qui aide tous ceux qui se préparent ou qui vivent de près ou de loin la mobilité internationale. On est au cœur de notre dossier Retour en France. Je vais donc échanger avec plaisir avec Déborah Baduelle, qui est psychanalyste.
10 minutes, 10 minutes, le podcast des français dans le monde. Direction Bayonne. Alors pour tous les Français qui me parlent à longueur d’interviews de gastronomie et de ce fromage et de cette charcuterie, aller à Bayonne, c’est un petit peu vous énerver, j’en ai bien conscience. Bonjour et bienvenue Déborah. Bonjour Gauthier, merci.
Je suis très content de faire ta connaissance. Nous nous sommes rencontrés via les réseaux sociaux. Tu travailles toi-même beaucoup avec une patientelle de Français expatriés et tu travailles beaucoup sur le retour en France. Comme c’est notre dossier du moment, nous allons échanger à travers quelques exemples concrets que tu as pu avoir. D’ailleurs, toi, tu n’as pas véritablement d’expérience à l’international.
Bon, si, tu as quand même ce changement de vie qui est arrivé de temps en temps et qui est un petit peu commun à l’expat. Oui, j’ai vécu pas mal de changements de vie. J’ai grandi en région parisienne, j’ai passé une dizaine d’années sur Marseille. Là, ça fait à peu près 15 ans que je suis dans le sud-ouest. Donc, il y a eu ce genre de changement de vie.
Je crois que le changement me connaît bien et travailler avec les expatriés fait sens dans mon parcours, dans leur approche, dans leurs problématiques. C’est une patientèle que j’aime beaucoup. Ça représente à peu près 60 % de ma. Patientèle. D’où l’expression que tu aimes d’être une.
E-Thérapeute. Exactement, je suis e-thérapeute, je travaille essentiellement en visio et c’est un système qui fonctionne plutôt pas. Mal. Alors justement, on peut expliquer comment, à travers l’écran, on arrive quand même à installer une relation de confiance parce que c’est un peu né avec la période Covid où ça s’est beaucoup développé. Mais on aurait tendance à se dire que dans un calbinet, avec la chaleur humaine, ce serait plus facile.
Au final, souvent on dit l’inverse, que la vision a des. Atouts. Tout à fait. Alors moi j’ai développé cette activité pendant le Covid, bien évidemment c’est là où ça a pris son ampleur au niveau de la visio et ça peut être plus facile en effet qu’au cabinet dans le sens où les patients vont être plus directement à l’essentiel, dans le dur, peut-être protégés par l’écran. Ça se passe très bien au niveau de la confiance, ça ne change rien.
C’est au niveau de la communication non plus. C’est assez intéressant. On se rend compte que les barrières sont peut-être levées plus rapidement quand on est face à face au cabinet. Je reçois aussi au cabinet, mais ce n’est pas tout à fait la même. Chose.
Eh bien écoute, on va nous-mêmes faire cette séance en visio et évoquer quatre personnes que tu as rencontrées. Les prénoms ont été changés. Commençons avec Zoé. Elle, elle a vécu un retour en France difficile. Ça arrive souvent.
Est-ce qu’elle s’y était, par exemple. Bien préparée C’était vraiment un projet familial. Il s’agit d’un couple avec deux enfants. ? Ça a été préparé et évoqué pendant un an avec des motivations de retour à une famille plus élargie.
Un mode de vie, une culture française apportée aux enfants après une dizaine d’années en Angleterre. Donc ça a été pensé. En revanche, je pense qu’elle n’était pas préparée à une vie plus lente, plus douce, à une vision du travail différente. Donc ça a été travaillé, mais peut-être. Pas suffisamment.
Tu disais que c’était une working girl, active, ils étaient peut-être à Londres, tu parlais d’Angleterre, donc peut-être une grande capitale très dynamique. D’un coup, le côté slow life, ça ne lui a pas beaucoup plus à. La perturber. Oui, ça l’a beaucoup perturbé. Son mari, il y a eu aussi, par rapport au couple, des bouleversements.
Son mari a levé le pied et a arrêté de travailler pour le moment, pour se recentrer sur la famille. Elle s’est réfugiée à fond dans le boulot, c’est devenu son refuge psychique, si tu veux. Et oui, ça remue beaucoup. Ce n’est pas facile pour elle. Elle évoquait l’angoisse de revenir à une vie ordinaire.
Si tu veux, elle a connu une telle expansion narcissique à l’étranger où beaucoup de boulot, une vie hyper dynamique. Là, se retrouver en France, en province, il y avait vraiment cette grande peur d’exister différemment. Je crois. Et puis on le sait, l’expatriation, c’est plein de bouleversements. Il faut s’adapter à beaucoup de changements.
D’un coup, retrouver son petit quotidien, sa petite France, sa petite province, c’est. Trop, quoi. Mais tu le retrouves pas, en fait, je crois. C’est intéressant. Je crois qu’il s’agit d’une…
Ça a déjà été évoqué dans tes émissions. Je crois qu’il s’agit vraiment d’une seconde expatriation, finalement. C’est un bouleversement profond et tu dois te réadapter comme tu te réadapterais en changeant de. Pays, finalement. Et Déborah, quel a été ton meilleur conseil pour Zoé, du coup.
? Mon meilleur conseil c’est de prendre le temps, c’est d’accepter cette période difficile, ce n’est pas un simple déménagement. Déjà en avoir conscience que c’est un bouleversement, avoir conscience que son mari vit les choses différemment, ses enfants aussi. Ouais, accepter son bouleversement intérieur et je lui ai conseillé également de trouver des espaces pour elle-même dans lesquels elle pourrait se sentir bien, renouer tranquillement avec une. Vie agréable ici.
Et c’est pas un peu dangereux pour le couple de devenir. Un peu asynchrone comme ça ? On va parler de crise de croissance dans le meilleur des cas. Dangereux, ça peut l’être si on ne s’écoute pas, si on ferme les yeux, si on ne se fait pas aider dans cette période-là. Mais les crises de croissance font grandir le couple.
On peut se dire que c’est. Une belle chose aussi. Si on s’en sort. Bien, ça ira mieux. Exactement, tout à fait.
Marie, elle a 60 ans. Elle a vécu 23 ans en Allemagne et elle va décider de rentrer parce que ses parents sont vieillissants. Elle doit s’en occuper. Mais là, Marie va. Perdre tous ses repères.
Elle perd tous ses repères, elle perd son équilibre professionnel, son équilibre psychique, donc elle rentre vraiment dans le cadre du vieillissement de ses parents pour les accompagner. Elle rentre sans travail, sans logement, donc elle va vivre quelques temps chez sa sœur. Son père décède, elle va s’installer chez sa maman, impossibilité de retrouver du travail en France. Tous ses amis sont restés en Allemagne et elle retombe en plus de ça dans un schéma familial hyper toxique où elle est dévalorisée sans cesse. où elle n’a pas de considération, pas de soutien, où elle est au service de sa mère en l’occurrence.
Et là, c’est hyper compliqué. Donc là, on parle de dépression profonde. Là, c’est un cas vraiment difficile. De retour en France. Et tu ne lui as pas conseillé de retourner vivre.
En Allemagne ? Je l’ai évoquée, bien entendu, évidemment, mais pour elle, c’est inenvisageable. Elle ne peut pas abandonner sa maman. Elle ne. Peut pas abandonner sa maman.
Alors, on a fait un excellent dossier également sur l’expatriation et les seniors. On peut s’occuper à distance. On peut faire beaucoup de choses. On n’est pas forcément en aide à domicile. Est-ce que finalement, sa vie n’est pas plus en Allemagne aujourd’hui.
Qu’En France ? Tout à fait. Mais seule elle peut faire ce travail-là, de le décider, de l’assumer pleinement. Mais c’est très compliqué de se ressaisir de sa vie, de son pouvoir d’action aujourd’hui, surtout quand on est en dépression. Comme.
Tu l’imagines, c’est très difficile de… De savoir prendre des bonnes décisions. À ce moment-là, c’est. Pas simple. Ouais, tout à fait.
Nathalie, elle a 40 ans. Alors là, ça se passe carrément mieux. Elle a vécu un an en. Allemagne. Là, c’est le retour doux.
Ouais, en Espagne, tout à fait. Et la retour au doux, pourquoi ? Parce qu’elle ne s’est pas saisie de son expatriation en Espagne. Elle faisait énormément d’aller-retours en France. Elle avait gardé son boulot en France, donc il y avait plus de télétravail, mais elle ne s’est pas investie.
On a beaucoup travaillé sur ses amitiés, par exemple en Espagne, où elle refusait tout lien social. Elle ne voulait pas. Elle refusait vraiment cette expatriation. Elle n’attendait qu’une seule chose, c’est de rentrer en France, retrouver sa vie, retrouver son cocon familial. Donc là, bien évidemment, il s’agit d’un retour gagné.
Peut-être une expatriation un peu mitigée, mais. Un retour en France très investi positivement. Et on le dit de temps en temps, tout. Le monde n’est pas fait pour l’expatriation. Oui, c’est possible.
Oui, c’est vrai. C’est vrai parce que c’est un bouleversement. C’est un bouleversement et tout le monde n’est pas prêt. Elle avait vraiment un pied dehors, un pied dedans. Donc bon, voilà, ça.
Ne l’a pas bouleversé plus que ça. Et on termine avec Amélie. Elle, elle a 21 ans. Elle doit y aller en Espagne pour ses études. Mais.
Voilà, c’est un temps pour elle là-bas. Elle est étudiante, elle fait un stage en Espagne, liée avec son compagnon, mais très compliquée aussi. Elle n’adhère pas, elle éprouve un grand manque de sa famille, de ses parents, de ses frères et soeurs. Voilà, pareil, il y a une expatriation qui n’est pas pleinement investie. Il n’y a pas d’expansion narcissique comme on peut le ressentir dans certaines expatriations où vraiment tu vas te sentir libre, tu vas te sentir développé, encore plus vivant, encore plus vaste.
Et là, il ne se passe pas ça. Elle n’a qu’une hâte, c’est de rentrer en France et je suis certaine que. Le retour se passera bien pour elle. Et si nos auditeurs qui suivent ce dossier sur le retour en France ont aussi des petits accros de temps en temps, des petits obstacles à passer, on peut te contacter évidemment. Comment ça se passe pour travailler avec toi à distance ?
C’est très simple, c’est en visio comme on le fait là tous les deux, soit sur WhatsApp, soit sur Google Meet ou peu importe, donc travailler en visio. On me contacte par mail ou par téléphone, on peut me retrouver sur. Mon site www.deborahbaduel.com Très bien, comme tu le dis dans ton site, un espace d’écoute bienveillant pour déposer ce qui vous pèse, comme ça on te donne. Tout ça et ensuite on rentre plus. Léger.
Exactement, c’est le but de la thérapie. Déborah, merci beaucoup d’avoir été avec nous sur l’antenne de la radio des Français dans le Monde. Merci pour cet éclairage sur le retour en France qui, on le rappelle, se prépare et doit se vivre le plus agréablement possible, ce. Qui n’est pas toujours le cas. À bientôt.
À bientôt Gauthier.
Vos podcasts sur la mobilité internationale sont sur fdlm.fr et sur YouTube en cherchant Français dans le Monde.

__________________________________________________
Podcast n°2622 (décembre 2025)

Francaisdanslemonde.fr : le média de la mobilité internationale
Radios & podcasts disponibles partout, cherchez « FRANCAIS DANS LE MONDE »
Installez l’APP pour votre mobile
www.fdlm.fr

Podcasts à ne pas louper !