À la découverte de la Maison de la Santé avec Alice Cordier

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Comment surmonter l’isolement professionnel lors d’une expatriation ?

Avez-vous déjà ressenti un isolement professionnel en vivant à l’étranger ? Dans cet épisode du podcast « 10 minutes », Gauthier Seys explore cette question en compagnie d’Alice Cordier, co-fondatrice de la Maison de la Santé à Amsterdam. L’épisode s’adresse à tous ceux qui envisagent une mobilité internationale, qui y sont actuellement ou qui en reviennent. Il s’agit d’un espace de réflexion sur les défis et les opportunités liés à la vie à l’étranger, en particulier pour les professionnels de santé.

Alice Cordier est une ostéopathe française dont le parcours de vie l’a menée à travers le monde, des États-Unis à la Chine, avant de s’installer aux Pays-Bas. Elle a co-fondé la Maison de la Santé avec Émilie et Eléonore, un espace dédié à la communauté francophone à Amsterdam. Alice partage son expérience d’expatriée, marquée par des défis personnels et professionnels, notamment la reconnaissance des diplômes et la nécessité de reconstruire sa clientèle à chaque nouvelle expatriation.

Dans cet épisode, Alice et Gauthier discutent de la création de la Maison de la Santé, un lieu qui rassemble praticiens et patients francophones. Ils abordent les défis liés à la reconnaissance des qualifications professionnelles à l’international et l’importance de maintenir des liens avec des professionnels de santé parlant la même langue. L’épisode met en lumière l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les pratiques de santé à distance et l’évolution des soins en expatriation. Alice partage également des réflexions sur les différences culturelles en matière de santé entre la France et les Pays-Bas, soulignant l’importance d’une communauté solidaire pour surmonter les défis de l’expatriation.

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https://www.maisondelasanteamsterdam.com/

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Podcast n°2491 (juin 2025) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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Chapitrage de l’épisode :
00:00:01 – Introduction et Présentation
00:00:44 – Début de la Maison de la Santé
00:01:19 – L’Isolement Professionnel à l’Étranger
00:02:46 – Impact du Covid aux Pays-Bas
00:03:43 – Retour à Douai et Parcours Familial
00:04:29 – Début en Ostéopathie
00:05:12 – Expérience aux États-Unis et Reprise des Études
00:07:27 – Expatriation à Pékin et Influence de la Médecine Chinoise
00:08:10 – Retour aux Pays-Bas et Isolement Personnel
00:09:50 – Services Offerts par la Maison de la Santé
00:10:20 – Spécificités de la Consultations Médicales aux Pays-Bas
00:11:42 – Défis Économiques et Avantages en France
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Transcription IA du podcast :

Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des français dans le monde pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gauthier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Alice Cordier. Je vous emmène à la maison de la santé d’Amsterdam. 10 minutes, le podcast des français dans le monde. francaisdanslemonde.fr Dire qu’Alice voulait quitter le ciel gris du Nord et la voilà après avoir fait le tour du monde à Amsterdam.
Et tu retrouves ce ciel gris. Bonjour Alice. Bonjour Gauthier. Tu as bien conscience que ce n’est pas le pays le plus ensoleillé, les Pays-Bas ? Tout à fait.
On salue tout de suite Émilie et Eleanor avec qui tu as monté la Maison de la Santé. On va parler de cette maison qui est née le 11 septembre 2023, sacrée date. Voilà, alors c’est un hasard. L’idée, je pense, est arrivée à jamais dans mon esprit. Je ne peux parler que de mon esprit, je ne connais pas les esprits d’Eléonore et d’Émilie.
Mais dans mon esprit, quand je suis arrivée aux Pays-Bas pour ma troisième expatriation et en me disant, mon Dieu, après deux expatriations, j’ai remonté ma clientèle, Me voilà à nouveau à remonter mon business et en faisant face à cet isolement. C’est vraiment un isolement professionnel. Évidemment, on a beaucoup de patients, de clients, mais la relation est différente. La relation professionnelle en termes de business, ce n’est pas une relation thérapeutique. Et Émilie est arrivée ensuite à Amsterdam, elle m’a contactée.
Et puis, on s’est dit que ce serait une bonne idée de travailler ensemble, de monter quelque chose. Puis, le Covid est arrivé aux Pays-Bas. Ça a été deux ans d’interdiction de profession de contact. En plus, les Pays-Bas qui sont très ouverts à l’international, très ouverts aux rencontres humaines, pour la première fois dans leur histoire, ils avaient établi des règles extrêmement contraignantes. Voilà.
Alors c’est vrai que nous, nous n’avons pas eu les trois mois de confinement à la maison, on avait le droit de sortir, toujours, mais en revanche, l’école a été fermée très régulièrement pendant deux ans. Les professions de contact, à part les coiffeurs, ont été aussi interdites pendant très longtemps. Et puis en fait, quand ça s’est réouvert à l’été 2022, presque de manière consensuelle, en fait, il n’y a pas eu d’annonces officielles, mais je crois que la société néerlandaise en a eu assez. Et Léonore est arrivée, elle, des États-Unis, et elle nous a contactées également, et on s’est dit, nous voilà trois, nous ressortons de nos confinements respectifs, ouvrons une maison de la santé où la communauté francophone pourra se retrouver. Alors en l’occurrence, ça rassemble en même temps les praticiens, mais également, c’est ouvert à tous les francophones du monde entier.
On va pousser les portes de la maison, mais si tu veux bien, Alice, revenons à Douai, où tu es née. On va revenir un peu sur ton parcours. Tes parents sont profs. Ils étaient mutés dans le Nord. Ils ont quitté la région parisienne.
Ce n’était pas leur choix premier. Lille, c’est un peu bienvenue chez les ch’tis. On n’est jamais très, très heureux d’aller s’installer dans les Hauts-de-France. Alors, je vais rétablir, ça n’est pas la région parisienne, c’est Paris. En termes d’égo, c’est pas pareil.
C’est des autres gens. Et puis, ça n’est pas Lille, c’est Douai. Double strike. Donc, en effet, c’était un petit peu difficile. Alors, du coup, le week-end, vous quittiez le Nord pour aller à Paris.
Nous quittions Douai pour aller à Paris. Et puis, comme nous sommes issus d’une longue lignée d’enseignants, Il y a une propriété de famille dans le sud de la France, dans le Gard, et nous y passions toutes les vacances. Quand vous avez une petite pause et que vous vous regroupez, c’est toujours près de Montpellier aujourd’hui. Voilà. Alors tu fais des études.
Dès tes 14 ans, pas facile cette phrase, tu as envie de faire ostéo. C’est toute une aventure, l’ostéopathie et toi. À l’époque, ça n’est pas un diplôme qui est reconnu. T’as dû attendre 2007 pour que l’ostéopathie soit entrée dans les mœurs. En France, oui.
En tout cas, qu’elle soit reconnue au niveau gouvernemental, en fait. Et donc moi, à 14 ans, je suis allée voir une ostéo. Ma mère m’a envoyée chez une ostéo. Et au bout de cinq minutes sur sa table, je me suis dit, voilà ce que je ferais. Alors finalement, la vie va faire que tu ne vas pas pouvoir y aller direct.
Il y aura quelques petits chemins de traverse, commerce international car tu veux bosser pour les ONG au service de la santé. Et puis, il y a une rencontre avec ton futur ex-mari qui est muté à Atlanta. Tu vas vivre ta première expatriation aux Etats-Unis pendant quatre ans. C’est d’ailleurs là-bas que tu vas reprendre tes études d’ostéopathe où là, on peut l’être. J’ai donc rencontré mon ex-mari, nous sommes partis à Atlanta et donc je n’étais pas moi-même expatriée, j’étais épouse d’expatriés.
J’ai repris ces études puisque j’ai eu la chance en fait d’avoir une école juste à côté de là où on habitait. Donc je prenais des cours du soir, c’est aussi la beauté de la vie aux États-Unis, on peut prendre des cours du soir et s’occuper des enfants dans la journée. Et une fois que j’ai été diplômée, alors ce n’est pas ostéopathie, mais c’est crâniosacral thérapeutique. Il ne veut absolument rien dire pour un Français. Déjà, le savoir le dire, c’est déjà.
Je trouve, ça mérite un diplôme. Et d’ailleurs, cette école a été fondée par un Français qui a maintenant 75 ans, Jean-Pierre Barral, et qui est ostéopathe reconnu actuellement en France, puisque l’ostéopathie est reconnue depuis 2007 en France. Et la maison de la santé vient aussi de cette problématique, c’est-à-dire qu’on peut être formé à l’étranger, hors de France, au sein des expatriations, aussi formé en France et puis évolué dans d’autres pays. Et la problématique est toujours une reconnaissance de diplôme, une reconnaissance de la qualification par nos compatriotes, qui reste notre lien au sein des expatriations. En effet, les équivalences, les titres changent, les niveaux d’autorisation d’exercer ce métier varient énormément, même intra-Europe.
Tout ça est assez compliqué. En l’occurrence, pour terminer sur ton parcours, vous allez ensuite vivre quatre années à Pékin. C’est un bon souvenir la Chine ? C’est un excellent souvenir, d’autant que la médecine chinoise est très proche de l’ostéopathie dans sa philosophie, c’est-à-dire qu’on observe le corps et l’esprit et l’émotion et la famille vraiment dans une globalité. Et ça a été très très riche et j’ai eu la chance là-bas de travailler, d’être en contact beaucoup avec des maîtres de Kung-Fu, Shaolin.
C’est une différence, le Shaolin qui est très aérien en fait, Très axée sur les possibilités que le corps et l’esprit offrent ensemble. Il y a 13 ans, tu arrives aux Pays-Bas. Alors là, malheureusement, il va y avoir un divorce avec trois enfants. Cet isolement professionnel, et peut-être un peu professionnel aussi, jusqu’à l’ouverture de la maison. Nous voilà donc cette fois le 11 septembre 2023.
L’idée, c’est de proposer toute une série de services aujourd’hui, de la psychologie, du coaching, du nutritionniste, de la prévention, des soins médicaux. On y exerce en présentiel, pour ceux qui vivent du côté d’Amsterdam, ou en distanciel ? On fait beaucoup de choses en distanciel aujourd’hui. Alors, il y avait énormément de possibilités déjà bien avant la période de Covid, en distanciel et par Internet. Skype était le grand promoteur innovateur de la communication à l’international en fait et à instantané, mais le télétravail et le travail en distanciel n’a été vraiment accepté dans les mœurs qu’au moment du Covid.
Et c’est vrai que pour nous, c’est une chance, en tout cas pour certaines thérapies, parce que ça permet en expatriation, au lieu de se réinstaller chaque fois en local, de conserver une partie de notre patientelle, mais également pour les patients, de pouvoir continuer à voyager, de garder un lien avec ses professionnels de santé. Et en effet, pour les patients, c’est l’occasion d’avoir des professionnels qui parlent dans sa langue. Quand on est au bout du monde, qu’on a besoin d’un spécialiste et qu’en plus, il y a la barrière de la langue, ça peut devenir pesant. Voilà, et en plus de la pariaire de la langue, il y a aussi une culture de la santé qui est très particulière et en particulier en France, on a une culture très… D’ailleurs, on est considéré comme des assistés souvent et en particulier aux Pays-Bas.
Mais en France, on aime être écouté, on aime prendre le temps. Par exemple, aux Pays-Bas, une consultation médicale dure cinq minutes. Si on a deux questions, il faut prendre deux consultations médicales. En France, on sait que si on va voir le médecin, On risque d’attendre dans la salle d’attente, mais le médecin prendra le temps de nous écouter. Pour les auditeurs dans le monde entier, direction maisondelasantéamsterdam.com, on y trouvera les différents corps de métier qui peuvent vous assister.
Et puis, pour ceux qui sont à Amsterdam, venir directement. Vous êtes situé où ? Alors, nous sommes au cœur de la communauté, du centre où habite la communauté française, en fait, à Amsterdam, sur Stadionwijk, entre Zoude et Le Pipe, où se trouvent les écoles françaises et internationales. Et ma dernière petite question Alice, la vie à Amsterdam, alors j’y étais en week-end il n’y a pas très longtemps, c’est une très très jolie ville qui a tout son charme, mais quand on va faire des courses, ça commence à faire mal, le logement, le quotidien, là tu le constates toi. Alors, on pense, on se plaint beaucoup des mesures économiques, etc., mais notre gouvernement est… alors, je vais me tromper, mais il y a l’indexation et la non-indexation.
Les Pays-Bas ne sont pas indexés, c’est-à-dire que leur prix fluctue en fonction des évolutions économiques, tandis qu’en France, on a la chance d’avoir des prix indexés. pour une certaine période. Et du coup, l’inflation est beaucoup moins forte. C’est vrai, c’est bien de rappeler qu’en France, on a quand même beaucoup d’avantages et qu’on ne les porte pas toujours suffisamment fièrement ces avantages. C’est ça.
Et puis aussi, quand on parle en expatriation, par exemple, quand on va dans le soin et c’est aussi une problématique à laquelle on fait face en tant que thérapeute, mais aussi en tant que patient, c’est que en France, on a l’habitude d’être couvert beaucoup pour les soins. on arrive aux Pays-Bas ou en expatriation, les soins sont moins couverts et on va voir des thérapeutes français dont les diplômes ne sont pas reconnus dans le pays d’accueil et là les soins ne sont plus couverts. Et ça c’est une grosse problématique qu’on ne prend pas forcément en compte. Quand on part en expatriation et sur laquelle on essaie de travailler, on est en contact avec différentes instances à ce sujet. Je suis très content qu’aujourd’hui, la radio des Français dans le Monde puisse avoir ouvert les portes de la Maison de la Santé d’Amsterdam.
Le lien est présent dans ce podcast. Au plaisir de te retrouver. Merci beaucoup.
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