Christine Colonna : Entre clichés et réalité en Roumanie

Avez-vous déjà envisagé de vivre en Roumanie ?


Dans cet épisode de « 10 minutes », Gauthier Seys s’entretient avec Christine Colonna, une expatriée française vivant en Roumanie depuis 2018. L’épisode commence par une question intrigante : comment s’adapter à une culture où les normes semblent inversées? Christine partage son expérience unique de la vie en Roumanie, un pays souvent mal compris et stéréotypé. Elle aborde les défis et les surprises d’une expatriation dans ce pays d’Europe de l’Est, où les différences culturelles se manifestent dans des détails aussi inattendus que la numérotation des pages ou la structure des documents administratifs.

Christine Colonna est l’auteure du livre « Ils sont fous ces Roumains« , une œuvre qui a attiré l’attention de personnalités telles que Brigitte Bardot et la famille royale de Roumanie. Installée à Bucarest depuis plusieurs années, Christine s’est donné pour mission de déconstruire les clichés associés à la Roumanie. Elle apporte un éclairage authentique et nuancé sur la vie quotidienne dans ce pays, en s’appuyant sur sa propre expérience et ses observations. Christine est une voix précieuse pour ceux qui envisagent une expatriation en Roumanie, offrant des conseils pratiques et des anecdotes personnelles qui rendent le pays plus accessible et moins intimidant.

Au cours de cet épisode, Christine et Gauthier explorent divers aspects de la vie en Roumanie, allant des démarches administratives aux différences culturelles profondes. Christine explique comment la maîtrise du roumain ou de l’anglais est essentielle pour s’intégrer, malgré la présence d’une population francophone plus âgée. Elle discute également des défis liés au marché du travail local, où la fidélisation des employés peut s’avérer difficile. L’épisode se termine sur une note personnelle, où Christine exprime son profond attachement à la Roumanie, un pays où elle se sent en accord avec elle-même, soulignant l’importance de rester fidèle à ses valeurs personnelles tout en s’adaptant à une nouvelle culture.

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Podcast n°2579 (octobre 2025)

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Chapitrage du podcast :
00:00:01-Bienvenue et Présentation
00:00:28-Introduction de Christine Colonna
00:00:57-Réactions au Livre « Ils sont fous ces roumains »
00:01:93-Démarches Administratives
00:02:144-Intégration Linguistique et Culturelle
00:03:223-Procédures Bancaires et de Séjour
00:04:256-Différences Culturelles
00:06:383-La Francophonie en Roumanie
00:07:457-Mentalité et Monde du Travail
00:08:539-Instabilité de l’Emploi en Roumanie
00:10:602-Choix de Vivre en Roumanie
00:10:629-Clôture du Podcast

Transcription IA du podcast :

Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des français dans le monde pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent de près ou de loin la mobilité internationale. Je suis Gautier Saïs, j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Christine Colonna. Nous partons vivre en Roumanie. 10 minutes.
Auteur du livre Ils sont fous ces roumains, nous retrouvons Christine Colonna avec la radio des Français dans le Monde aujourd’hui. Puis Bucharest, bonjour Christine. Oui, bonjour Gauthier, ravi de te retrouver. Eh bien d’eux-mêmes, on avait ensemble parlé de ce livre Ils sont fous ces roumains, livre que la famille royale et que Brigitte Bardot ont lu et apprécié, tu m’as dit. Oui, oui, effectivement, j’avais tenu à l’envoyer à bébé quand il est sorti parce qu’elle avait un mauvais souvenir de la souffrance animale en Roumanie.
Je voulais lui montrer qu’il existait autre chose, en particulier qu’il y avait été créé ici il y a plusieurs années maintenant une police des animaux pour les protéger. T’as eu une petite lettre également de la famille royale. Ah, c’est pas une petite lettre, c’est un beau courrier avec papier en tête de la famille royale de Roumanie qui l’avait reçu en main propre par l’intermédiaire d’une amie ici journaliste et qui m’en avait remercié vivement et félicité. Alors tu vis en Roumanie depuis 2018, mais tu m’as dit qu’on peut avoir depuis la France une image négative, on peut avoir des clichés sur ce pays. Et justement, on va un petit peu essayer de remettre un peu d’ordre dans tout ça.
Qu’est-ce que t’en penses ? C’est indispensable et c’est mon quotidien. Et je suis là à ta disposition pour ça, comme quelqu’un, comme beaucoup qui n’a pas regretté de venir vivre ici. Alors, on va faire un petit peu le tour des sujets ensemble, commençant par le début. Lorsqu’on veut s’y installer, il faut résoudre les problèmes de papier, résoudre les problèmes de logement.
Et par exemple, sur le logement, ce n’est pas si simple. C’est pas si simple et si tu veux, il y a malheureusement une désinformation, c’est-à-dire qu’en général, on leur dit que c’est un pays latin où le français ressemble aux roumains et réciproquement, et les gens restent là-dessus. Ça, ça suffit pas du tout. C’est pas pour ça que vous allez trouver facilement du travail. Vous allez trouver beaucoup de gens qui parlent français, en particulier chez les plus de 50 ans, puisque pendant longtemps, le français était obligatoire à l’école.
Mais si vous parlez pas romain ou anglais couramment, vous allez avoir du mal à vous intégrer. Après, ça dépend des secteurs. Il y a des secteurs où les gens vont trouver plus facilement du travail, comme la boulangerie, pâtisserie, la restauration, l’hôtellerie, mais c’est tout, quoi. Alors après, ça dépend en tant que quoi vous venez vous installer en Roumanie. Si vous venez travailler en tant que salarié d’une grosse entreprise, il n’y a aucun problème parce que c’est l’entreprise qui va vous cornaquer, vous aider à faire toutes les démarches, voire vous prendre en charge comme un bébé.
Ensuite, tu as une altitude d’expat, c’est les étudiants qui eux c’est pareil, ils sont quand même très très nombreux, les étudiants français qui viennent dans les diverses facultés en Roumanie qui sont pris en charge par les réseaux universitaires et scolaires. Et puis ensuite, tu as des gens qui prennent leur retraite ici parce que la vie ici est beaucoup plus sécure et moins chère. Donc à cela, effectivement, quand ça leur est possible, c’est pas toujours possible, quand ça leur est possible, je leur conseille. Vivement de commencer à faire leur dossier de demande de retraite avant de partir. Et puis ensuite, tu as les aventuriers de la comme moi, qui viennent ici par choix de qualité de vie, en délocalisant leur entreprise ou bien en créant une entreprise sur place.
Mais quels que soient les statuts, de toute façon il y a quand même globalement toujours les mêmes démarches. La première chose qui est assez inhabituelle ici, c’est que tu as besoin d’aller faire certifier ta signature chez un notaire. Ensuite, il faut ouvrir des comptes en banque, en monnaie locale roumaine qui est le RON. ou le Ley, tout a deux noms ici, c’est assez répandu. Et tu peux aussi ouvrir des comptes en euros, ce qui peut être très important d’avoir des comptes en euros en France et des comptes en euros ici.
Et ensuite, il faut faire ce qu’on appelle la carte de séjour, la green card, pour laquelle il faut un certain nombre de documents qui sont les mêmes pour tout le monde. Les mentalités entre la France et la Roumanie ne sont pas les mêmes, donc il faut savoir s’adapter local. Oui c’est vrai, c’est vrai que là aussi c’est quelque chose qu’on découvre avec le temps parce que les premières apparences sont trompeuses, c’est-à-dire que les romains sont des gens extrêmement curieux déjà, ils sont très vifs d’esprit très curieux et très accueillants, donc tu te rends pas forcément compte dans les premiers mois. des différences de fonctionnement, de façon de penser, de façon de réagir, parce qu’en plus ils sont gentils, ils sont discrets, donc si tu fais des erreurs, ils ne vont pas te le dire, et puis tu t’en racontes après par derrière. C’est vrai que ça prend un petit peu de temps pour s’habituer, s’acclimater aux différences de mentalité et de fonctionnement qui.
Ont un retentissement sur tous les niveaux de la vie, que ce soit privé ou professionnel. Tu me disais par exemple, la numérotation des pages est inversée. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Ah oui, alors ça, c’est quelque chose de très étonnant que tu ne vas pas t’en rendre compte forcément partout. Mais moi qui ai créé une entreprise ici, donc j’ai dû beaucoup mettre mes guêtres au registre du commerce où tu as des dossiers à remplir.
Et en fait, si tu veux, nous en France, quand on va numéroter, tu prends par exemple un document de dix pages. Ta première page qui te vient sous les yeux, c’est la numéro un, la suivante, la deux, la 4 jusqu’à la page 30. Or ici, c’est tout le contraire, c’est-à-dire que la dernière page, la page 30, va être la page 1, tu vois, et tu descends complètement, tu descends comme ça, bloum, bloum, bloum, jusqu’à la page 1. J’ai eu l’occasion de discuter avec un conseiller, justement, de la Chambre du Commerce, j’ai dit, mais pourquoi c’est pas que ça mais ça c’est quand même énorme. Il me dit mais c’est logique, pour eux c’est leur logique.
Il me dit si on a un papier à rajouter dans votre dossier, on pose la page dessus et puis c’est tout, on n’a pas besoin d’aller chercher en dessous.
surtout pas, si tu veux, c’est comme ça, tout est inversé, la gauche, la droite, le féminin, le masculin, les entrées et les sorties, j’ai dit ça avec beaucoup d’humour dans mon livre. Tu as l’impression que tu es dans un monde miroir, tu sais. où beaucoup de choses sont inversées dans l’espace-temps, dans l’espace physique, dans la rationalité des gens. Et si tu n’as pas un petit peu la capacité d’observer, d’analyser tout ça, tu peux vraiment faire des bêtises et être assez vite perdu. Un petit mot sur la francophonie en Roumanie.
On lisait tout à l’heure, on apprenait le français. Alors, c’est plus comme ça aujourd’hui. Le français se perd petit à petit. Oui, la francophonie s’est perdue déjà à partir du moment où ça n’a plus été obligatoire à l’école. Et puis ensuite, tu sais, les nouvelles générations, on appelle les générations TikTok.
Ils sont très anglophones. Ils sont beaucoup plus anglophones ici qu’en France. Ici, tout le monde parle anglais, même des gens très simples. J’ai une petite super-être pas loin d’ici, la gardienne, la fille qui garde, qui fait la police du magasin, parle anglais. Tu imagines ça en France, un gardien dans un monoprix qui va te répondre en anglais, qui va t’expliquer en anglais ce que tu dois faire, comment fonctionnent les machines, des trucs comme ça.
Comme c’est une langue qui est beaucoup moins complexe et moins exigeante, le français, ça ne les fait plus rêver du tout. On va parler du monde du travail. Là, justement, tu disais, c’est un peu plus anglo-saxon aujourd’hui. La relation avec le travail est aussi différente que celle avec la France. Complètement, c’est-à-dire que là, il y a tellement de choses à dire que tu ne sais pas par quoi commencer.
Ce sont des gens qui, dans tous les secteurs, sont très compétents et très intelligents. Par contre, ils n’ont pas la notion, comme chez nous, de l’obligation de respecter des horaires, respecter une parole donnée, respecter un contrat de travail, surtout quand ils sont dans des entreprises romaines. Je pense que maintenant, comme tu as énormément, énormément, mais beaucoup, beaucoup plus qu’en France, d’entreprises étrangères qui investissent en Roumanie, toutes les semaines tu as des Danois, tu as même des Russes, des Chinois, Des Allemands, les Anglais, les Américains, les Anglais non pas trop, mais plutôt les Allemands, les Américains depuis très longtemps investissent ici. Il y a des compagnies internationales entre la France, la Russie, la Roumanie, la Hongrie. Donc ces compagnies-là ont une autre culture de l’entreprise et les Roumains qui travaillent là-dedans sont obligés de toute façon de rentrer dans notre système de fonctionnement, sinon ils ne tiennent pas.
Donc je pense que les générations qui arrivent vont être obligées de beaucoup plus se discipliner, si je puis dire, au niveau du fonctionnement de l’entreprise. Mais le gros problème qu’ont les entreprises françaises de moyen niveau, c’est-à-dire le gars qui ouvre un restaurant, le gars qui ouvre une boulangerie, le gars qui ouvre une petite entreprise, même chez Orange, c’est de fidéliser les employés. Parce que d’une part, il y a très peu de chômage en Roumanie, donc ils trouvent facilement du travail. Et ensuite, il y a une espèce de mentalité qui nous échappe. Il suffit que tu dises quelque chose à un de tes employés qui ne lui plaît pas, le lendemain, il te dit qu’il ne vient plus.
Cette instabilité chronique est vraiment un handicap pour beaucoup d’entreprises qui s’installent ici, surtout les Français. En tout cas, pour mieux connaître déjà la Roumanie, c’est de découvrir ton livre Ils sont fous, c’est roumain. On va mettre le lien de ton site Internet dans ce podcast. Christine, toi, tu as fait ton choix. Ce sera la Roumanie.
C’est la Roumanie depuis bientôt 7 ans et je me sens en paix avec moi-même ici, je me sens moi-même, je me sens en accord avec moi-même. Comme beaucoup de personnes peuvent l’être qui vont vivre dans d’autres pays et d’autres cultures, mais chacun a sa destinée spirituelle. Ce qu’il faut absolument, c’est ne pas perdre ses valeurs, rester fidèle à soi-même et échapper aux contraintes le plus possible. Au plaisir de se retrouver. Au revoir.
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