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Comment se préparer à une expatriation réussie à Berlin ?
Avez-vous déjà envisagé de déménager à l’étranger et de vous immerger dans une nouvelle culture ? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le monde », Gauthier Seys s’entretient avec Anne Saint-Germier qui partage son expérience d’expatriation à Berlin. Elle nous livre des conseils précieux pour ceux qui envisagent de s’installer dans la capitale allemande. Avec des anecdotes personnelles et des réflexions sur les différences culturelles, cet épisode vous invite à explorer les défis et les joies de la vie à l’étranger.
Anne Saint-Germier, originaire de Toulouse, a toujours été attirée par l’international grâce à une éducation axée sur l’apprentissage des langues. Après des études en France et des expériences professionnelles à l’étranger, notamment à New York et en Australie, elle s’installe à Berlin avec son mari et ses deux enfants. Juriste de formation, Anne a su tirer parti de ses compétences et de ses expériences pour se réinventer professionnellement en tant que coach, spécialisée dans l’accompagnement des expatriés et des familles en transition.
Dans cet épisode, Anne partage ses réflexions sur les défis liés à l’apprentissage de la langue allemande et les différences culturelles qu’elle a rencontrées, notamment en ce qui concerne la place de la femme dans la société allemande. Elle aborde également son parcours professionnel, passant du droit à une carrière dans le coaching, et discute de l’importance de la médiation dans les relations interculturelles. Cet épisode offre une perspective enrichissante sur la vie à Berlin et des conseils pratiques pour ceux qui envisagent de s’y installer.
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Chapitrage de l’épisode :
0:00:01 – Introduction et présentation de l’épisode
0:00:25 – Rencontre avec Anne Saint-Germier
0:01:10 – Origines et éducation internationale d’Anne
0:01:50 – Expériences internationales et premières aventures en Australie
0:02:54 – Installation à Berlin et premiers défis
0:04:10 – Choc culturel et apprentissage de la langue allemande
0:05:20 – Différences culturelles concernant la maternité en Allemagne
0:06:40 – Parcours professionnel et formation en coaching
0:08:30 – Focus sur la médiation et les services de coaching
0:09:25 – Vie familiale et perspectives d’avenir à Berlin
0:11:00 – Conseils pour les futurs expatriés à Berlin
0:12:29 – Conclusion et remerciements
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Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des français dans le monde pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gauthier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Anne Saint-Germier. On part à Berlin. 10 minutes, le podcast des français dans le monde. francaisdanslemonde.fr Guten Tag, Anne.
Guten Tag. Alors maintenant je fais mon malin, c’est à peu près la seule chose que je sache dire en allemand. Tu es dans cette jolie capitale allemande depuis quelques années et tu nous as contactés sur le profil LinkedIn de la radio. Tu es toi-même auditrice de ces podcasts, ça t’apprend des choses ? Oui, j’adore écouter les histoires d’autres Français qui vivent ailleurs dans le monde parce qu’on a toujours des points communs et puis aussi de grandes différences et c’est toujours intéressant d’apprendre de nous.
C’est le but. Anne, toi, tu es originaire de Toulouse, une famille très centrée sur Toulouse. A priori, il n’y a pas de raison de s’intéresser à l’international, bien que tes parents se sont dit, eh bien, ton frère et toi, vous allez aller dans un collège et lycée international. C’est qu’ils avaient quand même un peu envie de vous pousser vers une ouverture d’esprit. Oui, je pense qu’ils étaient conscients.
Je pense que c’était intéressant de parler plusieurs langues. J’étais en section européenne-anglaise depuis la quatrième, je crois, et ça m’a apporté une grosse ouverture d’esprit. Et surtout, j’étais en cours avec des gens qui venaient de pays anglophones. Alors du coup, tu fais tes études à Toulouse, puis dans la région parisienne, des études qui vont te permettre de faire quelques voyages. Tu vas notamment faire un stage à New York.
Tu vas décider de partir avec ton sac à dos. Petite parenthèse dans ta vie privée avec un Working Holiday Visa en Australie. Bon, je suppose que ça laisse des souvenirs impérissables. C’était une aventure vraiment incroyable. On a traversé l’Australie du sud au nord en van.
C’était l’aventure à l’état pur. Alors tu dis « on » parce que tu parles de monsieur qui était ton petit copain à l’époque, qui est devenu ton mari et le père de vos deux enfants qui sont aujourd’hui nés à Berlin. Exactement. De retour de ses expériences, tu vas te mettre à travailler. Tu es juriste spécialisée dans les activités culturelles sur la zone Europe.
Tu peux continuer à te promener un peu. Toi, tu avais vachement envie de vivre à l’international. Monsieur Moin, ce n’était pas son objectif ? Non, ce n’était pas vraiment son truc, mais il me suivait quand même. On a fait beaucoup de voyages plutôt pour les vacances.
Mais là, les choses sérieuses sont arrivées quand on a vraiment décidé de partir à Berlin. Et c’est par son biais qu’une proposition va se mettre en place pour pouvoir obtenir un poste à Berlin. Quand il arrive à la maison et qu’il te dit j’ai une possibilité, je me lancerai bien, tu dois être contente. Moi, j’étais hyper contente. Lui était quand même assez anxieux.
Mais on s’est dit qu’on allait y arriver, qu’on avait déjà fait énormément de choses à l’étranger et que ça allait le faire. Évidemment, vous parliez tous les deux anglais, mais pas allemand. Non, voilà. Enfin, moi, je parlais un peu allemand, mais ça restait des souvenirs de lycée. De scolaire.
Résultat fin 2017. D’abord ton conjoint, puis quelques temps après toi, vous allez vous installer. Vous êtes dans quel quartier de Berlin ? On a vécu un peu partout parce que ça a été très, très difficile de trouver un logement. C’est de plus en plus difficile.
Ça a été une grosse, grosse galère. Une galère en plus parce que ma fille est arrivée et on n’avait toujours pas de logement fixe. Mais maintenant, on est dans le quartier de Lichtenberg, qui est moins connu, qui est à l’est et qui commence à se développer. Alors au début, tu m’as dit en préparant cette interview où j’ai pris une claque. On est voisins, on a tout pour se ressembler en tant qu’Européens, mais finalement pas du tout, du tout.
Pas du tout, du tout. Pour avoir été avec d’autres, j’étais en cours d’allemand avec des gens qui venaient de Syrie, qui venaient d’Afrique. On a quand même une culture commune, mais des interprétations vraiment très différentes de cette culture commune. Donc ça a été… J’ai été un peu secouée déjà par l’apprentissage de la langue allemande, où je pensais que ça allait aller beaucoup plus vite que ça.
Et non, j’ai dû me résoudre à prendre le temps d’apprendre cette langue et de prendre des cours intensifs. Donc ça, j’invite tous les Français qui s’installent en Allemagne de ne pas négliger ça, de se dire que ça va prendre du temps. Et puis après, j’ai été très surprise dans ma maternité. En fait, ça a été vraiment un choc de voir que la place de la femme dans la société allemande était très différente de ce que j’avais pu vivre en France. C’est-à-dire différente ?
Disons que la femme qui devient mère, elle doit quand même avoir pour priorité de s’occuper de ses enfants, plus que le papa. Et donc, ça signifie un temps partiel, quasi obligatoire pour les mamans, voire un arrêt d’activité, ce qui était pour moi inconcevable. Et même avant ça, le congé parental, c’est un passage quasi obligé en Allemagne. Alors à Berlin, on me dit que c’est beaucoup plus progressiste, donc ça va être qu’un an de congé parental. En Bavière, apparemment, on est plus vers les trois ans.
Mais moi, ça m’a vraiment chamboulé quand je suis tombée enceinte. Ce n’était pas forcément dans les plans. Et me dire que j’allais rester un an avec mon bébé à la maison, ça a été un peu la douche froide. J’ai essayé de trouver d’autres solutions, mais non, ça n’a pas fonctionné. Et finalement, il y a eu des bons côtés quand même, de rester avec son enfant un an à la maison.
Mais ce n’est pas toujours rose tous les jours. Tu n’étais pas préparée au choc interculturel avant de partir ? Non, franchement je suis partie la fleur au fusil en me disant ça va être génial, j’adore cette ville, mais c’est très différent de venir dans une ville en vacances et puis après vivre au quotidien. Alors résultat, tu décides de t’impliquer à fond dans l’apprentissage de l’allemand, un an de cours intensifs, puis tu te mets à bosser pour une ONG pendant quatre années. Et puis ensuite, un peu perdu professionnellement, tu vas te lancer dans un coaching au point que tu vas tellement adorer que tu vas te faire une triple formation pour devenir coach toi-même.
Tu as découvert que c’était quelque chose qui te correspondait bien. Est-ce que le coaching reste quelque chose de très structuré ?
Ouais, ça demande du travail très précis et ça, je suis quelqu’un qui est à fond là-dedans. Mais c’est un travail aussi sur les émotions, sur le contact, sur le relationnel, sur le comprendre les autres. Et ça, c’est une facette de ma personnalité que j’ai toujours eue. On peut dire que je suis quelqu’un d’hypersensible et c’est le métier où j’arrive à lier les deux. Pourquoi ça s’appelle Caledo Coaching ?
Alors c’est en référence au kaléidoscope. Donc on va pouvoir voir dans le kaléidoscope et le kaléidoscope c’est plein de couleurs qui se mélangent et on va voir la réalité d’une autre manière avec le kaléidoscope. Évidemment, une histoire de point de vue. Quand on arrive à changer de point de vue, on peut voir quelque chose de différent. Je pense que ça s’inspire un peu de ça.
Aujourd’hui, tu accompagnes en individuel, en couple et tu fais également de la médiation. Alors, tout ce qui concerne l’accompagnement dans le cadre d’une mutation professionnelle, d’un rapprochement familial, d’une expatriation, ça, on en a déjà souvent parlé. Petit focus sur le sujet de la médiation. Quand on dit médiation, on pense vite à une séparation dans un couple. Mais en gros, c’est tous les moments où on n’arrive plus à se comprendre.
Oui, c’est un peu ça, toutes les décisions difficiles à prendre ou les différents points de vue sur un sujet. La médiation, c’est une méthode très structurée qui va permettre de trouver la meilleure des solutions pour toutes les parties. La win-win solution qui va permettre de rendre que tout le monde sont en accord avec ses besoins. Tu proposes un appel gratuit depuis ton site internet, le lien est dans ce podcast, on peut donc te contacter. Aujourd’hui, c’est du présentiel et c’est du distanciel, donc tu travailles aussi avec des Français dans le monde.
Voilà, je serais ravie d’accompagner des Français dans d’autres pays. J’ai vécu aussi aux États-Unis et en Australie. Ma clientèle est principalement allemande pour le moment, mais la méthode que j’utilise est universelle et peut s’adapter à toutes sortes de projets d’expatriation et de déménagement. Anne, pour conclure cette interview, tu vis avec ton conjoint Evo, deux enfants en Allemagne depuis quelques années maintenant. Toi qui aimais l’international, est-ce que l’idée de bouger à nouveau est toujours dans les discussions ?
Est-ce que pour les enfants, l’international est aussi sur la table ? Alors, c’est une discussion qui revient régulièrement, donc on en discute régulièrement aussi d’un potentiel retour en France. Mais mes enfants sont très berlinois, donc ils sont très attachés à leur culture berlinoise. Donc pour l’instant, l’objectif, c’est vraiment de rester à Berlin et de continuer à explorer la ville. d’en apprendre le plus possible sur la culture allemande.
On m’a très souvent dit que Berlin, ce n’était pas l’Allemagne, mais on m’a aussi dit que Berlin évoluait très vite ces dernières années, notamment depuis le Covid. Pour quelqu’un qui va débuter une aventure dans la capitale, qu’est-ce qui est bon et utile de savoir ? Alors moi je dirais déjà bien définir son projet. Je dirais plus au niveau personnel, savoir pourquoi on se déplace à Berlin, à quoi on s’attend, quitte à ce que ce soit aussi un peu chamboulé par le vécu. Et je dis ça parce que dans le quotidien, il va y avoir des répercussions, notamment la recherche de logement est très très compliquée à l’heure actuelle, donc c’est pas pareil de se dire je vais rester pendant des années à Berlin que c’est juste pour une expérience professionnelle et puis après je vais rentrer en France.
L’apprentissage de la langue aussi, elle est très importante, elle nous rattrape très vite en fait quand on veut rester sur plusieurs années à Berlin. Donc moi, je recommande toujours aux gens que j’accompagne de se mettre assez vite, tranquillement, mais assez vite à l’allemand pour ne pas être dépassé dans des situations aussi bien professionnelles que personnelles. Et ensuite, je dirais ne pas oublier le plaisir d’explorer et de se laisser surprendre par la ville qui est multifacette. et qui est la ville où on peut être soi-même. Donc c’est l’occasion de s’intéresser à soi et à son identité.
Et c’est une ville très introspective, je trouve. Eh bien, écoute, Anne, merci beaucoup pour ce podcast. Tu vas maintenant pouvoir t’écouter dans cette galerie de podcast avec plaisir. C’est rare que les invités aiment s’écouter, mais en tout cas, merci pour tes conseils précieux. Et je vais donc pouvoir dire le deuxième mot allemand que je connais, auf Wiedersehen.