Marie Aline Hauville : Réaliser ses rêves à l’international

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Dans cet épisode du podcast « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde » réalisé en partenariat avec Expat Communication & FemmExpat.com dans le cadre du « Dossier Spécial : Conjoint Accompagnateur », Gauthier Seys nous emmène à Varsovie, en Pologne, pour rencontrer Marie Aline Hauville. La question posée est cruciale : comment le bien-être mental est-il lié à notre environnement domestique, surtout en expatriation ? Marie-Aline partage son expérience personnelle et professionnelle, soulignant l’importance d’un foyer accueillant et apaisant lorsqu’on s’installe dans un nouveau pays.

Marie Aline Hauville est une femme dynamique au parcours atypique. Originaire de Normandie, elle a d’abord suivi une carrière en gestion de projet avant de se réorienter vers l’orthophonie. Après plusieurs années en région parisienne, elle et sa famille ont déménagé à Casablanca, puis à Varsovie, en raison des opportunités professionnelles de son mari. Cette expatriation l’a poussée à réévaluer ses priorités et à se lancer dans un nouveau projet entrepreneurial, combinant ses compétences en gestion et sa passion pour la décoration intérieure.

Dans cet épisode, Marie-Aline partage comment elle a transformé les défis de l’expatriation en opportunités. Elle explique comment elle a surmonté les obstacles administratifs et culturels pour exercer son métier d’orthophoniste au Maroc, avant de finalement se tourner vers l’entrepreneuriat en Pologne. Son entreprise, axée sur l’aménagement intérieur, vise à aider les expatriés à créer des espaces de vie confortables et personnalisés, essentiels pour leur bien-être. Elle souligne l’importance de se sentir bien chez soi, surtout dans des environnements climatiques et culturels différents, et comment cela peut influencer positivement notre vie quotidienne et notre adaptation à un nouveau pays.

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https://manotherlife.com/

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Podcast n°2343 (Novembre 2024) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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Chapitrage de l’épisode :

00:00:02-Introduction et présentation de l’épisode
00:00:49-Vie de Marie-Aline et première carrière en France
00:01:73-Changement de carrière vers l’orthophonie
00:02:145-Départ pour Casablanca et obstacles professionnels
00:03:227-Réflexion sur les besoins personnels et le projet de renouvellement
00:04:279-Déménagement en Pologne
00:05:312-Défis de la vie en Pologne et arrêt définitif de l’orthophonie
00:06:403-Inspiration de la conférence d’Alix Carnot
00:07:476-Création de l’entreprise Notherlife
00:08:503-Stratégie de développement et gestion du projet
00:09:580-Réflexion sur la vie à l’international
00:10:684-Conclusion et perspectives pour l’avenir
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Transcription de l’épisode :

Voici 10 minutes, le podcast des français dans le monde et notre dossier spécial conjoint accompagnateur avec un podcast inspirant être bien chez soi. Je suis Gautier Saïs, j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Marie-Aline Oville. On part à Varsovie en Pologne.
Et est-ce que si être bien dans sa tête, c’est aussi être bien à sa maison, d’avoir un bon petit cocon rassurant quand on est en expatriation, ça doit faire écho. En tout cas, c’est l’avis de Marie-Hélène qui vient de créer sa société. Nous voilà en Pologne. Bonjour et bienvenue sur l’antenne de la radio des Français dans le Monde. Bonjour Gauthier, merci de ton accueil.
Moi je dis merci aux équipes d’Expat Communication et Femmes Expat qui nous ont mis en relation. On va revenir très rapidement en Normandie. Ta famille est originaire de Normandie, mais toi tu n’es à Versailles avant de faire tes études à Paris et de faire une école d’ingénieur à Strasbourg. En gros, si je résume un peu, Marie-Aline, ta vie va commencer, tu vas travailler, gestion de projet, ingénieur, consultant, tout devait se passer en France. Il n’y avait aucune raison vraiment de partir.
Non, a priori, au départ, pas de raison de partir. Peut-être de bouger un petit peu, mais pas de partir trop, trop loin. En tout cas, il va y avoir un mariage, deux enfants et à la naissance du troisième, une petite envie de changement. Tu vas laisser un peu derrière la gestion de projet et te reconvertir à l’orthophonie. À la fin des partiels, il y a le quatrième enfant qui arrive.
Et là, tu montes ton cabinet, tu deviens orthophoniste. Déjà changer comme ça, de passer de consultant à orthophoniste, c’est déjà s’occuper un peu plus des gens, des autres. Tu t’étais dit, je m’étais fait fausse route avec le premier métier ? Non, je ne peux pas dire que j’avais fait fausse route. Il y a des éléments de mon premier métier que j’appréciais beaucoup.
Et je crois que ce que j’appréciais le plus, c’était la gestion d’équipe, la gestion des hommes, la gestion humaine. Et c’est ce que j’ai voulu garder dans le métier d’orthophoniste, c’était vraiment d’accompagner l’humain. Alors ensuite, quatre enfants et le couple dans la région parisienne. Pas fastoche, envie de voir un peu autre chose. Il va y avoir une opportunité.
Monsieur va avoir une proposition de poste direction Casablanca, au Maroc. Vous vous y installez en 2020. Je t’ai posé un peu la question en préparant cette interview. Est-ce que tu t’étais un peu projeté dans cette place de conjoint ? Toi, tu pars avec tes diplômes d’orthophoniste.
Tu te dis, je vais faire ça là-bas. Aïe, aïe, aïe. Oui, j’avoue qu’un peu naïvement, je suis partie avec mon diplôme sous le bras, en me disant que j’allais pouvoir exercer, continuer d’exercer ce métier sans aucun souci, puisque au Maroc, il y a beaucoup de francophones, beaucoup de patients potentiels. Mais je me suis heurtée à des obstacles d’abord administratifs, puisqu’il faut demander une équivalence de diplôme avec des justificatifs, beaucoup de justificatifs. Donc c’était un petit peu compliqué.
Je pense que si je l’avais demandé, je n’aurais pas encore mon équivalence aujourd’hui. On me dit toujours, les équivalences dans le domaine de la santé, il faut s’accrocher. Et puis aussi des obstacles, des différences culturelles qui font que l’exercice de l’orthophonie n’était pas du tout le même au Maroc qu’en France. Alors là, il y a quand même une petite douceur de vie parce que le pays est agréable, il fait beau. Tu te retrouves à faire des activités, tu t’occupes, tu fais plein de choses, de l’associatif, etc.
Mais quelque part, tu te dis, ce n’est pas suffisant. Tu as la sensation que tu n’as pas de projet, de grand projet. Ça, ça t’embête un peu ? Oui, en fait, c’est vrai qu’il fait souvent très beau à Casa. J’ai beaucoup J’ai beaucoup profité du golf et de la piscine, mais je crois que fondamentalement, j’ai un peu travaillé aussi sur mes envies et mes besoins, et je me suis rendu compte que fondamentalement, j’avais besoin de projets pour continuer d’avancer.
Voilà, les enfants grandissant, on est moins dans le tourbillon quotidien, et même si j’avais pas mal d’activités, j’avais besoin de quelque chose de consistant ou constructif en tout cas. Alors, on va parler construction, justement, puisqu’il y a une maison à retaper. Donc, ça t’occupe beaucoup la maison. Elle, elle est en France. Tu fais des allers-retours et puis tu te formes à la décoration intérieure.
Tu te rends compte de toutes ces problématiques, de différents métiers qui ne se coordonnent pas toujours. Enfin, les joies de l’immobilier, quoi. Les chantiers, oui, tout à fait. Exactement. Septembre 2023, vous déménagez, c’est l’arrivée en Pologne.
Alors là, puisqu’on parlait de cette douceur de vie, on est dans un cadre où la météo est un peu moins clémente, c’est un peu plus gris. Tu dis les intérieurs de maison, il y a un reste post-soviétique. Pas forcément. Non, non. Les intérieurs, justement, sont plutôt travaillés, plutôt cosy.
Mais clairement, arrivé en Pologne avec beaucoup moins de lumière et beaucoup moins de degrés sur le thermomètre, on se dit qu’il faut être bien chez soi pour pouvoir se ressourcer et puis être bien pour aller à l’extérieur. Voilà. Dans les pays où il fait moins bon, on est plus à l’intérieur. Alors là, le métier d’orthophoniste, c’est un point d’arrêt définitif parce que pour le coup, c’est plus du tout possible d’exercer. Et tu vas te connecter sur Internet pour participer à une journée.
La radio des Français dans le Monde était d’ailleurs présente au Quai d’Orsay ce jour-là. Le baromètre expat de communication, tu suis une convention d’Alix Carnot. Et tu m’as dit, Texto, ça m’a touché. Oui, il y a des mots.
L’Opposition qu’elle faisait entre la vulnérabilité que l’on peut vivre en expatriation, en même temps que cette grande richesse que sont ces périodes parce qu’on découvre plein de nouvelles choses, ça m’a pas mal touchée à titre personnel. Je me suis dit effectivement qu’il faut prendre soin de soi et il faut prendre soin de ce qui nous entoure, de notre intérieur. Surtout que j’avais entendu pas mal de conjoints autour de moi me dire, oh là là, ça y est, il fait nuit, je ne suis pas très bien chez moi. C’était en plein mois de décembre ce baromètre. Donc au moment où c’est important d’être bien chez soi.
Et comment ça se passe quand on a une formation d’école d’ingénieur ? On prend une feuille A4, on commence à noter ses atouts, ses points forts, ses envies ? Alors d’abord, j’ai pas mal hésité, puisque comme je m’étais déjà reconvertie une première fois, je me suis dit bon, rechanger de métier, repartir dans autre chose.
Peut-être culpabilisé un petit peu, mais cette conférence et la restitution du baromètre m’ont donné la dernière impulsion pour me dire qu’il y a quelque chose à faire. J’ai réfléchi sur ce que je savais déjà faire, gérer un projet, écouter les besoins de quelqu’un. Voilà, ça c’est des choses qui m’animent et que j’aime bien faire et je crois qu’aujourd’hui je ne l’ai fait pas trop mal. Donc j’ai associé ça à mes compétences en déco, en aménagement et voilà, c’est là qu’est née ma Notherlife. Alors non, je n’ai pas pris une feuille A4, j’ai continué un petit peu ma formation, plus sur l’aspect business, clairement je n’avais pas J’avais pas forcément encore les compétences pour monter une boîte.
Et puis voilà. Après pas, ça progresse. Tu vas franchir le pas, tu vas créer cette société et autour de la cinquantaine, tu deviens chef d’entreprise. Là, tu voulais du projet. T’en as, parce que c’est un sacré boulot d’être chef d’entreprise.
Oui, carrément. Là, je suis servi en mode projet, oui. Tout à fait. Quelle est ta méthode ? Tu t’entoures de compétences pour les domaines où tu es un peu moins experte ?
Comment tu as fabriqué ce nouveau métier ? Oui, je m’entoure d’experts sous forme de masterclass ou de formation parce que je n’ai pas les moyens aujourd’hui de payer les services uniquement pour mon entreprise, de payer les services de coach business ou d’assistant communication et tout. Donc, je remplis ma boîte à outils et je fais un peu par moi-même tout ce que je peux faire par moi-même et je me renseigne sur ce que je ne sais pas encore faire. Emmanuel Life aujourd’hui qui est depuis la Pologne, est-ce que s’il y a une nouvelle expatriation, ça pourra se déménager ? Est-ce que tu as prévu le coup ?
Oui, c’est l’idée en fait. Pour l’instant, je travaille en local avec le réseau des Français à Varsovie. Mais l’étape suivante, c’est justement de pouvoir rendre exportable cette activité. pour la prochaine destination ou peut-être la France, peut-être un autre pays et pour pouvoir travailler avec des expatriés à travers le monde. Si on revient 15 ans en arrière, est-ce que toute cette vie à l’international, tu l’aurais appréhendé différemment ?
Est-ce que tu aurais peut-être choisi une autre voie plutôt que l’orthophonique qui visiblement n’a pas été très pratique dans le fait d’être conjoint ? Non, je ne regrette rien. C’est riche parce qu’aujourd’hui, je ne regrette pas tout ce que j’ai appris en entreprise, tout ce que j’ai appris et que je continue d’apprendre en tant qu’orthophoniste et maintenant en tant que chef d’entreprise. C’est un parcours de vie, je ne regrette pas. Je n’ai pas l’impression de m’être trompée, je continue.
Et toutefois, en participant à cette journée baromètre au Quai d’Orsay, ça a quand même réouvert le champ des possibles, réouvert des portes peut-être un peu ? Oui, en tant que conjoint d’expat. Oui, j’ai trouvé que c’était effectivement très inspirant. C’était positif et inspirant. Et en l’occurrence, c’est vrai que quand on est bien chez soi, c’est déjà un début pour être bien tout court en fait.
Exactement.
Quand on est dans un pays qu’on ne connaît pas, il faut avoir quelques repères. On a un jingle sur l’antenne de la radio, de temps en temps, quand on met une vieille chanson française, on dit c’est un petit bout de France. C’est quoi, c’est l’idée d’avoir chez soi un petit bout de soi aussi ? Oui, d’avoir, de s’entourer. Moi, je trouve que c’est important.
Après, ça peut être très personnel, la déco, l’intérieur. mais d’avoir quelques objets auxquels on tient, puis des objets souvenirs aussi de nos différents lieux de vie, d’avoir ces repères en fait, des repères sur lesquels on peut s’appuyer. Alors, si vous voulez découvrir le travail de Marie-Aline, le lien de son site web est présent dans ce podcast. Merci d’avoir témoigné. Comme quoi, s’ouvrir et participer à des échanges en ligne ou au sein d’associations, ça peut ouvrir des portes, ça peut inspirer.
Mais je te souhaite le meilleur pour la suite. C’est quoi, en gros, tes prochaines années ? Pour l’instant, c’est Varsovie. Il n’y a pas d’autres perspectives ? Écoute, je vais demander à mon mari, alors.
Voilà. A bientôt. Merci. A bientôt. Au revoir.
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