.
Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys reçoit Claude, un artiste émergent dont la carrière prend son envol. Claude, qui a sorti son premier EP en mars 2023 et prépare la sortie de son album en octobre, se prépare à jouer à La Cigale le 18 novembre et à faire la première partie d’Eddie De Pretto à l’Accor Arena. Malgré son succès grandissant, Claude reste humble et se prépare mentalement à ces nouvelles expériences.
Claude, passionné par des genres musicaux variés comme l’électronica japonaise, la soul et le funk, se distingue par sa capacité à écrire en français, bien que cela ne soit pas son genre de prédilection. Dans cet épisode, il discute de son parcours, de ses influences musicales et de sa vision de la chanson française. Il aborde également des thèmes personnels et universels dans ses chansons, comme la solitude, les réseaux sociaux et la sexualité, tout en partageant ses propres angoisses et défis, notamment sa peur de l’avion.
Cet épisode offre une plongée intime dans la vie et les pensées de Claude, un artiste en pleine ascension. Il parle de son processus créatif, de son rapport aux réseaux sociaux et de ses ambitions pour l’avenir. Que vous soyez un fan de musique ou simplement curieux de découvrir de nouveaux talents, cet entretien avec Claude est une exploration fascinante de ce que signifie être un artiste aujourd’hui. Découvrez « Baisodrome », le nouveau single en écoutant La radio des Français dans le monde.
.
.
Chapitrage de l’épisode
0:00:01-Bienvenue et introduction de l’invité
0:00:40-Présentation de la carrière de Claude
0:01:70-Première grande scène et anxiété
0:02:126-Gestion de la notoriété et des médias
0:03:144-Interaction avec les réseaux sociaux
0:03:230-Début dans la musique et influences
0:04:257-Inspirations musicales et chanson française
0:05:339-Thèmes abordés dans les chansons
0:05:350-Peur de l’avion et voyages
0:07:468-Phase de création et lancement de l’album
.
0:09:584-Nouveau single et rapport à la sexualité
0:11:668-Montée en scène et préparation pour l’avenir
Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gautier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec un artiste qu’on aime beaucoup sur la radio des Français dans le Monde. Voici Claude. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
La chanson française avait déjà Claude François, Claude Nungaro. Ben voilà, Claude tout court. Bonjour, Claude. Bonjour. Et en plus, tu as le prénom de mon papa.
Tu vois, il y a une petite affinité. C’est un hommage à lui. Je m’en doutais, je m’en doutais. On l’embrasse. On se rencontre aujourd’hui.
C’est un artiste qu’on aime beaucoup, je l’ai dit, sur la radio des Français dans le monde. Et donc, on va pouvoir en savoir plus sur toi, ta carrière, qui est en train d’exploser tout doucement, on va dire. Je ne sais pas si c’est un mot qui fait plaisir. Explosé, c’est un peu exagéré, ça fait son petit parcours. En attendant, il y a eu un premier EP en mars 2023, là il y a la sortie de l’album en octobre, La Cigale le 18 novembre et la première partie d’Eddie De Pretto à la Cora Arena.
Pour commencer une petite scène, la Cora Arena.
C’est la panique, j’essaie de ne pas trop y penser, je fais abstraction, je fais semblant que ça n’existe pas et puis un jour ça sera ça et il faudra le faire. C’est ton côté un peu paradoxal de l’artiste, j’ai lu dans tes bios que tu avais une enfance paisible. Tu vas passer de l’enfance paisible à la scène de la Chora Arena, tu as bien conscience que c’est deux univers différents. C’est devenir différent et il y a une nouvelle fois. Je ne vais pas y penser.
Je vais arrêter de t’engosser avec cette histoire de scène. Mais c’est tout aussi, en effet, le côté un peu paradoxal de l’artiste qui se livre, qui parle de sujets personnels sur sa vie, sur ses expériences et qui, à un moment, se retrouve mise en lumière. Il y a les réseaux sociaux, il y a la promo comme on fait aujourd’hui, les plateaux télé, etc. On s’entraîne à ça, on est coaché à ça, on est un peu guidé. Oui, guider probablement un petit peu quand même.
J’ai le management, etc. On a des gens pour aider un petit peu. Mais après, en soi, pour l’instant en tout cas, toutes mes interactions, que ce soit télé, journal, radio, c’est toujours des interactions bienveillantes. Donc pas besoin de participer à mon entraînement.
Essayer d’articuler, éviter des gros mots quoi. Je m’en tiens à ça et voilà. Et ces réseaux sociaux là qui peuvent être super parce qu’ils peuvent permettre d’être proches de son public mais on a aussi tous les haters et les choses épouvantables qu’on peut lire. T’es un peu mis à l’écart de ça, comment c’est géré ? C’est toi qui réponds directement sur ton compte Insta par exemple ?
Oui, bien sûr, mais oui, complètement. Mais là, moi, je suis à un niveau, pour l’instant, je n’ai pas une exposition énorme. Donc, en vrai, mes interactions, c’est avec des gens qui aiment bien. Et c’est très sympa et je m’amuse bien et les gens sont bienveillants, sont très gentils et tout se passe comme il faut. Donc pour l’instant, les réseaux, c’est un…
Ça se passe bien. C’est parfait, c’est un compte Disney quoi. C’est ça. Mais on sait aussi, ça peut être l’occasion de discussion peut-être avec tes équipes, c’est de savoir que à un moment, il y aura une chanson, un thème, un sujet, une phrase que t’auras dit et que ça pourra partir en cacahuète. Vous le savez.
Oui, bien sûr, complètement. C’est pas pareil. En soi, je pense que ça peut prendre des proportions gigantesques quand on dit des bêtises, mais sur le principe, si on se retient de dire des trucs affreux, mais en général, ça doit se passer plutôt bien. Tu te souviens de ce solfège que tu n’aimais pas beaucoup au conservatoire, ce début, cette entrée dans le monde de la musique quand tu étais ado ? Oui, j’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont mis dans la musique un peu tôt juste pour m’occuper.
J’ai eu pas mal de chance là-dessus. J’ai fait une solfège quand j’étais petit, un instrument, je faisais de la guitare pendant un petit bout de temps mais j’étais pas particulièrement talentueux pour la guitare. J’étais pas particulièrement talentueux au solfège non plus, j’avais pas une prédisposition énorme pour la compréhension musicale, etc. Moi, mon truc, c’était plus la découverte d’artistes, de trucs, d’albums, machin, sur YouTube, sur Soundcloud, sur Bandcamp, etc. Je me suis pas mal formé là-dessus plus qu’autre chose sur Internet.
Et voilà. Alors j’ai lu que tu étais passionné pour l’ambiante des années 80, l’électronica japonaise, la soul, le funk. Et puis, pas tellement la chanson française. Pourtant, aujourd’hui, tu es classé dans Nouvelle Vague Française. Oui, je sais, c’est curieux.
Non, c’est pas curieux. En vrai, si je chante en français, c’est normal qu’on me foute là dedans. C’est juste que c’est effectivement pas de… Moi mes parents écoutaient un peu de chansons françaises mais en vrai c’est pareil ils avaient des goûts relativement éclectiques, ils écoutaient aussi pas mal de soul, de jazz, etc. et de la chanson française mais c’était pour une raison ou pour une autre c’était un genre comme c’était ma langue maternelle je pense il y a un truc où ça m’a…
où je l’associais beaucoup avec une vieille génération. J’essayais beaucoup avec un sort de vieux monument de la musique. Pour moi, ce qui était excitant, ce qui était nouveau, c’était tous les trucs anglophones, les trucs british, américains ou même internationaux qui n’étaient pas français. J’ai fait un peu écran et je n’en ai jamais écouté. Et donc j’ai une culture générale chanson française qui se rapproche du sol, quoi.
Et vraiment, j’y connais absolument rien. Et juste, j’ai écrit en français parce que c’est ma langue. Mais à part ça, ça venait pas d’un amour profond pour la chanson française, quoi. Et pourtant, aujourd’hui, tes textes parlent de la vie du quotidien. On a des sujets comme la solitude, les réseaux sociaux, la sexualité, qui est quand même relativement importante.
Un peu épicondriaque sur les bords, il paraît ? Ouais, à fond. Ah ouais, ça c’est pas de bol. Il y a effectivement un morceau de l’album qui traite spécifiquement de ça. Ouais, je suis pas mal épicondriaque, c’est mon petit truc.
Et puis, on pourrait rajouter dans la liste la peur panique de l’avion, si j’ai bien compris. C’est pas fait de son temps là-dessus, parce que c’est un peu niche comme sujet, mais ouais, effectivement. On parle de ça parce que nos auditeurs sont aux quatre coins du monde, ils ont l’habitude de monter dans un avion. Toi, faut quasiment t’attacher pour que tu puisses faire un vol. Il faut m’attacher avant, je passe une semaine au préalable du vol, je suis en panique absolue, et ensuite, les trois jours qui suivent le vol, quand j’ai atterri, j’ai une sorte d’euphorie absolue et de reconnaissance pour la vie.
J’ai l’impression que chaque truc a un goût nouveau, comme si je voulais être sauvé. Donc oui, c’est un parcours. Claude, pas de bol, puisque dans ta famille, ta tante s’est mariée avec un Indien. Finalement, ils vivent en Malaisie, donc tes cousins-cousines sont là-bas. Tu y es allé une fois.
J’imagine un peu, ça a dû être dur. En plus, ça n’a pas choisi la porte à côté, tu vois, en Malaisie. C’est des gens fantastiques, en vrai, qui ont du coup l’intelligence émotionnelle de venir en France nous voir. Pour l’instant, c’est eux surtout qui ont fait l’effort de prendre l’avion. Et moi, je me suis un peu Ouais j’y suis allé qu’une seule fois parce que j’ai pris l’avion relativement tard dans ma vie donc c’était…
ça allait parce que c’est un… c’est une découverte où c’est genre ah c’est fun et puis quand je l’ai repris derrière… Mais maintenant que tu sais ! Là j’ai découvert la peur qui commençait à s’installer on va dire. Mais la tout première fois ça allait finalement, c’était un peu genre la première fois que tu fais le Menhir Express au Parc Astèques, j’en sais rien, c’est rigolo quoi.
La première fois c’est rigolo mais par contre tu veux pas forcément y retourner. Donc si ta carrière explose, que tu te retrouves avec un tube mondial et qu’on t’envoie sur une tournée mondiale, il va falloir que ça soit en train quoi. Je me suis un peu renseigné pour aller notamment en Amérique du Nord. Tu peux faire ça en bateau mais ça prend genre 3 semaines, 2 semaines ou 3 semaines. Donc en vrai le bon plan serait presque de se foutre sur un bateau de croisière et de chanter sur bateau de croisière en direction des Amériques.
Et genre comme ça je rentabilise le trajet en bateau et ensuite je fais des concerts là-bas. Mais pour l’instant c’est vraiment pas un problème, pour l’instant je vais… Je dépasse pas non plus les frontières. De la France de tant que ça. On va commencer par le début.
L’album va sortir. Toute cette phase d’écriture, d’enregistrement, c’est quand même assez coucouning. Là, maintenant, l’album va sortir. C’est une étape que tu es prêt aujourd’hui à vivre ? Oui, je pense après on s’expose au degré qu’on veut en quelque sorte.
Je pense que même de plus en plus, les artistes sont relativement à l’aise avec l’idée de quand ils en ont marre, quand c’est un peu trop pour eux de mettre un peu plus de barrières de distance, etc. Mais pour l’instant, moi, une nouvelle fois, c’est un monde que je ne connais pas, donc je ne peux même pas trop dire. Je pense que ça vient de se passer. Je suis entouré de gens qui s’assurent que tout se passe bien, que je ne sois pas trop exposé à des conneries. Voilà, mes maladieuses, etc.
Donc je suis bien entouré, même mes amis, mes proches, machin, pour faire ça de manière relativement tranquille. Et puis même faut pas, enfin voilà, moi je m’attends pas à complètement exploser du jour au lendemain. Donc je me dis, ça grimpe, ça va grimper comme ça grimpe.
Et voilà, ça se fera à la vitesse qu’il faut. Et voilà, je m’habituerai quoi. Et très honnêtement, Claude, quand on entend sa voix à la radio, qu’on entend une de ses chansons qui est livrée comme ça au plus grand nombre, ça fait quel effet ? C’est bizarre, c’est bizarre. Moi, j’aime pas trop m’entendre pour l’instant.
Je suis pas très à l’aise avec ça. Enfin, j’aime bien m’entendre en studio, en machin, quand on est en création, en composition, mais effectivement, passager à la radio, je suis pas… Quand ma famille ou j’en sais rien, mes potes, mes proches, j’en sais rien, ils entendent un truc à la radio et qu’ils me l’envoient ou machin, je suis pas super à l’aise. Mais pareil, je pense qu’il faut s’habituer. Puis voilà.
Aujourd’hui, on découvre Bezodrome, c’est le nouveau single. Ça parle un peu de sexe, cette histoire. Qui parle pas tant de sexe que du rapport à la sexualité dans le concept, on va dire, et de l’apprentissage ou tout du moins de l’introductivité en grandissant, c’est-à-dire ça arrive au collège, au lycée, et ça devient un sujet ultra important, permanent, constamment discuté, etc. Et je trouvais que l’angle des chansons rapport à la sexualité, c’était souvent un angle de « c’est super » et c’est des morceaux, on va dire, un peu Genre des très beaux morceaux, mais disons que le sujet c’est toujours le père. Et j’avais jamais entendu une chanson, au tout du moins, où il parlait de la période d’apprentissage, de la période de stress, de machin, d’essayer de comprendre l’autre, d’essayer de se comprendre soi-même, d’essayer de découvrir sa sexualité, de découvrir son corps, machin.
Et qui est un peu un sujet de panique absolue quand on est adolescent, en tout cas ça l’a été pour moi. Et il y a plein de sujets séries, films, bouquins qui parlent de ça, que ce soit sur Netflix, un truc énorme comme Big Mouth, qui est une série qui parle de ce sujet-là, de la puberté, des trucs comme ça. Mais effectivement, en musique, je n’ai jamais trop entendu ça. Et je trouvais ça étrange parce que c’est quand même un sujet relativement important, adolescence, jeune adulte, machin, des trucs comme ça. Et donc ouais, ce morceau parle de ça.
Donc là, maintenant, tu vas défendre l’album. Tu vas monter sur scène. L’album a été produit par celui qui a fait l’album de Zao de Zagazan. On peut dire que là, maintenant, tout est en place pour que tu prennes ton envol. C’est le moment pour toi.
Tu le sens ? J’espère. Je ne sais pas si je le sens, mais j’espère. Je ne sais pas faire des prédictions là-dessus, mais peut-être. On verra bien.
Ça a été un rêve de gosse, il y a des fois, tu t’es dit tiens, j’ai très envie de vivre un truc comme ça. Moi, c’est un peu honteux de dire ça, mais mon rêve de gosse, c’est juste d’être exposé. C’est juste de faire quelque chose où les gens m’écoutent. C’est juste un truc de prétentieux, de négocentrique, mais c’était ça. C’était juste, d’une manière ou d’une autre, les gens, ils écoutent ce que j’ai un peu à dire.
Parce que voilà, c’est vain, c’est très prétentieux, mais c’était un peu ça. Et la musique, c’était un passion. Donc j’imagine que c’était un angle comme un autre, en quelque sorte. Et voilà. Écoute Claude, il me reste à souhaiter le meilleur pour la sortie de l’album, pour les concerts à venir.
Et puis, j’espère te retrouver dans quelques mois pour annoncer cette tournée mondiale du coup. Merci beaucoup Gautier. En bateau. A bientôt, salut. Merci beaucoup.