Marine Mitphinyo en Thaïlande : L’amour au bout du monde

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Est-ce que vous avez déjà envisagé de tout quitter pour vivre à l’autre bout du monde ?
C’est la question que Marine Mitphinyo, une jeune femme originaire de la Dordogne, a dû se poser après une rupture sentimentale qui l’a poussée à chercher un nouveau départ. Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Marine partage son incroyable parcours qui l’a menée de sa région natale jusqu’à un petit village en Thaïlande. Partant initialement pour rendre visite à son frère et faire du volontariat, elle ne s’attendait pas à tomber amoureuse et à s’installer dans ce pays si éloigné de ses racines.

Marine, notre invitée, est une femme de 30 ans, indépendante et pleine de vie. Originaire de la région où le magret de canard est roi, elle a décidé de tourner la page après une rupture et de voyager en Thaïlande, où son frère réside. C’est là qu’elle rencontre Dédé, un homme attentionné de l’ethnie Karen, avec qui elle vit une belle histoire d’amour. Ensemble, ils ont créé un « farmstay », un lieu d’accueil pour les touristes souhaitant découvrir la vie locale.

Dans cet épisode, Marine nous parle de son intégration en Thaïlande, des différences culturelles qu’elle a observées, et de la résilience des Thaïlandais face à des périodes difficiles comme la pandémie. Elle évoque aussi sa nouvelle passion pour le tissage Karen, un savoir-faire ancestral qu’elle a appris auprès des femmes du village. Bien que la France lui manque parfois, notamment sa famille, Marine est heureuse de sa vie en Thaïlande et envisage l’avenir avec optimisme, espérant continuer à vivre paisiblement avec Dédé et peut-être fonder une famille.

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Transcription de l’épisode :

10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
Est-ce qu’au final, Marine était faite pour vivre en Dordogne ou un peu au bout du monde en Thaïlande ? On va lui poser la question. Bonjour Marine. Bonjour Mathieu. Je suis très content de faire ta connaissance.
On s’est connus via les fameux réseaux sociaux. J’ai repéré ton compte, on a échangé tous les deux et on se retrouve à papoter sur ton parcours de vie. Tu as 30 ans, originaire donc de la région du Maghré de Canard, femme indépendante. Et Libre, tu décides de faire un voyage après une rupture sentimentale, t’avais besoin de changer d’air, besoin d’autre chose. Exactement.
Et pourquoi c’est la Thaïlande qui a retenu ton attention ? Pourquoi pas ? Fallait bien aller quelque part. Exactement. En fait si j’avais mon frère, j’allais oublier.
Si j’ai mon frère qui est en Thaïlande. J’ai mon frère qui est en Thaïlande, donc je me suis dit, tiens, pourquoi pas lier l’utile à l’agréable et aller voir mon grand frère aussi. Alors là, tu pars pour faire du volontariat, nous sommes en 2018, mais tu vas rencontrer plus qu’un pays, tu vas rencontrer également l’amour. C’est le fameux Dédé. Exactement, mon chéri.
Et ton chéri qui est originaire du nord de la Thaïlande, ce sont les Karen, c’est ça ? Exactement, une ethnie Karen, oui. Particularité de Dédé, qu’est-ce que tu peux me dire sur lui ? Il est très attentionné, il est beau et il est extrêmement gentil. C’est parfait.
Résultat, tu poses tes bagages et là t’appelles la famille en France pour dire petit changement de programme, je ne vais pas rentrer ! Pas tout de suite ! Ça fait 4 ans et t’es pas là de rentrer ? Non, exactement. Comment ça s’est passé quand t’as annoncé que t’allais rester là-bas ?
J’ai eu un petit peu ma maman à la… elle l’a pas mal pris mais bon tout de suite elle m’a parlé effectivement de sécurité sociale elle m’a parlé de voilà de mes responsabilités de comment j’allais vivre etc et elle a émis des questions auxquelles j’avais absolument pas pensé parce que moi j’étais juste amoureuse et c’est la seule chose que je je voyais et donc il a fallu qu’elle vienne sur place pour se rendre compte que effectivement on était bien ici et elle a compris immédiatement quand elle est arrivée. Elle a compris ta décision ? Et à l’inverse, tu as amené ton mari en France et c’était son premier grand voyage parce qu’évidemment, c’est une région du monde où les locaux n’ont pas beaucoup accès au tourisme, à l’avion et à l’Europe. Qu’est-ce qu’il en a pensé de ce petit voyage ?
Il a beaucoup apprécié, il a bien aimé découvrir, il a adoré les châteaux, il a adoré les églises, etc. Puisque c’est des choses qu’on n’a pas forcément ici, c’est pas la même architecture, donc ça il a adoré. Et par contre il y a des choses qu’il n’a pas compris, c’est pourquoi on fermait la porte de chez nous, pourquoi on ne parlait pas les uns avec les autres. Ça, il a eu beaucoup de mal à comprendre. J’ai beau lui expliquer, mais c’est vrai qu’il a eu beaucoup de mal.
Il a eu beaucoup de mal à comprendre pourquoi on ne s’entraînait pas tous les uns les autres. Parce qu’ici, c’est différent. L’individualisme en Europe, il ne comprenait pas. Non, il n’a pas compris. Vous, justement, vous faites tout l’inverse.
Vous avez ouvert une farmstay qui est un lieu où vous pouvez accueillir des touristes. Exactement, oui, des personnes qui ont envie de faire une petite pause dans leur vie et de venir découvrir un petit peu notre quotidien. Donc l’idée, ce n’est pas de faire une visite très touristique, c’est plus vraiment de venir vivre une immersion auprès de nous, auprès du village et de voir peut-être autre chose. Et de vivre local. En l’occurrence, tu as beaucoup de Français qui viennent.
Du coup, ils viennent avec leurs histoires françaises et toi, tu te dis que tu es bien en Thaïlande. Oui, je me dis que j’ai fait le bon choix, je crois. Il y a aussi des côtés ici où des fois ça nous dépasse aussi, mais vraiment quand je fais le pour et le contre des problèmes que je peux avoir ici et que je pourrais avoir là-bas, je ne me verrais pas revivre en France là maintenant. Ta belle-mère t’a appris le tissage et tu as ouvert un site sur lequel tu revends des travaux que tu fais toi-même. Exactement oui, c’est le tissage Karen.
Il faut savoir que les femmes Karen ont toujours tissé, c’est vraiment un savoir-faire ancestral et j’ai eu la chance qu’elles me transmettent ce savoir-faire et maintenant avec plusieurs femmes du village, on tisse ensemble et on vend nos créations sur le site internet. On est bien loin de la France, quatre heures de décalage mais dans une région du monde où la culture est radicalement différente. Qu’est-ce que tu penses quand tu te mets à te souvenir de la France ? Qu’est-ce qui te manque de la France ou qu’est-ce qui ne te manque pas ? Honnêtement, à part pouvoir avoir une accessibilité avec ma famille, pouvoir prendre un café avec ma maman, avec ma grand-mère, aller faire une balade avec mon papa, il n’y a pas grand chose qui me manque, honnêtement.
Même si la France a beaucoup à offrir, que ce soit en termes de paysages, que ce soit en termes de culture, là, dans l’immédiat, avec tout ce qui se passe en France, là, tout de suite, il n’y a pas grand chose qui me manque. L’Asie, comme toute la planète, a traversé la pandémie. L’Asie a déjà connu des pandémies, des périodes très difficiles. Comment vous avez traversé cette période ? J’ai trouvé que beaucoup de Thaïlandais ne sont pas laissés à battre, c’est-à-dire que peu de gens se sont plaints, ils ont tout de suite trouvé autre chose.
Je ne dis pas que les gens ne sont pas en difficulté, il y a beaucoup de personnes qui sont en grosse difficulté, mais néanmoins, tu vois par exemple quelqu’un qui vendait des tours avec des quads, avec du paddle au bord de la plage, etc. Ils sont transformés, t’en a qui ont ouvert des boulangeries à la place, t’en a qui ont fait des petits restaurants, t’en a qui ont vendu d’autres choses. Des personnes qui habitaient en ville sont revenues dans les campagnes pour faire un jardin, faire un potager, etc. Il y a de la difficulté, mais en tout cas ils ne se sont pas laissés abattre par ça. Il y a eu plus de résilience peut-être qu’en Europe ?
Complètement, oui. Comment tu vois toi ton avenir aujourd’hui ? Visiblement la ferme, l’accueil des locaux dans un petit bar que vous animez avec ton mari. J’ai l’impression que t’es bien installée. Ah oui, complètement.
Le futur je le vois comme ça.
si ça pouvait rester comme ça paisible et qu’on puisse continuer à vivre tous ensemble en harmonie sans être trop trop loin de la civilisation mais en ayant accès comme ça ce serait parfait qu’on puisse rester comme ça longtemps et qu’on puisse avoir un petit bébé voilà ça c’est ce que tu peux me souhaiter et puis ce sera déjà très bien. C’est tout ce que je vais vous souhaiter à Dédé et à Marine qui est en Thaïlande, un français dans le monde, une française dans le monde. Heureuse, on pourrait rajouter sur cette chronique. Je vais te souhaiter de bonnes fêtes de fin d’année. Est-ce que vous allez fêter Noël ?
Oui, parce que nous sommes chrétiens, les carènes sont chrétiens, donc on va fêter Noël. On va faire notre sapin et on va passer du bon temps ensemble. Très bien, et on parlait en tout début d’interview de magret de canard, il s’avère que vous élevez des canards en Thaïlande. Oui, et qu’on fait notre magret. Eh bien bon appétit d’avance et au plaisir de te retrouver sur l’antenne Marine.
Merci beaucoup Gauthier, à très bientôt.
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