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Quel est le rôle du conjoint accompagnateur dans une expatriation réussie?
Corinne Tucoulat et Sabine Despretz-David, pionnières de l’accompagnement des expatriés
Les invitées de cet épisode sont Corinne Tucoulat et Sabine Despretz-David, fondatrices d’Expat Communication. Corinne, originaire de Paris, a vécu 15 ans à l’étranger, notamment à Abu Dhabi, en Écosse et en Thaïlande. Son parcours personnel l’a amenée à réaliser l’importance d’une structure de soutien pour les expatriés. Sabine, quant à elle, a grandi dans une famille de marins et a beaucoup déménagé, ce qui lui a permis de développer une expertise dans l’accompagnement des expatriations. Ensemble, elles ont créé « Expat Communication » pour fournir un réseau et des ressources aux expatriés, inspirées par leurs propres expériences de vie à l’étranger.
L’épisode se concentre sur l’importance de préparer, accompagner et informer les expatriés tout au long de leur parcours. Corinne et Sabine ont mis en place une plateforme en ligne, FemmExpat.com, pour offrir un soutien aux expatriés, en particulier aux conjoints accompagnateurs souvent négligés. Elles discutent des défis rencontrés, tels que la reconnaissance professionnelle, la sécurité financière et la cotisation à la retraite, tout en soulignant l’importance de sensibiliser les entreprises à ces enjeux. Bien que des progrès aient été réalisés, il reste encore du travail à faire pour assurer un soutien complet et efficace aux expatriés et à leurs familles.
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Chapitrage de l’épisode :
00:00:01 – Introduction du podcast et du dossier spécial 00:00:31 – Présentation de Corinne et Sabine
00:01:64 – Début des aventures d’expatriation de Corinne
00:02:153 – Sabine raconte son parcours et ses déménagements
00:02:153 – Rencontre avec Corinne à Bangkok
00:03:198 – Création d’Expat Communications et Femme Expat
00:04:288 – Développement d’une chaîne complète d’accompagnement
00:05:353 – Passation à Stéphanie et Alix
00:06:390 – Importance du dossier du conjoint accompagnateur
00:08:494 – Défis rencontrés et résistances des entreprises
00:11:708 – Problèmes non résolus et satisfaction des progrès réalisés
00:13:780 – Conclusion et remerciements
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Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans le podcast 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gautier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Corinne et Sabine, les fondatrices de Expat Communications. Dossier spécial, le conjoint accompagnateur en partenariat avec Expat Communications et Femme Expat. Sur francaisdanslemonde.fr Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.
On va faire un petit voyage historique. Bonjour mesdames. Bonjour. Bonjour Gautier. Très content de faire votre connaissance aujourd’hui.
Je travaille au quotidien avec Stéphanie et Alix qui ont repris la maison. Maison que vous avez créée il y a plus de 20 ans. On va revenir un peu déjà sur votre parcours à toutes les deux. Corinne Tucoula, originaire de Paris, très jeune, mariée, avec des enfants, première aventure à l’expatriation. Tu m’as dit Corinne, ça a changé ma vie.
Oui, exactement. Je me désignais à travailler en RH, tranquillement. Et en fait, on a eu cette opportunité de partir à l’étranger, de partir à Abu Dhabi. Mais en fait, je n’ai pas hésité trop longtemps. Je me suis dit que ça changeait mes plans, mais que je partais pour un certain nombre d’années.
Mais qu’à un moment donné, je reviendrais pour travailler. Parce que je savais que là, je n’allais pas pouvoir travailler à l’étranger. C’était assez difficile. Et avec une famille agrandie, c’était un peu mon projet. Donc c’est ce qui s’est passé.
Du coup, j’ai vécu 15 ans non-stop à l’étranger, à Abu Dhabi, en Écosse et en Thaïlande. Des expériences, une découverte du monde. Tu es revenu plus riche de cette aventure et autour de tes 40 ans, tu es de retour en France et tu vas rencontrer Sabine. On va raconter la suite dans un instant. Sabine, toi, tu es originaire de Bretagne.
Ton père est marin. Tu travailles dans la marine nationale et donc tu es une spécialiste du déménagement finalement. Oui, je suis une spécialiste, j’ai beaucoup déménagé quand j’étais petite, j’ai suivi effectivement. Voilà la carrière de mon papa qui d’ailleurs m’a fait découvrir aussi l’étranger puisque j’ai vécu en Afrique avec eux. Ensuite, je suis revenue en France, je me suis mariée, je suis repartie avec mon mari aussi de nouveau en Afrique.
Ensuite, après une petite pause en France, on est parti aux États-Unis, on est revenu en France et nous sommes repartis à Bangkok en Thaïlande et c’est là où en fait Corinne et moi, nous nous sommes connus. Alors, tu travailles en école de commerce, tu vas baigner dans l’univers d’internet que tu trouves assez fascinant. On a fait un dossier spécial sur c’était comment l’expatriation avant internet. On a du mal quand même à imaginer ce monde sans toutes les informations qu’on trouve immédiatement maintenant en se connectant sur un ordinateur. Quand tu rentres de cette aventure, et que tu décides avec Corinne de créer Expat Communication, l’idée c’est vraiment d’avoir un portail d’informations, de pouvoir créer un réseau.
En fait, ce que vous n’avez pas eu, vous décidez de le mettre en place pour les autres. Alors oui, c’est vrai. Ce que la majorité des gens n’ont pas eu, on a décidé de le porter sur le web. Moi, entre mes expatriations, j’ai pu quand même travailler et avoir une carrière dans le domaine de l’éducatif et de multimédia. et du fait effectivement d’appartenir au réseau de la marine nationale et de l’expatriation, ça m’a permis d’avoir, moi j’avais un réseau, j’allais dire j’avais un réseau et à travers ce réseau j’avais des informations.
Et en fait mon objectif c’était de le mettre à la portée de tout le monde justement et comme j’avais découvert, oui c’est ça, lors de ma dernière expatriation c’était donc Fin des années 90, là où j’ai découvert Internet, en rentrant en France, je ne me suis pas spécialisée, mais en rentrant dans mon entreprise Vivendi, j’ai travaillé vraiment sur l’outil Internet. Et là, je me suis dit, toutes les informations qu’on a et tout ce réseau, il faut le mettre à la portée de tout le monde. Et c’est comme ça, en fait, qu’est venue l’idée de FemmeExpat.com. sous le label Expat Communications. On se connaissait donc avec Corinne, et de là le projet de formation et communication via Internet est né.
Alors c’est vrai que vous avez voulu créer une chaîne complète, préparée à l’expatriation, accompagnée, informée. Il y a vraiment une structure en place pour que ceux qui vont vivre l’aventure soient mieux équipés que ceux qui partaient avant. C’était vraiment l’idée de vouloir faire changer les choses. Oui, c’est tout à fait ça. Ce que disait Sabine, en effet, notre idée c’était formé, accompagné, informé, et on a créé un socle.
Et en effet, les expatriés, on les préparait à l’expatriation, on les accompagnait pendant leur expatriation, et on les retrouvait au retour d’ailleurs. Donc l’idée ça a toujours été ça, de boucler la boucle. et d’être présent à tous les moments de l’expatriation pour les expats et puis après on a développé aussi pour les responsables de la mobilité. C’est vraiment étendu mais ça pour nous ça a été extrêmement important. Alors, il y a cinq ans, vous décidez de passer la main à Stéphanie et Alix qui ont repris aujourd’hui le business.
Vous aviez envie de transmettre. En plus, deux femmes reprenaient le travail de deux femmes. C’était assez idéal. Aujourd’hui, vous continuez des activités. Corinne, plutôt dans le coaching aujourd’hui, tu continues à partager tes connaissances.
Oui, moi je suis tombée dans cette marmite que j’adore et en fait je travaille encore pour Expel Communication. On est ravis que Stéphanie et Alix aient repris cette société et qu’elles la développent avec talent et ardeur.
Pour moi c’est important de continuer à coacher, donc je coache encore pas mal d’expats dans le monde entier qui partent, qui rentrent, voilà, des hommes, des femmes, et c’est un bonheur, ouais, j’aime bien. Alors on va s’intéresser à ce dossier du conjoint accompagnateur sur la radio des français dans le monde. On va se reprojeter il y a quelques années, vous m’avez dit texto en préparant l’interview, au début c’est simple, il n’y a rien. Au début, c’est le néant et vous avez dû déployer une énergie énorme pour que cette place soit reconnue, que les choses avancent. Quand on dit il n’y a rien, monsieur est envoyé par une entreprise au bout du monde, madame, parce que c’est souvent monsieur-madame, on ne va pas se mentir, je démissionne, je pars, je ne sais pas où je vais, je ne parle pas la langue, je ne connais pas l’interculturel, toutes les préoccupations qui sont quand même aujourd’hui mises en lumière, à l’époque, rien.
C’est vrai qu’en fait, il n’y avait pas grand-chose. Déjà, il a fallu convaincre les entreprises, parce que c’était un peu le désert. On proposait aux expats, avant de partir, parfois quelques cours de langue, et puis un peu de formation interculturelle, mais vraiment dans peu de cas. Et nous, on s’apercevait qu’aussi, les collaborateurs comme les conjoints, il y avait aussi pas mal de gens qui ne parlaient pas forcément très bien anglais. Donc un sacré désert et donc il a fallu convaincre les entreprises qui au début étaient un peu sceptiques quant à notre accompagnement et puis aussi convaincre les expats eux-mêmes qu’ils avaient besoin, enfin qu’un accompagnement pouvait être bénéfique pour eux aussi.
Ce n’était pas si simple que ça. Et notamment les collaborateurs qui disaient, mais en fait mon conjoint va se débrouiller, ça c’est toujours faire comme ça, il n’y a pas de problème.
Donc il a fallu convaincre pas mal de monde et développer et en effet mettre beaucoup d’énergie au service de tout ça. Ça vous a énervé de temps en temps que les choses n’avancent pas, que les entreprises ne comprennent pas, qu’il fallait répéter le discours, ça vous a un peu énervé honnêtement de temps en temps ? Oui, vraiment. Il y a de temps en temps, il y a eu des discussions pénibles, ou même, je me souviens très bien d’entreprises qui disaient, mais qu’est-ce que c’est que votre truc ? C’est un truc de bonne femme, femmeextact.com, Mais quelle est la différence entre les hommes et les femmes ?
Est-ce que vraiment les expats ont besoin d’accompagnement ? Et pourquoi on va les se préoccuper de la partie personnelle de l’expatriation ? Nous on ne s’occupe que du pro. Et il y avait vraiment ça. vraiment ça et puis aussi des femmes et des hommes qui en voyant notre sigle avaient une espèce de répulsion aussi en disant mais c’est un truc de femmes et c’est vrai que des fois ça nous a tristés des fois un peu mais bon ça nous a jamais découragés.
J’ai vu ça. Sabine, tu disais, comme j’étais dans un réseau avec les marins et qu’ils ont l’habitude de bouger, il y avait déjà un petit peu cette notion. Depuis, il y a eu une création avec Femme Expat d’un énorme réseau via Internet. Aujourd’hui, il y a une certaine satisfaction de voir tous ces gens qui ont été mis en relation, un peu grâce à vous deux. Oui.
Comme disait Corinne, quand on savait qu’une femme qui arrivait à l’étranger avait déjà quelqu’un pour l’accueillir, Je veux dire, c’était hyper satisfaisant pour nous, parce que comme on a quand même aussi un peu vécu, on savait que ça y est, j’allais dire, la mayonnaise commençait à prendre. Et je voudrais rajouter aussi, parce qu’il y a une chose, c’est que, et ça moi je n’étais pas au courant, en revanche, alors au niveau réseau, au niveau information, il y avait plusieurs sujets quand même, notamment par exemple pour les femmes, la retraite. Moi, je n’ai jamais cotisé en fait en expatriation à la retraite CFE, parce que de toute façon, c’est une boîte américaine, donc ils ne savaient pas. Moi, je n’étais absolument pas au courant que j’aurais pu cotiser pour avoir des… Alors, certaines grosses entreprises, effectivement, le faisaient, mais autrement, je suis sûre qu’il y a énormément de femmes conjointes qui sont parties à l’étranger pendant 10, 15 ans, qui n’ont pas cotisé.
Je pense que Corinne, elle n’a jamais cotisé à sa retraite, alors qu’elle aurait pu le faire. et perdu comme ça un nombre de primesse important. Après, il y a aussi la sécurité financière. Nous, on a vu des cas un peu catastrophiques parce que ça ne se passe pas bien à l’étranger. Le conjoint n’a pas assuré sa sécurité financière derrière, ne serait-ce que quelque chose de très simple, mais un compte en banque à son nom, propre, Il y a des tas de choses nous qu’on a, et ça je suis très contente effectivement qu’on ait sorti un peu de sous la terre, tous ces sujets-là, et il y a eu une vraie brise de conscience qui fait que maintenant, On ne part plus à l’étranger de façon naïve.
Le contrat de mariage aussi, hyper important. Il y a des tas de choses comme ça, de dossiers qu’on a soulevés via le site et pendant les formations aussi, on a formé. Et ça, je trouve que c’est ce qui me satisfait aussi le plus. Cela dit, Corinne, Sabine, 25 ans plus tard, un quart de siècle plus tard, la radio des Français dans le Monde avec Expat Communications fait un gros plan sur la place du conjoint accompagnateur. On évite de l’appeler suiveur, on n’aime pas trop ce terme.
Moi non plus. Il y a quand même, on peut le dire, encore beaucoup de boulot. Il y a quand même, quand on parle de la retraite, par exemple, il y a encore des trous. Quand on parle de cette place, c’est bien qu’elle est encore parfois difficile. Il y a encore du boulot, du coup.
Oui, je pense qu’il y a encore du travail et on voit qu’Alex et Stéphanie sont à l’œuvre. Oui, parce que finalement, c’est assez quand même fragile. Maintenant, on accompagne un peu plus au départ, on a plus d’outils, etc. Mais il ne suffit pas grand-chose, il suffit que des entreprises aient envie de réduire les coûts.
On s’aperçoit que c’est assez fragile. Il suffit qu’une équipe de mobilité change, de la mobilité internationale change, pour que finalement tout soit détruit. Il y a encore pas mal de boulot. En tout cas, vous pouvez quand même être satisfaites, puisque un beau, gros travail a été réalisé, aujourd’hui perpétué par Stéphanie et Alix qui ont pris le relais. Merci d’être venues sur notre antenne.
Elles tenaient vraiment, les deux participantes de ce dossier, à ce que vous veniez au micro de la radio. Vous avez cette sensation d’être un peu la maman des conjoints expatriés aujourd’hui ? Non, je ne dirais pas la maman, je dirais la très bonne amie. En fait, on est plutôt des sœurs d’expatriation. Mais je ne dirais pas la maman parce qu’il faut aussi que ces conjoints expatriés se prennent en main et soient acteurs de leur propre expatriation aussi.
Merci beaucoup d’être venue au micro de la radio. Je vous souhaite le meilleur. À très vite. Désolé pour cette petite voix un peu abîmée. Un animateur radio qui n’a pas de voix, ce n’est pas très agréable.
Donc toutes mes excuses. Au plaisir de vous retrouver. Merci. Au revoir Gauthier. Merci.
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