FLAM Minas Gerais : Garder le lien avec le Français au Brésil

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Avez-vous déjà rêvé de vivre dans un pays lointain tout en maintenant un lien fort avec votre culture d’origine? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys nous emmène au Brésil pour découvrir comment Bertrand Mourier et son association FLAM aident les enfants français à préserver leur langue maternelle dans un environnement étranger.

Bertrand Mourier est le président de l’association FLAM à Belo Horizonte, une ville située dans l’état du Minas Gerais, à 500 kilomètres de Rio et São Paulo. Arrivé au Brésil il y a 26 ans pour travailler dans l’industrie minière et sidérurgique, Bertrand a fondé sa famille sur place. Passionné de géographie depuis son enfance, il avait toujours rêvé de vivre en Amérique latine, un rêve qu’il a réalisé en s’installant d’abord en Argentine puis au Brésil.

L’épisode explore la création et le développement de l’association FLAM, qui vise à aider les enfants de familles françaises à maintenir leur langue et leur culture. Bertrand explique les défis administratifs de la création de l’association au Brésil et l’importance des partenariats locaux, notamment avec l’école de commerce internationale Skema. Depuis sa fondation en 2021, l’association a grandi pour inclure 27 familles et 45 enfants, offrant des activités éducatives et culturelles chaque samedi. Bertrand partage également des conseils pour d’autres parents souhaitant créer des structures similaires, soulignant l’importance de la communauté et de la collaboration.

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https://www.associations-flam.fr/associations/associacao-de-familias-francofonas-de-minas-gerais

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Podcast n°2271 (Septembre 2024) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia pour ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts « Expat » en installant l’application mobile gratuite. Podcast réalisé en partenariat avec FLAM Monde.

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Chapitrage de l’épisode

00:00:01-Introduction de l’épisode
00:00:25-Présentation du contexte brésilien et de Bertrand Mourier
00:01:62-L’arrivée de Bertrand à Belo Horizonte il y a 25 ans
00:02:13-Rêves et objectifs de Bertrand en Amérique Latine
00:04:24-Vie familiale de Bertrand au Brésil
00:04:28-Création de l’association Flamme en 2021
00:05:35-Défis administratifs et démarche pour créer l’association
00:06:39-Partenariat avec l’école de commerce Skema
00:07:43-Activités et événements de l’association
00:08:515-Comptabilisation des familles francophones à Minas Gerais
00:09:572-Développement linguistique des enfants grâce à l’association
00:11:663-Aspiration et inspiration pour d’autres parents
00:12:720-Conclusion et remerciements
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Retranscription de l’épisode

Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Écoutez des parcours inspirants et des paroles d’experts sur francaisdanslemonde.fr. Je suis Gautier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Bertrand Mourier, direct sur le Brésil. Et on parle d’une école flamme. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
Francaisdanslemonde.Fr. Je vous emmène dans le sud-est, dans les terres. On est à 500 kilomètres de Rio et de São Paulo. On est du côté où il y a les mines parce qu’il y a beaucoup d’extractions d’or, de fer, même de lithium. Aujourd’hui, nous sommes avec Bertrand, le président de l’association Flamme.
Bertrand, bonjour. Bonjour Gauthier. Alors on va dans un coin du Brésil. C’est assez rare finalement, je ne vais plus naturellement rencontrer des Français à Rio. Toi, c’est ton métier qui t’a amené à te retrouver là-bas ?
Voilà, exactement. Moi, je suis arrivé dans l’état du Minas Gerais, dans la ville de Belo Horizonte, il y a à peu près 25 ans, amené par mon travail. toujours travaillé dans l’industrie minière et sidérurgique, comme beaucoup ici dans la région. Et puis de fil en aiguille, je suis resté, voilà, 26 ans au Brésil. Et comme tu le disais, on a souvent parlé de Rio et São Paulo.
Il y a des grosses communautés françaises dans ces régions. Ici, on est une plus petite communauté, mais heureusement très soudée aujourd’hui. Et grâce à cet échange, on va découvrir la communauté et les enfants de cette communauté qui ont besoin de garder le lien avec le français langue maternelle. Et donc, on va parler de la création de l’association dans un instant. Juste sur ton parcours, toi, tu as quitté les montagnes du Jura pour celle du Brésil.
C’est quand même des montagnes, des ambiances différentes entre les deux pays. J’ai gagné un petit peu en chaleur, en température. Mais effectivement, toujours dans les montagnes. Un rêve d’enfant, Gauthier. Depuis tout petit, je rêvais de venir en Amérique latine.
Et puis il y a un moment où on se dit, voilà, je vais tout faire pour que ça arrive. Donc pour moi, à partir de l’école, c’était mon objectif de venir dans un pays d’Amérique latine. J’ai d’abord étudié en Argentine en échange. Et puis après, le travail m’a amené au Brésil. par hasard et je m’y plais, j’y ai fondé ma famille et depuis 25 ans je vis ici.
Alors j’ai quand même fait plus de 2000 interviews, souvent il y a eu une rencontre dans la famille, un oncle, un grand-père qui a fait que toi il y a l’histoire géo plutôt qui t’a amené à aimer l’Amérique latine. Il n’y a pas de raison logique pour avoir un coup de cœur de cette zone du monde. Un passionné de géographie depuis gamin. Je me rappelle que je coupais dans les revues de voyage, tu sais, les revues d’agences de voyage, des photos. Et je coupais donc les photos du Machu Picchu et du Mont Dandin à l’époque.
Et puis je me suis dit, voilà, c’est un continent où il faut absolument que j’aille. Alors je ne me suis pas retrouvé au Pérou. La vie a fait les choses différemment, mais on aurait pu m’envoyer dans un autre pays. Je crois que ça serait bien passé également. En tout cas, visiblement, ce rêve d’enfant, tu l’as concrétisé.
En effet, tu le disais, tu as connu Buenos Aires avec ton école de commerce et un partenariat avec l’Argentine, puis une coopération au Brésil. Et donc, comme tu nous l’expliquais maintenant, tu es un peu dans les terres et depuis 26 ans avec une famille. Ta femme est brésilienne et vous avez ensemble deux petits garçons. Alors là, on va bien voir qu’on est avec un couple brésilo-français. Je ne sais pas comment on dit.
Nicolas et Olivier. Tu as choisi des prénoms très français. On a choisi des prénoms bien français. Nicolas a six ans.
Je m’appelle Bertrand Nicolas, on n’est pas allé chercher très très loin non plus, mais il y a la raison. Et puis Olivier, la grand-mère de ma femme qui était décédée à l’époque où elle était enceinte du petit, s’appelait Olivia. Et voilà pourquoi Olivier. Très bien. En tout cas, grâce à Nicolas et Olivier, vous vous êtes retrouvé avec un petit groupe de parents qui étaient français et qui avaient l’envie justement d’animer cette langue française alors que vous êtes bien loin de votre France natale.
Et c’est ainsi qu’en 2021, vous avez eu l’idée de créer une association Flamme. Ce petit groupe, au début, il n’y a que quelques familles. Au début, il n’y avait que quelques familles. Il y avait peut-être une dizaine de personnes, assez désorganisées. On avait des réunions par vidéo qui étaient assez désorganisées.
On avait des rêves. pour certains d’avoir même une école française ici alors qu’on partait de zéro et puis grâce à certaines personnes on s’est dit bon on va d’abord mettre les choses à plat et faire les premiers pas d’abord avant de rêver trop fort et on a connu le dispositif FLAMM on a fait quelques formations avec Héloïse qui est une amie et qui est actuellement notre consul honoraire ici à Bellhorizonte pour apprendre un petit peu ce que ce dispositif nous permettrait de faire. Et puis on s’est réunis fin 2021, début 2022, vraiment avec l’objectif de créer l’association et de déposer les dossiers qui vont bien. Alors, les associations au Brésil, c’est pas comme en France. Il n’y a pas cette loi de 1901.
Il n’y a pas cette souplesse, cette facilité. Vous êtes quasiment une entreprise. Donc il y a quand même un petit peu de travail, on va dire, administratif pour la création. Oui, c’est assez fastidieux. Il n’y a pas de dispositif associatif spécifique au Brésil.
Donc on a une entité juridique, une entreprise effectivement, et on répond à toutes les exigences d’une entreprise locale au niveau de la comptabilité, au niveau fiscal, etc. Alors on ne paye pas d’impôts parce qu’on est à but non lucratif, néanmoins on a des déclarations à faire. avec le comptable tous les mois. Donc voilà, on a besoin de… On a certains frais certainement que d’autres pays n’ont pas.
Alors en tout cas, depuis janvier 2022, ça a poussé, ça a grandi. Aujourd’hui, il y a 27 familles, il y a 45 enfants qui sont ventilés sur cinq groupes par âge différent. Et vous avez un partenariat avec Schema, une école de commerce internationale qui vous prête les salles pour pouvoir vous réunir. Vous avez d’ailleurs au sein de Schema votre petite bibliothèque également, et puis des activités que vous réalisez en externe dans la ville avec des visites, etc. C’est un partenariat utile quand même qui vous sert en quotidien.
C’est un partenariat absolument essentiel. Geneviève, qui est la rectrice de l’école, nous prête généreusement les locaux et on fait des activités tous les samedis dans les locaux de l’école. On a aussi aujourd’hui notre bibliothèque. et Ludothèque qu’on a monté dans une salle de l’école. Et puis ça nous permet d’avoir accès à un amphithéâtre, par exemple.
C’est ça, vous avez un peu l’accès aux structures. Voilà, donc on n’a pas de locaux en propre. On a une adresse virtuelle pour des questions administratives. On utilise beaucoup les locaux de Schema. Et comme tu le disais, on a des événements qui sont organisés après en externe.
surtout pour les dates commémoratives, donc quand on fait la galette des rois ou la fête de Noël ou Pâques, on se réunit dans des endroits qu’on choisit ensemble. Alors tu as idée un peu du nombre de familles francophones qui sont sur cette partie du Brésil ? Alors c’est un petit peu difficile d’avoir des statistiques mais en parlant avec Héloïse justement au consulat et puis Vincent qui est notre attaché culturel aussi ici au Minas Gerais, Ce qu’on sait, c’est qu’il y a à peu près 600 familles sur l’ensemble de l’état de Minas Gerais. Alors 600 familles, ça veut dire qu’il y a des familles qui n’ont pas d’enfants. Il y a beaucoup de familles qui sont implantées depuis très longtemps.
Et puis l’état de Minas Gerais, c’est une fois et demie la France à peu près. Donc il y a des familles qui sont aussi éloignées de la capitale. C’est un petit peu difficile de dire combien de familles on est sur Belo Horizonte. En tout cas, Je pense qu’on connaît assez bien aujourd’hui ce microcosme ici de familles avec des enfants et à chaque fois qu’il y a des nouvelles familles qui arrivent, on essaye de les rencontrer et de leur montrer un petit peu ce qu’on fait. Alors si on prend votre exemple, votre couple, ta femme est brésilienne, toi t’es français.
Comment vous faites vivre le français à la maison ? C’est pas toujours simple. Tu disais à la maison, on parle plutôt portugais au quotidien. On parle beaucoup portugais. Il y a quelques familles qui parlent un petit peu plus français.
Je pense à un ami en particulier, Jean-François, il parle beaucoup français avec son garçon. Mais oui, c’est difficile de concilier ça.
C’est des efforts au jour le jour, c’est des efforts vraiment de se discipliner et de se dire voilà j’essaye de parler avec les enfants. le maximum de leur faire comprendre d’abord des phrases simples et puis petit à petit en rencontrant les amis entre autres les samedis et bien ils vont faire des progrès et puis vont développer un petit peu ses connaissances. Alors on est assez content quand même parce qu’en deux ans on se rend compte qu’il y a des enfants qui ne parlait absolument pas, qui avait vraiment juste quelques mots et qui aujourd’hui commence à développer des relations avec d’autres enfants et puis commence à faire des phrases en français. Donc ça, ça fait plaisir. Je suis certain qu’un certain nombre de parents auditeurs qui ont très envie d’avoir une structure Flamme vont être inspirés par cette interview, d’autant que l’association Flamme Monde aujourd’hui, la fédération, qui peuvent vous accompagner et vous aider à structurer.
Parce que c’est vrai, tu le disais, c’est quand même du travail de trouver la bonne législation, de faire toutes les démarches. Donc il y a maintenant la fédération qui peut vous accompagner et tu fais vivre la langue française au bout du monde, sur cette Amérique latine dont tu rêvais petit. Chose faite aujourd’hui. Chose faite. L’association Flammemonde, ça nous a aidé et j’espère que ça aidera d’autres endroits et d’autres parents.
Nous on s’est inspiré de certaines vidéos, de certains entretiens que j’avais vus et Eloïse également, on avait fait quelques quelques sessions ensemble où on écoute simplement des parents d’autres pays, comment ils avaient organisé leurs activités, comment ils avaient organisé la partie administrative, comment ils avaient créé leur assaut, comment ils s’aidaient, comment chaque parent amenait un petit peu sa pierre à l’édifice, chacun fait une activité en fonction de ce qu’il sait faire. On a des parents par exemple qui sont musiciens, donc pourquoi pas, on fait des activités musicales avec eux. On a des parents qui font des ateliers théâtre, donc chacun amène sa pierre à l’édifice. Et ma dernière question Bertrand, là ils sont encore petits, mais si Nicolas ou Olivier veulent aller étudier en France dans quelques années, tu seras content de les envoyer là-bas ? Oui, on cassera la tirelire.
Ça c’est sûr. On cassera la tirelire, mais je serai ravi. Merci en tout cas, bravo à toute l’équipe de l’association que tu salues de notre part et bonne rentrée. Merci beaucoup Gauthier pour ces moments ensemble et bonne continuation.
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