Expatriation et Entrepreneuriat : Clélia Sapriel à Madrid

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Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys accueille Clélia Sapriel, une entrepreneure française expatriée à Madrid. Grâce à l’association Mazette, Clélia a pu se lancer et développer son projet entrepreneurial à l’étranger. L’épisode explore les défis et les opportunités de l’expatriation, tout en mettant en lumière des parcours inspirants et des conseils d’experts pour ceux qui envisagent de vivre ou de revenir d’une mobilité internationale.

Clélia Sapriel, notre invitée, a un parcours fascinant. Née à Paris, elle a étudié à la Défense avant de partir aux États-Unis avec un visa culturel pour travailler chez Disney. De retour en France, elle a travaillé dans divers domaines avant de s’expatrier au Portugal avec sa famille. Après quelques années, une nouvelle opportunité les a conduits à Madrid, où Clélia a décidé de lancer son propre atelier de création de sacs en cuir, Atelier Harti.

L’épisode se concentre sur le parcours entrepreneurial de Clélia, de la conception de ses premiers prototypes de sacs au Portugal à l’établissement de son atelier à Madrid. Elle partage les défis rencontrés, notamment en matière de production et de commercialisation, et souligne l’importance des réseaux de soutien comme l’association Mazette. Clélia évoque également son engagement social en collaborant avec un atelier de couture employant des femmes en situation de vulnérabilité. Un épisode inspirant pour tous ceux qui envisagent de combiner expatriation et entrepreneuriat.

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https://atelierharti.com/fr-fr

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Podcast n°2247 (Août 2024) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia pour ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts « Expat » en installant l’application mobile gratuite.

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Chapitrage de l’épisode

00:00:01-Introduction et présentation du podcast 0
0:01:16-L’importance de l’association Mazette
00:02:10-Clélia et son parcours international
00:03:17-Déménagement et vie au Portugal
00:04:28-Mutation à Madrid et opportunités professionnelles
00:04:57-Lancement de l’entreprise Atelier Arty
00:05:17-Développement du sac en cuir
00:06:01-Travail avec l’atelier de confection à Madrid
00:07:35-Extension de la gamme de produits et lancement du site
00:07:56-Ouverture des ateliers de création
00:09:03-Perspectives d’avenir et stabilisation en Espagne
00:09:35-Conclusion et remerciements

Retranscription de l’épisode

Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale, des parcours inspirants et des paroles d’experts. Je suis Gautier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Clélia Sapriel, direction Madrid. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Et je commence tout de suite à remercier Circé de l’association Mazette qui m’a mis en relation avec Clélia, notre invitée du jour. Bonjour Clélia.
Bonjour Cotier, merci de m’en recevoir. Alors, chose à marquer d’une pierre blanche, il fait grand soleil à Lille, il pleut à Madrid. C’est un peu de justice entre nous. Ça arrive très peu souvent. Ça va, ça va, ça va.
Partait de constater qu’aujourd’hui, il pleut. On salue l’association Mazette, on en parlait juste avant de prendre l’antenne. Une association importante qui met en avant le dynamisme des français expatriés en Espagne et qui t’a beaucoup aidé dans ton projet donc il faut les saluer. Tout à fait, oui. Circé a été formidable pour moi et plein d’autres personnes du réseau.
Elle amène un lien entre des personnes qui peuvent être parfois isolées et sentir un peu seules quand on est auto-entrepreneur. Et donc ça, c’est vraiment enrichissant et ça permet de se développer plus facilement. Et bien on va parler de ton atelier Artie dans un instant, mais pour commencer, retour sur ton parcours, naissance à Paris, études à la Défense, en école de commerce et puis à la fin des études, une envie de voir ailleurs, pourquoi pas les Etats-Unis, tu obtiens un visa culturel. Qu’est-ce que c’est qu’un visa culturel pour les USA ? Alors un visa culturel, c’est un visa qui peut être donné qu’à certaines nationalités suite à leurs différences, c’est-à-dire que moi je travaillais pour Disney et donc ils avaient des pavillons un peu partout, donc un pavillon français par exemple, donc ils pouvaient ne prendre que des français pour le pavillon français.
Et moi comme j’avais un niveau d’anglais un peu meilleur, ils m’ont mis au service client, guest relation. Guest relation à Disney World de Floride, Mickey tous les jours, un petit peu de balade sur les USA pendant cette année là-bas. Tu as eu l’occasion de découvrir San Francisco, Las Vegas, New York ou Miami. C’est quand même un pays assez fascinant et étonnant à découvrir les USA. Parfaitement, c’est vrai que déjà tout est plus grand, tout est plus extensif, enthousiaste.
C’est vrai que c’est une super expérience. Et t’appelais ça les week-ends back to back ? Alors oui, en fait, nous, on pouvait prendre deux week-ends collés l’un à l’autre et donc ça nous permettait d’avoir quatre jours pour voyager plus facilement. Très bien. Retour ensuite en France, à Paris.
Tu travailles dans plusieurs domaines différents, des sociétés qui te permettent de voyager justement, notamment tu vas partir parmi notre Turquie, aux USA, en Allemagne, tu fais des salons, tu travailles pour Mister Good Deal, pour M6 Boutique, Mais tout ça est assez épuisant. Un jour, ton mari rentre avec une proposition de boulot pour le Portugal. Vous avez alors deux enfants qui ont 1 et 4 ans et vous décidez de faire le grand saut de l’expatriation. Les quatre s’en vont et s’installent dans le Deauville portugais. Exactement, à Cachcaix.
Donc on s’était posé la question, Lisbonne ou Cachcaix. Lisbonne qui est donc une ville un peu plus dynamique que Cachcaix. Ou Cachcaix qui est une ville palnéaire. plus calme, on va dire, mais plus nature. Trois ans et demi plus tard, proposition de mutation pour Madrid.
Vous hésitez longtemps pour partir dans la capitale espagnole ? Non, pas du tout. C’est vrai qu’on avait une super expérience au Portugal. C’est un pays magnifique avec beaucoup de choses à voir et à faire. Mais Madrid, l’Espagne, c’était un pays qui nous convenait bien, qu’on connaissait et qu’on voulait tester pour son dynamisme.
Tu m’as dit que c’était une super opportunité, tu adores la vie animée là-bas. Lancer ton business, c’est plus facile. Il y a du réseau, il y a l’association Mazette. On sent la capitale espagnole dynamique. Exactement.
C’est vrai qu’après, c’est ma deuxième expatriation, donc c’était peut-être un peu plus simple pour moi de savoir comment gérer les choses. Mais c’est vrai que j’ai commencé avec une première association qui s’appelle Madrid donne des ailes. Et ensuite, Mazette s’est lancée également avec Circé. Et voilà, Circé a été super, ultra dynamique et elle m’a bien aidée dans mes projets. Depuis quelque temps, tu travailles sur un sac en cuir, pratique pour les moments, parce que dans les sacs des moments, il y a tout ce qu’il faut.
On met plein de choses avec une bonne lanière en cuir, un truc solide et pratique, lavable. C’est une belle petite idée et tu vas arriver en Espagne avec ce sac, avec cette envie de développer de nouveaux produits. La gamme, avec le temps, s’est étoffée et bienvenue à Atelier Arty. Tout démarre avec ce sac alors. Exactement.
J’avais commencé à travailler sur un prototype au Portugal, un prototype en deux matières, en tissu en plastique recyclé et avec des hanches en cuir. J’avais trouvé une nana qui m’avait cousu une cinquantaine de sacs. On avait travaillé un petit moment sur le modèle pour l’optimiser, mettre des mousquetons à l’intérieur pour qu’on puisse attacher pas mal de choses à l’intérieur et que rien ne tombe, et que ça soit ultra pratique pour les mamans. On s’est expatriées ensuite à Madrid. Je suis arrivée avec mes cinq en sacs avec l’objectif de voir si ça marchait, s’il y avait une vraie envie autour de ce modèle-là, et de voir comment ça se déroulait.
Et donc ça se passe plutôt bien. Tu développes d’autres idées, d’autres créations, d’autres dessins, d’autres exécutions en cuir. Tu travailles d’ailleurs avec un atelier couture, on peut saluer au passage, qui fait travailler des femmes qui en ont besoin. Exactement. En fait, j’ai rencontré un atelier de confection à Madrid qui ne fait travailler que des femmes en situation de vulnérabilité, donc des femmes qui ont échappé à un mari violent ou des femmes qui ont vécu des conditions de travail difficiles et donc qui sont reprises en charge par cette société qui les forme ou qui sont déjà formées sur la couture et qui ont un modèle qu’on appelle triple impact.
Alors justement, un petit mot sur ce modèle triple impact pour qu’on comprenne bien. Alors triple impact, c’est un modèle qui va répondre à trois exigences, c’est-à-dire une exigence économique, sociale et écologique. Donc voilà, pour vraiment avancer un petit peu sur les problématiques qu’on peut avoir actuellement. Alors du coup, il y a ce fameux sac, solide et pratique pour les mamans. Il y a des boucles d’oreilles, des bracelets, des pochettes.
La gamme s’est étendue, s’est développée et en 2023, atelierarty.com est sorti. Ça y est, te voilà chef d’entreprise avec tout ce que ça comporte, les moments joyeux et les moments plus difficiles. Aujourd’hui, ça en est où ? Je pense que ça avance pas mal. Tu vas même ouvrir ton atelier au public.
Exactement. Je me suis rendu compte que c’était une opportunité pour pas mal de gens d’avoir du lien social, de développer leur créativité. Il y a eu beaucoup de demandes pour des ateliers. En septembre, je vais développer des ateliers de création où les gens vont pouvoir créer leurs pochettes. leur étui à lunettes, tout ça avec du cuir.
Après, pour l’instant, je suis toute seule, je suis auto-entrepreneuse, donc c’est vrai que ça demande pas mal de compétences en termes de communication, commercialisation, comptabilité, ça prend beaucoup de temps. Du coup, on développe pas aussi vite ce qu’on voudrait, mais j’espère qu’au fur et à mesure du temps, je vais pouvoir me développer aussi bien en termes de ressources humaines que financières et amener ce projet plus haut. Quel y a dans 10 ans tu rachètes Louis Vuitton ? Bien sûr, Moeve. En tout cas, le site est très bien.
Il est très clair pour tous ceux qui nous écoutent sur la zone Europe. Eh bien, possibilité d’avoir une livraison directement. Donc, si vous voulez découvrir cette gamme, le lien est dans ce podcast. Aujourd’hui, votre famille est établie. On le disait pas loin du lycée français.
La vie en Espagne est plutôt agréable. Est-ce que ton mari pourrait rentrer Demain, avec une nouvelle destination, une nouvelle expatriation, est-ce que ça vous ferait plaisir ? Alors, il y a toujours cette possibilité-là. Effectivement, là, on a choisi un modèle un peu d’expatrié. Maintenant, c’est vrai qu’on a tellement adoré Madrid, la vie à Madrid, les gens, que pour l’instant, on n’a pas très envie de changer de destination.
Mais voilà, on sait jamais. En tout cas, tu salues toute la petite famille, les équipes qui travaillent avec toi sur l’atelier Arty que je vous invite à découvrir de suite et au plaisir de te retrouver du coup pour la suite et quand tu iras chez Louis Vuitton, on fait un podcast. Exactement, on fera un nouveau débrief. En tout cas, merci beaucoup Gauthier, j’étais ravie de parler avec toi et je souhaite à tout le monde une bonne écoute. Et puis tu aimes écouter les podcasts, t’apprends des choses en écoutant les podcasts de la radio, ce qui est quand même très agréable pour nous qui le faisons.
Tout à fait, c’est ultra intéressant pour les expatriés qui ont besoin d’informations. C’est pour ça qu’on est là. Au plaisir de te retrouver, à bientôt alors. Merci beaucoup Gauthier, à bientôt.
Podcasts à ne pas louper !