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Comment une kinésithérapeute française s’est-elle retrouvée à Cleveland, aux États-Unis ?
L’épisode de cette semaine de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde » pose une question intrigante : comment une kinésithérapeute française, Marjorie Bourdeau, s’est-elle retrouvée à Cleveland, aux États-Unis, après avoir quitté la Californie ? À travers cet épisode réalisé en partenariat avec la Fédération FLAM Monde, Gauthier Seys explore les défis et les aventures de Marjorie, qui a dû naviguer à travers des déménagements, des changements de carrière et les complexités de l’obtention d’une équivalence de diplôme aux États-Unis. Ce parcours n’est pas seulement une histoire de migration, mais aussi de résilience et d’adaptation face à des obstacles administratifs et culturels.
Marjorie Bourdeau, l’invitée de cet épisode, est une kinésithérapeute française originaire du sud de la France. Après avoir exercé pendant dix ans en cabinet, elle a rencontré son futur mari américain, Dylan, lors d’un voyage à Bali. Séduite par la Californie et son climat ensoleillé, elle a décidé de s’y installer. Cependant, le coût de la vie élevé et les défis pour obtenir une équivalence de diplôme l’ont amenée, avec sa famille, à déménager à Cleveland. Là-bas, elle découvre une communauté française dynamique et participe activement à la promotion de la langue et de la culture françaises.
Cet épisode se concentre sur le parcours de Marjorie, mettant en lumière les défis de l’expatriation, notamment l’obtention d’une équivalence de diplôme, et l’adaptation à un nouveau mode de vie. Il explore également la renaissance de Cleveland, une ville autrefois industrielle, qui connaît aujourd’hui un essor grâce à des politiques de développement urbain et une communauté chaleureuse. En outre, l’épisode aborde l’importance de maintenir la culture et la langue françaises à l’étranger, illustrée par la création de la petite école française de Cleveland, qui offre des cours et des activités culturelles pour les enfants francophones.
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https://www.facebook.com/PetiteEcoleFrancaisedeCleveland/
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Chapitrage de l’épisode :
0:00:01 – Introduction et accueil de Marjorie
0:01:01 – Parcours professionnel de Marjorie
0:01:116 – Rencontre avec Dylan et déménagement en Californie
0:02:175 – Transition de la Californie à Cleveland
0:03:175 – Communauté française et cadre de vie à Cleveland
0:05:318 – La petite école française de Cleveland
0:07:459 – Activités culturelles et regroupements de la communauté
0:08:487 – Vie de famille et maintenance de la langue française
0:09:566 – Projets futurs et éducation des enfants
0:10:604 – Conclusion et remerciements
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Transcription IA du podcast :
Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gautier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Marjorie Bourdeau, direction Cleveland.
Et je retrouve Marjorie, avec qui nous avions échangé en 2021. On la retrouve aujourd’hui. Elle a déménagé. Elle est aujourd’hui basée à Cleveland. L’occasion de visiter cette ville des USA.
Bonjour, Marjorie. Bonjour, Mathieu. Alors, c’est vrai qu’on avait fait un podcast ensemble en France. Tu étais kiné. Tu t’es retrouvée amoureuse d’un Américain.
Tu t’es installée en Californie et tu as voulu faire une équivalence pour récupérer ton diplôme. Eh bien, on n’y est toujours pas. Non, il n’y a toujours pas. Il y a eu des changements, des changements de vie. Deux bébés qui sont passés par là, deux déménagements depuis qu’on s’est parlé.
Donc c’est toujours en suspens, mais un jour, un jour, ça viendra. En tout cas, tu nous confirmes qu’obtenir une équivalence n’est pas une chose simple. Non, toujours pas. J’ai eu beaucoup de retours suite à notre podcast, d’ailleurs, avec des gens qui m’ont demandé des conseils. Et c’est toujours un parcours du combattant.
Ça se fait, mais c’est un parcours du combattant. Et là, le fait de changer d’état, ça remet les pendules à zéro. Pas tout à fait à zéro, mais il y a beaucoup de choses à refaire. Il y a des choses qui ne sont pas équivalentes, qui ne suivent pas. Donc oui, il faut refaire pas mal de choses de nouveau.
Et c’est pour ça que je l’ai mis un peu de côté pour l’instant. Alors Marjorie, on va rappeler ton parcours. Tu es originaire du Sud. Tu as grandi entre Aix et Marseille. Tu fais des études de kiné, puis tu exerces pendant dix ans en cabinet.
Et puis un jour, tu fais un voyage à Bali. Et là, la vie a plus d’imagination que n’importe nos rêves, disait Ridley Scott. Tu rencontres ton futur mari qui s’appelle Dylan. C’est un Américain qui vit en Californie. Comment il va te convaincre de quitter la France pour t’installer aux USA ?
Il a un très beau sourire. Et puis au départ, il m’a vendu la Californie. Tu vois, les palmiers, le soleil. En intérieur montéré, il n’y a pas trop de soleil. Il y a beaucoup de brouillard, mais c’est un endroit magnifique.
Donc c’était vendu d’avance. Bon, il t’avait aussi dit qu’un café chez Starbucks, c’était 15 dollars ou il ne l’avait pas dit ? Alors, il a de la chance parce que je ne bois pas de café, donc il était tranquille. Parce que bon, clairement, tu me disais la vie en Californie, c’est devenu extrêmement cher, surtout depuis le Covid. Oui, on a vraiment les prix ont grimpé de façon astronomique.
Les quatre ans, cinq ans qu’on a passé en Californie, on a vraiment senti la différence. Alors, il a de la famille également à Cleveland. Résultat, en décembre 2024, vous changez d’État. Cleveland, qui n’avait pas une bonne réputation il y a quelques années, c’était une ville industrielle assez polluée et les choses ont changé. Et oui, on a des politiques qui font de l’huile, qui font que la huile est vraiment sur un boom, un essor, une renaissance, on va dire.
Et puis, il y a une très belle communauté à Cleveland, des gens très chaleureux, donc ça aide à passer les longs hivers. Mais c’est vraiment chouette. Entre 1000 et 2000 Français, évidemment, le chiffre n’est jamais extrêmement précis. Il y a quelques entreprises françaises sur place. Il y a des universités et Cleveland Clinic, aussi réputée en médecine.
Oui, ça attire quand même pas mal d’étudiants et de chercheurs à la Cleveland Clinic et puis les petites entreprises qui aussi délocalisent leur personnel pour venir. Ça leur coûte moins cher que la Californie ou New York. Alors pour situer Cleveland sur la carte, elle est à Californie, tout là-haut. En bas, il y a New York et entre deux, en gros, il y a Cleveland. Vous êtes au bord du lac Erie.
C’est un lac qui, lorsqu’on le traverse, il est très grand, nous emmène au Canada en passant par les chutes du Niagara que tu es allé visiter. Oui, c’était un petit week-end trip à Toronto. On est à peu près à 7 heures de route de Toronto, donc c’est assez sympa. On peut faire ça sur un week-end. Et les Chutes du Nagara, au passage, c’est un endroit sympa à visiter.
Aujourd’hui, la ville est plutôt kids friendly. Il y a beaucoup de bibliothèques, on peut s’y promener, c’est secure. La ville est agréable en famille. Ouais, c’est vraiment tourné vers les enfants, donc il y a énormément de choses à faire avec les enfants, que ce soit à l’intérieur pendant les longs mois d’hiver ou à l’extérieur dès que le soleil pointe son nez. Il y a aussi un gros réseau de parcs.
On n’en a pas parlé ensemble, mais il y a ce qu’on appelle le Cleveland Métropark qui propose énormément d’activités dehors à des prix très, très raisonnables. Donc, ça permet de faire beaucoup de choses. On t’a perdu un peu quelques degrés depuis la Californie. C’est le moins qu’on puisse lire. On a passé…
Premier hiver, ça allait. Tout le monde nous disait, ah, c’est un hiver moyen. C’est bien pour commencer. Puis cette année, on a quand même eu moins 20 pendant une semaine. Après, on est bien équipés.
C’est la différence. Donc bon, on est quand même sortis avec les enfants. Tu vois, bébé de deux mois né en novembre. On était dehors au mois de décembre. Pas de problème.
Ça se fait. On va maintenant rentrer dans la petite école française de Cleveland, qui a été fondée par Alexis. Un mot sur le fondateur ? Alexis, il est installé à Cleveland depuis 2021, si je ne me trompe pas, ou 2020. Il s’est installé en famille aussi après avoir été dans le Michigan.
Son épouse est américaine et il a deux petites filles. Et c’est pour ça, au départ, qu’il a créé la petite école avec le soutien du consulat et des représentants de français à l’étranger de Chicago, pour essayer de promouvoir le français et que ses enfants aient accès à des cours de français raisonnables. que les tuteurs privés aux Etats-Unis, ça coûte extrêmement cher. J’imagine. Aujourd’hui, une quinzaine d’enfants sont inscrits aux cours, plus une dizaine d’autres pour les activités, parce qu’il y a les cours et aussi les rendez-vous culturels, les ateliers de lecture, les ateliers culinaires.
Enfin, vous faites vivre la communauté française autour de rendez-vous français. Oui, on essaye. On a trois classes aujourd’hui pour des enfants âgés de 5 à 12 ans, qui sont répartis par âge et par niveau de français. Et puis à côté de ça, on organise des ateliers de lecture pour les tout-petits. Et on fait aussi des ateliers culturels qui sont ouverts à toute la communauté francophone, pour le coup, parce que nos cours sont réservés à des enfants qui ont des parents ou des gens qui s’occupent d’eux, au moins un qui parle français à la maison, ou doivent être immergés.
Ça, c’est parce qu’on fait partie de l’AEFE, Et donc nos subventions sont basées là-dessus. Alors que pour les ateliers culinaires et culturels, ça peut être ouvert à tous. On parlait des nombreuses bibliothèques de Cleveland. Vous louez des locaux dans l’Est, dans la ville de Orange et également dans le quartier Ouest. L’idée de se regrouper tous ensemble, ça fait partie des projets ?
Alors, c’est un petit peu difficile à Cleveland puisque tout de suite, tu fais un petit peu de route. C’est pour ça qu’on essaie d’ouvrir, pour la rentrée, une classe à l’est de Cleveland. Parce qu’en fait, là, par exemple, pour te donner une idée, là où moi j’habite, si je devais emmener mon fils au cours à l’ouest, j’aurais à peu près presque une heure de route. Pour des cours qui sont d’une heure, c’est un petit peu difficile pour les familles. Donc le fait de scinder en deux, ça permet que tout le monde ait accès, en fait.
L’idée, c’est que tout le monde puisse avoir accès. Par contre, pour les activités culturelles, on essaye de se regrouper un peu au milieu pour que tout le monde puisse venir, justement. Et il n’y a pas longtemps, vous avez eu l’occasion de visiter un musée avec une visite en français. C’est sympa. Oui, on a fait le musée d’art de Cleveland, qui est un musée génial à faire si un jour tu viens nous rendre visite, qui est gratuit.
Et du coup, on avait la chance d’avoir Candice, une guide francophone et française, qui nous a fait une petite visite avec les enfants. C’était super. Alors en tout cas, si vous comptez vous installer à Cleveland et que vous voulez que votre enfant maintienne le français, direction la petite école française de Cleveland, il y a le site Internet, il y a le Facebook, il y a l’Instagram, facile pour vous contacter. Oui, ça y est, on a tout mis en place. On a une nouvelle équipe qui s’est mise en place sur cette dernière année.
Maintenant, on essaye vraiment d’être visibles pour que les gens puissent nous trouver. Est-ce que la ratatouille du sud de la France te manque Marjorie ? Tu as annoncé que c’était ton plat préféré. Oui, c’est toujours difficile. Il y a la nourriture et la famille.
Même après six ans, ça manque toujours. Vous aviez eu votre premier bébé en 2022, le deuxième à cinq mois. Vivre en France avec ton mari Dylan, ça fait partie des idées possibles ? C’est possible, ça n’a jamais été enlevé de la table. Pour l’instant, là, il a trouvé un nouveau boulot qui est très bien, qui a des accès à l’international, donc pourquoi pas ?
Ce n’est pas dans nos projets immédiats. Après, tu le sais bien, le climat politique actuel est compliqué, donc ça dépendra aussi de ça dans les prochaines années. Mais pour l’instant, on est bien où on est. Parce que je te pose la question, évidemment, il y a un peu l’ambiance latente, mais aussi pour les enfants. Est-ce que tu trouves que leur français est suffisant ?
Est-ce que tu aimerais qu’ils soient plus baignés dans la culture ? Alors mon grand, il va avoir 3 ans là, donc j’essaye de lui parler autant français que je peux. Il comprend tout, c’est assez impressionnant les enfants bilingues. On appelle beaucoup mes parents, ma sœur, pour qu’ils puissent pratiquer. C’est vrai qu’ils parlent moins que ce que je voudrais, c’est pour ça qu’on essaie d’ouvrir aussi une classe pour les petits.
J’essaye de pousser parce qu’on a une petite communauté à l’est de Cleveland où il y a des petits, entre 2 et 5 ans. Et les parents aimeraient bien qu’il ait un peu plus d’accès, et des copains aussi qui parlent en français. Dès que t’as des copains, t’as plus envie. Donc c’est aussi pour ça qu’on essaye. Si vous voulez en savoir plus sur la petite école française, sur toute l’équipe, d’ailleurs je vais te demander de passer le bonjour à toute l’équipe qui encadre, aux professeurs et à tous les élèves et tous ceux qui participent aux événements.
Le site internet est présent dans le lien de ce podcast. Merci beaucoup Marjorie. Bon alors dès que tu as ton équivalence, tu nous rappelles. Ça ne va pas être de suite, Gauthier. On va se reparler encore dans quatre ans.
Mais oui, tu sais bien que c’est toujours un plaisir de venir discuter avec toi pour n’importe quel sujet. Je suis ravie que ce podcast continue et que même après toutes ces années, on se retrouve. C’est très chouette. Bah écoute, merci beaucoup. On s’acharne et désormais, chaque jour, plus de 100 000 personnes nous écoutent aux quatre coins de la planète.
La radio des Français dans le Monde grandit et notamment grâce à des témoignages comme le tien. Merci beaucoup. Tu passes le bonjour à toute l’équipe et on se retrouve bientôt. Salut. Merci.
Vous écoutez la voix des expats.
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