Isa Lise : « Des Ailes pour Apprendre »

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Avez-vous déjà envisagé de scolariser vos enfants à la maison ou de leur offrir une éducation adaptée à leurs besoins spécifiques ? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde » réalisé en partenariat avec Expat Pro, Gauthier Seys explore cette question fascinante avec Isa Lise, créatrice de « Des ailes pour apprendre ». Ensemble, ils discutent des défis et des joies de l’instruction en famille, ainsi que des solutions innovantes pour accompagner les enfants atypiques.

Isa Lise, notre invitée, est une entrepreneuse passionnée et mère de famille vivant à Angers. En 2018, elle a fondé « Des ailes pour apprendre », une entreprise familiale qui propose des programmes éducatifs pour les enfants de 3 à 15 ans. Travaillant aux côtés de ses filles, Isa Lise a développé un univers d’apprentissage unique, incarné par les personnages de Mei et Noé, pour répondre aux besoins des enfants ayant des profils atypiques, allant des hauts potentiels aux enfants autistes.

Au cours de l’épisode, Isa Lise partage son expérience personnelle et professionnelle dans la création de programmes éducatifs adaptés aux enfants atypiques. Elle explique comment son approche basée sur la pédagogie de projet et l’immersion thématique permet aux enfants d’apprendre de manière concrète et ludique. Isa aborde également les défis liés à l’expatriation avec une famille atypique et les solutions qu’elle propose pour les familles cherchant des alternatives au système scolaire traditionnel.

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Podcast n°2272 (Septembre 2024) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia pour ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts « Expat » en installant l’application mobile gratuite.

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Chapitrage de l’épisode :

00:00:01 – Introduction du podcast et présentation de l’invitée
00:00:40 – Partenariat avec Expat Pro et création de Dezel pour Apprendre
00:01:74 – Le rôle des personnages Mai et Noé dans l’apprentissage
00:02:20 – La notion d’enfants atypiques et divers profils
00:03:19 – Explication de l’instruction en famille
00:04:26 – Programmes et kits pédagogiques pour les enfants
00:06:03 – Prise de contact et FAQ pour les parents intéressés
00:06:38 – Nouveaux projets et le jardin des intelligences
00:07:26 – Livres publiés par Isa Lise
00:08:50 – Réflexions sur l’expatriation et défis spécifiques
00:09:30 – Importance de trouver un pays accueillant pour l’autisme
00:09:58 – Conclusion et remerciements
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Transcription de l’épisode :

Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gauthier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Isa Lise, direction Angers, pour parler des ailes pour apprendre. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Oh, il y a quasiment eu une expatriation pour Isa, puisqu’elle est passée de Angers à 30 kilomètres de là. C’est toute une aventure.
Non, aujourd’hui, je ne suis pas avec une expat. Pas encore, en tout cas. Bonjour, Isa. Bonjour. Bonjour et merci pour l’invitation.
Content de te retrouver dans le cadre du partenariat avec Expat Pro. On va passer quelques minutes ensemble et on va parler de la création de Dezel pour Apprendre que tu as mis en place en 2018. Avec cette petite particularité, c’est une entreprise familiale puisque tu travailles avec tes filles. C’est facile de travailler en famille ? Oui, c’est un grand bonheur de travailler en famille.
En plus, c’est une continuité puisqu’on a fait l’instruction en famille, donc on continue d’explorer notre curiosité. C’est vrai que ça permet beaucoup de complicité, de se comprendre facilement. Enfin voilà, on est sur la même longueur donc. Et beaucoup fou rire aussi. J’imagine.
Et dans la famille, il y a également May et Noé qui vous ont rejoint. Deux petits personnages que vous avez inventés qui servent pour être un véritable support d’apprentissage. Voilà, tout à fait. C’est une immersion avec deux petits personnages, Mai et Noé, qui sont d’une union mixte. On a essayé vraiment de créer de l’atypisme partout, pour montrer un peu la variété des situations.
Mai et Noé sont inspirés un peu d’enfants véritables aussi, parce qu’on a aussi les petits animaux qui correspondent aux nôtres. C’est vraiment un univers complet. Alors, en effet, on parle d’un univers composé d’enfants atypiques. Alors, ce n’est pas facile à définir cet atypisme. Il est pluriel.
Qu’est-ce que tu pourrais me dire sur les enfants atypiques ? Alors l’atypisme, en fait, pour moi, il rejoint différentes réalités. C’est-à-dire qu’on peut être atypique par son choix. Par exemple, le choix de l’instruction famille, qui étaient les premières familles auxquelles on s’est adressé. Le choix de l’expatriation, qui n’est pas un choix courant et qui n’est pas un choix évident.
On est bien placé pour le savoir, puisque pour nous, c’est pour ça qu’on hésite encore à sauter le pâle de l’expatriation. Et puis c’est aussi l’atypisme dans les profils, donc avec des enfants qui peuvent être par exemple à haut potentiel, autistes, hypersensibles, dyslexiques, dyscalculiques, TDA, enfin voilà. Donc il y a vraiment des profils très variés. Alors dans la formation basique, la formation classique, il n’y a pas vraiment de travail qui est fait pour aider et accompagner les enfants qu’on a qualifiés d’atypiques. Le système n’est pas en place pour eux en fait.
Donc il a fallu inventer des choses spécifiques. C’est exactement ça, en fait. Moi, je me suis trouvée face à un mur par rapport à mes enfants qui ont un profil asypique. Elles ont été obligées d’être déscolarisées parce que ça ne correspondait pas à leur réalité, à leurs besoins. Donc, j’ai mis en place des choses pour elles et je me suis rendue compte qu’il y avait un besoin pour d’autres enfants.
Donc, c’est comme ça que j’ai imaginé le ventre de Mayenwe, en fait. C’est parti de tes problèmes à résoudre chez toi en famille et tu l’as mis au service des autres, finalement. Voilà, c’est tout à fait ça. Donc tu as fait une instruction famille qui consiste à faire école à la maison. Ce n’est pas des cours, comment ça se passe ?
L’instruction famille, c’est une réalité très différente d’une famille à l’autre. Il y a des familles qui vont prendre des cours par correspondance, qui vont reproduire le modèle de l’école. Nous, ce n’est pas la solution qui nous a convenu puisque justement le modèle de l’école ne convenait pas. Donc il fallait une autre réalité. vraiment des intérêts des enfants.
C’est pour ça que là, je suis partie sur une pédagogie de projet qui parle aussi de l’intérêt des enfants et c’est une autre façon d’apprendre que nous proposons au monde de Malinois. Alors j’ai des parents qui écoutent cette interview qui disent c’est pour moi parce que justement si on se rend bien compte que le système classique on ne rentre pas dans les cases, il faut bien trouver des solutions et c’est là que tu interviens avec le site internet, le lien est dans ce podcast, et des solutions avec des programmes et des kits que tu as inventés qui correspondent aux enfants de 3 à 15 ans. C’est ça. On va de 3 à 15 ans. Dans les faits, on a même des enfants jusqu’à 17-18 ans qui les utilisent tellement ils sont passionnés par ce qu’ils ont à découvrir puisqu’avec la pédagogie du projet, on part de l’intérêt de l’enfant avec un thème donné.
Ça peut être l’effet limpesse beaucoup, les dinosaures, les pyramides. Là, en ce moment, on fait l’outre-mer. Ce sont vraiment des thèmes très variés dans des domaines différents. Et le principe de cette immersion avec les deux petits personnages dont on parlait, ça te permet de proposer de l’histoire, de la géo, des mathématiques. Sur le prétexte de l’immersion, tu donnes les cours.
Voilà, c’est ça. On apprend énormément de choses en étant dans l’ambiance. On est directement en train de découvrir histoire, géographie, mais aussi on fait des défis créatifs, des défis bricolage, du français, des maths, tout est strictement en lien avec ce qu’il y a appris de manière à ce que ce soit réel, concret. Et tu travailles avec des fiches PDF ? Les parents suivent un déroulé ?
Tout à fait. Les fiches PDF sont classées dans l’ordre où les parents ont juste à dérouler le fil, tout est à la suite. On a les sous-thèmes et donc on déroule le sous-thème et on a les activités à la suite. Et les solutions à la fin. Et du coup, si les parents ont besoin d’informations, d’avoir un peu plus d’explications, tu es à leur disposition pour les aider, pour répondre à leurs problèmes ?
Oui, c’est très rare en fait que les parents aient besoin de compléments d’informations par rapport au kit, ça arrive. C’est plutôt en amont, quel kit je vais choisir, quel niveau il faut prendre, est-ce que je prends un programme, est-ce que je prends des kits ? C’est plutôt ce type de questions qu’on a en règle générale et des situations particulières, mon enfant a quel problème, enfin voilà. Et quand on regarde sur ton site internet qui utilise ce système, eh bien on voit qu’il y a des familles qui utilisent des ailes pour apprendre partout dans le monde. Tout à fait, ça c’est une grande fierté, une grande surprise pour nous au début et on s’est rendu compte qu’en fait on était vraiment représentés partout, quasiment partout en fait, puisqu’on est présents à peu près sur tous les continents.
Alors si des parents nous entendent et qu’ils se disent pourquoi pas, comment on rentre en contact avec vous, comment se passe la prise de contact et le démarrage de l’aventure ? Alors, on va sur le site, bien sûr. On a une foire aux questions particulièrement détaillée, dans laquelle on peut trouver plein de réponses. Et puis, si on ne trouve pas la réponse, on n’hésite pas, en fait, à nous contacter. En fait, on est très réactif, on répond, bien sûr, aux questions.
Tu as lancé cette activité en 2018. Vous avez des projets aujourd’hui ? Vous avez encore d’autres nouveautés qui vont se mettre en place ? On a toujours toujours des projets. On a lancé un jardin des intelligences qui a démarré cette année.
C’est un nouveau projet qui démarre bien d’ailleurs. Par contre, là, les inscriptions vont se terminer à la fin de la semaine. C’est des inscriptions limitées, où vraiment, on a voulu que chaque enfant puisse trouver des activités pour sa forme d’intelligence. C’est des programmes courts de une à quatre heures par semaine. Alors t’appelles Isa Lise, ton vrai prénom c’est Isabelle, mais on dit toujours Isa, donc au final, c’est devenu ton nom d’autrice.
Tu sors également des livres. Oui, j’ai écrit deux livres basés sur l’instruction de famille en fait. Quelques romans il y a quelques années, mais ça c’est beaucoup plus vieux et c’était à titre d’auteur personnel. Chez les éditeurs, j’ai publié deux livres. Et pour ces fameux enfants atypiques, tu trouves qu’aujourd’hui il n’y a pas beaucoup de solutions, il n’y a pas beaucoup d’accompagnement, qu’on pourrait faire un petit effort sur ce sujet ?
Oui, tout à fait. Il y a vraiment beaucoup à faire et beaucoup à comprendre, parce que déjà, il faudrait commencer par les enfants, je dirais, moins atypiques, qui ont besoin d’apprendre plus en écoutant, en faisant, alors qu’on fait beaucoup aujourd’hui dans le visuel ou le cours magistral, et ce n’est pas forcément comme ça qu’on apprend le plus. De mon point de vue, c’est pour ça qu’il y a autant de difficultés dans le système scolaire français. Il n’y a pas que le système scolaire français qui est en difficulté, parce que pour avoir échangé avec beaucoup d’expats ou de personnes qui habitent depuis toujours dans leur pays qui est autre que la France. Alors voilà, il y a vraiment des gros besoins et des prises en compte qui ne sont pas suffisantes.
Et puis on le disait en début d’interview, aujourd’hui vous êtes basée à Angers, l’idée d’aller partir à l’étranger vous trotte dans la tête, mais tu me disais que ce n’est pas si simple que ça. Non, ce n’est pas simple. C’est quoi les problèmes que vous rencontrez ? Vous voulez partir où par exemple ? Alors, nous, en fait, on a beaucoup hésité.
Pendant un temps, on avait envisagé la Pologne. Et puis, en fait, là où on partirait plutôt, ça serait le Belgique, l’Italie ou l’Angleterre. Maintenant, l’Angleterre est fermée les frontières. C’est plus difficile. Et c’est quoi les difficultés que vous rencontrez au quotidien ?
Parce qu’à l’inverse, tu aides des familles. Peut-être qu’il y a des familles qui pourraient t’aider en écoutant cette interview. Mais après, il y a des freins psychologiques, parce qu’il faut quand même quitter tout ce qu’on a construit ici. Le fait de quitter sa famille, le fait de… Bon, après, nous, on est une famille atypique.
Moi, j’ai une fille qui est autiste, donc je veux aussi un pays qui accepte l’autisme. Ça, c’est compliqué aussi de trouver toutes ces choses-là. Tu ne vas pas me dire qu’il y a des pays qui n’acceptent pas ? Je trouve que l’ouverture à l’autisme et l’accompagnement, c’est compliqué quand même. En France, on est mal outillé.
La France n’a peut-être pas de leçons à donner non plus. La France n’a pas de leçons à donner du tout. C’est des choses qui sont importantes pour nous à prendre en considération. En tout cas, si tu veux t’inspirer, il y a 2000 podcasts disponibles sur francaisdanslemonde.fr. Très inspirant.
Je regarde, le site est très bien. Merci beaucoup. En tout cas, si vous voulez découvrir des ailes pour apprendre et entrer dans le monde de Mai et Noé, Maï, c’est un prénom d’origine chinoise. Oui, alors évidemment, il est écrit à la française parce que ça ne s’écrit pas comme ça. Mais voilà, c’est un prénom d’origine chinoise parce que j’ai une fille qui est passionnée par l’Asie et puis qui a des amies chinoises.
Et voilà, donc c’est quelque chose qui nous tenait à cœur de faire aussi un petit peu cette ouverture à l’autre. Merci pour cette présentation. Au plaisir de te retrouver sur l’antenne de la radio des Français dans le Monde. Et vous pouvez évidemment passer via Expat Pro pour rencontrer, échanger, discuter avec Isa Lise. A bientôt.
Merci. Au revoir.
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