Vous êtes-vous déjà demandé ce qui pousse un Français à quitter son pays pour s’installer à l’autre bout du monde ? Dans cet épisode captivant de 10 minutes, le podcast des Français dans le monde, Gauthier Seys rencontre Paul Coudé, un expatrié français qui a choisi Toronto comme nouvelle terre d’accueil depuis dix ans. Paul partage avec nous son parcours fascinant et les raisons qui l’ont amené à faire ce saut dans l’inconnu, préférant la diversité de Toronto aux charmes de Montréal, malgré les stéréotypes souvent associés à ces deux villes canadiennes.
Au fil de la conversation, Paul nous plonge dans les différences culturelles qui existent entre Toronto et d’autres villes canadiennes, tout en mettant en lumière les défis et les opportunités uniques qu’offre la vie dans cette métropole multiculturelle. Grâce à ses expériences personnelles, il nous donne des conseils précieux sur la mobilité internationale, l’expatriation et l’intégration dans un nouvel environnement. Paul a dû naviguer à travers de nombreuses démarches administratives complexes pour établir sa vie à Toronto, et il nous raconte comment il a réussi à trouver un emploi rapidement, une étape cruciale pour tout expat souhaitant s’épanouir à l’étranger.
Mais ce n’est pas tout ! Paul est également le fondateur de Simple Relocate, une agence de relocation qui aide d’autres francophones à s’installer à Toronto. Il nous explique comment il a eu l’idée de créer cette entreprise, motivé par sa propre expérience d’expatrié et son désir d’accompagner d’autres Français dans leur aventure à l’étranger. Dans un monde où la mobilité internationale est de plus en plus courante, les ressources pour expatriés comme celles proposées par Paul sont inestimables.
Au cours de cet épisode, nous aborderons également la qualité de vie à Toronto, un aspect essentiel pour quiconque envisage de s’installer à l’étranger. Paul évoque le dynamisme de la ville, sa diversité culturelle, et comment il a trouvé un équilibre satisfaisant entre vie professionnelle et personnelle. Pour lui, il n’y a pas de projet de retour en France, tant il se sent bien dans sa nouvelle vie. Que vous soyez déjà expatrié ou que vous envisagiez de le devenir, cet épisode regorge de conseils et d’inspirations pour tous ceux qui souhaitent explorer la vie d’expatriée et découvrir le monde.
Ne manquez pas cette interview enrichissante avec Paul Coudé, une occasion unique d’apprendre sur l’expatriation, la vie à l’étranger et les défis que cela implique. Rejoignez-nous pour ce voyage à travers les expériences des Français dans le monde et laissez-vous inspirer par les histoires de ceux qui ont osé franchir le pas !
https://www.simplerelocate.com/
Podcast n°1993 (Octobre 2023) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.
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Transcription de l’épisode :
Jingle La radio des Français dans le Monde. Gauthier Seys Un Français dans le Monde. Le podcast. Paul Coudé Partons à The Six, la plus américaine des villes canadiennes. Drake écoute sans doute cette interview puisqu’il est fou de Toronto, il y vient. Paul s’y est installé il y a une dizaine d’années. Il a quitté sa France qu’il aimait tant parce qu’il voulait vivre une aventure. Bonjour Paul. Gauthier Seys Bonjour Gauthier. Paul Coudé Quand tu es en France, tu t’appelles Paul Coudet, très français. Par contre, quand tu es chez nos amis de Toronto, tu es Paul Cowd. Gauthier Seys Voilà, c’est à peu près ça, parce que l’accent n’existe pas chez eux. Donc, j’ai arrêté le débat de vouloir le pousser et Cowd, ça fait l’affaire. Paul Coudé Alors, tu réponds à un appel à témoins que la radio a lancé dans le cadre de l’émission Vivre à Toronto. On n’est pas souvent allé là-bas parce qu’on va plein de fois au Canada. Voilà, 98% des interviews. C’est Montréal. D’ailleurs, t’aurais pu t’installer à Montréal, on va en parler. On va un peu à Québec, on va de temps en temps à Vancouver, mais Toronto, très peu. Tu sais pourquoi ? Gauthier Seys Oui, c’est un peu une vieille réputation que traîne Toronto de ville un peu plus ennuyante, dans laquelle on va pour travailler, mais pas forcément pour s’amuser. Ça, c’est quelque chose qui a énormément changé dans les dix dernières années. Et c’est vrai que vu de l’extérieur, comparé à la culture hybride québécoise de Montréal, même à la… beauté, de la nature qu’on va retrouver autour de Vancouver, Toronto n’est pas particulièrement séduisant. Moi, je trouve que ce qui fait le charme de cette ville, c’est vraiment le fait que c’est une ville entièrement tournée et qui vit uniquement pour elle-même. C’est-à-dire que c’est vraiment pour les gens qui sont là, on n’a un peu rien à vendre à l’extérieur, et ça crée une vie, une foi qu’on est dans qui est absolument passionnante. C’est vraiment une ville de quartier. Paul Coudé J’ai dit The Six parce que c’est C’est un agglomérat de six vieilles villes. Gauthier Seys Oui, c’est l’agglomérat du Old Toronto et de cinq autres villes qui se trouvaient autour. Ça, c’est un petit peu ce qui a créé la ville qu’on a aujourd’hui. Mais Toronto même, en fait, est un agglomérat de près de 160 neighbourhoods, comme on dit ici, 160 quartiers, qui ont vraiment tous des identités très différentes. Donc c’est un petit peu la grosse différence avec une ville telle qu’on l’a à l’européenne, avec un centre-ville. Là, on va devoir se balader d’un point à l’autre en permanence. Et dans chaque point, on va avoir la rue commerçante, les restaurants, les bars cools et les rues pour y habiter qui vont être plus calmes. Paul Coudé Avant d’arriver à Toronto, on revient en France. Je t’ai demandé d’où tu es originaire. Tu as un peu levé les yeux au ciel. On salue tes parents médecins qui t’ont emmené en France. Toulouse, ensuite Bretagne, ensuite… Ex en Provence, tour, et puis tu as bossé à Paris. Tu n’as pas forcément aimé être jeune expat de ville française, toi ? Gauthier Seys Non, ça quand tu es adolescent, c’est un peu plus compliqué de débarquer et de connaître personne et de devoir t’intégrer. Malgré ça, ça m’a aussi appris comment ça fonctionne, de débarquer dans un nouvel endroit, comment réussir à se faire accepter. Paul Coudé C’était un petit entraînement en fait. Gauthier Seys C’est un petit entraînement que je n’ai pas voulu, mais que j’ai eu. Et du coup, ça ne m’a pas inquiété en débarquant à Toronto, cet aspect-là de recréer une communauté autour de moi. Paul Coudé Alors logiquement, tu bosses à Saint-Gobain, à Paris, un métier, une femme. Bon, ça devait se passer bien comme ça. Simplement, tous les deux, vous aviez envie, en couple, de vivre une aventure. Assez vite, l’idée de partir avec des bagages et sans billets retour vous a amené au Canada. C’est un peu le feeling parce qu’il n’y a pas tant de pays qui peuvent accepter des Français comme ça avec leur valise. Gauthier Seys Exactement, c’est vraiment un choix. Oui, c’est du feeling, c’est-à-dire qu’on a vite compris qu’on pourrait aller éventuellement en Australie, éventuellement dans le reste de l’Europe, éventuellement au Canada. Et donc, mon épouse était partie quelques semaines au Canada dans le cadre d’un voyage. Elle m’a dit Montréal, c’est sympa, faisons les démarches Et puis, on a commencé comme ça les démarches pour devenir résident permanent depuis la France. Paul Coudé Des longues démarches et des heures sur des forums pour se renseigner ? Gauthier Seys Exactement. C’est un document après l’autre. Mais clairement, le Canada ne fait pas les choses de manière simple à ce niveau-là. Je pense que c’est fait exprès pour dissuader ceux qui n’ont pas vraiment envie. Donc, on parle de trois ans de démarche, de centaines de documents à retrouver. On fait ça petit à petit. Et puis, un jour, on se retrouve avec une lettre qui nous dit Vous avez un an pour venir au Canada à partir de telle date. Et donc, là, les choses deviennent très sérieuses. Paul Coudé Et ce jour-là, on vend tout ce qu’on a. On ne garde que quatre valises. Gauthier Seys Exactement. Donc, on n’était pas propriétaire, mais on avait un appartement à Paris. On vend la totalité de nos meubles. On ne prend que le nécessaire. Deux valises chacun et en route. Paul Coudé Alors, vous arrivez en août 2013. Ça aurait pu être Montréal, on en parlait tout à l’heure. Tu n’as pas eu de coup de cœur ? Alors que Toronto, très dynamique, très nord-américain, tu t’es dit que tu t’es mieux projeté à Toronto. Gauthier Seys Oui, c’est pas avant que j’ai payé le coup de cœur pour Montréal parce que c’est une très belle ville. Mais j’ai trouvé Toronto… plus extrême. J’ai trouvé Toronto plus différent de ce que je connaissais et je me suis dit, on est là pour l’aventure, allons là où c’est le plus compliqué. Si jamais ça ne marche pas, il serait toujours temps de voir ailleurs. Ça a marché, donc on est toujours là après dix ans. Paul Coudé Alors, vous avez les premiers jours en auberge de jeunesse, à la dure, trois jours après, vous trouvez un appartement en location, une semaine après, tu es inscrit sur l’ANPE locale, une semaine après, tu as un boulot. Voilà, c’est quasiment du rêve américain, ce que tu nous as raconté. Gauthier Seys Un peu, oui. Et honnêtement, Toronto, ça va très vite. Je ne suis pas le seul dans ce cas-là. La petite différence peut-être, c’est que quand on est arrivé, Toronto était relativement peu cher. Entre-temps, c’est devenu une ville beaucoup plus chère. Donc les gens qui vont arriver aujourd’hui doivent être beaucoup plus au fait du coût de la vie à Toronto. Parce que si on n’a pas un boulot qui paye un peu, ça peut vite être compliqué. Paul Coudé Je t’ai demandé, c’est quand vous êtes arrivé, vous avez eu des galères. Bon, ça ne va pas être sensationnel. La réponse a été non. Gauthier Seys Non, c’est vrai. On est quand même dans une ville qui est extrêmement multiculturelle. C’est d’ailleurs, c’est ce qui se dit, la ville la plus multiculturelle au monde. Je crois qu’aujourd’hui, 53% des Torontois ne sont pas nés au Canada. Donc, clairement, les gens vous accueillent avec votre bagage, vous prennent comme vous êtes. Il n’y a pas du tout ce problème-là. Les employeurs… Certains vont vous demander une première expérience canadienne. Donc ça, ça va être un peu le mur au début d’arriver à passer ce truc, d’avoir une première expérience canadienne. Une fois qu’on l’a, tout le monde s’en fout de vous venir du moment que vous êtes là pour apporter votre pierre à l’édifice. C’est vraiment quelque chose qui va rapidement et qui coule. Paul Coudé Sur la zone Québec, on me parle de temps en temps un peu de racisme envers les Français qui viennent prendre le boulot aux Canadiens, aux Québécois, à ceux qui parlent français. Il n’y a pas tellement ça à Toronto. Gauthier Seys Non, il n’y a pas ça à Toronto du tout. Vraiment, le français est une toute petite minorité. Les francophones, je crois que c’est 2% de Toronto. Il y a beaucoup de boulot, en fait. Et notamment, il y a beaucoup de boulot bilingue où ils arrivent à trouver personne, de toute façon. Donc, on vient voler le boulot de personne. On vient même apporter une solution en étant capable de les faire. Paul Coudé Alors, tu n’as pas été complètement con, si je peux me permettre, avec un taux aussi fort de gens qui arrivent dans la ville. Tu as monté une agence de relocation et on va en parler évidemment maintenant, puisque tu as repéré que c’était un domaine dans lequel il y avait du boulot. Gauthier Seys Oui, alors moi, depuis que je suis à Toronto, j’ai eu tendance à énormément aider des gens de manière personnelle, amicale et associative, parce qu’effectivement, il y a beaucoup de Français qui viennent de plus en plus. Et c’est quand même une ville qui demande à être décodée. C’est peut-être un peu moins simple que justement Montréal. pour des Français. Et donc, en fait, en étant sur place, on a vraiment énormément de conseils à apporter, que ce soit sur les logements, comprendre comment fonctionnent les quartiers, sur toutes les démarches administratives, sur toutes les démarches bancaires, parce que le monde financier est complètement différent de ce qu’on peut retrouver en Europe. Donc, de ça est né Simple Relocate. Et donc, on aide… les francophones, mais pas que, à venir s’installer et à comprendre. On est là avant le départ pour leur expliquer des choses importantes à comprendre et à leur arriver pour les aider à faire toutes ces démarches. Alors, Paul Coudé puisqu’on parle des Français qui pourraient être intéressés par Toronto, est-ce qu’il y a un quartier français ? Est-ce qu’il y a un endroit où il y a plus de concentration de Français qu’ailleurs ? Gauthier Seys Alors, il n’y a pas de quartier français, comme on peut trouver à Montréal au plateau. Ça n’existe pas, il n’y a pas assez de Français pour ça. On va retrouver des Français… un petit peu au nord parce qu’on va retrouver le lycée français qui est là-bas, donc des expatriés vont se mettre autour du lycée français. On va retrouver des francophones un petit peu là où moi je suis installé à l’est du côté de Greek Town parce qu’il y a des écoles francophones là, mais c’est des écoles canadiennes publiques. Il faut savoir qu’on a beau être à Toronto, il y a complètement un système de scolarité publique gratuit francophone. J’ai deux enfants, mes deux enfants sont dans des écoles francophones, je ne paye rien pour ça, ça fait partie. à des possibilités à Toronto. Paul Coudé Alors quand on regarde des images, c’est vrai qu’il y a quand même des buildings, on ne peut pas le cacher. On n’est vraiment pas très très loin New York, il y a quoi, 1000 kilomètres pour arriver à New York ? Gauthier Seys Ouais, c’est ça, 800, 800 000, quelque chose comme ça. Paul Coudé Et finalement, du coup, c’est pour ça qu’il y a ce titre de la ville la plus américaine du Canada. On est quasiment, quasiment aux USA. Gauthier Seys Ah oui, tu regardes une carte du Canada, tu as vraiment une espèce de petit pic qui va au sud, et c’est nous. On est clairement plus au sud que, je pense, 10 ou 15% des Américains, enfin, du territoire américain. Donc, c’est vrai qu’on a ce côté-là. Il y a un gros skyline, comme il n’existe à peu près nulle part ailleurs au Canada. On a cet esprit de gros quartier, de ville qui bouge comme ça. On a un peu souffert de cette comparaison, parce que dès que tu es comparé à New York, tu es moins bien quand même. À ce jeu-là, on ne peut pas gagner face à New York. Donc on a un peu souffert de ça. Mais maintenant, depuis que la ville s’est vraiment développée et a vraiment développé sa propre identité, essentiellement basée sur cette immigration qui est gigantesque, on est moins dans cette comparaison aujourd’hui. Paul Coudé Pour terminer, Paul, j’ai l’impression que tu n’es pas là de revenir avec tes quatre valises en France. Gauthier Seys Non. Je t’avoue que je n’ai pas du tout de projet de rentrer en France. Toronto, tu as à la fois cette énorme ville, donc tu pourrais comparer à Paris en termes des sorties, des restaurants, de tout ça. Et à la fois, tu as une qualité de vie et un équilibre travail-boulot que tu retrouves au Canada et qui est assez fou. Moi, j’ai travaillé dans des grosses entreprises à des postes un peu hauts. À 4h30, 5h, tu prends tes clics et tes claques et tu rentres chez toi. Personne ne te dira rien. Tu as moins de vacances, mais par contre, tout au long de l’année, c’est beaucoup plus cool. Et j’aurais beaucoup de mal à repartir en France et à resubir ce genre de choses. Paul Coudé Merci beaucoup pour ces témoignages. Merci d’être venu par le chemin des réseaux sociaux sur la radio et de t’exprimer aujourd’hui. Au plaisir de te retrouver, pourquoi pas pour parler spécifiquement de ton agence. Gauthier Seys Aucun souci, merci à vous. et puis peut-être à bientôt sur Toronto Jingle Les Français parlent au français l’émission qui relie les expats parrainée par Bayard Monde Avec Bayard Monde lire, quel plaisir Pour découvrir nos collections, rendez-vous
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