Pizza, spaghetti et raclette : Karine Yoakim Pasquier parle de Noël à Hong-Kong

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Comment fêtez-vous Noël à l’autre bout du monde ?
Avez-vous déjà imaginé comment les traditions de Noël se transforment lorsqu’elles traversent les frontières et s’installent dans des cultures différentes? Dans cet épisode, nous explorons les festivités de Noël à travers le regard des expatriés français, en particulier ceux vivant à Hong Kong. Nous nous demandons comment une fête profondément ancrée dans les traditions occidentales s’adapte à un environnement où elle n’est pas historiquement enracinée. Notre invitée, Karine, nous partage ses expériences de Noël vécues à Hong Kong et à Genève, offrant une perspective unique sur cette célébration mondiale.

Karine est une expatriée française vivant à Hong Kong, bien qu’elle soit actuellement de retour à Genève pour les fêtes. Elle nous fait découvrir son parcours entre ces deux villes qui, bien que géographiquement éloignées, partagent une place spéciale dans son cœur. Karine nous parle de la manière dont elle a intégré les traditions locales dans sa propre célébration de Noël, tout en gardant un lien fort avec ses racines françaises. Son témoignage offre un aperçu fascinant de la vie d’une expatriée naviguant entre deux cultures distinctes.

Noël à Hong Kong : Une fête entre tradition et modernité

Dans cet épisode, nous découvrons comment Noël est célébré à Hong Kong, où la fête est davantage perçue comme un événement commercial qu’une célébration religieuse. Avec seulement 15% de la population chrétienne, les festivités se concentrent sur les décorations lumineuses et les rassemblements festifs dans les restaurants plutôt qu’à la maison, en raison des petits espaces de vie. Karine nous explique que bien que les sapins soient rares et coûteux, les Hongkongais aiment se rassembler autour de repas variés, allant de la pizza à la raclette. De plus, la messe de Noël est un événement très prisé, nécessitant une réservation anticipée. Enfin, Karine évoque la tradition du ballet Casse-Noisette, une attraction incontournable chaque décembre. En contraste, elle partage également les traditions suisses, comme la fondue chinoise et le gratin au cardon, soulignant les différences culturelles entre ces deux régions du monde.

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Podcast n°1744 (Décembre 2024) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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Transcription de l’épisode :

Gauthier Seys Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gauthier Seyf et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Stéphane Zerman. On part à Brive-la-Gaillarde retrouver un psychothérapeute. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. françaisdanslemonde.fr J’aime me promener dans le monde, mais j’aime aussi de temps en temps aller dans les jolies villes de France. C’est donc à Brive-la-Gaillarde où Stéphane est installé. Depuis quelques temps, c’est la pandémie, je pense, Stéphane, qui t’a amené là. Bonjour. Karine Yoakim Pasquier Exactement, Gauthier, bonjour. Oui, ça a été un moment de décision importante. On n’en a pas beaucoup dans la vie, mais il faut dire que cette pandémie a aidé pas mal de monde, je crois, à revoir leur copie sur est-ce que la vie… intéressante que la campagne, et moi j’ai fait le pari que la campagne était plus intéressante que la ville. Après 60 ans passés dans une ville, c’est génial la campagne. Gauthier Seys On va parler pas mal de psychologie dans ce podcast. Selon toi, est-ce que la pandémie aura marqué un virage globalement dans le monde auprès des gens ? Karine Yoakim Pasquier Je pense que cette pandémie a rebattu les cartes. En fait, on n’est plus tout à fait dans le même monde aujourd’hui. Je ne parle même pas du télétravail, de nouvelles activités, mais c’est surtout que… Ça a aidé les gens à un moment d’arrêt de conscience un petit peu de leur vie, peut-être à se poser même des questions plus existentielles. Qu’est-ce qu’on pense de cette vie-là, puisqu’on a eu ce temps pour y réfléchir ? Et je crois que beaucoup, beaucoup de gens ont fait le pari d’une vie un peu différente et d’être opportunistes. Voilà, et je trouve que c’est génial. C’est génial de vivre différemment. Gauthier Seys On échange aujourd’hui dans le cadre du partenariat avec Expat Pro et on va parler. de ta relation avec des expats en solo ou en couple dans un instant. Mais on aime, dans le podcast de la Radio des Français dans le Monde, revenir sur le parcours de l’invité. Toi, tu es originaire de Paris. Au début, c’est la musique qui va te botter le plus. Tu montes un petit groupe et puis tu vas faire des premières parties. En l’occurrence, tu vas côtoyer dans les années 80 les Ritamitsuko, les innocents, bosser dans le studio de téléphone. Malheureusement, le groupe ne va pas décoller. Ça, c’est la dure loi de la musique. Karine Yoakim Pasquier Eh oui, eh oui. Mais en même temps, c’est des belles rencontres. C’est ça qui est intéressant. La vie, ce qui est le plus important, c’est pas tellement cette réussite, c’est le parcours. Moi, c’est ça qui m’intéresse, c’est pas l’objectif, c’est le parcours. Gauthier Seys Et ça, c’est des bons souvenirs pour toi aujourd’hui ? Karine Yoakim Pasquier Oui, absolument, et toujours. C’est toujours vrai et je fais toujours de la musique d’ailleurs. Gauthier Seys Alors tu vas aussi être photographe et puis tu vas débuter des études d’infirmier. Ça va te rapprocher du monde médical jusqu’à ce que tu décides de reprendre tes études. Études de psychologie à Paris 8 et philosophie. tu vas en même temps faire tes études et travailler à l’assistance publique. Là, ça a été riche de rencontres pour le coup. Karine Yoakim Pasquier Oui, vraiment, j’avais besoin de ce contact avec des personnes, cette relation d’aide. Et c’est vrai que je ne la trouvais pas dans ce que je pouvais avoir comme activité, comme photographe, par exemple, auparavant. Donc, c’est vrai qu’être infirmier, c’est un magnifique métier. Et puis, être psychologue par la suite, c’est bien. C’est bien de travailler, d’aider les gens. J’aime beaucoup. Gauthier Seys Tu es à Brive-la-Gaillarde, mais tu aurais pu être au moment de cette interview à Saigon. L’amour a failli te porter jusqu’au Vietnam, mais finalement, ça ne s’est pas fait. Pas de regrets de ne pas avoir vécu la vie d’expat ? Karine Yoakim Pasquier Si, un petit peu. J’ai un peu ce regret, mais ce qui me rend le plus heureux, c’est de vivre avec la femme que j’aime. Donc, c’est aussi, encore une fois, je reviens beaucoup au parcours et aux rencontres. C’est les rencontres qui façonnent. un petit peu la vie qu’on va avoir et l’endroit est au bon endroit avec la bonne personne. Il se trouve que c’est aujourd’hui là où je suis, à côté de Brie. Gauthier Seys Eh bien très bien, tu vois, ça vient de t’économiser un cadeau de Saint-Valentin puisque tu n’auras qu’à faire écouter le podcast à Madame pour qu’elle sache. Karine Yoakim Pasquier Alors, Gauthier Seys en face de ton cabinet, quand tu es sur Paris, il y a l’OCDE qui fait que tu vas pas mal travailler avec des expats et c’est finalement un peu une spécialisation aujourd’hui. dans ton métier de psychothérapeute. Là, c’est l’occasion qui fait le larron. Karine Yoakim Pasquier Exactement. Ça, ça a été vraiment le petit plus du lieu où j’étais. J’étais exactement en face de l’OCDE. Et donc, je n’ai fait que voir des gens qui partaient ou qui revenaient d’expatriation et avec lesquels je pouvais travailler à distance. Gauthier Seys Dans ton parcours, on va parler de ce travail que tu fais avec les expats, mais globalement, ton travail est d’être présent lorsque quelqu’un rencontre un gros stress, des troubles anxieux. Tu as notamment participé à la création de la cellule médico-psychologique du SAMU, notamment après les attentats de Paris. Karine Yoakim Pasquier Oui, ça a été malheureusement une époque très difficile, mais en même temps très riche, là aussi en rencontres et en expériences. avec des gens qui étaient déstructurés et qu’il a fallu accompagner. Et d’où une formation aussi en hypnothérapie, parce que l’hypnose est quand même un outil très intéressant pour ranger, je dirais, des événements traumatiques. Et continuer à vivre, je dirais, quasiment normalement. Gauthier Seys Cette cellule, tu interviens quelques heures, quelques minutes après un attentat, par exemple. Comment tu rencontres les personnes qui ont vécu ce choc terrible ? Quelle est la… La démarche, on va dire, dans les premières minutes, lorsque la personne a été aussi secouée. Karine Yoakim Pasquier Le plus important, c’est ce qu’on appelle les techniques de debriefing. C’est de remettre la personne dans un cadre de réalité. C’est de, face à quelque chose qui était imprévisible, totalement imprévisible, c’est de lui redonner une cohérence, un sens à ce qui vient de se passer. Alors c’est sûr que dans les minutes qui suivent, ce n’est pas un sens qu’on va trouver, mais c’est surtout de… je dirais, de raturer, de repositionner dans le présent et de redonner une perspective. C’est un accompagnement qui est très important. Et il y a l’entretien, je dirais, en individuel, mais il y a aussi le fait d’être à plusieurs et de se rendre compte qu’on a tous vécu un peu la même chose. Ça aide aussi à revenir dans un présent plus consistant et non pas s’échapper, je dirais. Gauthier Seys Alors, c’était un peu ma question. Est-ce que lorsqu’on vit un événement aussi terrible qu’un attentat, ce choc post-traumatique, c’est quoi l’effet sur le corps finalement ? C’est une protection du corps ? Karine Yoakim Pasquier C’est surtout le sentiment qu’on peut mourir. C’est déjà ça, numéro un, c’est qu’on pense que notre vie va s’arrêter là. Et votre corps, oui c’est vrai, tu as raison, il vient en protection. Il y a beaucoup de somatisation qui se met en place. Par exemple, il y a l’effet de sidération. On peut voir 80% des personnes en situation… d’attentats qui dysfonctionnent complètement. C’est l’effet de sidération. Et pour vaincre cette sidération, qui est un mécanisme psychologique, bien sûr, de défense, ces techniques de débriefing aident la personne à sortir de cette sidération et à revenir dans sa… Je dirais dans son enveloppe d’une manière plus incarnée, dans sa réalité. Gauthier Seys C’est quoi le sentiment quand on est sidéré ? Techniquement, le corps fait quoi ? On est déconnecté du réel ? Karine Yoakim Pasquier Oui, c’est-à-dire qu’on regarde ce qui se passe comme un spectateur. On n’est plus du tout acteur, on n’est plus dans la réalité. On est par exemple sur un quai à Port-Royal, je me souviens de ça. Il y a encore beaucoup de fumée, il y a la rame qui a pris feu et vous avez des gens qui sont sur un quai à gare, qui ne bougent pas, qui regardent. Le visage qui n’est pas toujours très beau à voir, mais voilà, c’est des réactions de sidération et il faut absolument très vite. accompagner ces gens-là pour qu’ils atterrissent le plus vite possible, bien entendu. Gauthier Seys Récemment, par exemple, en Angleterre, une attaque au couteau a fait que tu as accompagné des Français expatriés. Et là, tu le fais à distance. Le travail à distance, même dans cette situation-là, fonctionne bien ? Karine Yoakim Pasquier Absolument. Déjà, il y a l’expérience. On va dire qu’il y a 25 ans d’expérience derrière ça, de technique de debriefing. Mais il y a aussi des outils. Des outils comme l’hypnose, encore une fois même à distance, puisque moi je fais l’hypnose ericksonienne, qui est l’hypnose aussi conversationnelle, telle qu’on est là en train de se parler. On peut faire passer beaucoup d’autres idées, d’autres images, des métaphores, qui permettent à la personne qui a vécu un événement traumatique de revenir à la réalité et d’être plus à distance de ce qui l’a terrorisé, comme cette attaque au couteau récente. Gauthier Seys Et lorsqu’on parle de ton travail avec les expats dans le monde entier, tu, en préparant cette interview, dis le mot isolement. C’est peut-être ce qui te marque le plus chez ceux qui vivent la mobilité internationale, le fait de se retrouver parfois complètement seul. Karine Yoakim Pasquier Oui, c’est tout à fait juste, Gauthier. Je crois que les gens ne mesurent pas en expatriation l’idée d’être coupés, les résonances possibles en cas de problème. d’être coupé de leur milieu habituel, de ce milieu ambiant. C’est qu’à distance, appeler un bon ami, ce n’est pas tout à fait la même chose que… que le voir en face à face lorsqu’il y a un problème. Et j’ai beaucoup de personnes, effectivement, qui sont confrontées à cet isolement, mais à cette solitude aussi, face à des problématiques, qu’elles soient de couple, puisque c’est une de mes autres spécialités, de couple ou tout simplement, je pense à la naissance d’un enfant. Par exemple, un baby blues, un postpartum, peut être un événement beaucoup plus difficile à gérer en expatriation que dans sa vie natale. Gauthier Seys Tu me dis que c’est peu anticipé. Anticiper, est-ce que ça s’anticipe ? Est-ce que les auditeurs qui vont vivre la mobilité internationale peuvent, avant qu’elle ne démarre, anticiper le terrain ? Karine Yoakim Pasquier Je pense qu’on connaît toujours des gens qui sont partis en expatriation autour de nous, c’est très souvent. Il y a une littérature qui existe par rapport à ça. Je ne vais même pas parler d’Internet, mais il y a beaucoup de choses, de recherches qui ont été menées qui mettent en avant ce point. Et je crois que c’est… Avant de partir, ça serait bien quand même de… de prendre conscience de cet aspect qui, souvent, est celui qui bloque le plus. Une problématique dans un couple, par exemple en expatriation, peut conduire à des problèmes bien plus importants que lorsqu’on est dans sa ville natale, où on peut faire appel à des gens qu’on connaît, en parler, avoir du soutien. Le soutien est quelque chose de beaucoup plus difficile quand même en expatriation. Gauthier Seys Alors, tu t’appelles Stéphane Zerman, c’est ce que j’ai dit dans l’intro de ce podcast, mais ça s’écrit S-Z-E-R. M à N. Je le dis parce que tu écris des livres aussi. Tu as plusieurs livres à ton actif. Karine Yoakim Pasquier Une dizaine. Ça fait une vingtaine d’années que j’écris des ouvrages, oui, de développement personnel globalement et sur la rédaction aussi. Gauthier Seys Et on peut se donner rendez-vous le 3 décembre prochain pour un webinaire organisé par les équipes de Expat Pro que je salue au passage parce que les filles écoutent tous nos podcasts, donc j’embrasse Catherine et Cécile. Les 7 clés pour un grand… couples heureux et durables en expatriation, ce sera le thème de ce webinaire. Karine Yoakim Pasquier Exactement. C’est surtout à travers une méthode qui est celle de John Gottman, qui est un psychologue renommé qui, pendant une quarantaine d’années, a observé des milliers de couples et il en a déduit, je dirais, toute une méthode pour élaborer des principes simples et concrets qui permettent, je dirais, de mieux écouter, de se comprendre et de respecter l’autre ainsi que d’éviter ces fameux conflits qui empoisonnent la vie des couples. La vie à deux, il n’y a pas de couple sans conflit. Gauthier Seys Stéphane, je vais terminer cette interview en te posant une question. C’est incroyable les hasards de la vie, mais cette nuit, je suis sur la route et on est allé voir un concert très étonnant de Red Car, anciennement Christine and the Queen. On s’est dit qu’elle était un peu à l’ouest. Et j’ai vu que tu avais travaillé sur une exposition qui s’appelait Complètement à l’ouest. Pourquoi on dit qu’on est à l’ouest ? quand on est justement un peu paumé ? Karine Yoakim Pasquier C’est intéressant ça. Je vais te donner mon avis, je ne sais pas le fond, mais je dirais que l’Ouest a toujours représenté la direction lorsque les hommes voulaient, c’est ce qu’on dit dans les temps les plus anciens, avancer, se développer, on marchait toujours à l’Ouest sans savoir ce qu’il y avait. Donc peut-être qu’on va à l’Ouest dans l’idée, c’est toujours cette idée dans l’expatriation d’aller chercher quelque chose de mieux. Je crois qu’il y a quelque chose avec ça, mais je crois qu’il y a une vertu. L’Ouest, le vrai aussi, c’est quelque chose qui fait rêver, encore aujourd’hui, je crois. Gauthier Seys C’est la conquête de l’Ouest. Karine Yoakim Pasquier Oui, voilà. C’est cette conquête-là, je crois, qu’on cherche tous, et cette quête peut-être tout simplement. Gauthier Seys Eh bien, merci Stéphane. Je pense qu’on pourra se retrouver pour parler spécifiquement des chocs post-traumatiques, parce que quand on imagine un choc post-traumatique Cumuler à une vie en mobilité internationale, ce n’est pas double dose d’anxiosité, ça ? Karine Yoakim Pasquier Oui, bien sûr. Tu as tout à fait raison. Encore une fois, l’isolement fait que face à un événement traumatique, nos ressources sont encore plus mises à mal si on n’a pas le soutien. Encore une fois, c’est le soutien qui est le plus important. C’est de pouvoir très vite, après une attaque par exemple, si je prends ça, très vite pouvoir raconter. et qu’on puisse avoir du soutien et retrouver, je dirais, une vie quasi normale, même si on a vécu quelque chose qui est totalement dehors de la normalité. C’est très important le soutien. Gauthier Seys On se retrouvera donc pour en parler. Merci Stéphane et rendez-vous donc le 3 décembre prochain avec les équipes de Expat Pro. Je vous souhaite une belle journée à Brive-la-Gaillarde. Karine Yoakim Pasquier Merci beaucoup, Moitié. Merci à vous.
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