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Rachèle DeMeo parle des différences entre la vie Californienne et la France (4/4)

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Vous êtes-vous déjà demandé ce que cela fait de revenir vivre en France après deux décennies passées aux États-Unis? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys invite Rachèle DeMeo, une Française ayant vécu 20 ans en Californie, pour discuter des défis et des plaisirs de son retour en France. Ce podcast fait partie des 2200 interviews disponibles sur francaisdanslemonde.fr, un trésor pour ceux qui s’intéressent à la mobilité internationale.

Rachèle DeMeo est une ancienne expatriée en Californie, récemment revenue s’installer près de Montpellier. Elle est directrice de FLAM San Diego, une école de français qui propose des cours virtuels et en présentiel. Rachèle partage son expérience unique de la vie aux États-Unis et en France, et comment elle et sa famille s’adaptent à ce changement de vie majeur. Son mari américain et ses enfants, habitués à la vie californienne, font également partie de cette transition culturelle.

Dans cet épisode, Rachèle évoque les aspects positifs et négatifs de son retour en France. Elle parle des différences de coût de la vie, de la culture du service client, et de la technologie entre les deux pays. Les grèves en France, les horaires des commerces et restaurants, et l’attitude des employés sont quelques-uns des sujets abordés. Rachèle partage également des anecdotes sur l’éducation bilingue de ses enfants et la manière dont ils s’adaptent à leur nouvelle vie. En conclusion, elle rappelle aux auditeurs que malgré ses imperfections, la France reste un pays magnifique avec de nombreux atouts.

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Podcast n°2204 (Juin 2024) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia pour ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts « Expat » en installant l’application mobile gratuite.

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Chapitrage du podcast :
00:00:01-Introduction et Présentation
00:00:26-Salutations et Retour en France
00:00:45-Les Délices de la France vs. Californie
00:01:80-Les Tracas du Retour: Prix et Grèves
00:02:163-Comparaison des Services et horaires
00:03:214-La Culture du Travail aux États-Unis
00:04:285-Expérience Client: USA vs. France
00:04:301-La Technologie: Avances et Retards
00:05:355-Le Changement de Vie en France
00:06:413-L’Adaptation des Enfants
00:08:491-Education Bilingue et Polyglotte
00:09:541-Perspective sur les États-Unis et la France
00:10:649-Conclusion et Appréciation du Retour
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Retranscription de l’épisode :

Voici un nouveau podcast qui parle de la mobilité internationale et qui va rejoindre la galerie des 2000 interviews disponibles sur francaisdanslemonde.fr. Depuis que je dis ça, il y en a 2200. Mais bon, je suis Gauthier Seys et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Rachel Demeo. C’est notre fil rouge Californie-France. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
francaisdanslemonde.fr Hello Rachel, bonjour, content de te retrouver. Hi ! Bonjour ! Tu dis encore parfois bonjour en anglais quand tu croises des gens dans la rue ? Non ça va mais c’est vrai que bon des fois tu sais pas quoi dire ou tu sais même pas si tu dois dire bonjour dépendant de la tête qu’ils ont.
Alors on rappelle à nos auditeurs que nous faisons ensemble un fil rouge, tu as vécu 20 ans en Californie. Depuis 4 mois, c’est le retour en France, pas loin de Montpellier. D’ailleurs j’ai vu sur tes réseaux sociaux que tu profitais des premiers rayons de soleil avec un beau plateau de fromage et une belle bouteille de vin. C’est le genre de choses que tu faisais en Californie ? Alors je faisais rarement parce que bon le prix du fromage et puis il y avait quand même moins de choix donc bon tu te lasses vite des mêmes fromages surtout entre camembert et brie les américains confondent donc du coup bon bah tu en restes à ça et puis le vin c’est vrai qu’on a quand même du bon vin en Californie mais quand même plus cher que ce qu’on trouve ici.
Alors on a déjà dans plusieurs podcasts évoqué des sujets, les enfants à l’école, le retour déjà simplement en France qui a pu être parfois un petit peu rock’n’roll. On va parler, si tu veux bien aujourd’hui, des trucs qui t’énervent un peu parce que comme les points ont été plutôt en faveur de la France, il faut savoir aussi, regardez là où ça va un peu moins bien. Le dernier podcast parlait d’argent. Là, c’est clair, il n’y a pas photo. Tout est beaucoup plus cher aux États-Unis.
On gagne mieux sa vie. mais tout est beaucoup plus cher. Dans les points négatifs, tu constates un peu au quotidien des petites choses en France, notamment les grèves. On peut en parler tout de suite. Ça n’existe pas la grève en Amérique ?
Il y en a beaucoup moins. C’est vrai que ça fait 4 mois que je suis là. Il y a certaines choses qui me déplaisent. Il n’y a aucun pays ou aucun endroit dans le monde qui est parfait. Il y aura toujours des trucs.
On peut toujours comparer, surtout à l’endroit où on habitait. Et forcément, quand on compare, c’est souvent dans le négatif par rapport au positif. Donc, c’est vrai qu’aux États-Unis, on n’a pas souvent de grève. Et moi, je constate, par exemple, avec l’école des enfants, des fois, ils ont des grèves, mais on ne sait même pas pourquoi. Et du coup, les parents sont un peu dans une situation où ils se disent, si je travaille, heureusement, moi, je suis principalement télétravail, donc je peux quand même gérer, mais les parents qui ne sont pas, c’est compliqué d’avoir un mail la veille et de se dire, tiens, mes enfants, ils ne vont pas avoir de cours.
Parlons commerce et resto, alors là il y a une petite différence. Aux Etats-Unis on peut manger quand on veut, on peut faire ses courses même au milieu de la nuit si on veut. Il y a une tendance de service client au maximum. Là parfois tu constates que l’endroit où tu vas manger est fermé, tu sais pas pourquoi. Oui, notamment dans les petits villages, des fois, tu te dis, t’es habitué à te dire bon ok, la crêperie, elle ferme le lundi ou tel et tel resto ferme le mardi, bon bref.
Et puis des fois, tu passes à côté ou tu veux t’arrêter manger parce que tu te dis ben oui, j’ai quand même bien noté les jours où ils sont fermés et en fait, ils sont fermés un jeudi ou un jour, un jour férié comme on avait pu en parler, mais peut-être des fois, ce n’est même pas des jours où ils devraient être fermés et tu ne sais pas pourquoi. D’ailleurs, on dit souvent le client est roi. C’est très vrai aux Etats-Unis. On a vraiment ces priorités au client. Oui, priorité au client.
Et en fait, il y a plusieurs facteurs, je pense, liés à ça. Une chose très importante, c’est qu’en fait, aux Etats-Unis et encore plus en Californie, on peut facilement être licencié. Donc, du jour au lendemain, tu peux te faire virer sans explication. Ils n’ont même pas besoin de t’expliquer. Ça peut être un mardi, ça peut être un vendredi.
ils peuvent avoir décidé que tout simplement, ils n’ont plus besoin de toi, mais ils ne vont pas te le dire. Et du coup, tu peux te faire licencier. Du coup, les Américains, ils sont toujours un peu… Enfin, ils doivent être au taquet avec leur travail parce qu’ils se disent, je préviterais de te remplacer alors qu’ici, je pense que ça ne fonctionne pas de la même façon. Par exemple, je vais prendre cet exemple tout con.
Tu vas parfois chercher un menu à McDo en drive et t’es face à quelqu’un qui est vraiment… Qui fait la gueule, qui n’est pas spécialement poli, etc. Ça, ça existe aux États-Unis ? Ça peut exister, mais c’est plus rare. Ils vont être un peu plus faux-cul parce qu’ils s’en foutent un peu, peut-être du client qu’ils ont en face d’eux, mais je pense qu’ils flippent un peu à l’idée de se dire, je prépare mon travail, donc je vais essayer de sourire parce que je pourrais me faire licencier si je ne suis pas comme ça, parce qu’ils vont se plaindre au manager et le manager va dire, tiens, oui, on a une vidéo de toi et puis non, tu étais désagréable, ciao.
Des fois, ce n’est même pas un avertissement.
On n’a pas parlé de la technologie qui rentre de plus en plus dans nos vies. Alors voilà, on paye avec son téléphone, etc. On a pas mal d’outils aujourd’hui. C’était comment aux Etats-Unis ? Est-ce qu’il y avait une avance technologique ?
Alors, sur certains points oui et d’autres points non. Et c’est ça qui est un peu rigolo. Par exemple, comme vous savez, je suis directrice de Flamme San Diego, une école de français. On propose des cours virtuels aussi bien qu’en présentiel à San Diego et ailleurs. Et nous, par exemple, on a une fiche d’inscription en ligne.
C’est assez simple à compléter. C’est un formulaire par famille et ils peuvent rajouter différents élèves, différents enfants. Ça c’est simple. Et ici, pour l’école des enfants, tout c’est par papier. Et puis bon, tu fais une erreur, c’est type ex.
Donc un peu à l’ancienne où tu te dis, ils n’ont pas évolué. Mais sur d’autres trucs, les Français ont quand même plus d’avance sur certaines choses en technologie, notamment les téléphones. Donc c’est rigolo de constater que peut-être les priorités, peut-être que c’est ça, je ne sais pas trop. Mais oui. En tout cas, on va parler de ton mari, si tu veux bien, qui est lui américain et qui vit donc depuis quatre mois vraiment réellement en France.
Lui aussi fait ce petit jeu de comparatif. Un petit peu, mais moins que moi. Je pense que je me réhabitue à, par exemple, attendre plus longtemps dans la file d’attente parce que la pharmacienne était en train de répondre à des mails ou faire quelque chose sur son ordinateur, alors qu’il y a une nouvelle cliente qui approche son guichet et qu’elle aurait pu faire ce qu’elle faisait, mettre ça de côté. peut-être servir la cliente ou le client. Et puis bon, moi je me dis ah oui, c’est vrai.
Et puis lui, il est plus du mode. Ah, OK, mais bon. Résultat, lui, aujourd’hui, il trouve que vivre en France, c’est quand même plutôt agréable. Il n’a aucune envie de retourner aux Etats-Unis. Même pas en vacances, tu m’as dit.
Voilà, même pas en vacances. Il me dit mais qu’est-ce qu’on va faire là-bas ? On était là-bas pendant une vingtaine d’années, il va y avoir lui même plus longtemps. Et du coup, même question pour les enfants aujourd’hui. Je suppose qu’ils doivent un peu parler de leurs amis là-bas parce que c’est tout frais encore pour eux.
Est-ce qu’ils ont déjà des nouveaux amis en France ? Est-ce que cette arrivée pour eux, ça s’est bien passé et qu’aujourd’hui ils dégustent le fait de vivre français ? Alors, nous, comme on venait en France chaque année pendant un à plusieurs mois, surtout je dirais les dix dernières années, eux, ils se sont quand même fait tout un réseau d’amis. Moi, mes amis d’enfance qui ont eu des enfants, donc des enfants de cette façon-là et des enfants dans le village ou même quand ils finissaient l’année scolaire en France, ils ont pu quand même se faire des amis. Donc, ils ont retrouvé des amis qu’ils connaissaient.
Ils se sont fait d’autres. Ils ont essayé de garder un petit peu un lien avec des amis en Californie, mais ils ont quand même pas mal amis ici donc je pense pas qu’ils se sentent beaucoup plus dépaysés que ça donc globalement ça se passe vraiment bien quoi je veux dire je fais souvent un petit check avec eux pour voir justement comment ils sont surtout leur état émotionnel et tout puis pour le moment chaque fois ils me disent non on est content d’être ici donc bon. Et à la maison on parle français anglais ? Alors du coup, j’ai tout switché. Mais comme tu sais, moi qui suis passionnée par l’éducation bilingue et polyglotte, on ne parlait que France à la maison.
Tout était en français depuis leur plus jeune âge, d’où un peu les débuts de flamme. Et ça, c’était quand on était aux Etats-Unis. Maintenant qu’on habite principalement en France, on a tout switché en anglais. Ça a pris quelques mois. Avec papa, c’était plus normal que moi.
Avec moi, c’était la catastrophe au début. Impossible. On avait essayé plein de trucs différents. Et puis, en fait, j’ai réalisé que Il faut vraiment être constant et puis un peu ignorer même s’ils te reparlent du coup en français. Et puis aussi, vraiment, en fait, c’est de la persistance, de répéter.
Et puis là, maintenant, on a réussi à switcher. Donc maintenant, avec moi, ils me parlent en anglais. D’accord. Et quand vous regardez une série Netflix, tu mets en anglais. Tout est en anglais.
Oui, le seul. Donc, on a vraiment tout switché en anglais à la maison. Après, pour le moment, en tout cas, les enfants entre eux continuent à communiquer en français. Et puis après, c’est vrai qu’avec leurs potes, forcément, c’est du français. Rachel, petite question, on aurait joué à ce jeu de comparatif il y a 20 ans, est-ce que tu aurais attribué autant de points à la France ou est-ce que les Etats-Unis auraient raflé plus de victoires ?
Avant d’être expatriée et d’avoir vécu là-bas, c’est vrai que comme je pense à un grand nombre de français, tu admires les États-Unis, de ce que tu vois à la télé, du mode de vie, donc forcément. Et puis aussi, je pense même en travail, il y a plus d’opportunités. Moi, c’est une des raisons pour lesquelles j’ai voulu être là-bas. Donc c’est vrai qu’avant, j’aurais peut-être eu une autre image, mais maintenant que j’étais expatriée et puis quand même pendant longtemps, c’est vrai que ça peut changer les choses. Souvent, on revient un peu à ses racines.
Et puis de mon expérience avec même 29.000 Français qui sont en San Diego, ça prend à peu près quatre ans avant que les expatriés se disent « Ah ben tiens, ça me manque, la France. J’ai un grand nombre d’amis qui, au début, ils arrivent. Ah mais c’est trop bien et tout. » Comme tout le monde. Et puis quatre ans plus tard, ça commence à changer.
La France, en fait, on était quand même bien. C’est vrai que c’est un peu ce que je pense. Et ma dernière question pour conclure ce fil rouge. Finalement, on est tellement bien en France, il n’y a peut-être que les Français de France qui ne s’en rendent pas réellement compte. Oui, et c’est justement un point que j’ai remarqué, un peu en négatif, on va dire, c’est que les Français ont tendance à râler et se plaindre.
Et moi, je me dis, mais quand même, ils ne réalisent pas qu’il y a quand même des choses qui sont vraiment bien. Nous, on mange bien, on boit bien. Il y a plein de choses qui sont moins chères, notamment dans le sud de la France. Il y a des paysages qui sont vraiment pittoresques. C’est magnifique, on a plein la vue avec tous les paysages.
Et puis, entre les lacs, les rivières, la montagne, la mer, il y a vraiment de tout pour tout le monde. Entre les grandes villes et les petits villages, on peut se retrouver qu’importe ce qu’on préfère. Et puis, il y a quand même plein de choses à faire, plein d’activités, de festivals. Et pourtant, après, je trouve que souvent, les Français se plaignent. Et puis, je me dis, allez peut-être partir un peu.
Et puis, des fois, on revient et on se dit, on est bien. Je prends toujours l’exemple du système de santé. Quand on a pratiqué les deux, on a vite un avis. Là, on est allé chez le vétérinaire. Malheureusement, notre chien qu’on a amené avec nous, il est décédé entre temps, mais on l’a amené chez le vétérinaire pour faire un petit contrôle.
On a eu pour 42 euros. Mon mari, il a dit « Rachel, je vais me renseigner auprès de mon pote là-bas. Combien une simple visite comme ça aurait coûté ? » Parce qu’on a très rarement amené nos animaux chez le véto, donc c’est vrai qu’on avait oublié. Le véto nous a dit « Non, non, il en aurait eu pour plus de 600 balles.
» 42 euros ici, j’ai encore le reçu que j’ai gardé et 600 balles aux Etats-Unis pour une simple visite. En tout cas, le bilan, il est positif. La famille de Rachel est bien de retour dans un pays qu’elle aime et qu’elle apprécie au quotidien. C’est donc la bonne nouvelle. Et puis, tous les Français de France, qu’ils écoutent la radio et qu’ils entendent tout ce qu’on raconte à longueur de journée.
Et à quel point les Français qui ne vivent plus dans la vieille France rappellent à chaque interview à quel point on est dans un beau pays qui est bien organisé. Certes, il y a des défauts, mais on a quand même beaucoup d’atouts. Tu en as fait toi-même le bilan. Merci beaucoup pour ces podcasts qu’on a fait ensemble. Et puis, de toute façon, on se retrouvera parce que l’interculturel, Flam et tout ça fera qu’on se retrouvera.
Absolument. Au plaisir et merci.
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