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Vous êtes-vous déjà demandé comment maintenir votre culture et votre langue maternelle tout en vivant à l’étranger ? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys s’entretient avec Nathalie Albertelli, une expatriée passionnée par l’enseignement de l’espagnol. Nathalie partage ses expériences et ses défis en tant que Française vivant en Angleterre, tout en maintenant ses racines corses.
Nathalie Albertelli, déjà invitée sur le podcast il y a trois ans, revient pour nous parler de son parcours et de ses projets actuels. Originaire de Corse, Nathalie a suivi son mari dans différentes expatriations à travers le monde, de Poitiers à La Réunion, en passant par Le Caire, avant de s’installer près de Birmingham en Angleterre en 2021. Professeure d’espagnol de formation, elle a su adapter sa carrière aux nombreux déménagements, créant sa propre école linguistique et développant un podcast intitulé « Ma version en espagnol ».
Dans cet épisode, Nathalie nous raconte comment elle a réussi à conjuguer sa passion pour l’espagnol avec les contraintes de la vie d’expatriée. Elle évoque les défis de maintenir la langue et la culture française à la maison, tout en s’immergeant dans la culture anglo-saxonne. Nathalie partage également des conseils pratiques pour ceux qui souhaitent apprendre l’espagnol et explique comment elle a adapté son enseignement aux besoins de ses élèves, qu’ils soient expatriés ou non. Un épisode inspirant pour tous ceux qui jonglent entre plusieurs cultures et langues.
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Chapitrage de l’épisode
Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale, je suis Gautier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Nathalie Albert-Telly. Nous partons en Angleterre. Bonjourno ! C’était du Corse mesdames et messieurs, je me suis lancé au Corse grâce à mon invité du jour, une invitée que j’ai déjà eu l’occasion de recevoir sur l’antenne de la radio des français dans le monde.
C’était il y a trois ans déjà, le projet a bien évolué. On va refaire le point sur cette escale linguistique et on va parler de l’espagnol. Nathalie, content de te retrouver ? Eh bien moi aussi. Tu as suivi un peu l’évolution de la radio des français dans le monde qui d’entre deux d’ailleurs a changé de nom.
C’est ça. Et tu nous écoutes de temps en temps du coup ? Oui. Ah bah oui oui. Ah bah forcément.
On a parlé de la Corse puisque tu es originaire de là-bas. Je suis certain que tu y penses un petit peu tous les jours. Ah bah ça, la Corse reste dans mes veines. D’ailleurs, ton mari a aussi du sang corse dans ses veines, simplement. Tu l’as rencontré en Corse, mais lui travaillait à ce moment-là à Cannes.
Et c’est ensemble que vous allez décider de vivre la grande aventure de l’expatriation avec de nombreuses expériences. Il faut dire que monsieur bosse chez Vinci Grand Projet. Et alors là, les Grands Projets, c’est dans le monde entier. Vous avez eu l’occasion de faire Poitiers comme première expatriation. C’est rude.
Le Caire, et depuis 2021 vous êtes installé en Angleterre. Vous y êtes arrivé en 2021 avec les enfants, vous êtes basé près de Birmingham. Du coup les enfants n’ayant pas d’école française à disposition, ils sont désormais dans le système anglais. C’est facile de maintenir le français et le corse à la maison alors qu’ils vont à l’école anglaise ? Alors oui, on parle français tout le temps.
Ils ont forcément d’autres amis, mais comme ils ont essentiellement que nous, nous à la maison, on parle français. On parle pas anglais. Dans les autres expatriations, ils étaient dans les lycées français, donc ils ont toujours été en relation avec la langue française. Oui, oui, oui. Pour moi c’est important.
Ben justement, je te pose cette question parce que ça doit pas être facile complètement d’immerger dans cette culture anglo-saxonne, de maintenir quand même malgré tout la culture française, c’est un petit travail quand même à la maison finalement. À la maison, non pas tant que ça. Ça va étant donné qu’on n’a pas fait d’expatriation ou dès le départ ils étaient dans un système anglais au niveau scolaire. Donc au final ça se fait naturellement et quand on rentre à la maison, ils ont certains copains où entre eux ils parlent anglais, nous c’est jamais arrivé. Un petit peu de voyage en Corse de temps en temps pour retrouver la famille, les amis ?
Ah oui, forcément. C’est pas si loin. En général, deux fois par an. Alors, c’est pas si loin, mais au final, c’est plus compliqué que quand on était à La Réunion, par exemple. Il faut changer d’aéroport.
Et donc, en gros, porte à porte, c’est 12 heures quand même. Et avec le travail de monsieur, on en parlait juste avant de prendre l’antenne. Aujourd’hui, c’est l’Angleterre, mais techniquement, ça peut changer. C’est ça. Et c’est l’effet un peu Kinder Surprise, on le sait, deux, trois mois avant.
Et là, c’est reparti, les cartons et compagnie. Et t’as intégré aujourd’hui dans ton mindset le fait de savoir que la vie que tu mènes aujourd’hui, le quotidien peut être bouleversé régulièrement par les changements de monsieur ? Ah oui, et alors ce qui est bizarre, c’est qu’entre l’Egypte et l’Angleterre, on est rentré en France. Je pensais qu’on rentrait, la langue, tout, le système sanitaire, vraiment tout. Et je connaissais, donc je me suis dit, c’est bon, c’est facile.
Et c’est en rentrant en France où je me suis dit, non, en fait, je suis partie française, mais je suis revenue expatriée et il nous manquait un truc, on est repartis. C’est pour ça qu’on est en Angleterre. Et c’est là où j’ai vraiment pris conscience que c’est ça ma vie, en fait. Alors tu as réussi en tant que conjoint accompagnateur du coup à t’inventer un métier que tu peux techniquement balader sous le bras s’il faut. Oui c’est ça.
Puis alors rien à voir avec le Covid parce que moi je suis prof d’espagnol et donc il fallait à chaque fois faire les démarches pour trouver un poste et une fois que je l’avais, que j’avais toute la complicité entre les collègues, les élèves et voilà Tout ce que ça implique, il fallait tout recommencer et préparer le nouveau départ. Donc c’était trop frustrant pour moi et enseigner l’espagnol pour moi c’est vraiment une passion. C’est quand même quand ça coule dans les veines. Donc je me suis dit, mets-toi à ton compte comme ça tu pourras joindre du tri à l’agréable. Résultat, trois ans plus tard, trois ans après qu’on se soit parlé, Nathalie, ça se passe plutôt bien puisque tu peux maintenant démissionner de ton job, on va dire, alimentaire un peu pour ne faire que, t’occuper que de SKL linguistique.
Tu dois être assez fière. Ah oui, très, très, très fière. Tu as donc monté cette école d’espagnol, développé tout ça avec la création d’un podcast récemment qui s’appelle Ma version en espagnol. Tu sais d’où vient cette passion pour l’espagnol ? Alors je suis la seule dans la famille qui parle espagnol.
Je l’ai appris en LV3, donc c’était la toute dernière langue que j’ai appris au niveau du bac et c’est vraiment ça a été un coup de fou de linguistique et je me suis dit voilà je veux faire ça, c’est ça et c’est rien d’autre et donc je suis allée à la fac. Forcément au début j’avais l’appréhension parce que certains étaient en première langue Mais voilà, ça ne m’a pas empêchée d’y arriver, de réussir. J’ai fait un an d’Erasmus à Valence pour mon année de Master. Et voilà, aujourd’hui j’enseigne. Et est-ce que Vinci Grand Projet a des grands projets en Espagne ?
C’est ma grande frustration. Les boîtes espagnoles ont de bonnes entreprises de BTP. Ah zut ! C’est pas encore au programme malheureusement. Pourquoi tu as lancé ce podcast, ma version en espagnol, je vois que tu as un beau micro, utile pour faire des podcasts.
Partager ta passion pour cette langue au plus grand nombre ? Oui, en fait, je ne m’adresse pas uniquement aux expatriés. Je m’adresse aux personnes aussi, aux francophones qui veulent apprendre l’espagnol, qui ont le désir de voyager, qui peuvent avoir des missions ponctuelles par rapport au travail. Mais en tout cas, voilà, qui désirent apprendre l’espagnol. Et donc, dans ce podcast, je fais des récits au sujet divers et variés.
Ce n’est pas forcément lié à l’apprentissage de la langue. Mais donc je parle en espagnol et l’idée c’est qu’ils puissent travailler leur oreille et à l’intérieur donc j’y mets forcément le côté pédagogique, mon expertise de prof, mais aussi mon expérience en tant qu’expatriée face à la barrière de la langue et tout ce que ça peut impliquer. Alors si un auditeur a besoin d’apprendre rapidement l’espagnol, on dit toujours que c’est pas si difficile, c’est vrai ? Il suffit pas de rajouter un O et un A à la zone. Ouais, c’est comme ça que je fais moi.
Des fois ça peut marcher, mais pas toujours. Regarde, j’ai dit bonjourno au début, mais c’était très bien, c’était en plein dans l’huile. Oui, ça passe, ça passe. Non, une langue, il faut l’appréhender sous différents angles, je dirais, et les baguettes magiques n’existent que dans les dessins animés. Donc apprendre une langue rapidement, après tout est relatif, ça dépend ce qu’on entend pas rapidement, mais la formule magique, parler avec fluidité en très peu de temps, ça n’existe pas.
Résultat SQL linguistique, tu travailles comment, en visio, sur quel rythme, quel volume d’heures il faut ? Je m’adapte aux objectifs des personnes, à leur disponibilité. Pour l’instant, je propose des cours individuels ou en groupe en visio. Après, si j’ai des personnes sur place, ils sont les bienvenus également. Mais voilà, de par ma situation personnelle, l’essentiel de mon activité se fait en visio.
Et donc voilà, je fais en fonction des objectifs de chaque personne et je m’adapte. Du coup, aujourd’hui, Estma, Ibrahim, Laurence ou Malak qui ont appris l’espagnol grâce à toi, c’est une certaine fierté. Je parle d’eux, c’est des témoins qu’il y a sur la page d’accueil du site. Ah oui, oui, j’ai d’ailleurs contact encore avec certains anciens élèves, d’autres même. L’autre jour, je parlais avec une des anciennes élèves et je lui ai dit, est-ce que ça te dit de justement venir sur mon podcast ?
Et elle m’a expliqué qu’elle enseigne un peu l’anglais. Elle est encore étudiante, mais elle enseigne l’anglais et elle utilise ma méthode pour enseigner l’anglais. Donc, quand elle m’a dit ça, j’ai eu les frissons et je suis très fière. J’imagine. Voilà le lien pour arriver sur SQL linguistique sur le détail de ce podcast.
Un dernier mot, Nathalie, sur cette vie depuis 2021 en plein centre de l’Angleterre. On met un point en plein milieu et nous voilà à Birmingham. Ça se passe comment la vie pour une Française là-bas, pour une Corse là-bas ? Bon, je suis sur une île, donc ce côté-là me dérange pas. Là, ça va.
Tête un peu plus grande que celle de Corse.
Après bon ben ça va, le côté climat j’avoue c’est pas tant la chaleur c’est le manque de lumière, ça j’avoue c’est un peu compliqué mais bon maintenant c’est la troisième année que je suis là donc forcément j’y suis un peu plus habituée. Et tu fais partie de ceux qui ont connu l’après-Brexit. Concrètement, dans votre quotidien, ça joue un petit peu les changements de règles ? Je sais qu’en termes administratifs, les étrangers qui veulent rentrer sur le sol anglais doivent maintenant passer des tests d’anglais. Pas n’importe qui peut rentrer sur le sol anglais.
Moi, personnellement, au quotidien, à titre personnel, non. Rien du tout. Voilà, c’est peut-être pour les nouveaux qui arrivent que ça va être plus compliqué. Oui, c’est ça. D’accord.
Nathalie, merci beaucoup. En tout cas, cette passion pour l’espagnol que tu partages, eh bien, je vous invite à découvrir ton service. Au plaisir de te retrouver quelque part dans le monde, parce que du coup, on ne sait jamais où tu seras dans six mois. Avec grand plaisir. A bientôt, salut.