Laurene Graziani est consultante en parentalité & coach parentale

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Pourquoi choisir de vivre sur plusieurs continents avec ses enfants ?
Dans cet épisode captivant de « 10 minutes, le podcast des Français dans le monde » réalisé en partenariat avec le réseau d’experts « Expat Pro », Gauthier Seys nous invite à nous interroger : pourquoi certains choisissent-ils de vivre sur plusieurs continents avec leurs enfants ? Laurene Graziani, notre invitée, a relevé ce défi en ayant trois enfants sur trois continents différents. Cette décision audacieuse soulève des questions sur l’identité, l’appartenance et les défis uniques que rencontrent les familles expatriées.

Laurene Graziani est une consultante internationale, experte en droit de l’enfant et coach parental. Originaire d’un petit village près de Manosque, Laurene a toujours été passionnée par les droits des enfants. Elle a voyagé à travers le monde pour ses études et son travail, passant par des pays comme le Comore, le Mexique, et la République Démocratique du Congo, où elle a vécu des expériences marquantes en tant que mère et professionnelle. Son parcours est un témoignage de son engagement envers la protection et l’émancipation des enfants et des femmes à l’échelle mondiale.

Dans cet épisode, Laurene partage son expertise sur l’état des droits des enfants dans le monde, mettant en lumière les progrès réalisés et les défis persistants. Elle aborde également la complexité de jongler entre différentes cultures et les efforts pour maintenir un sentiment d’appartenance pour ses enfants. Laurene discute de son projet en cours, le site Liliettod.com, qui vise à accompagner les familles expatriées et à renforcer leur résilience face aux défis de la vie internationale. Son approche positive et son engagement envers la justice sociale inspirent ceux qui cherchent à comprendre et à naviguer dans les dynamiques de la vie d’expatrié.

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https://www.liliettod.com/

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Podcast n°2399 (mars 2025) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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Chapitrage de l’épisode :

01:00 – Présentation de Laurene Graziani
02:01 – Engagement précoce pour le droit des enfants
02:45 – Lorraine raconte ses voyages d’études
03:38 – Défis familiaux au Rwanda et en RDC
04:29 – Installation à New York et nouveau départ
05:10 – Multipotentialité et engagement professionnel
06:37 – Focus sur les droits des enfants en 2025
07:42 – Inégalités géographiques des droits des enfants
08:51 – Développement de l’activité de coach
09:50 – Importance de retrouver ses repères
10:43 – Identité et racines des enfants de Lorraine
11:28 – Choix d’un lieu de résidence idéal
12:50 – Remerciements et conclusion
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Transcription de l’épisode :

Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le monde. Pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gautier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Lorraine Graziani, direction New York.
Lorraine a eu trois enfants sur trois continents différents. Est-ce que tu sais, Lorraine, qu’il t’en reste deux ? Vous avez prévu d’aller faire les deux derniers sur les deux derniers continents ? Je ne suis pas sûre. Content de faire ta connaissance, je salue les équipes de Expat Pro qui nous a mis en relation.
Tu es consultante internationale, experte en droit de l’enfant et coach parental. Et tu as pas mal de miles sur ta carte parce que tu as pas mal voyagé, j’ai cru comprendre. Oui, tout à fait. On va revenir sur ton parcours. À 17 ans, tu es originaire d’Aix-en-Provence, alors pas très loin.
On va parler du petit village parce que certains auditeurs vont se retrouver transportés dans les champs de lavande près de Manosque. Tu es originaire d’où ? Oui, exactement. J’ai grandi juste à côté de Manosque. C’est là où j’ai fait mes études.
Après, je suis partie à Aix-en-Provence et à Marseille. Et c’est quoi le nom du petit village natal, du coup ? Alors c’est un tout petit village, c’est dans la campagne entre Pierre Vert et Réiane. Voilà, tout ensoleillé. Et quand tu me parles de ces villes et de ces décors, je les vois très, très bien et ça fait très vacances.
À 17 ans, tu es en fac et tu es déjà très engagé. Concernant le droit des enfants, il faut que tu m’éclaires un peu. Pourquoi te passionner autant pour ce sujet si jeune ? Alors, écoute, je ne saurais pas te dire exactement pourquoi. Ça a toujours été, en fait, comme une évidence pour moi.
Je voulais travailler pour les droits de l’enfant. J’ai toujours été très engagée. C’est un sujet qui m’a toujours portée, que j’ai en moi. Je pense que ça vit en moi, peut-être par rapport à mon histoire personnelle, familiale. J’ai toujours été très proche des enfants et c’est un sujet qui me tient beaucoup à cœur.
Alors c’est peut-être assez surprenant en effet qu’en venant d’un petit village comme ça, je ne suis pas née dans une famille qui voyage beaucoup, qui je veux dire qui sont portées par ses causes. Mais c’est vrai que depuis toute petite, j’ai toujours eu cette envie de voyager. Je me suis toujours portée sur l’international. Très jeune, j’ai commencé à voyager. C’est vraiment en moi, je pense.
On peut dire que tu as voyagé dans le cadre de tes études et pour ton doctorat notamment. Tu vas aller au Comore, au Moldavie, tu vas aller au Mexique, aux Philippines. Pendant le doctorat, tu vas passer en Suisse. Là, tu as bien fait de passer en Suisse parce que tu vas y rencontrer ton futur mari, qui est lui-même suisse et italien, pour être sûr. Ensuite, vous allez ensemble aller en Indonésie, au Rwanda.
Alors, Rwanda et République démocratique du Congo, période un peu compliquée parce que monsieur est d’un côté, toi, t’es de l’autre avec les enfants. Ce n’est pas le meilleur souvenir dans ton cursus, je crois, d’expat. Oui, c’est un moment où je pense qu’on n’avait pas prévu de faire les choses comme ça exactement. Et c’est la découverte aussi de la parentalité en même temps, composée d’être un couple en expatriation. Moi, je n’avais pas le sentiment que je suivais mon mari.
Lui, il ne voulait pas d’une femme aussi dans cette situation-là parce que les deux, en fait, ont travaillé à la base. Mais forcément, en fait, il faut recomposer, il faut rééquilibrer les choses. Et c’est vrai que ce qu’on avait prévu au début, ça ne s’est pas forcément passé comme on l’envisageait. Ça a duré un petit peu plus longtemps que ce qu’on avait prévu. Alors, bien entendu, c’est des moments magnifiques.
C’est le moment où j’ai accueilli mes enfants. C’était vraiment un endroit magnifique, le bord du lac Thivou. On a passé des moments assez merveilleux, mais c’était une période qui était très, très difficile et qui m’a beaucoup marquée dans mon parcours de maman et de parents. Il y a cinq ans, vous vous installez à New York. Petit cadeau bonus, le troisième va débarquer sans cri égard.
Voilà, toi, tu vas en profiter dans cette période pour poursuivre tes enseignements. Tu vas avoir appris le yoga. Tu es devenu prof de yoga et à New York, tu vas faire une formation pour devenir coach et pour accompagner les familles. Tu vas profiter de cette période du Covid. Vous serez passée juste avant au Burkina Faso.
Là, tu me disais, en même temps, je formais des juges sur le droit des enfants. J’étais prof de yoga. T’es plurielle en fait, toi. Oui, écoute, je pense que j’ai une. Petite tendance à la multipotentialité.
Avoir plusieurs casquettes, c’est quelque chose qui me fascine aussi. J’aime beaucoup jongler d’une position à l’autre, d’avoir ce statut d’indépendante aussi. C’est vraiment quelque chose qui me plaît parce que j’aime pouvoir bien voyager comme ça, explorer ces différentes dimensions. Et c’est des choses que j’adore. J’adore faire mon métier de consultante internationale.
Je suis hyper engagée. J’adore accompagner des parents. Et je trouve que les deux, en fait, se conjuguent très bien. Je donne des formations aussi, ça me plaît d’être en contact avec des gens. Après, je vais travailler sur mon rapport.
Donc, c’est vraiment super sympa de pouvoir aussi bien accompagner des organisations internationales, des familles, des étudiants, des parents, des femmes. J’adore accompagner les femmes dans leur parcours de vie aussi. Et le fil rouge derrière tout ça, c’est toujours le même. La protection, les droits, l’émancipation, des femmes, des enfants et des jeunes. Alors on va justement profiter de ton expertise pour zoomer sur ce sujet.
Le droit des enfants dans le monde, il est comment en 2025 ? Il se porte bien ou il y a encore beaucoup de boulot ? Il y a quelques petites bonnes nouvelles. Mais clairement, c’est un domaine qui est très difficile. Moi, j’ai fait mon doctorat sur l’accès à la justice.
Il y a toujours eu des problèmes, des grosses problématiques dans ce domaine. Il y a encore des gros blocages. Malheureusement, peu d’investissements, aussi bien politiques, sociales. Il faut encore faire beaucoup, beaucoup, beaucoup. C’est là aussi d’où vient mon engagement.
Mais bien sûr, il y a aussi des choses magnifiques qui sont faites et puis ça nous réjouit. Et bien entendu, moi, je suis heureuse de travailler dans ce domaine. Je trouve que c’est un très beau domaine. Il y a des inégalités géographiques sur le droit des enfants, des endroits où il y a beaucoup plus de retard, où il y a beaucoup plus de boulot ? Écoute, alors, peut-être que tu vas être surpris par cette réponse, mais tu vois, moi, j’ai fait justement le grand écart.
On me dit souvent, tu as fait le grand écart entre l’Afrique et les États-Unis. Mais je suis quand même hyper, très, très surprise par toutes les inégalités qu’on retrouve ici, à New York notamment. Et là, en fait, ça m’a fait un choc parce que je ne pensais pas que c’était peut-être autant. Et je trouve que là, suite au Covid, tout ça, Ça se renforce malheureusement. Et bien entendu, moi, ça me rend très triste avec ce que je fais.
Ce moment, je sors dans la rue, ça me touche. Et bien entendu, il y a encore beaucoup, beaucoup, beaucoup à faire. Un mot sur lilyetod.com, le site que tu as développé et que tu développes actuellement. C’est vrai que ton activité de coach, tu as accompagné plus de 200 personnes depuis 2016. Ça te permet d’avoir un sacré panel autour de toi.
Qu’est-ce qui ressort le plus de ces 200 rencontres ? Qu’est-ce qui t’a marqué le plus ? Alors, ce que j’aime le plus, je dirais, c’est cette diversité tout d’abord parce que ça, c’est quelque chose qui est super riche. J’adore cette richesse de parcours et je dirais également, tu vois, à travers toute cette richesse, parfois on se perd un peu. Parfois, aussi bien dans les expatriations que dans la parentalité, parfois, on peut perdre tout simplement ses repères.
Ça arrive à beaucoup de parents. Et je trouve que c’est ce que j’aime le plus, en fait, de revenir sur ses repères, les accompagner, leur redonner confiance. Et il y a une personne que j’ai coachée, il n’y a pas longtemps, qui me dit toujours, toi, tu as un petit peu la lumière dans mon tunnel. Et c’est vrai que je suis une personne qui est quand même très positive et j’essaie toujours de regarder le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide et de trouver les points positifs, les forces dans un parcours parce que je suis persuadée que tout le monde a des points positifs, des forces et c’est important de le mettre en avant, de le mettre en lumière. Ça fait un point commun avec la ligne éditoriale de la radio des Français dans le monde.
On peut, si on veut, on peut être un média et on peut voir le bon côté des choses. On n’est pas tous comme beaucoup de ces chaînes d’info, par exemple, qui voient toujours le côté dramatique de tout. C’est un peu fatigant. Il faut le dire au passage. Dernier mot un peu plus privé.
Un enfant né en Afrique, un autre né en Asie, un troisième né en Amérique. Ils sont d’où tes enfants ? Avec une maman qui est française, un papa qui est italien-suisse. et des adresses un peu partout dans le monde. Est-ce qu’ils sont déracinés ?
Alors écoute, la réponse qui me vient intuitivement, j’ai envie de te dire, ils viennent de mon cœur, mes enfants. C’est pas mal, c’est joli.
Et du cœur de leur papa, bien entendu, de notre cœur à tous les deux. Et on fait attention à ce qui n’est pas de déracinement justement. Il y a toujours un cocon et on garde des liens très forts, des attaches avec la France, la Suisse. Pendant le congé, paternité et maternité, on a décidé de faire un tour d’Italie aussi pour qu’ils puissent être en lien avec leur racine italienne. Donc ça, c’était un très beau projet aussi.
Et voilà, c’est comme ça qu’on essaie de les garder dans ce petit cocon tout en ayant des attaches et en réussissant bien à porter d’un pays à l’autre. Et si tu devais définitivement choisir un lieu de résidence pour tout le reste de votre vie, ce serait où dans le monde alors du coup aujourd’hui ? Alors là tu me poses une grande question ! J’ai senti la question terrible arriver en pleine tête de Lorraine. Alors attention parce que la famille, les amis écoutent, alors fais attention à ce que tu vas dire.
Je pense qu’il y a des bons côtés et des mauvais côtés partout. Moi, j’ai appris ces 20 dernières années, justement, à toujours voir le bon côté des choses dans n’importe quel pays où on est. Là, j’aimerais un petit peu plus de stabilité. C’est une période qui est importante pour les enfants, tout ça, à leur âge. Donc, voilà, une petite destination sympa pour toute la famille.
Voilà, pour 2025. C’est noté. En tout cas, merci pour ces présentations. On te retrouve sur le site de Expat Pro et le lien pour te contacter est disponible dans ce podcast. Au plaisir de te retrouver.
Merci Gauthier.
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