Marie José Gustave : Tisser des histoires de migration

Quel est le rôle des migrations dans l’art contemporain ?

Dans cet épisode captivant de « 10 minutes », Gauthier Seys s’entretient avec Marie-José Gustave, une artiste talentueuse, pour explorer l’impact des déplacements culturels et géographiques sur la création artistique. Comment les expériences de migration influencent-elles la vision et le travail des artistes ? Cette question sert de point de départ à une discussion enrichissante sur l’exposition « Autres territoires » actuellement présentée au Centre culturel canadien à Paris. Les auditeurs sont invités à réfléchir à la manière dont les mouvements à travers le monde façonnent l’identité artistique et personnelle.

Marie-José Gustave, une artiste spécialisée dans la sculpture en papier depuis plus de 15 ans, est l’une des figures centrales de cette exposition. Ayant vécu au Canada pendant 27 ans, elle partage son expérience de retour en France et les réflexions que cela suscite. Son travail, ainsi que celui de ses collègues artistes afro-canadiens, explore les thèmes de la migration et de la représentation culturelle. Marie-José décrit ses œuvres comme un dialogue entre les territoires géographiques et intérieurs, utilisant des matériaux comme le papier et la céramique pour exprimer ces idées complexes.

L’épisode se concentre sur l’exposition « Autres territoires« , qui réunit cinq artistes aux parcours divers mais liés par leur exploration des migrations. Les œuvres présentées abordent des thèmes tels que le déplacement, l’identité et l’héritage culturel. Chaque artiste apporte une perspective unique, qu’il s’agisse de peinture, de sculpture ou de tissage, pour illustrer comment les déplacements influencent leur art. Cette exposition, qui se déroule jusqu’en septembre 2025, offre une occasion unique de découvrir comment les migrations peuvent enrichir et transformer l’expression artistique.

https://canada-culture.org/event/autres-territoires/

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Podcast n°2535 (juin 2025)

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Transcription IA du podcast :

Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des français dans le monde pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gauthier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Marie-Josée Gustave. On parle d’une exposition à Paris. 10 minutes, le podcast des français dans le monde. Francaisdanslemonde.Fr Partons faire une visite dans les autres territoires.
C’est le nom de l’exposition actuellement au Centre culturel canadien à Paris. Et pour en parler, l’une des artistes est avec nous, Marie-Josée. Bonjour. Bonjour, Gauthier. Comment ça va?
Plutôt pas mal. Content de te retrouver il y a quelques mois. Et c’est le podcast 2081. On a eu l’occasion de faire ton portrait. Oui, en fait, mon médium est le papier depuis un peu plus de 15 ans.
je fais de la sculpture avec. Alors on a vu tes oeuvres sur ton site internet, on les verra en vrai pour les français qui iront se balader au Centre culturel canadien jusqu’au 19 septembre 2025. D’abord quand on t’a contacté pour exposer à Paris, tu t’es dit chouette c’est l’occasion d’aller faire une petite visite en France. Oui, absolument, je refuse pas ce genre de proposition. Oui, c’est l’occasion de me réancrer, on va dire, un petit peu dans la société française depuis le temps.
Ça fait 27 ans maintenant que je suis au Canada, donc j’ai à réapprendre aussi de ce qui se passe ici. Alors tu es en France depuis un mois, c’est l’occasion de retrouver cette ambiance française, ces engueulades, ces discours politiques, cette espèce d’ambiance qui est quand même pas très funky en ce moment dans l’actualité. Comment tu vis ton passage en France depuis un mois ? En fait, plutôt bien. En fait, ça me permet de réévaluer pourquoi je suis partie et pourquoi j’ai envie d’être là.
Donc il y a plein de choses très chouettes ici. La culture, la nourriture, la bonne franquette, c’est vraiment chouette. Ça, c’est une ambiance que tu ne trouves pas quand tu es à Montréal. C’est différent, c’est complètement différent. Peut-être une spontanéité qui est moins évidente.
Il y a une très belle vitalité au Québec notamment, c’est là que je vis. Mais on est toujours tiraillé entre ce qu’on a laissé et ce qu’on trouve. C’est un peu l’histoire de mon travail aussi. Alors justement, on va parler de ces migrations qui ont pu inspirer les artistes présents sur cette exposition « Autres territoires ». Sur le côté pratique, c’est au Centre culturel canadien à Paris et c’est au 130 rue Faubourg Saint-Honoré dans le 8e.
Quatre artistes sont à tes côtés. Ils sont tous afro-canadiens. Il vient de Montréal ou de Toronto, comme toi. Et justement, l’idée, c’est de montrer que toutes ces migrations ont pu inspirer ces artistes. Toi et les autres, vous avez pu identifier quelles étaient ces inspirations et pourquoi ça a influé sur votre travail ?
En fait, c’est beaucoup lié à nos parcours respectifs de déplacement. Mais on travaille tous en dehors d’une représentativité de nos origines africaines et caraïbéennes. Les œuvres qui sont présentées en fait parlent de nos territoires aussi bien géographiques qu’intérieurs. Donc comment aussi on se construit en ayant toutes ses origines et en s’étant déplacé d’un lieu à un autre. Un artiste boit la culture lorsqu’il se promène dans le monde ?
Oui, en fait des fois l’influence dans notre travail se fait à notre insu en fait. Pour certains, elle est plus réfléchie. Et puis, il y a beaucoup de métaphores autour de ces idées de déplacement et de territoire. Dans l’exposition, c’est illustré de façon différente d’un artiste à un autre. Alors, te concernant, il y a quatre œuvres murales réalisées en fil de papier et en céramique, et puis également une œuvre suspendue qui représente une chute d’eau.
Qu’est-ce que tu peux me dire sur tes œuvres exposées ? Les œuvres qui sont exposées sont des œuvres qui parlent de déplacement. On retrouve beaucoup le thème de l’eau, du passage d’un océan à un autre. C’est pour ça que j’ai illustré ces œuvres qui contiennent des pièces en céramique que j’ai façonnées. Je parle aussi dans ce projet En utilisant des techniques textiles artisanales, je parle aussi de la transmission.
Ces techniques, on les retrouve un peu partout dans le monde. On les voit là et puis elles sont utilisées en France, au Québec, dans la Caraïbe. C’est en fait l’universalité dont je parle. Et déplacer ces œuvres, les transporter à travers le monde, vu leur matière, ça ne doit pas être simple à faire. Il y a des chouettes équipes de transport qui sont dédiées aux arts, qui s’occupent de ça, donc tout est sécurisé.
C’est des déménageurs bretons spécialistes. Justement, la Bretagne, un petit mot, tu es allée pendant cette présence en France, en Bretagne, car tu as un projet dans quelques mois, en 2026, dans un monastère en Bretagne. Oui, j’exposerai en juillet 2026 des œuvres qui vont être installées dans deux allées du monastère, du cloître. C’est à la Maison Sainte-Yves à Saint-Brieuc et j’expose avec Annie Vaughn-Jouan, qui est une artiste installée à l’Île d’Orléans au Québec, mais qui est bretonne d’origine. Donc, on vient toutes les deux parler aussi de migration dans ce projet-là.
Très bien, alors à suivre pour l’exposition 2026. Pour terminer, concernant autres territoires, un petit mot sur les quatre autres artistes à tes côtés. Qu’est-ce qu’on va pouvoir y trouver ? Alors, j’ai beaucoup de chance d’exposer aux côtés d’artistes très talentueux. Il y a Moridja Kitange-Banza, qui est un peintre d’origine congolaise.
Les territoires ont été découpés par la colonisation en partie et il fait comme des couches successives entre les territoires dans lesquels il vit aussi au Canada et les territoires du Congo. Emmanuel Osahor, qui est un artiste de Toronto d’origine nigériane, qui fait de la peinture. Moses Saliou, qui est un peintre camerounais. Et Michael Sergile, qui est un artiste originaire d’Haïti et qui fait du tissage, un tissage impressionnant. Il faut absolument voir cette exposition.
Alors ça tombe bien puisque pendant la période de l’été, pas mal d’expats repassent faire un petit tour dans la capitale française. Rendez-vous pour autres territoires jusqu’au 19 septembre au Centre culturel canadien à Paris. Je vous mets le lien du site web qui parle et qui présente l’exposition. Marie-Josée, petit passage en France, on va bientôt refaire ses bagages et retourner à Montréal. Qu’est-ce qui est important pour toi de ramener de France lorsque tu retournes à Montréal ?
Les souvenirs, les émotions, les rires et le poids. Parce que j’en ai bien profité. Tu ne rentres pas avec du fromage ? Non, malheureusement, mais bon. Je pense que ce n’est pas autorisé de passer la frontière avec du fromage ?
Non, non, on ne peut pas. Mais il y a de très bons fromages au Québec aussi. C’est bien, ça compense un peu. Tu défends quand même ton Québec. Merci d’avoir présenté sur la radio des Français dans le Monde Autre Territoire.
Je te souhaite un excellent été et de beaux projets à venir. Merci beaucoup Gauthier.
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