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Comment une expérience d’enfance peut-elle façonner une vie entière ?
C’est la question que nous pose cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde ». Gauthier Seys nous invite à découvrir le parcours fascinant de Capucine Canonne, rédactrice en chef du petitjournal.com – Monde et de l’édition de Singapour. À travers une conversation intime, nous explorons comment une enfance marquée par une expatriation à Singapour a influencé non seulement la carrière de Capucine, mais aussi sa vision du monde. Cette expérience a-t-elle ouvert des horizons insoupçonnés et forgé une identité cosmopolite ? Plongeons ensemble dans cette histoire captivante.
Capucine Canonne n’est pas une rédactrice en chef ordinaire. Ayant grandi entre Paris et Singapour, elle a développé une passion pour l’international dès son plus jeune âge. Après des études en commerce et des expériences professionnelles en Espagne, elle a poursuivi sa carrière dans des rédactions prestigieuses comme BFM et Les Echos. En 2019, elle a décidé de vivre une nouvelle aventure en Inde avec sa famille, ce qui a renforcé son amour pour l’expatriation. Aujourd’hui, elle dirige non seulement la rédaction internationale « Lepetitjournal.com », mais aussi l’édition de Singapour, un défi qu’elle relève avec passion et détermination.
Dans cet épisode, Capucine partage son amour pour Singapour, une ville qui a marqué son enfance et continue d’influencer sa vie professionnelle. Elle évoque les défis et les joies d’être rédactrice en chef à distance, gérant une équipe dispersée à travers le monde. L’épisode aborde également les idées préconçues sur la vie à l’étranger, souvent idéalisée en France. Capucine nous rappelle que vivre à l’étranger est une expérience enrichissante mais complexe, loin des clichés de cartes postales. Enfin, elle nous parle de ses aspirations futures, notamment son désir de retourner en Asie, soulignant à quel point cette région du monde continue de l’attirer irrésistiblement.
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Chapitrage de l’épisode :
0:00:01-Introduction et présentation de Capucine Canonne 0:00:44-Expatriation à Singapour pendant l’enfance
0:01:61-Retour sur l’impact de Singapour
0:03:181-Nouvelle expatriation en Inde pendant la COVID-19
0:04:291-Début avec lepetitjournal.com
0:05:317-Accueil à la rédaction de Paris
0:06:318-Gestion d’une équipe internationale
0:07:431-Poste de rédactrice en chef à Singapour depuis Paris
0:08:493-La communauté française à Singapour
0:09:587-Contenu de l’édition Singapour du petitjournal.com
0:10:603-Portrait de Chloé Vialard
0:11:655-L’avenir de Capucine et conclusion
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Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gautier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Capucine Canonne, rédactrice en chef, le petit journal Monde. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
Et le souci, c’est qu’elle n’est pas que rédactrice en chef, le petit journal.com Monde, mais aussi rédactrice en chef de Singapour. Le problème, c’est qu’on n’a qu’un cœur, Capucine. Tu ne peux pas en avoir deux, t’aimerais bien finalement. Oui, bonjour Gauthier. Effectivement, si je pouvais me diviser en deux, il y aurait une partie à Paris, une partie à Singapour.
C’est ça, on va parler pas mal de l’Asie et de Singapour en particulier. Tu sais pas vraiment pourquoi. Il y a eu, quand t’étais petite, une expatriation. Tu avais sept ans seulement avec tes parents. Ton papa avait une opportunité là-bas et donc tu as vécu pour la première fois à Singapour.
Et c’est quoi, c’est un coup de cœur ? Alors oui, Singapour pour moi, c’est un coup de cœur. J’ai vraiment une relation de cœur avec Singapour. Singapour, en fait, m’a complètement ouvert les chakras, ouvert l’esprit, ouvert un monde que je ne connaissais pas du tout à ces temps. J’étais à Paris avec mes deux grands frères et mes parents, une vie assez classique, on peut dire.
qu’un jour mon papa il est rentré, il a dit on va tous partir à Singapour dans quelques semaines et j’étais persuadée que Singapour était une ville dans le sud de la France. Alors je te confirme que non. Voilà c’est ça. Et en quelques semaines on s’est retrouvés à attendre un taxi sur un trottoir parisien vers Singapour. Alors il y a peut-être une spiritualité là-bas qui n’est peut-être pas présente dans la capitale française et que tu apprécies, c’est quoi cette donnée un peu métaphysique ?
C’est une atmosphère pour moi, Singapour. Aujourd’hui, j’ai 37 ans, j’y étais il y a 30 ans, j’y ai vécu il y a 30 ans, et j’ai encore les odeurs, j’ai encore les bruits, j’ai encore des flashs de paysages naturels, paysages urbains. Donc oui, on peut parler de spiritualité, c’est vrai. Alors tu es originaire de Paris, 15ème, tu fais tes études, tu commences à lire ton premier journal, c’est le tien, ton journal intime. D’ailleurs, tu ne sais plus tellement où il est aujourd’hui.
C’est tout à fait vrai. Je me suis rendu compte récemment qu’en fait, j’écris depuis que je sais écrire pour moi-même, mes pensées, mes souvenirs, mes rencontres. Et j’ai des écrits de cette époque-là, donc de mes 7 à 11 ans, lorsque je vivais à Singapour. Donc on l’a dit, de 1995 à 1998, en famille, tu es installée dans cette petite ville du sud de la France qu’on appelle Singapour. Ensuite, tu rentres faire ta scolarité en France.
Avec cette passion pour l’international, tu fais forcément une école de commerce. Tu vas même vivre pendant six mois en Espagne et puis à ton retour, tu rentres dans des rédactions comme BFM ou Les Echos. Mais cette envie d’international traîne quand même dans un coin de ta tête. En 2019, avec ton conjoint, tu décides de vivre une aventure en Inde. D’ailleurs, à ce moment-là, on va faire un petit podcast tous les deux.
On est en pleine période Covid. Quand tu nous racontes un peu comment c’était là-bas, ça s’est passé comment ce voyage en Inde dans ce cadre-là ? Oui, deuxième expatriation de ma vie, mais cette fois j’embarque avec mon conjoint et mon fils. Je suis enceinte d’ailleurs de mon deuxième enfant qui naîtra en Inde. Une expérience très particulière, mais vivre à l’étranger, je pense que c’est pareil, c’est ancré en moi, c’est quelque chose qui fait partie de moi aujourd’hui et je pense que c’est ce qui m’a construit à Singapour puis en Inde.
je ne peux que dire que ce pays est fascinant. Je comprends les personnes qui disent que soit on aime, soit on déteste, je comprends cela, mais en fait je leur dis aussi, allez-y, faites-vous votre propre opinion de ce pays, de l’Inde, parce que vous ne pourriez pas le faire autrement. C’est ça, c’est que l’Occident ne comprend pas bien, et pour comprendre, il faut y vivre, il faut avoir connu. Il faut accepter qu’on est complètement différents, qu’on a une culture presque opposée, qu’on interagit, qu’on décide, qu’on pense, qu’on réfléchit de manière très très différente, et c’est ça qui est enrichissant. Et si mes informations sont bonnes en 2019, tu vas te mettre à travailler pour un site internet connu par tous les Français expatriés du monde entier, lepetitjournal.com, ce sera ta première expérience chez eux, expérience qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui.
C’est ça. Quand je pars en Inde, je pars aussi avec ma plume. J’ai démissionné de mon travail en marketing et je saisis l’opportunité du petitjournal.com de créer une édition à Chennai, la ville où je vivais, et je commence à écrire sur l’Inde, ses habitants, sa culture, et surtout, j’écris pour la communauté française sur place. Tu vas devoir rentrer, il y a le Covid, rapatriement. C’était une période difficile.
Et puis, la rédaction de Paris, le petit journal.com va t’ouvrir les bras, va t’accueillir. Tu vas rejoindre cette rédaction et devenir rédactrice en chef avec toute une belle petite équipe aux quatre coins du monde. Ta journée type, elle est comment ? Parce qu’il n’y a pas d’horaire dans ton métier. Tu travailles avec des gens, j’en sais quelque chose, qui vivent, qui se lèvent et qui se couchent à n’importe quelle heure.
Effectivement, c’est un métier qui est justement très enrichissant pour cela, parce que je vais parler à la Nouvelle-Zélande le matin, au Vietnam le midi et à New York le soir. Je pense que c’est absolument passionnant. Je suis aussi enrichie d’une autre expatriation. J’ai vécu un an et demi au Vietnam après l’Inde. avant de revenir à Paris.
Donc voilà, j’en ai plein la tête, plein d’envie, plein d’idées. Et puis je prends donc ma place au sein d’une rédaction en tant que journaliste avec cinq autres journalistes permanents à Paris pour le petitjournal.com international. Et donc forcément une ouverture d’esprit sur le monde. On en a parlé pendant les trophées des Français de l’étranger, notamment le ministre en charge des Français de l’étranger a mis le doigt dessus. Les Français de France ont une image très biaisée de ce qu’est la vie à l’étranger.
Oui, on parle souvent de cartes postales. La fameuse carte postale, le ciel est bleu, l’eau est turquoise, le sable est fin. Il n’y a pas de problème d’argent. Il n’y a pas de problème de relation. Le couple est parfait.
Tout le monde s’entend bien. On n’a pas à se plaindre. On n’a pas à se plaindre. Je ne suis absolument pas d’accord. Évidemment, le fait d’écrire et d’écouter des Français de l’étranger tous les jours avec mon équipe me fait réaliser que non, ce sont des très, très mauvais stéréotypes.
Et encore une fois, il faut le vivre pour vraiment le comprendre. Alors on va maintenant laisser un peu l’international et la rédaction Les bureaux de Paris pour parler de ce poste que tu viens de prendre en 2025, puisqu’on t’a proposé de prendre la rédaction en chef de l’édition de Singapour. Mais avec une petite particularité, tu restes à Paris, donc tu travailles à distance avec six heures de décalage. Comment fais-tu Capucine ? Comment je fais ?
C’est un vrai gros défi que lepetitjournal.com me lance, c’est vrai. Avoir la mission de la rédaction en chef de Singapour, reprendre une équipe qui a besoin d’être motivée, des contributeurs qui sont très talentueux mais que je ne vois qu’à travers un écran. Donc réussir à motiver, réussir à être présente à distance, c’est un vrai gros challenge. Nous mettons en place des outils, bien sûr, des solutions, des outils, des tableaux de bord, des visios. J’interagis tous les jours avec eux.
Parfois, je ne compte pas mes heures, je finis tard le soir, je me lève très tôt le matin et je leur envoie des messages. En tout cas, j’essaye d’être la plus présente possible et évidemment, et à mon grand plaisir, je vais me rendre à Singapour cette année pour évidemment aller à la rencontre de la communauté française. Trop dur ! Un petit mot sur Singapour, il y a quand même français qui sont établis là-bas ? Oui, c’est à peu près 25 000 à 30 000 Français estimés, un petit peu moins qui sont enregistrés au registre consulaire.
C’est une communauté qui est extrêmement dynamique, très tournée sur le business, puisque c’est vraiment un hub géopolitique, économique. Cette année, la France et Singapour fêtent leurs 60 ans de relations diplomatiques. Il y a un vrai sujet aujourd’hui en ce moment, on le dit régulièrement, il ne faut pas attendre pour aller faire du business à Singapour, les concurrents y sont déjà. Donc ce sont des sujets dont évidemment nous allons parler, en contribution bien sûr avec les Français sur place. Alors, est-ce qu’il y a un quartier français en particulier là-bas ?
C’est une très bonne question puisque ça fait très longtemps que je n’y ai pas vécu. Moi, je vais parler de mon quartier où j’étais et où je vais à chaque fois que je retourne à Singapour. Je pense, depuis mon expatriation, j’y suis retournée cinq ou six fois. C’est Tungling, Tungling Mall, Tungling Park. Voilà, c’est pour moi des très bons souvenirs et il y a des lieux très, très bien pour les familles là-bas.
Et sur les pages de l’édition Singapourlepetitjournal.com, on y trouve quoi ? On parle économie, on parle culture ? On parle économie, bien sûr. On donne la parole aux institutionnels, aux ambassadeurs, à l’accueil de Singapour, pas plus tard que ce matin. On donne les bons plans, les quartiers où vivre.
On explique les investissements du gouvernement de Singapour, les prochaines élections, les vies de quartier, et puis toutes interviews et tous portraits de Français et d’étrangers qui font bouger les choses. Alors dis-moi un Français qui t’a marqué et qui vit une épopée à Singapour. J’ai une personne en tête qui s’appelle Chloé Vialard. Je sais que toi aussi, sur la radio des Français dans le Monde, tu lui as beaucoup donné la parole. Une avocate spécialisée en droit international qui a mis en place une permanence pour être à l’écoute des personnes victimes de violences de toutes sortes.
Et donc, elle a mis en place cette permanence pour les écouter et surtout les aider, les orienter. Bravo à elle. Capucine, on va aller lire les derniers articles. Le lien pour atterrir sur l’édition Singapour est présent dans ce podcast. Pour l’avenir, comment tu vas faire ?
Est-ce qu’il existe une machine à photocopier les Capucines Canon pour qu’il y en ait une à Paris et une autre en Asie ? Je ne sais pas si ma hiérarchie va écouter ce podcast, mais l’Asie est dans un coin de ma tête et je pense qu’un jour, j’irai me téléporter à nouveau en Asie. Très bien. Bon, je pense qu’ils vont l’entendre. Il est un peu public, ce podcast, pour information quand même.
Ce que tu dis là va sans doute être écouté. Je l’espère, je l’espère. Eh bien, merci beaucoup. Merci pour ce témoignage. L’occasion, quand on fait des interviews des membres du réseau lepetitjournal.com, pour la plupart de tes collègues, même, de découvrir un peu ton parcours.
Tout le monde ne sait pas ton histoire et tu découvres aussi des histoires des autres rédacteurs qui sont passés au micro de la radio des Français dans le monde. Oui, je me souviens de celui du directeur éditorial qui s’appelle Damien Bouhour et j’ai appris énormément sur lui grâce au podcast. L’avantage, c’est que c’est un gros réseau, donc les interviews ne sont pas terminées. Ça va se poursuivre. Merci.
À bientôt et belle journée à toi. Merci, Gauthier. Vous écoutez la voix des expats.
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