L’invitée de cet épisode, Ludivine Requena, est responsable de la mobilité internationale au sein du groupe Carrefour. Forte de son expérience, elle partage des anecdotes et des réflexions sur l’importance d’intégrer le conjoint dans la politique de mobilité de l’entreprise. Ludivine souligne que Carrefour a mis en place des mesures concrètes pour accompagner les conjoints, qu’il s’agisse de faciliter leur accès à l’emploi, de les aider à s’intégrer dans le tissu associatif local, ou encore de leur offrir des formations. Elle insiste sur l’importance de créer un lien direct et rassurant avec le conjoint dès le début de l’expatriation, afin de garantir une expérience positive pour toute la famille.
Cet épisode met en lumière l’exemple de Carrefour en tant que modèle de soutien aux conjoints accompagnateurs. Ludivine Requena explique comment l’entreprise a développé des programmes pour faciliter l’intégration des conjoints dans le pays d’accueil, en proposant des cours de langue et d’autres ressources, tout en veillant à ce que l’expérience soit bénéfique pour l’entreprise et la famille. Elle aborde également l’importance de préparer le retour dans le pays d’origine, un aspect souvent négligé mais crucial pour assurer une réintégration réussie. En fin de compte, cet épisode souligne que l’accompagnement des conjoints accompagnateurs est non seulement un acte de bienveillance, mais aussi une stratégie gagnante pour les entreprises investissant dans la mobilité internationale.
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Chapitrage de l’épisode :
Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Désolé pour cette petite voix qui est un peu abîmée. Je suis Gauthier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Ludivine Requena. On est dans le groupe Carrefour.
Dossier spécial, le conjoint accompagnateur en partenariat avec Expat Communications et Femmes Expat. Sur francaisdanslemonde.fr.
Un animateur radio qui n’a pas de voix. Ce n’est pas très pratique Ludivine. Bonjour Gauthier, j’ai envie de te retrouver. Merci de l’invitation. On a passé un excellent moment ensemble il y a quelques mois.
Le podcast, je vous invite à le retrouver sur notre plateforme. C’est le 2222, donc c’est facile à retenir. On avait échangé sur ton parcours et sur ton travail. Tu es responsable mobilité internationale dans le groupe Carrefour. qui mieux que toi pour parler de l’exemple Carrefour.
C’est vrai qu’au sein du groupe, vous avez vraiment tenu à ce que le conjoint accompagnateur, ça soit une vraie place, qui ait un vrai rôle, qui ait un vrai lien, une vraie connexion. Ce n’est pas du marketing. Non, ce n’est pas du marketing. Nous avons souhaité intégrer des mesures concrètes dans notre politique de mobilité internationale à destination du conjoint. principalement l’accompagnement professionnel, l’objectif étant de permettre aux conjoints, s’ils le souhaitent, de retrouver un emploi, quand c’est possible aussi, dans le pays d’affectation.
Je parle d’emploi, mais ça peut être également l’aider à s’insérer dans le tissu associatif, pourquoi pas faire une formation diplomatoire, ou pas, ça peut être simplement l’aider à mieux s’intégrer, à mieux appréhender cette mobilité internationale, cette expatriation, cette belle aventure. Alors, on va détailler cet exemple Carrefour. Je remercie les équipes d’expat communication qui nous ont mis en relation. D’ailleurs, tu es partenaire du baromètre qui est mené régulièrement. C’est important, ce baromètre, on en avait parlé ensemble parce que toi, c’est avoir la température du terrain, en fait.
Exactement, ça nous donne la température du terrain, ça nous permet aussi d’avoir le ressenti de nos expatriés par rapport à un panel beaucoup plus large d’entreprises, d’expatriés qui s’expriment à travers ce baromètre. Ça permet aussi, en fonction des résultats et après analyse, de modifier, de faire évoluer nos politiques, nos pratiques. Et est-ce que les podcasts de ce dossier spécial sur le conjoint accompagnateur que tu as écouté ce week-end en préparant des gâteaux pour toute la famille, est-ce que les podcasts que tu as pu écouter, est-ce que tu as appris des choses ? Est-ce que tu es sortie de là en te disant tiens, ça je n’y avais pas pensé, débriefe-moi un peu notre mois spécial. Alors, je n’ai pas tout écouté.
Je le reconnais, mais j’en ai écouté quand même cinq ou six. Très, très inspirant. Je te l’ai dit en off, mais Fernanda Pinto, j’ai vraiment beaucoup apprécié son approche. Évidemment, l’intervention d’Alix, de Stéphanie et celle d’Amelia.
En fait, tous ces podcasts, toutes ces interventions réunies sont des témoignages qui vont dans le même sens, à savoir le fait que le conjoint accompagnant est important, il a sa place, il faut aussi lui dire qu’il est important, Je repense encore à ce que disait Fernanda Pinto, qui disait, ne parlons pas de trous dans les CV pour les conjoints accompagnants. Je suis 100% d’accord avec cette approche, parlons d’enrichissement, d’acquisition de compétences, de connaissances. Je les ai trouvés tous inspirants. Ça m’a donné évidemment plein d’idées, mais il me faut plus que dix minutes pour que je t’en parle. Et je vais reprendre des contacts avec certains d’entre eux.
Je le redis, j’en profite. On a fait ce dossier spécial exactement pour ça. Alors là, on va s’arrêter sur l’exemple de Carrefour. Évidemment, vous, vous avez identifié des personnes qui peuvent vivre l’aventure de l’international, mais dans le dispositif, vous intégrer le conjoint, notamment en créant déjà du lien. Personnellement, tu essayes d’échanger avec le conjoint parce qu’il faut créer un lien.
Pour moi, c’est indispensable. C’est ce que je passe comme message parfois à mes homologues d’autres groupes. Vraiment, je les invite à le faire. Il me paraît essentiel d’avoir au moins un premier contact avec le conjoint accompagnant au moment de la préparation du départ en expatriation. Alors évidemment, je ne veux pas être intrusive, et c’est souvent ce que je dis lors du premier contact avec le collaborateur, je ne veux pas être intrusive, n’ayez pas de crainte, je les rassure, mais il est important aussi que je puisse avoir un contact direct avec le conjoint accompagnant parce qu’il fait partie de l’aventure.
C’est un élément clé le conjoint, donc il a une existence, il est là, donc on ne peut pas le mettre de côté. Donc oui, quand j’y arrive, j’y arrive plutôt bien, j’ai le conjoint accompagnant qui s’intègre dans le cadre d’une visio où carrément à part, c’est-à-dire que j’ai un contact vraiment privilégié et seul en tête-à-tête avec le conjoint accompagnant, et là, évidemment, je lui rediffuse les mêmes à peu près informations, en tout cas j’insiste sur les mesures d’accompagnement pour m’assurer que le conjoint accompagnant a le même niveau d’informations que notre collaborateur. Et puis ensuite, c’est une discussion ouverte. Voilà, le conjoint me passe les informations qu’il veut bien me passer, soit qu’elle veut bien me passer, on va dire elle, parce qu’on est conjoint, on est d’accord. Et pour moi, c’est très important parce que, un, je peux me rassurer, encore une fois, le fait de donner de l’information, c’est toujours rassurant pour le conjoint.
Ça éclaircit certaines choses. Le conjoint n’a pas forcément la même approche sur tous les sujets que le collaborateur expatrié, donc ça vient compléter la discussion que j’ai pu avoir avec le collaborateur expat. Et puis, à la fin de la discussion, c’est souvent, vous avez mes coordonnées, peu importe ce qui se passe, Vous savez que je suis là, je suis votre contact privilégié, n’hésitez pas. Et puis j’en profite aussi pour élargir dans les informations que je peux transmettre, d’élargir sur, n’oubliez pas qu’il existe des institutions françaises, des organismes français dans le pays dans lequel vous serez affecté. Allez-y, faites-vous connaître, profitez-en !
La France met à disposition un certain nombre de ressources pour ces ressortissants à l’étranger qui sont super ! Usez-les, profitez-en ! Allez-y ! Alors, en l’occurrence, il y a un échange, mais ça va au-delà. Vous proposez aussi des formations, des cours de langue, c’est-à-dire qu’en effet, le collaborateur, il faut qu’il parle la langue du pays, ça, c’est certain, mais son conjoint aussi, c’est-à-dire qu’il va aussi vivre là-bas.
Donc, pour vous, c’est pas l’un et pas l’autre. C’est essentiel aussi. Ça fait partie des mesures qui permettent de faciliter l’intégration du conjoint. Si le conjoint ne s’intègre pas dans le pays, s’il ne s’y sent pas bien, le risque c’est que la mobilité internationale, encore une fois, aille à l’échec. Et on ne va pas se mentir, la mobilité internationale, l’expatriation, c’est un coût pour l’entreprise.
Donc l’objectif c’est du win-win. nous mettons en place les mesures pour permettre à l’expatrié et son conjoint, et même sa famille, le cas échéant, on doit les enfants, les enfants et les ados, je pense, ados, grands ados, il faut les prendre en considération aussi, ils ont toute leur importance dans ce procès. Donc, bien sûr que ces mesures sont importantes pour faciliter l’intégration du conjoint, encore une fois, Pas d’intégration. Le risque, c’est que le conjoint soit pas bien. Au final, le collaborateur n’est pas bien.
Et au final, on a un risque que l’expatriation soit un échec ou en tout cas, pas une réussite au niveau qu’on l’attendait. Évidemment, tout ça, ça a une vocation. Un but, c’est que ça se passe bien pour le collaborateur, donc pour le groupe Carrefour. Tu ne fais pas ça juste par pure humanité. Il y a un sens business aussi.
Il y a un sens business, clairement il y a un sens business, même si j’ai une appétence, je pense être bienveillante et j’ai une appétence pour le bien-être des autres, mais à un moment je travaille pour le groupe Carrefour, mon job j’estime que c’est d’accompagner le mieux l’expatrié et son conjoint, parce que l’objectif c’est que l’expatriation se passe bien. Et on parle d’expatriation, on parle souvent du départ et du suivi, il faut toujours penser au retour. Alors ça aussi, c’est un grand sujet, c’est un sujet à part entière, la gestion du retour. Et je pense que là aussi, l’entreprise a un rôle, évidemment vis-à-vis du collaborateur, et là on ne va pas rentrer dans le détail de tout ce qui est gestion de carrière, mais on peut aussi avoir un rôle vis-à-vis du conjoint. Alors il faut savoir aussi que chaque personne est différente.
Une personne peut avoir envie de profiter de la plage, de travailler dans une ONG, de faire une action dans une association ou de se mettre à son compte, de se réinventer. C’est-à-dire que toi t’es en face d’une personne qui peut avoir envie à 360 degrés. Complètement et j’en suis ravi, je trouve ça génial. Au contraire, la mobilité internationale, cette période peut effectivement permettre de se réinventer, de faire toute autre chose, de faire un break dans sa carrière, on peut tout imaginer. Moi, je ne suis pas une spécialiste, je ne suis pas une coach, je ne suis pas une spécialiste pour toutes ces questions-là.
En revanche, je plante la petite graine et après, je travaille avec des sociétés pour ne pas la citer, expat de communication, qui va, avec ses coachs, aider le conjoint à y voir plus clair sur qu’est-ce qu’on fait de cette période de mobilité internationale ? Comment on la transforme ? Comment on fait que ce soit un succès ? Comment on fait que ce soit quelque chose d’enrichissant ? Ça le sera de toute façon, mais comment le faire devenir un plus, plus, plus, plus, plus ?
Et moi, je n’ai pas de problème à entendre un conjoint qui me dit Non mais non merci, j’ai envie d’en profiter, j’ai envie de… Mais bien sûr, le retour à l’emploi ou la création d’une entreprise dans le pays d’affectation n’est pas une obligation, loin de là, chacun fait ce qu’il veut. En revanche, voilà, moi je pense que c’est important d’accompagner le conjoint en fonction de ses choix, de ses désirs. Et si on ne le fait pas, au moment du départ, à l’arrivée tout juste dans le pays d’affectation. Encore une fois, je reviens sur le retour, l’entreprise peut aussi accompagner le conjoint à se repositionner dans son pays d’origine au retour.
Il ne faut pas penser que parce qu’on est français, qu’on revient en France, qu’on va retrouver un job aussi facilement. Il y a aussi parfois besoin d’un petit accompagnement. Il ne faut pas hésiter à le faire. Elodie Divine, on a aussi fait un dossier spécial sur le retour en France. Donc pour la prochaine session de gâteau, tu as une autre série de podcast.
Je l’écouterai, oui. Un grand merci. C’était très clair. Le message, c’est que le conjoint est important, c’est que vous vous en occupez, c’est qu’il est intégré, lui et les enfants, enfin la famille intégrée dans le dispositif. Et c’est aussi pour ça qu’on voulait mettre en avant l’exemple de Carrefour.
Merci Ludivine. Je te souhaite une bien belle fin de journée. Désolé pour cette petite voix cassée aujourd’hui. Merci beaucoup Gauthier pour ton accueil, toujours aussi sympathique et chaleureux. A très bientôt.