.
Avez-vous déjà réfléchi à l’impact de l’expatriation sur votre mariage ?
Chloé Oudiz (Chloé O.), résidant à Londres depuis 17 ans, est une expat en série qui a vécu à Los Angeles, New York et au Maroc. Avec plus de deux décennies d’expérience à l’international, elle a développé une expertise unique en tant que coach de divorce spécialisée dans les séparations en contexte d’expatriation. Son parcours personnel et professionnel lui a permis de comprendre les nuances culturelles et émotionnelles qui accompagnent la vie à l’étranger, et elle utilise cette expérience pour aider ses clients à traverser le processus de divorce de manière sereine et informée.
Dans cet épisode, Chloé partage son expérience et ses conseils sur le divorce en expatriation, un sujet souvent négligé malgré son importance. Elle aborde les questions clés que les couples doivent se poser, comme la gestion des conflits parentaux et l’impact potentiel sur les enfants. Chloé souligne également l’importance de bien s’entourer, au-delà du simple recours à un avocat, pour inclure un soutien émotionnel et financier. Elle présente son livre, « Ne ratez pas votre divorce », comme une ressource essentielle pour ceux qui naviguent dans ces eaux complexes, offrant des stratégies pour transformer une épreuve difficile en un nouveau départ optimiste.
.
.
Chapitrage de l’épisode :
00:00:01 – Introduction et Présentation 00:00:28 – Rencontre avec Chloé O à Londres
00:01:00 – Spécialiste du Divorce en Expatriation
00:01:16 – Expérience en Expatriation
00:02:00 – Importance des Relations en Expatriation
00:03:00 – Écriture d’un Livre sur le Divorce en Expatriation
00:04:00 – Questions Clés sur le Divorce
00:06:00 – Impact du Divorce sur les Enfants
00:07:30 – Gestion des Différences Culturelles
00:08:00 – Distance et Problèmes Géographiques
00:09:30 – Importance d’une Équipe de Soutien
00:10:00 – Conclusion et Note Positive
.
Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des français dans le monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gautier Seysse et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Chloé Oudiz, direction Londres, et on parle divorce. 10 minutes, le podcast des français dans le monde. Français dans le monde.
Et par souci de simplification, ton nom de famille est devenu simplement O dans ton logo. C’est plus facile sans doute depuis Londres où tu résides. Bonjour Chloé, O. Bonjour Gauthier, comment vas-tu ? Très bien, merci beaucoup.
Tu es installée à l’ouest de Londres. Tu n’es pas très loin du lycée français, il y a les enfants évidemment. Et ben voilà, c’était ça la logique. Et c’est un quartier sympa en plus. Donc c’est pas plus mal.
Ils s’appellent comment ? Baronscourt. Très bien. Nous échangeons ensemble pour la seconde fois. On s’est rencontrés dans le cadre du partenariat avec Expat Pro.
Tu es spécialiste du divorce et de la séparation en expatriation. Le podcast 2201 revient sur ton parcours. Un petit mot quand même de présentation pour nos auditeurs. Moi, je suis coach de divorce certifié, ce qui veut dire que je suis spécialement formée pour aider les gens à naviguer tout le processus de divorce. Donc, je travaille surtout avec des expatriés et je les aide à préparer chaque étape du processus pour s’assurer qu’ils savent à quoi s’attendre, qu’ils ont tout préparé, qu’ils ont bien compris ce qui va se passer.
Et comme ça, ils restent en contrôle du processus et ils évitent surtout que les choses dérapent et deviennent conflictuelles avec leur époux ou leur épouse. Et concernant ton parcours d’expat, que tu as pu avoir à travers le monde ? Moi, je suis une expat en série. Ça fait à peu près 21 ans que j’ai quitté la France. J’ai passé du temps à Los Angeles, à New York, au Maroc.
Et puis maintenant, ça fait 17 ans que je suis à Londres. Bon, t’es peut-être plus au froid qu’à Los Angeles en ce moment, mais t’es plus safe aussi, parce qu’on a eu plusieurs Français de Los Angeles en ce moment. C’est pas la fête là-bas. Non, non, je suis contente d’être à Londres en ce moment. Est-ce que justement, d’ailleurs, tu gardes des contacts avec ces différentes expatriations, avec des Français ou des locaux qui restent proches de toi, finalement, malgré la distance ?
Oui, absolument, parce que c’était des années extrêmement formatrices où j’ai vraiment rencontré beaucoup de gens. Il y avait certaines de ces années où j’étais étudiante aussi. Donc, c’est des contextes où on rencontre beaucoup de personnes différentes. Et puis, quand on est en expatriation, tu dois savoir ça, Gauthier, on rencontre des gens qui sont dans la même situation que nous. Et il y a des liens qui se créent, qui, en fait, se créent beaucoup plus vite que si on était en France et qu’on pouvait se voir quand on voulait.
Là, on est plus dépendants les uns des autres. Et donc, du coup, ça crée des relations qui, je pense, vivent mieux dans le temps. On me le dit souvent, donc je ne suis pas très surpris de ta réponse. On se retrouve aujourd’hui parce qu’il y a une actualité. Tu as travaillé depuis plusieurs mois sur l’écriture d’un livre.
La radio des Français dans le monde est née un peu du même constat. J’ai cherché une radio pour les Français expatriés. Il n’y en avait pas. Je l’ai fait. Toi, tu as cherché un livre sur vous aider à bien divorcer en expatriation.
Il n’y en avait pas. Tu l’as fait. Exactement, c’était vraiment ça l’idée. En fait, il y avait deux choses. Déjà, j’ai vu qu’il n’y avait aucune ressource pour le divorce international, ce qui est un peu étonnant parce qu’il y a, je crois, 2,5 millions de Français qui vivent en expatriation et 55% des mariages en France finissent par un divorce.
Donc, ça fait 1,5 million, à peu près 1 million de personnes de Français, rien que les Français. qui divorcent en expatriation et il n’y avait pas de ressources pour les aider à gérer ce processus et surtout à préparer ce processus pour commencer les choses de la meilleure manière possible et éviter que ça dérape et que ça parte en vrille. L’autre chose que j’avais remarqué c’est que j’avais beaucoup de clients qui venaient me voir au tout début du processus à un stade où ils avaient décidé de divorcer, mais ils ne savaient vraiment pas par où commencer. Et à ce stade-là, la plupart des gens ont peur de faire un faux pas. Ils se disent, par où est-ce que je commence ?
Mais je ne veux pas déclencher une guerre avec mon époux ou mon épouse. Et donc, je me suis rendu compte qu’il y avait vraiment un besoin d’information à ce moment-là. Et c’est ça que j’ai essayé de rassembler dans mon livre, sur la base de mes expériences avec mes clients, de mon expérience à moi, mais aussi de ma formation, évidemment. Chloé, on me dit souvent que vivre en mobilité internationale, c’est vivre comme en France, mais avec un peu plus de puissance. Est-ce qu’avec l’expérience que tu as, les couples qui réussissent, réussissent mieux et les couples qui chavirent, chavirent plus ?
C’est une bonne question. Je ne suis pas sûre qu’ils chavirent plus, mais je pense qu’en effet, l’expatriation, ça crée un stress pour un couple. Donc je vois quand même beaucoup de gens qui sont partis dans cette idée d’un projet familial. Et en fait, il y a un des deux qui n’a pas vraiment suivi parce qu’ils étaient peut-être en situation où c’était eux qui suivaient leur époux. Et du coup, eux n’ont pas eu la même expérience.
Et du coup, il y a une dissatisfaction qui s’est créée et un schisme dans le couple. Alors dans ce livre, il y a huit chapitres, on le disait sur les questions les plus souvent posées. C’est quoi vraiment la première bonne question qu’on doit se poser lorsqu’on se dit mon mariage va se terminer ? C’est quel genre de divorce est-ce que je voudrais avoir ? Est-ce que j’ai envie de me lancer dans une guerre ?
si on a des envies de vengeance ou d’autres sentiments un peu négatifs. Il y a des gens qui ont envie de faire ça, mais la plupart du temps, ce que j’entends, c’est j’ai envie que ça se passe le mieux possible. Je n’ai pas envie de faire du mal à mes enfants et je n’ai surtout pas envie de passer 5-10 ans au tribunal à dépenser toutes mes économies en frais d’avocat pour gérer un conflit qui vraiment ne sert à rien. Je voudrais me concentrer sur le prochain chapitre. Ça, c’est vraiment la première.
Dans les cas que tu as vus, est-ce que la vengeance, au final, ça sert à quelque chose ou ça n’aboutit à pas grand-chose ? Absolument pas ! Parce que malheureusement, le processus de divorce ne donne pas du tout cette opportunité, ce grand moment qu’on voit dans les films où le juge dit « Mais monsieur, vous avez tort ! » ou « Madame ! » Ça n’existe pas et en fait, on se retrouve à chercher cette satisfaction et cette espèce de justice émotionnelle qu’on n’obtient pas à travers un système judiciaire.
C’est un processus qui doit arriver sur le côté de manière individuelle. Donc, c’est là l’erreur que font la plupart des gens. Alors, c’est bien l’occasion de se poser les bonnes questions pour plein de sujets. Je suppose que les enfants, ça reste quand même le sujet principal, central du divorce. Absolument.
Une des inquiétudes principales que j’entends chez mes clients, c’est comment est-ce que je peux divorcer sans traumatiser mes enfants ? C’est cette grande peur de faire du mal aux enfants. Et une des préconceptions que j’adresse dès le début du livre, c’est cette idée que le divorce en soi va faire du mal aux enfants. Alors qu’en fait, toute la recherche depuis plus de 50 ans montre que ce n’est pas le divorce en soi, c’est le conflit parental. Donc en gérant ce conflit et en s’assurant que justement on est préparé, qu’on a bien compris ce à quoi s’attendre et qu’on a préparé la conversation avec notre épouse pour leur annoncer la nouvelle, on peut s’assurer que les choses ne deviennent pas trop chauffées, trop désagréables et justement que le conflit reste à un niveau minimum pour ne pas impacter les enfants de manière négative.
J’ai moi-même divorcé, je pense que pour les enfants, ça a été plutôt une richesse. C’est un peu comme l’expatriation finalement, parce qu’ils ont pu plus vite découvrir des cas de figures différents et s’ouvrir peut-être plus facilement sur le reste du monde. Et ça, c’est quelque chose que j’entends beaucoup quand je travaille avec des couples binationaux. Souvent, déjà pendant le mariage, les différences culturelles et d’éducation se ressentent. Et au moment du divorce, c’est exacerbé.
Et j’ai souvent des clients qui me disent « mais comment je m’assure que mon ex-femme ou mon ex-mari ne va pas avoir des règles différentes dans sa maison ou avoir d’autres valeurs à inculquer aux enfants ? » Et la réalité, c’est que les enfants ont l’habitude. Quand ils vont à l’école, ce n’est pas les mêmes règles que quand ils sont à la maison. Quand ils vont chez papy et mamie, ce n’est pas les mêmes règles non plus. Donc, tant que les règles sont claires dans chacun des foyers et qu’elles sont clairement identifiées et appliquées, ce n’est pas grave qu’il y ait une différente culture chez papa que chez maman ou chez maman que chez maman.
Et en tout cas, ils sont largement moins cons qu’on n’imagine. Ils savent jouer là-dessus aussi. Dans les grandes questions qu’on peut se poser, alors en l’occurrence, lorsqu’on vit à l’international, s’il y a les enfants, il y a des problèmes clairement de distance. On ne peut pas s’éloigner, évidemment, parce que ce n’est pas faisable. Donc ça, c’est des paramètres que les autres coachs qui font le même métier que toi, avec des clients qui sont sur le territoire français, n’ont pas.
Absolument, et d’ailleurs c’est un des thèmes que j’adresse dans le livre, comment décider si je rentre en France ou pas, ou n’importe quel pays d’origine, parce que c’est une décision qui a un impact vraiment profond, surtout si on prend les enfants avec soi, mais qu’on ne les prenne pas, les enfants vont se trouver à distance d’un des deux parents, et comment est-ce qu’on prend cette décision, et comment surtout on met en place les bons arrangements pour s’assurer que ça ne mène pas à une scission dans les relations parentales ? Alors on va pas faire les huit questions parce qu’on va laisser les auditeurs acheter le livre. C’est quand même mieux. Par contre, c’est quoi la question qu’on se pose au moins et qu’on devrait se poser, en fait, finalement ? C’est une bonne question.
Moi, j’ai l’impression que c’est la question de qui d’autre j’ai besoin à part un avocat ? Il y a toujours ce réflexe, au moment du divorce, d’aller voir un avocat. Mais la réalité, c’est qu’un divorce, ce n’est pas qu’un processus légal. Il y a énormément de changements dans sa vie personnelle également, beaucoup de choses à gérer par rapport à la réaction de nos proches, par rapport à notre relation avec notre ex, nos enfants, etc. Et je pense que les gens ont tendance à penser que l’avocat va tout faire.
Et ce que je vois beaucoup, c’est des gens qui viennent me voir très déçus en me disant, mais mon avocat, il ne peut pas me faire ci, il ne peut pas me faire ça, il ne m’a pas conseillé là-dessus ou là-dessus. Mais évidemment, ce n’est pas son job. Et donc, je pense qu’une des questions que les gens doivent se poser, c’est quelle est cette équipe dont j’ai besoin autour de moi ? Qui va m’aider ? D’ailleurs, j’ai un exercice dans le livre qui montre qui va m’aider pour du soutien moral ?
Qui va m’aider sur le côté émotionnel ? Qui va m’aider sur le côté financier ? Et vraiment s’assurer qu’on a les bonnes ressources et que ce n’est pas une ou deux personnes qui remplissent tous ces rôles. Parce que ce n’est pas une demande qui est vraiment gérable ou qui soit juste même. C’est un gouvernement à s’organiser.
En tout cas, ça va être sans doute un peu moins difficile que notre premier ministre français aujourd’hui. Chloé, en tout cas, cette ressource n’existait pas, mais grâce à toi, elle est là. Alors, je vais te laisser le dire en anglais puisque je risque de dire une épouvantable phrase. Pas très jolie. Ça s’appelle Ne ratez pas votre divorce en français et en anglais.
Don’t screw up your divorce. Yes, thank you very much. Chloé, merci. Le lien pour retrouver ce livre est disponible dans ce podcast. Et puis, on va finir avec une petite note positive.
Ça peut être le début d’une nouvelle vie, d’une nouvelle aventure. Il faut prendre cette étape avec un petit peu d’optimisme quand même. Moi, je considère que de divorcer, c’est quand même un acte d’espoir, parce que ça veut dire qu’on pense qu’on peut mieux faire et qu’on peut avoir une vie qui est plus satisfaisante. Donc, ça requiert une étape désagréable, mais c’est quand même un acte qui est basé sur un espoir d’une vie meilleure. Donc, absolument.
Et c’est pour ça que de bien gérer le processus, ça permet de rebondir plus vite. Et j’en suis la preuve vivante. Merci beaucoup. Belle journée dans le froid de Londres. A bientôt.