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Avez-vous déjà envisagé de déménager à l’étranger pour suivre l’amour de votre vie, tout en jonglant avec une carrière exigeante et des enfants en bas âge ? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », nous explorons l’histoire fascinante d’Anne Caron-Leclercq, une sage-femme marseillaise qui a fait le grand saut en quittant la France pour s’installer au Texas. Comment a-t-elle réussi à s’adapter à cette nouvelle vie et à surmonter les défis culturels et linguistiques ? C’est ce que nous allons découvrir.
Anne Caron-Leclercq, notre invitée du jour, est originaire de Marseille. Elle a suivi une formation de sage-femme en Belgique pour être près de son mari, originaire du nord de la France. Après quelques années en Belgique, le couple décide de s’installer aux États-Unis, malgré les réticences initiales d’Anne. Aujourd’hui, elle vit à Austin, Texas, où elle a non seulement réussi à s’adapter à sa nouvelle vie, mais aussi à poursuivre sa carrière de sage-femme avec passion et détermination.
Dans cet épisode, Anne partage son parcours inspirant et les défis qu’elle a rencontrés en s’installant au Texas. Nous parlons de son intégration culturelle, de ses efforts pour maîtriser l’anglais, et de sa spécialisation en haptonomie et en accouchements dans l’eau. Elle nous présente également sa plateforme « Jardin de Naissance », cofondée avec sa sœur, qui vise à accompagner les futures mamans expatriées à travers des conseils et des services en ligne. Une conversation enrichissante qui offre un aperçu unique de la vie d’une expatriée française aux États-Unis.
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Chapitrage de l’épisode
Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale, des parcours inspirants et des paroles d’experts, je suis avec Anne Caron-Leclerc. On parle de jardin de naissance. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Eh bien, Anne, pour changer un peu, tu vas accoucher d’un podcast aujourd’hui.
Voilà, exactement. Ça va changer ton quotidien. Content de faire ta connaissance. Tu es une Marseillaise qui vit au Texas, le pays du western, des cow-boys, des ballots de paille. Tu t’attendais vraiment à ça quand t’es arrivée à Austin, comme dans les séries américaines ?
Je m’attendais au pays des cow-boys, oui. Alors peut-être pas les ballots de taille, mais un peu plus désertique que ce que je… Ah aussi, en tout cas, c’est encore très vert, donc c’est pas aussi désertique et aussi… Voilà, aussi cow-boy que je ne m’imaginais. Par contre, il faut être honnête, quand on s’éloigne un peu de la capitale du Texas, là on y est cette fois-ci.
Exactement. En fonction d’où tu te balades dans le Texas, tu te retrouves au vrai pays des cow-boys. Avec, moi je me souviens, du shérif qui faisait illustrer sa belle voiture qui clinquait en plein centre de la ville. Il y avait un peu cette ambiance cow-boy du coup. Oui, tu peux vraiment retrouver des villages avec des vraies ambiances cow-boy de sûr.
Et même dans certaines villes où tu vas retrouver des personnes avec des grands pacots de cow-boy, des santiagues, la totale. Alors avant d’arriver aux USA, on va revenir à Marseille. Tu originaires donc du sud de la France. Tu fais tes études de sage-femme. Alors l’amour fait des choses incroyables.
Tu rencontres ton futur mari qui lui est du nord de la France et tu vas faire tes études à Bruxelles pour être près de lui. Pendant quatre années, Marseille, Bruxelles, c’est pas le même climat. Ah non, effectivement. C’est pour ça qu’on n’est pas resté, parce que moi je lui ai dit au bout de quatre ans, je lui ai dit écoute, la pluie à longueur d’année, c’est pas quand même, ça me convient pas trop. Donc si on pouvait redescendre, ça m’arrange.
Heureusement, il y a les bières et les frites pour se réchauffer.
Tu reviens à Marseille pour monter ton cabinet. Ton mari, lui, a une proposition d’emploi pour les USA. Au début, tu fais ronchonchon un peu. T’es pas très d’accord avec l’idée. Non, c’est ça.
Moi, au début, je venais d’ouvrir le cabinet Stalestack avec deux de mes collègues et j’ai dit non, mais ce n’est pas possible. Je ne peux pas partir d’une. Je ne m’imaginais pas partir aux États-Unis parce que je ne parle pas anglais. Je ne m’étais jamais imaginé ça dans ma vie. Et puis voilà, je venais de me lancer mon projet, donc ce n’était pas possible pour moi.
Bon, finalement, l’amour est plus fort que tout. Un an et demi après, tu décides d’aller rejoindre ton mari avec tes enfants, qui ont 3 et 5 ans à ce moment-là. Le plus vieux aime Lucky Luke, alors lui, osange. Cette fois-ci, il va vraiment vivre au pays de Lucky Luke. C’est ça, c’est exactement ça.
On était même allés faire un week-end dans un ranch à Bandera, c’est vraiment un village plus touristique pour faire ça. Et on s’est retrouvés dans une cabine où il m’avait dit « Maman, je voudrais vraiment aller visiter la prison des Dalton. » On arrive au ranch, notre cabine, c’était la jail, c’était la prison. Donc il a dormi dans un lit où il y avait derrière des barreaux de prison. Il était aux anges.
Tu m’as dit que les débuts, c’était assez surprenant. Je me suis retrouvé un peu à vivre comme dans un film. Tu as vécu toi-même Truman Show. C’est ça, c’est ça. En fait, on ne s’imagine pas quand on regarde tous les films, mais encore maintenant, 12 ans après, en ayant mes enfants qui vont au lycée américain.
Ce qu’on voit dans les séries américaines, on se dit bon, c’est de la comédie. Mais en réalité, il y a toujours un brin de vérité dans toutes ces comédies. La vie américaine, c’est comme ça que cela se passe. Je vis ma vie régulièrement dans un Timmy Show. Un petit mot sur l’anglais.
Comme beaucoup de Français, on n’est pas très à l’aise avec les langues étrangères. C’était un peu la panique pour toi au début ou au final, c’est des choses qui s’arrangent assez vite ? C’était un peu la panique. Je me souviens vraiment d’une situation assez cocasse au départ. J’étais en panique très vite en fonction des discussions dans lesquelles je me retrouvais.
Mais en fait après je me suis mis dans des classes d’anglais à l’université. T’as l’opportunité d’aller dans l’université pour apprendre des classes d’anglais quand tu es en anglais second langage. Je participais à plein de groupes qui m’ont permis de de m’améliorer. Et après, quand j’ai démarré à travailler au Birthing Center, à la maison de naissance où je travaille, c’est là où j’ai fait des gros, gros progrès au quotidien, parce qu’en fait, c’est dans l’immersion complète. Il faut qu’on t’écoute bien de temps à peu près.
Si moi, on me dit souvent pour commencer à se sentir un peu plus à l’aise et moins paniqué, Alors, ouais. Si moi, pour comprendre mieux, moi je pense, pour parler mieux, je pense qu’il faut un peu plus. Bon, je parle mieux, j’ai toujours mon accent français, je ne le perdrai pas. Mes enfants rigolent en permanence, c’est vrai que c’est quelque chose que je ne perdrai pas. Mais voilà, au moins un an, un an, un an et demi pour pouvoir…
Et un an, un an et demi où tu… Il faut passer en fait six mois pour comprendre et pour passer la barrière de j’ai honte de parler. Enfin moi je… Voilà, c’est parce qu’au départ c’est vraiment ça où t’as honte, mais en fait il faut vraiment réussir à passer cette barrière là et après… Au bout d’un an, un an et demi, si tu te retrouves dans une situation où les gens ne te complètent pas, j’arrive à remanier ma phrase différemment.
Parce qu’effectivement, parfois, la prononciation de certains mots, ce sera toujours compliqué. Et quand tu parles aujourd’hui, on reconnaît le petit accent français. Les gens disent « It’s a French accent ». Je ne sais pas comment on dit ça. Ils reconnaissent un accent européen.
Ça dépend en fait. Il y en a qui disent d’où vous venez en Europe parce qu’ils entendent bien. Certains reconnaissent très clairement l’accent français, mais pas forcément. Mais bon, après, je suis au Texas, donc ce n’est pas forcément des gens qui entendent des accents étrangers. En fonction des clientes que j’ai, des patientes que j’ai, elles n’auront aucune idée des accents différents de l’accent texan.
On va parler boulot. Arriver sur place, évidemment, quand on est une sage-femme avec ses études qui ont été réalisées en Europe, il faut faire une certification. Tu as dû te remettre à un niveau. Ça a été facile ou un vrai obstacle ? Ça a été assez facile.
Alors, il y a différents niveaux de sage-femme. Donc, j’ai réussi à être sage-femme, mais plus sage-femme. Donc, il y a des professionnels et des nurses sage-femme. Donc, pour les professionnels sage-femme, c’est un niveau de sage-femme qui sont des apprenties, qui ont moins un niveau médical comme nous en Europe. Mais du coup, en fait, ils me donnaient facilement accès à cette certification-là.
J’avais besoin de dix accouchements et de passer un concours et d’avoir des papiers. Ce qui était le plus long, c’était de recevoir les papiers au niveau de mon école, parce qu’en fait, l’école a dû aller. Je n’avais pas le droit d’envoyer mes papiers, il fallait que l’école aille dans les archives, que ce soit eux qui envoient les papiers. Et ça faisait déjà dix ans que j’étais sa femme, donc ce n’était pas ce qu’ils avaient envie de faire, d’aller dans les archives. Donc ça, ça a pris du temps.
Et puis le test aussi a pris un peu de temps parce que la première fois, j’y suis allée un peu les mains dans les poches et que ça se prépare et que c’est des QCM. Je n’ai jamais été habité au QCM. Et du coup, il a fallu que je le repasse avant que je l’ai la première fois. Un petit mot sur ta spécialité. Est-ce que tu peux me parler de l’autonomie ?
L’autonomie c’est une formation que j’ai fait quand j’étais en France et quand je suis arrivée ici. L’autonomie c’est la communication avec le bébé par le toucher, le toucher affectif, par la présence entre la maman, le partenaire et le bébé. C’est quelque chose que j’ai découvert lors de mes études et que j’ai toujours entretenu. J’ai fait cette accompagnement-là pour chacun de mes enfants et j’ai continué à vouloir me former et à être aptothérapeute, aptonome, aptothérapeute. Voilà, le mot reste un peu, mais c’est vraiment la présence, la communication entre la maman, le bébé et le partenaire déjà dès la grossesse qui permet vraiment de donner une confiance en la mère, dans sa présence à elle et pour l’accouchement, ça aide énormément pour l’accouchement.
Et en fait moi ça m’a beaucoup servi justement, notamment parce que mon anglais n’était pas toujours parfait et du coup j’arrive à faire passer beaucoup de choses sans parler en fait. Lors des accouchements, lors des accompagnements que je fais avec les mamans, c’est quelque chose qui facilite en fait la communication par la présence à l’autre. Et un mot également sur l’accouchement dans l’eau, tu adores ça. Oui, alors j’ai fait une préparation à la naissance dans l’eau. Je faisais des préparations à la naissance dans l’eau justement au cas d’une élestacle et des accouchements dans l’eau, c’est vraiment quelque chose que je fais quotidiennement.
quotidiennement, alors non pas quotidiennement mais de manière régulière puisqu’en maison de naissance c’est la majorité des accouchements se font notamment dans l’eau quoi donc c’est vrai que c’est quelque chose, moi la physiologie de la grossesse et de l’accouchement c’est quelque chose qui m’a toujours fascinée et que j’ai toujours essayé d’entretenir. J’avais trouvé déjà en France une maternité dans laquelle on pouvait faire des accouchements dans l’eau et j’ai continué à trouver ça dans mon parcours à l’étranger aussi. Alors, on va parler maintenant de Jardin de Naissance. Tu as cette idée qui germe en toi en 2015. Aujourd’hui, tu travailles avec ta sœur.
On salue la cofondatrice Alissane Caron. Vous avez lancé cette plateforme jardindenaissance.com. La cible, ce sont les futures mamans expats. C’est ça, donc en fait l’idée c’était pour moi de répondre, j’avais commencé par rapport à l’autonomie, à proposer des choses à travers jamais à naissance et puis l’année dernière avec ma sœur je me suis posé en disant écoute j’aimerais, je vois que j’ai beaucoup d’amants qui me contactent et auxquels je ne peux pas répondre et j’aimerais qu’un ou deux, puisqu’elle elle est kiné, plus spécialisée en en Périnate, autant pour les mamans que pour les bébés, les massages bébés. Donc j’ai dit, j’aimerais qu’on arrive à proposer quelque chose en ligne qui puisse permettre aux mamans de se sentir accompagnées et d’avoir un avis d’experte française, en français.
Même si je suis une experte française, je je suis une experte américaine et française maintenant, mais du coup c’est vraiment de donner la possibilité aux mamans de se sentir, d’avoir quelque chose à disposition en un clic en fait, où que tu sois et à n’importe quel créneau horaire que tu sois parce que c’est ça aussi, c’est qu’en fonction d’être aux Etats-Unis ou être, ma sœur a des amis à Dubaï par exemple, en Australie, il y a une de ses copines qui était à Bali quand elle a accouché et que j’ai pu accompagner pour son allaitement, pour lui donner des recommandations. Donc du coup, ça peut se faire plus facilement maintenant et ça donne beaucoup de rassurance aux mamans. C’était vraiment l’idée de les accompagner pour les rassurer et de leur donner un moyen de se sentir moins seule. Donc ça, c’était notre idée. Alors ça s’appelle jardinsdenaissance.com, je vous invite à découvrir cette plateforme.
Vous en saurez plus en écoutant également le podcast que nous avons réalisé avec Anne dans le club des partenaires. À très vite. À très vite. Merci beaucoup.
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