Delphine Douroux présente le CINDEX et la « convention conjoint »

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« 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde » réalisé en partenariat avec Expat Communication & FemmExpat.com dans le cadre du « Dossier Spécial : Conjoint Accompagnateur » : Pourquoi est-ce crucial de prendre en compte le bien-être et l’intégration professionnelle du conjoint dans une expatriation réussie ? Cette question, essentielle pour de nombreux couples, est au cœur de notre discussion du jour. Nous explorons les défis et les solutions qui permettent aux familles expatriées de s’épanouir à l’étranger, au-delà des simples aspects professionnels.

Notre invitée, Delphine Douroux, directrice du CINDEX, partage avec nous son parcours riche en expériences internationales. Originaire de Lyon, Delphine a grandi avec une fibre internationale grâce à ses parents voyageurs. Elle a occupé divers postes à l’international, notamment chez Renault, où elle a travaillé entre la France et le Japon. Ses expériences personnelles et professionnelles lui ont permis de comprendre l’importance d’un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, surtout lorsque la famille est impliquée dans une mobilité internationale. Aujourd’hui, elle dirige CINDEX, une association dédiée à la mobilité internationale, regroupant plus de 70 sociétés.

L’épisode se concentre sur l’importance de reconnaître et de soutenir le conjoint accompagnateur dans le contexte de l’expatriation. Delphine souligne que le succès d’une expatriation repose souvent sur le bien-être de toute la famille. Le CINDEX, avec ses initiatives comme « la convention conjoint », offre des solutions pour que les conjoints puissent continuer à travailler ou se développer professionnellement pendant l’expatriation. L’épisode explore aussi les efforts des entreprises pour mieux accompagner les familles, notamment à travers des formations interculturelles et des coachings. En fin de compte, il s’agit de créer un environnement où chaque membre de la famille peut s’épanouir, garantissant ainsi le succès de l’expérience internationale.

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https://cindex.fr/convention-conjoint/

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Podcast n°2342 (Novembre 2024) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia pour ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts « Expat » en installant l’application mobile gratuite.

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Transcription du podcast :

Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Notre dossier spécial conjoint accompagnateur aujourd’hui va nous permettre de rencontrer Delphine Dourou du CINDEX . Dossier spécial, le conjoint accompagnateur, en partenariat avec Expat Communications et Femmes Expat. Sur francaisdanslemonde.fr.
Attention, chers auditeurs, tendez bien l’oreille puisqu’on va vous annoncer des choses extrêmement importantes et je vais découvrir par la môme occasion Delphine Douroux, directrice du CINDEX , le club de référence pour les sociétés internationales. Bonjour Delphine, bienvenue. Oui, bonjour Gauthier. Merci pour cette invitation. Merci aussi aux équipes d’Expat Communication qui nous ont mis en relation.
On va annoncer des choses importantes. Un petit mot, toi, sur ton parcours. Originaire de Lyon, mais avec des parents voyageurs, c’est eux qui t’ont donné la fibre de l’international ? Exactement. Moi, je rêvais que d’une chose quand je suis revenue en France à l’âge de 15 ans, c’était de repartir parce que quand je suis rentrée, j’étais à Lyon, je trouvais que c’était trop froid, qu’il n’y avait pas assez de diversité.
Alors après, j’ai fait de l’international dans ma carrière, soit en ayant des postes internationaux, mais j’étais toujours vigilante à ce que je sois dans un contexte international avec une grande diversité. Finalement, j’ai eu des équipes, même aussi en France, avec dix nationalités différentes autour de moi. J’ai eu un poste où j’étais à moitié au Japon, moitié en France, quand j’étais chez Renault, au moment de l’alliance avec Nissan. Pendant trois ans, j’étais moitié de mon temps au Japon, ce qui a été une très belle expérience, très enrichissante. Et puis ensuite, j’ai été aussi expatriée en Belgique.
Mais bon, voilà, je rentrais le week-end voir ma famille. Ce n’était pas forcément la mobilité la plus facile parce qu’en fait, quand on est seul dans un pays étranger, Sans sa famille, on a tendance à faire que travailler. Et la toute première expatriation, si je ne m’abuse, elle a été refusée. On propose un job sympa à ton mari, de s’occuper du métro du Caire. Toi, tu te dis, mais moi, je fais quoi dans cette histoire ?
Déjà, l’importance de la place du conjoint accompagnateur, tu l’intègres pour toi en premier. Exactement, exactement. Et ça a été le premier refus d’expatriation et c’est une des grandes causes de refus d’expatriation aujourd’hui. Alors j’étais peut-être un peu précurseur parce que j’ai vu mon âge pas tout jeune, mais ça a été aussi la même chose quand on m’a proposé un poste en Angleterre et que mon mari m’a dit non mais je ne peux pas construire des ponts en Angleterre, donc ça ne colle pas. Et puis bon, donc du coup, après, j’ai pu partir en Belgique, mais en rentrant, voilà, en ayant laissé ma famille en France.
Expat la semaine et française le week-end. Mais avec toute la fatigue que ça engendre, ça ne doit pas être simple. Non, c’est sûr, c’est sûr. Et puis, je veux dire, l’équilibre vie pro, vie perso n’est pas idéal parce qu’en étant, comme je le disais, en étant seule, on a tendance à faire que travailler. Je te demandais pourquoi tu étais aujourd’hui au moment où on se parle à Paris.
Tu m’as dit finalement, j’aime bien Paris. Exactement, parce que je trouve qu’on peut faire de l’international depuis Paris, d’abord culturellement, il y a tellement de musées magnifiques, si on prend le musée par exemple, il y a toujours des choses, il se passe toujours des choses et puis ça permet d’accueillir aussi des étrangers. qui ont envie de découvrir Paris et au travail. Moi, je vois qu’il y a beaucoup d’étrangers qui viennent travailler dans des entreprises françaises, soit parce qu’ils sont mutés par leur entreprise ou soit parce qu’ils sont attirés par la France aussi. Donc, cette richesse, je l’ai aussi à Paris.
Est-ce qu’on ne devient pas finalement un meilleur Français quand on a connu la vie à l’international ? Est-ce qu’on ne goûte pas mieux la qualité de vie, les plaisirs de la vie à la française ? C’est vrai, c’est vrai. Non, mais c’est sûr. Alors, je dirais que oui, on apprécie ce qui est…
Et puis, on évite de râler tout le temps. Comme les autres. Non, mais c’est sûr. En se disant bah oui, il y a des belles choses aussi en France. Après, je pense qu’il ne faut pas être parti trop longtemps.
Moi, je vois par exemple mes parents qui étaient partis 15 ans, ça a été extrêmement difficile de revenir. Et j’ai vu chez des collègues qui avaient fait 40 ans d’Afrique. Après, ils étaient complètement inadaptables en France. Ce n’était plus possible parce qu’ils avaient vécu des choses tellement différentes que ce n’était plus possible de vivre une vie quasi normale. Aujourd’hui tu es détaché du groupe Total Energy pour t’occuper de ce CINDEX .
Alors c’est une association réservée à la mobilité internationale depuis plus de 40 ans qui regroupe plus de 70 sociétés qui ont des salariés partout dans le monde. Tu peux me dire un mot sur le CINDEX pour qu’on comprenne bien ? Tout à fait. Alors le CINDEX , c’est d’abord une association. Donc ce qui fait la richesse d’une association, c’est ce que les membres veulent en faire.
Tu vois, dans le principe, par exemple, on est intéressé par tel sujet, par exemple mettre en place une charte sur le bien-être de la famille en mobilité internationale, à partir du moment où dix sociétés ont envie de travailler là-dessus, on crée un groupe de travail et les livrables sont après partagés dans un mode associatif à l’ensemble des membres de l’association. Alors, on couvre au CINDEX quatre domaines. Le premier domaine, bien sûr, les ressources humaines, comment on accompagne mieux les expatriés, les gens en mobilité internationale, parce que ça peut être aussi des mobilités très court terme, ou de la localisation, comment on accompagne à la localisation, à prendre un contrat local dans tel ou tel pays. Donc ça, c’est le volet principal et c’était le socle du CINDEX quand ça a été créé il y a 40 ans. Ensuite, on a créé d’autres commissions, une sur la fiscalité parce que les sujets de fiscalité peuvent être très complexes à l’international.
Du coup, les sociétés aiment bien benchmarker sur la fiscalité et un des sujets récurrents, c’est le télétravail à l’international. Est-ce qu’on a des risques de sécurité sociale, de fiscaux ou d’établissement stable ? Les sociétés aiment bien partager là-dessus. Et enfin, deux autres commissions qui sont une commission sur la santé, et je trouve que c’est vraiment important parce que si on envoie quelqu’un en mobilité internationale, c’est d’abord la santé qui va primer. Est-ce qu’on a des bonnes conditions ?
Est-ce qu’on sait garantir que la personne ne va pas attraper telle ou telle maladie ou qu’elle est dans des bonnes conditions sanitaires. Et le dernier, c’est la sûreté. Donc là, les responsables sûreté se réunissent régulièrement. Là, en ce moment, on a des calls toutes les semaines parce qu’il y. A toujours quelque chose dans le monde.
Alors Delphine, on va faire un petit focus dans le cadre du partenariat avec Expat Communications. D’ailleurs vous êtes avec le CINDEX également partenaire de l’Expat Communications sur la place du conjoint accompagnateur. L’idée étant évidemment avec votre convention conjoint d’inciter à ce que les deux travaillent. L’idée c’est les temps ont changé, on ne suit plus. Comme avant, d’ailleurs on disait conjoint suiveur avant, un terme qu’on n’aime pas beaucoup.
Alors je t’ai vu lever les yeux au ciel. Conjoint accompagnateur, c’est un peu mieux. Mais en tout cas, il y a des choses à faire et vous avez une action concrète qui est menée au sein du SADEX pour cette place. Oui, tout à fait. Tout à fait Gautier, parce que maintenant, c’est un incontournable.
Au départ, un des actes fondateurs du CINDEX a été une convention conjointe, c’est-à-dire que si les deux du couple travaillent, du couple au sens large, ça peut être des paxés ou un couple, si tu dis que tu vis ensemble, ça marche. Si les deux travaillent dans une des entreprises signataires, en cas de mobilité internationale d’un des conjoints, le conjoint accompagnateur peut bénéficier d’un congé sans solde pendant la durée de l’expatriation, et ça jusqu’à 5 ans. ce qui est déjà une première garantie de retrouver un travail en retour. Ça enlève une des grosses angoisses du départ. Donc ça, c’est le premier point.
Mais on voit bien qu’aujourd’hui, on veut aller beaucoup plus loin. Et 80% des entreprises du CINDEX ont des dispositifs d’accompagnement spécifique, comme peuvent le faire expats de communication, pour les conjoints. Alors ça va être du coaching, bien sûr des formations interculturelles pour toute la famille, pas que pour la personne qui part, mais pour toute sa famille. Et puis des coachings, de l’aide à retrouver un travail, et on est en train de créer là une plateforme vraiment très solidaire pour que les conjoints accompagnateurs, qui sont des talents incroyables qu’il ne faut pas perdre, puissent ne pas avoir de rupture dans leur carrière et être proposés pour des postes en local dans les entreprises du CINDEX . Donc ça, je trouve que c’est un progrès énorme Parce qu’en fait, les entreprises ont beau prendre conscience accompagnées, je te disais dans 80% des cas, la perception des conjoints accompagnateurs, c’est une perception seulement à 20%.
La plupart du temps, que ce soit des hommes ou des femmes, d’ailleurs, on a de plus en plus d’hommes qui sont accompagnateurs. Dans 20% des cas, on a recensé. C’est peut-être même un chiffre assez haut. Moi, j’ai 10, alors c’est peut-être la. Vérité entre les deux.
Mais on voit bien qu’aujourd’hui, il faut aussi travailler là-dessus parce que Les entreprises veulent féminiser leurs cadres internationaux, donc envoyer plus de femmes en mobilité internationale, mais les femmes sont beaucoup plus attentives à l’équilibre familial. et au fait que leurs conjoints puissent travailler. Donc du coup, ça devient une vraie préoccupation des entreprises et je trouve que c’est très bien. On a même aussi un professeur qui va nous faire une étude sur les refus d’expatriation. Pourquoi est-ce qu’on refuse de partir ?
Donc ça va être intéressant aussi et je pense que les entreprises prennent de plus en plus conscience de l’effort qu’il faut mettre là-dessus. Alors, si on est concret, ceux qui nous écoutent, ils se renseignent simplement de savoir s’ils sont dans une boîte qui fait partie du CINDEX . En l’occurrence, c’est à peu près les 70 grandes entreprises françaises du CAC 40. C’est des grandes enseignes qui envoient beaucoup de salariés. Si les deux conjoints font partie du SINDEX, c’est le rêve, non ?
Oui, il ne faut pas hésiter. Et techniquement, on fait comment ? Quelle est la démarche à faire ? Techniquement, le conjoint accompagnateur contacte ses ressources humaines et si son interlocuteur ressources humaines ne se souvient pas de la convention conjointe, il ou elle peut lui rappeler. Et dans ces cas-là, moi, ça m’arrive très souvent d’avoir des contacts aussi en disant, écoutez, contactez un tel dans votre société et ça ira.
Voilà. Et ça se passe comme ça. Donc cette convention, elle est accessible sur le site web qui est public. Donc voilà, tout ça, c’est transparent. Alors le lien pour accéder, voilà, c’est ce que j’allais donner comme information.
Cindex.fr, le lien est dans ce podcast. Delphine, merci beaucoup. Je suis sûr qu’un certain nombre de nos auditeurs viennent de se dire, je ne le savais pas. Je viens de l’apprendre, donc nécessité de communiquer. C’est pour ça qu’on est ensemble aujourd’hui à vous en parler.
Merci beaucoup, Delphine. Et puis, surtout, avoir cette nouvelle vision que la famille s’expatrie, on parlait hors antenne tout à l’heure des enfants et des ados. Eh bien, il faut s’occuper de tout le monde. Il ne faut pas s’occuper que de l’un d’entre eux. Exactement, parce qu’en fait, on voit bien que le succès d’une mobilité internationale, c’est le succès de la famille.
Les entreprises le voient plutôt sous l’angle des expatriations ou des mobilités qui ne se passent pas bien et il faut rapatrier la personne. Donc là, c’est un échec complet. Il ne faudra pas trier la personne, la famille. Et pour ça, c’est vraiment important. Et puis, je vois que c’est dans les tendances globales, pas forcément que sur la mobilité, mais prendre soin de ses collaborateurs, c’est un must maintenant pour les entreprises.
Ça fait partie des marques employeurs. On dit toujours que c’était mieux avant. Ce podcast montre l’inverse. Super. Très bien.
Gauthier, merci. Merci à toi. Tu as été très à l’aise au micro de la radio. Ça a été un plaisir de passer ces minutes ensemble. Et puis, tu salues tous ceux qui travaillent avec toi dans cette association dynamique.
OK, super. Merci beaucoup, Gauthier.
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