Bienvenue sur les îles « Chocolat » avec Dounia Karim

Avez-vous déjà rêvé de découvrir des destinations hors des sentiers battus, là où la nature et la culture se rencontrent de manière unique ?

10 minutes, le podcast des Français dans le monde nous emmène à Sao Tomé-et-Principe, un archipel méconnu au large du golfe de Guinée. En compagnie de Dounia Karim, directrice de l’Alliance Française sur place, nous explorons ces îles surnommées les îles chocolat. Pourquoi ces îles, malgré leur beauté et leurs richesses naturelles, restent-elles un secret bien gardé ?

Dounia Karim, notre invitée, est une aventurière culturelle et éducative. Née en région parisienne, elle a parcouru le monde, de la Chine au Venezuela, en passant par le Cambodge et le Cameroun, avec toujours en toile de fond une passion pour la musique et l’éducation. Depuis septembre dernier, elle est à la tête de l’Alliance Française de Sao Tomé-et-Principe, où elle s’emploie à promouvoir la culture française tout en soutenant les initiatives locales. Son parcours riche et varié témoigne d’une curiosité insatiable pour les cultures du monde et d’un engagement fort en faveur de l’éducation et de la musique.

Au cours de cet épisode, Dounia partage avec nous les défis et les succès de son rôle à Sao Tomé-et-Principe. Elle évoque la richesse des paysages, la sécurité et la sérénité de ces îles, ainsi que les projets culturels et éducatifs qu’elle mène avec son équipe. Elle nous parle également du potentiel touristique inexploité de l’archipel, de l’importance de préserver un tourisme durable, et de la manière dont l’Alliance Française contribue à renforcer les liens culturels et éducatifs entre la France et ces îles lusophones. En somme, cet épisode est une invitation à découvrir un coin de paradis méconnu, où tradition et modernité cohabitent harmonieusement.

https://www.instagram.com/afsaotomeeprincipe/

Transcription IA du podcast :

Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des français dans le monde pour aider tous ceux qui se préparent ou qui vivent de près ou de loin la mobilité internationale. Je suis Gauthier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Dunia Karim. Je vous emmène sur les îles chocolat.
10 minutes, 10 minutes, le podcast des français dans le monde.
Et voilà deux îles, un secret bien gardé. Nous sommes à l’Alliance française de Sao Tome et Principe avec madame la directrice. Dunia, bonjour et bienvenue. Bonjour Gauthier, merci. Je continue de faire le tour du monde grâce à la Fondation des Alliances Françaises.
Et me voilà dans un petit coin de paradis, on en parlait ensemble. Bon, on ne va pas se cacher d’où il y a 30 degrés, des plages magnifiques, deux petites îles au large du golfe de Guinée. On est à 45 minutes de Libreville. Donc vous êtes d’ailleurs vous rattaché à l’ambassade française au Gabon. Deux petites îles, il faut vouloir y aller quand même.
Oui, effectivement, on est un peu perdu au milieu de ce golfe de Guinée, mais il y a beaucoup d’atouts ici à São Tomé-Principé. Déjà, ce sont deux pays où la sécurité est optimale, donc pour moi c’est très important de pouvoir circuler librement, voyager à travers le pays parce qu’on mène des projets de formation des enseignants notamment, et donc on sillonne l’arrière-pays, donc l’Alliance Française de Sao Tomé-Principé, elle est basée à Sao Tomé, qui est la capitale, mais on a des partenariats, il y a six districts ici, et donc on sillonne l’île, et c’est très agréable pouvoir se sentir en sécurité. C’est un pays magnifique avec une diversité aussi de paysages assez incroyables. Il y a de très belles plages, sable fin, cocotiers au cristalline. Pour les amateurs de randonnée, il y a aussi un parc naturel, le parc Obo, où on peut effectuer de très belles randonnées avec des niveaux de difficultés très différents.
Et puis, il y a cette deuxième île de principe que j’ai eu l’occasion de découvrir la semaine dernière puisque j’y suis allée en mission. puisqu’on accompagne aussi une quinzaine d’enseignants sur place, ainsi que des acteurs du tourisme et de la culture sur place. Tu es la nouvelle directrice depuis septembre dernier. En effet, ces deux petites îles, on ne les connaît pas très bien. Pourtant, elles ont été classées réserve mondiale de biosphères.
L’agriculture est 100% biologique. Bon, il y a peut-être un petit peu beaucoup de saisons de pluie. Vous aimez prendre des averses un petit peu quand même. La saison des pluies a commencé, on en a pour neuf mois. Néanmoins, on a la chance que ça ne dure pas.
C’est important pour nous, puisqu’à l’Alliance Française, on a un très bel espace extérieur, on a un espace scénique qu’on souhaite vraiment offrir à toutes et à tous. Donc là, par exemple, nous sommes sur les préparatifs des 25 ans de l’Alliance française et donc on accueille un groupe, un live band, qui fait partie des derniers groupes santoméens à jouer une musique traditionnelle. Et pour nous, c’est important aussi de valoriser cette musique-là. On travaille sur des projets de transmission, d’ailleurs, avec un orchestre de jeunes cette fois-ci, un orchestre social qui s’appelle Rizoma. Et on souhaite pouvoir aider les jeunes santoméens à continuer à connaître cette musique-là, puisque on est donc, Saint-Thomé-Principé, c’est un pays lusophone, il y a une grande influence de l’Angola, et notamment de la musique afro-house, et donc un désintérêt un peu des jeunes pour la musique en live.
C’est aussi le fait de la difficulté parfois de pouvoir se procurer des instruments de musique, de pouvoir les entretenir. On a, par exemple, vécu dernièrement un moment assez émouvant. On a accueilli une chanteuse franco-angolaise qui s’appelle Lucia de Carvalho dans le cadre du cinquantenaire, de la célébration du cinquantenaire des indépendances des pays africains de langue portugaise. Et donc, elle m’a demandé de trouver un violoncelle. Donc, on est parti à la recherche d’un violoncelle sur l’île.
On a réussi à en trouver un en plus de fabrication 100% locale. Et figure-toi que ce violoncelle n’avait pas été joué depuis 50 ans. Donc lorsque le monsieur me l’a présenté, il avait été fabriqué par son papa, il manquait toutes les cordes, le chevalet était un peu décalé, donc je filme, j’envoie à la musicienne et elle me dit écoute, pas de souci, on te ramène des cordes et puis on va expérimenter ce violoncelle santoméen. Et ça a été un moment très, très, très émouvant parce que, du coup, il a repris vie sur la scène de l’Alliance française à l’occasion de cette célébration du cinquantenaire des indépendances. Très belle histoire, Dunia.
Comme tu le disais, la langue officielle est le portugais et une communauté de Français. Tu es peut-être dans les interviews sur lesquelles il y a le moins de Français réunis. Une trentaine, tu peux tous les rassembler pour boire un coup, toi. Effectivement, il y a une petite communauté qui est très active puisque Sao Tome et Principe, tu l’as annoncé en préambule, le surnom ce sont les îles chocolat. Sao Tome et Principe sont connus pour leur chocolat de renommée mondiale.
Il y a ici une entreprise qui s’appelle Diogo Vas qui a été justement montée par un français et qui a obtenu un certain nombre de médailles dans des concours divers et variés. Il y a aussi la vanille de Sao Tome qui est très réputée. C’est un couple, elle est française et son compagnon est italien, mais ils produisent une très très bonne vanille qui a encore eu une médaille d’or à Paris dernièrement. Qu’est-ce qu’on a d’autre ? On a de l’huile de coco, l’entreprise Valudo.
J’ai rencontré un compatriote français qui s’occupe de cette entreprise-là. Et donc, tous les produits sont 100 % bio. Ici, l’agriculture est 100 % biologique, donc ça donne quand même des produits de très haute qualité. Et donc, c’est une communauté française petite, mais bien présente. Et je voulais aussi préciser qu’effectivement, la langue officielle, c’est le portugais, mais le français est enseigné ici de manière obligatoire dès le CM2.
Les enfants ont cinq unités de 45 minutes par semaine jusqu’en troisième et par la suite. Il devient optionnel. Tu es l’interview 2621. À chaque fois, j’ai un peu le même réflexe. Je vais me promener un peu dans les photos pour m’immerger un peu, pour imaginer ton décor.
On ne va pas se mentir, Dunia, les photos sont incroyables. Pourquoi aussi peu de tourisme ? Tu me parlais d’un tourisme de niche parce que vu les décors, il pourrait y avoir. Beaucoup plus de touristes. Alors, il y a un tourisme portugais.
Après, c’est vrai qu’ici, ça a un certain coût. Les billets d’avion, même s’il y a une liaison directe avec Lisbonne, donc effectivement, on se dit que c’est quand même assez accessible. Les lignes directes depuis l’Europe, il devrait y avoir plus de touristes. Il y a quand même 30 000 à 40 000 touristes par an, je crois, mais essentiellement lusophones et portugais. et je pense que c’est aussi dû au coût du billet et après ici pour se promener c’est vrai que même si on peut trouver des logements ou des hôtels un peu disons accessibles, ça reste quand même assez cher comme destination.
Mais ce qui permet d’avoir des touristes qui sont vraiment passionnés déjà de nature, respectueux parce que ça c’est très important. Les santoméens sont vous un culte à leur nature qu’ils souhaitent préserver parce qu’il s’agit aussi d’une terre nourricière. Donc c’est important de pouvoir avoir un tourisme respectueux et ça évite un tourisme de masse. Peut-être par la suite, on souhaiterait justement accompagner les acteurs du tourisme locaux pour pouvoir former des guides justement français. On propose aussi des certifications d’Elfdalf et peut-être que ça permettrait effectivement de pouvoir renforcer l’attractivité de ce.
Pays auprès des Français. Mais en même temps, quand on voit ce que le tourisme peut amener comme dégâts, peut-être que ce secret doit rester bien gardé. Un mot, Dunia, quand même sur ton parcours. Les auditeurs doivent le savoir. Tu es née dans la région parisienne, mais ensuite, je pense qu’on t’a greffé des patins à roulettes parce que tu as fait le tour du monde dans tous les sens.
C’est dans un sens complètement illogique. Je vais le survoler rapidement. Des études à Montpellier et à Toulouse, tu fais un master en philosophie. Tu vas aller faire une année au Canada pour apprendre l’anglais. Ensuite, tu vas découvrir le FLE.
Tu vas partir en Chine dans le cadre d’une opération 400 jeunes français en Chine. Tu vas aller enseigner à Hambourg. Ensuite, tu vas aller à l’Alliance française du Venezuela pour apprendre cette fois l’espagnol. Tu vas aller un an au Cambodge. Tu vas aller à l’Institut français du Nigeria développer les métiers de la coopération.
Tu vas promouvoir la musique du monde. C’est à Paris, évidemment, c’est le plus logique possible. Pour ensuite repartir au Cameroun, on dirait que c’est une blague. Et donc depuis septembre dernier, directrice de l’Alliance Française de Sao Tome et Principe, c’est dingue cette envie de découvrir toutes ces cultures, de voyager. Partout dans le monde.
Oui, c’est vrai que j’ai eu la chance de pouvoir, disons, exercer dans des pays où je ne serais pas allée en vacances. Donc, c’est l’avantage aussi d’exercer dans ce réseau culturel à l’étranger. C’est vrai que l’espagnol, j’étais plutôt branchée sur l’Équateur, mais quand on m’a proposé le Venezuela, j’y suis allée et j’ai découvert un pays magnifique. Alors, ce qui est rigolo aussi, c’est que toutes ces expatriations, à chaque fois, j’y ai vécu des moments de période électorale, et que Sao Tome et Príncipe ne dérogent pas la règle, puisque l’année prochaine, ce sont les élections présidentielles. Donc ça, c’est un peu le fil rouge que j’ai trouvé.
Et sinon, je pense aussi que c’est lié à la musique, parce que moi, je joue de la musique depuis que je suis petite, je joue de la harpe. Et tu vois, quand je suis allée au Vénézuela, comme quoi, des fois, il n’y a pas de hasard au Vénézuela, la musique traditionnelle, ils ont une harpe en fait qui s’appelle la Harpe Apayanera. et donc j’ai découvert des super artistes là-bas. Je suis allée au Cambodge, j’ai aussi travaillé sur un projet de musique oubliée. Je crois qu’il y a toujours aussi cette notion de patrimoine musical et de, disons, comme on vit dans un monde aujourd’hui globalisé, il y a toujours des influences.
Par exemple, au Cambodge, les jeunes sont très influencés par la K-pop cambodgienne-coréenne. Ici, à Sao Tome Principe, les jeunes sont très influencés par l’Afro House angolais. Et donc je crois qu’il y a un peu aussi cette curiosité musicale. Au Cameroun, j’ai découvert des musiciens incroyables. Je connaissais un petit peu parce que je travaillais avec un bassiste camerounais à Paris.
Mais finalement, je trouve un lien assez logique, malgré tout, à toutes. Ces expatriations, je pense. En tout cas, tu dois vivre dans un très, très beau cadre. On a vu les photos de l’Alliance française magnifique. Les îles sont magnifiques.
Évidemment, tu es un petit peu loin de la France. Tu gardes un peu le contact via notamment l’Alliance française, la fondation. Comment tu arrives à garder le lien avec la France. Alors bon déjà nous sommes rattachés au service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France au Gabon. ?
J’ai eu la chance d’avoir tout de suite la visite de notre ambassadeur qui est venu me souhaiter la bienvenue en octobre. Par la suite j’ai eu la visite aussi du conseil de coopération et d’action culturelle, de l’attaché de coopération éducatif puisqu’on travaille sur un projet justement de formation des enseignants français. Donc ça, ça me permet de garder un lien quand même très fort avec la France. J’ai appris aujourd’hui, c’est une très belle nouvelle, nous avions déposé un projet de formation en laboratoire, justement, le français comme langue d’engagement, en partenariat avec le Gabon, et notre projet a été retenu par l’Institut français de Paris, donc on est très très content de pouvoir former les jeunes à l’oratoire. Et puis après, comme tu disais, le décor fait que c’est assez facile de convaincre les gens.
De. Venir me rendre visite. J’imagine. Donc j’ai aussi pas mal de visites, que ce soit les collègues du Gabon ou ma famille, mes amis. C’est vrai que c’est un atout.
Et puis, comme je le disais tout à l’heure, il n’y a aucun problème de sécurité. Donc, c’est quand même très agréable de pouvoir accueillir des personnes. Et puis, ils peuvent déambuler librement. Il. N’Y a aucun souci ici.
Alors, je te souhaite le meilleur dans ta mission de directrice de cette alliance française un peu hors du commun. Merci, Dunia. A tout hasard, tu n’aurais pas ta. Harpe à portée de main. Alors figure-toi que j’ai voulu l’apporter, mais elle est trop grande, donc elle ne rentre pas dans les avions.
En revanche, j’ai une clarinette. Et donc, je compte bien me mettre à la musique santoméenne avec justement le groupe qu’on accompagne sur l’héritage musical. Mais non, pas de harpe ici, malheureusement. Je. L’Avais à Yaoundé en revanche.
La prochaine fois, tu nous joueras un peu de harpe. Merci beaucoup. Merci beaucoup pour cette présentation. Merci beaucoup, Gauthier, pour l’invitation. Et.
Au plaisir de te retrouver. Merci.

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Podcast n°2621 (décembre 2025)

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