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Avez-vous déjà rêvé de vivre une aventure internationale tout en contribuant à des projets éducatifs et culturels? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des français dans le monde », Gauthier Seys nous invite à découvrir le parcours inspirant de Betty Lonkuta, une passionnée de langues et de cultures, qui nous parle de son projet ambitieux, Alliance 3.0, au sein de la Fondation des Alliances Françaises.
Betty Lonkuta, originaire de la région parisienne avec des racines en République Démocratique du Congo, a toujours été attirée par l’éducation et l’enseignement. Après une brève passion pour les mathématiques, elle se tourne vers l’apprentissage des langues étrangères, notamment l’anglais, inspirée par son amour pour la série High School Musical. Avec un master en français langue étrangère, Betty a vécu des expériences enrichissantes en Angleterre et au Mozambique avant de rejoindre la Fondation des Alliances Françaises.
L’épisode se concentre sur le projet Alliance 3.0, une initiative visant à promouvoir la culture francophone, l’éducation et l’entrepreneuriat en Afrique. Actuellement déployé dans neuf pays, ce projet s’adapte aux besoins spécifiques de chaque région. Betty nous explique comment elle travaille à améliorer les compétences numériques du personnel des Alliances Françaises et à soutenir des jeunes filles en les formant à l’entrepreneuriat et à l’utilisation des réseaux sociaux. Une mission qui allie inclusion et innovation, tout en renforçant les liens francophones à travers le continent africain.
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Chapitrage de l’épisode
Voici 10 minutes, le podcast des français dans le monde. Pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale, des parcours inspirants et des paroles d’experts, je suis Gautier Saïs. J’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Betty Lonkuta. On va parler de ce projet magnifique qui s’appelle Alliance 3.0 pour la Fondation des Alliances Françaises. 10 minutes, le podcast des français dans le monde.
J’ai une invitée pétillante depuis Dakar, tu donnes plein de joie de vivre, alors nous on se voit, on est en visio, les auditeurs n’ont que le son, mais ils vont entendre dans ta voix, ils entendent déjà ton rire. Bonjour Betty, bienvenue. Bonjour Gauthier. On va s’intéresser à ce très beau projet que tu développes au sein de la Fondation des Alliances Françaises. Mais juste avant, on revient si tu le veux bien sur ton parcours, tu es originaire de la région parisienne, avec une famille qui est à la République Démocratique du Congo, à Kinshasa, je suppose que tu peux y aller assez régulièrement et profiter un peu de ta famille là-bas ?
Oui bien sûr, je fais en sorte d’y aller on va dire tous les 2-3 ans et donc j’espère y retourner l’année prochaine. Mais oui mes parents sont à Paris, mes cousins, mes tantes, oncles et grands-parents, ils sont malheureusement décédés maintenant, étaient tous à Kinshasa. Alors au début tu voulais être prof de maths et puis les années vont passer tu te rends compte que les maths c’est pas fait pour toi finalement et tu vas par contre avoir un coup de coeur pour les langues étrangères l’anglais en particulier et on va saluer au passage Zac Efron qui nous écoute peut-être actuellement qui était un beau jeune homme dans la série High School Musical lui il t’a donné une envie d’Amérique Exactement. Plus jeune, je me suis toujours destinée pour l’éducation et l’enseignement.
ce que je voulais faire. Au collège, je voulais devenir professeur de mathématiques. J’avais de très bonnes notes, donc je me suis dit pourquoi pas. Arrivée en seconde, j’ai très, très vite déchanté. Et en même temps, il est apparu à School Musical.
Donc, j’étais la plus grande fan. Je connaissais toutes les chansons, je connaissais toutes les chorégraphies et je me suis mise en tête de devenir professeur de français langue étrangère aux États-Unis. Pour moi, c’était l’American Dream. Je pouvais faire le métier de mes rêves qui était d’être professeure. Enseigner le français, c’est ma langue première, donc pas de soucis.
Et en plus, j’avais cet objectif de rencontrer Zac Efron et je l’espérais à l’époque qu’on se marie. Voilà, vous mariez, vous avez des enfants, etc. Après, la vie, c’est pas toujours comme on veut. Aujourd’hui, t’es plus spécialement amoureuse de ce jeune homme qui n’est plus jeune homme, d’ailleurs. Par contre, tu as réalisé ses études d’anglais et un master de français langues étrangères.
On rappelle que ce mécanisme, c’est apprendre le français à ceux qui ne le sont pas. Exactement. Apprendre le français aux non francophones. Donc pour ma licence comme pour mon master, j’ai étudié à Paris 3, sort Bonne Nouvelle. Et puis tu as eu aussi une expérience en Angleterre.
Tu vas y vivre pendant un an. Là, c’est la première aventure en tant qu’experte. Un bon souvenir ? Oui, c’est un très bon souvenir. J’étais dans une petite ville qui s’appelle Ipswich.
Donc, je pense que peu de personnes la connaissent, à part ceux qui jouent au foot. Mais j’ai beaucoup aimé cette expérience dans un pays anglophone et qui, à l’époque, me rapprochait encore un peu plus des États-Unis. Donc, c’était super. Finalement, l’amour pour les États-Unis va se transformer. Tu vas vivre une aventure de deux ans au Mozambique où tu vas travailler à l’ambassade de France pour la francophonie.
Les États-Unis t’abandonnent l’idée. Tu te dis que ce n’est pas pour toi. En tout cas, à ce moment-là, je me suis dit, non, je ne veux pas aller aux Etats-Unis. J’étais plus amoureuse de Zac Efron, donc j’ai cherché d’autres opportunités professionnelles. Et quand j’ai vu l’offre pour le Mozambique, pour tout dire, au début, je ne savais même pas placer le Mozambique sur une carte.
J’ai juste vu que l’offre me correspondait. Comme filtre, j’avais mis Afrique subsaharienne. J’ai candidaté, j’ai été prise, j’y suis allée. Et tu as donné une note de 15 sur 10 à cette expérience qui était donc plutôt réussie. Magique, magique, magique, magique.
Le pays est magnifique, les paysages, les gens. Et puis aussi, il y a l’expérience professionnelle. J’ai bien travaillé. Et non, que de beaux souvenirs du Mozambique. A ton tour en France, tu vas rejoindre la Fondation des Alliances Françaises que l’on salue, c’est grâce à eux qu’on se rencontre aujourd’hui.
Ils m’ont parlé de toi parce que là tu vas devenir chef de projet. Est-ce que tu peux m’expliquer rapidement ce qu’est le projet Alliance 3.0, l’inclusion par le numérique ? Exactement. Alors, le projet Alliance 3.0, c’est un projet qui est né depuis maintenant 7 ans en partenariat avec le gouvernement princier de Monaco. C’est un projet qui vise la promotion des cultures francophones, de l’éducation, de l’entreprenariat en Afrique.
Là, actuellement, c’est dans 9 pays qui sont le Sénégal, la Mauritanie, la Gambie, le Maroc, la Tunisie, Burundi, Afrique du Sud, les Autos et Madagascar. Et c’est à destination d’un public défavorisé. Alors actuellement tu es au Sénégal. Chaque pays en fait, tu estimes ce qui doit être le plus efficace à mettre en place et à chaque fois tu t’adaptes aux demandes, aux besoins du pays ? Exactement.
À chaque fois, je m’adapte aux besoins du pays. Donc l’année dernière, j’étais principalement à Madagascar. Après, il faut savoir que je suis souvent aussi au CHK d’État-Paris. Mais l’année dernière, j’ai vécu assez longuement, plusieurs mois à Madagascar. Et sur place, je me suis rendu compte qu’au niveau informatique, nos collègues des alliances françaises, c’est un grand réseau.
C’est l’un des plus grands. Il y a 29 alliances en Afrique. avaient quelques difficultés. Donc par exemple, quand j’envoyais des mails, je n’avais pas forcément de réponse ou le corps du message était dans l’objet. J’étais là, bon, ok.
Ou sinon, c’est plus, on va me contacter sur WhatsApp pour travailler. Donc j’étais là, bon, il faut remettre un petit peu les choses en ordre. Donc lors des journées du réseau qui avaient été organisées par l’ambassade de France, on a discuté avec ces Alliances françaises, les représentants de ces Alliances françaises, et on a parlé de cette formation qu’on avait en tête, une formation pour la montée en compétences numériques du personnel des Alliances françaises, parce que comme je t’ai dit, moi j’étais un peu frappée par ces mails que je recevais un petit peu bizarrement, Et tout le monde avait l’air intéressé et on a demandé à ce que ce soit une formation qui soit co-construite, que ce ne soit pas uniquement la fondation des Alliances françaises via moi qui impose donc quelque chose, mais qu’on réfléchisse ensemble à des modules de formation. Et du coup, c’est ce qu’on a fait et c’est ce qu’on a pu mettre en place. Et ça se passe plutôt bien.
Et alors, pour des choses très pratiques, très techniques, tu accompagnes, tu formes et ensuite tu laisses des personnes qui ont des vrais outils entre les mains. Exactement, exactement. Donc on accompagne, on forme, on a monté en place la formation avec un formateur en informatique malgache, c’est une formation aussi en langue malgache, c’est à destination des locaux, pas des expats, et on organise aussi des rassemblements. Donc le mois dernier, En mois de mai, j’étais à Madagascar. Pour une semaine, on a réuni sept alliances françaises du nord du pays pour qu’on puisse échanger par rapport à leurs acquis et à leur retour aussi concernant cette formation.
Et là, fin juillet, on a également une nouvelle rencontre avec cette nouvelle alliance française. Donne-moi un exemple concret, là tu parlais d’une aide pour des jeunes femmes, leur apprendre à utiliser Instagram, etc. pour qu’on comprenne bien à quoi peut servir le projet.
Le projet c’est vraiment pour l’inclusion, ou la montée en compétences comme je viens de le citer pour le cas de Madagascar. Au Sénégal c’est différent, les problématiques au niveau du numérique sont totalement différentes d’un pays à l’autre. Ici je travaille avec deux alliances françaises, l’alliance française de Kaolack et l’alliance française de Ziguinchor. Il n’y a pas d’alliance française à Dakar, il y a un institut français. Et à Caolac comme à Ziguinchor, on a fait un appel à candidature.
Et pour chaque alliance, on doit avoir entre 10 et 15 jeunes filles qui ont entre 18 et 25 ans. Et en fait, on les accompagne. Au sein de l’alliance, on donne des cours de français d’informatique et d’entreprenariat. Et chez un partenaire, elles ont des cours en restauration et en couture. L’objectif final à la fin de cette formation intensive en formation professionnelle, c’est qu’elles reviennent à l’Alliance et que nous on les appuie, on les accompagne pour qu’elles puissent vendre leurs services sur les réseaux sociaux.
C’est comme ça que ça fonctionne ici. Donc que ce soit sur WhatsApp, sur Facebook ou sur Instagram. Comment se passe la francophonie en Afrique ? Est-ce qu’on perd du terrain ? Est-ce qu’il faut le travailler, le soutenir, le maintenir, le développer ?
Je pense qu’il faut toujours le soutenir et le développer. Je ne dirais pas qu’on perd du terrain. Moi j’étais à Madagascar et là maintenant je suis au Sénégal. Avant j’étais au Mozambique, c’est un pays lusophone donc là c’est encore autre chose. Je pense qu’il faut continuer à soutenir et à proposer de belles actions francophones.
à faire connaître nos artistes français, mais également les artistes francophones. Il y a beaucoup d’échanges. Moi, je suis au Sénégal, à Dakar, donc la langue la plus parlée, je dirais que oui, pour la majorité des gens que je rencontre, c’est le français, mais aussi le Wolof. Donc, c’est vraiment une terre où je dirais plus plurilingue que ce qu’on peut voir, nous, en France. Mais c’est aussi quelque chose à valoriser.
Tes envies américaines se sont distillées avec le temps, si j’ai bien compris, Betty. Je ne sais pas. Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve. En tout cas, pour l’instant, aujourd’hui, je suis au Sénégal. On pourrait presque dire que je suis sénégalaise.
Isaac Efron vient de m’appeler. Il t’invite à déjeuner. Ah, je dors ! Je ne sais pas si tu vas bien manger, mais en tout cas, tu vas enfin le rencontrer. Peut-être c’est le début d’une grande histoire.
On espère. C’est moi qui lui recommanderai le resto. Betty, comment tu vois la suite pour toi ? Cette mission et puis de toute façon l’international dans ton parcours ? Moi je pense que je vais rester à l’international quand même quelques années parce que c’est ce qui me passionne.
Être dans de nouveaux pays, voir de nouvelles cultures, c’est vraiment ce qui me donne le sourire chaque jour. Pour le moment, c’est le Sénégal, en sachant que j’ai la chance aussi de pouvoir rentrer très régulièrement en France. Le siège de la Fondation des Alliances Françaises est à Paris, Boulevard Raspail. Pas belle vue depuis le 7e étage, donc c’est pas déplaisant non plus. Donc je ne sais pas.
Des fois, la maison me manque, donc c’est toujours agréable d’avoir un bureau à Paris. Et quand j’ai besoin d’étranger, d’être à l’étranger, oui, c’est cool d’être au Sénégal et allons-y à Madagascar. Merci beaucoup, Betty, pour ce délicieux parcours et cette passion que tu mets dans ce projet qui s’appelle Alliance 3.0, piloté par la Fondation des Alliances Françaises. À très vite. À très vite.