Jean Galibert : des solutions financières pour les Expats

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Avez-vous déjà envisagé de vivre à l’étranger et vous êtes-vous demandé comment gérer vos finances dans un pays étranger ? C’est exactement le sujet que nous abordons dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le monde ». Aujourd’hui, nous avons la chance de recevoir Jean Galibert, un expert en finance internationale, pour discuter des défis et des solutions liés au crédit international pour les expatriés.

Jean Galibert est le fondateur de Crédit International, une société spécialisée dans les services financiers pour les expatriés et les non-résidents. Avec un parcours académique en économie et en finance, Jean a acquis une solide expérience en travaillant à Londres en tant que courtier après la crise des subprimes. Cette expérience l’a conduit à créer sa propre entreprise, qui fête aujourd’hui ses 15 ans. Crédit International aide les expatriés à naviguer dans les complexités des systèmes bancaires, d’assurance et d’investissement à l’étranger.

Dans cet épisode, nous explorons les défis uniques que rencontrent les expatriés lorsqu’ils tentent de gérer leurs finances à distance. Jean explique comment Crédit International facilite l’accès aux produits bancaires et d’assurance pour les non-résidents, en négociant des financements immobiliers et en offrant des solutions d’investissement adaptées. Nous discutons également de l’impact des lois comme la FATCA sur les résidents américains et de la manière dont la pandémie a accéléré la dématérialisation des processus financiers, rendant les services encore plus accessibles pour les expatriés du monde entier.

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https://www.credit-international.com/

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Podcast n°2230 (Juillet 2024) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia pour ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts « Expat » en installant l’application mobile gratuite.

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Chapitrage de l’épisode
0:00:01 – Introduction et parcours de Jean Galibert
0:01:16 – Études et spécialisation en finance
0:02:50 – Expérience à Londres après les études
0:04:41 – Création de Crédit International
0:05:31 – Challenges des expatriés dans le secteur bancaire
0:07:18 – Impact de la loi FATCA sur les services bancaires
0:08:52 – Importance de l’accompagnement personnalisé
0:10:30 – Adaptation aux services en ligne et distanciels
0:11:46 – Evolution des pratiques bancaires pendant la pandémie
0:12:28 – Avantages de travailler en France et contact avec les expatriés
0:13:12 – Conclusion et perspectives futures

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Retranscription de l’épisode

Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent une mobilité internationale, des parcours inspirants et des paroles d’experts. C’est justement un expert que nous avons avec nous aujourd’hui. Je suis Gautier Seyss et je vais passer 10 minutes avec Jean-Galibert. On va parler de crédit international. Bonjour Jean.
Bonjour Gauthier. On va parler argent, banque, assurance, crédit immobilier, tout ça avec cet angle de vue particulier des Français de l’étranger, un sujet qui vous passionne. Jean, merci d’avoir répondu à notre invitation. On va échanger un peu d’abord sur ton parcours. Si tu veux bien, on retourne à Paris.
C’est là qu’assez vite tu fais des études d’économie et de finance. C’était écrit que tu allais travailler dans cet univers très jeune, c’est ce qui t’intéressait le plus ? Déjà, merci Gauthier de me recevoir. Écoute, non, ça s’est fait un peu naturellement. Une fois le bac en poche, il fallait choisir une filière et j’étais assez à l’aise avec les chiffres, donc je me suis dit pourquoi pas l’économie.
Donc effectivement, à partir de là, je me suis engagé dans une filière EcoG, et de fil en aiguille, d’année en année, licence en poche, Master 1, Master 2, finalement diplômé d’un Master 2 d’ingénierie financière et d’économétrie. Voilà, j’ai finalement été dans cette branche. Alors quand on fait de l’économétrie, qu’on ne sait pas ce que ça veut dire, c’est que ça doit être un truc sérieux. Et l’économétrie, Ouais, l’économétrie, effectivement, c’est un truc sérieux, même un truc un peu barbant, pour être honnête. C’est pour ça que finalement, j’ai préféré m’orienter plutôt dans la négociation de tout ce qui était financement immobilier, courtage et gestion patrimoniale, une filière un peu plus commerciale et voilà.
Et finalement, tu as du contact avec les clients comme c’est plus sympa. Exactement, contrairement effectivement à des matières comme l’économétrie où tu es plus dans les chiffres plus qu’autre chose, donc voilà. Alors cela dit, après les études, tu vas vivre une expérience qui va te servir. Tu vas passer un an à Londres où tu vas bosser en tant que courtier. Quand on est tout jeune, qu’on part avec son diplôme tout frais et qu’on s’installe à la capitale anglaise, c’est quoi tes souvenirs des premiers chocs ?
L’effervescence de Londres, c’est quand même une ville très dynamique. Ce qui est très marrant, c’est que je suis parti à Londres quelques mois après l’éclatement de la crise des subprimes. Les Man Brothers venaient de faire faillite, etc. J’ai vraiment choisi le bon timing pour débarquer à Londres. Voilà, donc c’est un double choc, à la fois de pas mal de complications, parce qu’il a fallu trouver un travail dans une économie qui était un peu en berne, mais quand même entouré d’optimisme et d’une activité économique assez plaisante dans cette localité.
Et d’une capitale de la musique, d’une capitale de la mode, capitale des tendances. C’est quand même une ville un peu hors du commun, Londres. Ah oui, hors du commun, j’y suis resté quelques temps, pas si longtemps que ça, mais j’ai eu le temps un peu de découvrir les spécificités de cette ville et j’y ai pris pas mal de plaisir également avec la communauté française qui est assez présente justement dans cette ville. Avec la petite pause bière à 17h ? Ah ben ça, clairement oui !
C’est vrai que… C’est vrai que l’Angleterre, j’étais déjà parti avant Londres, pendant mes études, j’avais fait une année d’Erasmus également à Cardiff, au pays de Galles, donc j’avais déjà goûté au plaisir de la culture galloise, qui est presque encore plus importante qu’à Londres, et c’est vrai qu’au niveau alcool, nous en France on n’est pas en reste, mais l’Angleterre c’est un niveau encore au-dessus, donc il faut quand même faire attention. En tout cas, à ton retour, tu vas te lancer dans la création de la société Crédit International, qui a donc maintenant 15 ans, une société au service des expatriés et des non-résidents. On tourne dans tout ce qui touche à la banque, l’assurance, l’investissement, l’épargne, la gestion patrimoniale. Il faut dire que les 3 millions de français qui vivent loin de chez eux, ils sont sur ce sujet dans des postures un peu plus délicates.
Un banquier par exemple, quand on échange avec lui et qu’on vit à Singapour, c’est pas un schéma qu’il a l’habitude de connaître. Non, c’est clair. C’est aussi quelque chose auquel j’ai été confronté à Londres. Mais c’est vrai que pour les expatriés et les non-résidents, la moindre tâche quotidienne peut parfois devenir hyper compliquée. Et tout ce qui touche à la banque, à l’assurance, à l’investissement, à l’épargne, c’est clairement exponentiel.
Des choses qui peuvent être très simples pour un résident peuvent devenir une vraie galère pour un non-résident. Donc voilà, d’où l’idée justement de travailler sur cet axe-là et proposer ce service-là pour aider justement les expats du monde entier à pouvoir avoir accès aux produits bancaires, aux produits d’assurance, de la même manière qu’un résident pourrait y avoir accès. Alors Jean, en l’occurrence, quand on t’appelle, il n’y a pas de limite. Un peu partout dans le monde, tu es capable d’intervenir, même si évidemment Londres, Hong Kong, Singapour, Dubaï, New York ou encore la Suisse, c’est des zones qui sont plus denses en population expat, mais tu ne t’interdis à rien. Non, c’est clair.
L’idée, déjà, la genèse de Predi International, c’est déjà d’aider les non-résidents, les expatriés. C’est évidemment aussi l’idée de pouvoir gagner ma vie, de pouvoir gagner notre vie. Mais voilà, l’idée, c’était vraiment d’aider cette communauté qui a besoin d’être sur pas mal de choses.
Du coup, voilà, on s’est vraiment axé là dessus et on a développé, on a essayé de développer tous ces services là pour leur rendre service. Donc, effectivement, on n’a pas de limite géographique. Par nature des choses, c’est les grands fiefs d’expat dans le monde qui nous contactent. Tu l’as dit toi-même, ça va être Hong Kong, Singapour, Dubaï, New York. Dans les grands fiefs d’expat, tous les gens ont peut-être un peu plus d’argent que la moyenne et donc ils sont plus à même à investir et ont la volonté d’investir.
Mais on ne se limite pas vraiment géographiquement. Demain, s’il y a quelqu’un qui vit au fin fond de l’Asie et qui a besoin d’un service et qu’on a les moyens de pouvoir lui rendre ce service, évidemment, on sera là pour essayer de répondre aux besoins.
On sera toujours limité évidemment aux conditions imposées par nos partenaires, que ce soit les partenaires bancaires, les partenaires d’assurance ou ceux qui nous proposent des produits d’investissement et d’épargne. Mais voilà, malheureusement, ça c’est limite là, on ne peut pas y faire grand chose. Mais nous, en tant que Crédit International, on sera toujours là pour essayer de répondre au maximum. de gens autour du monde et dans un maximum de pays, on va dire. Alors si on prend les USA, on me dit souvent que c’est assez compliqué.
Alors tu m’expliquais qu’une loi avait été mise en place en juillet 2014. C’est ça. Ce qui ne facilite pas les choses, mais à la limite, le fait que ça ne facilite pas les choses, ça donne encore plus de sens à ta société d’accompagner les expats. Oui, exactement. Effectivement, nous, quand la loi FATCA est arrivée, ça faisait déjà 4 ans qu’on existait et ça nous a fait peur.
On s’est dit mince, on va perdre la clientèle américaine parce qu’on ne pourra plus les financer, etc. Et en fait, finalement, plus les choses se complexifient, plus nous, on va avoir une valeur ajoutée. Avant la loi FATCA, les personnes résidentes en US pouvaient se faire financer en France. C’est toujours le cas. Mais c’est vrai qu’après la loi FATCA, c’est devenu plus compliqué.
Et finalement, plus les choses sont compliquées, plus les expats du monde entier, nos clients, ont besoin d’aide. Donc finalement, ça nous donne une légitimité supplémentaire. La loi FATCA est un bon exemple, puisque avant 2014, effectivement, les résidents US se faisaient financer facilement. Après cette loi, ça devient un peu plus compliqué. Mais figure-toi que malgré cette loi, depuis 2014, on a quand même financé des dizaines et des dizaines de résidents US pour leur investissement immobilier en France.
Donc, tu vois, ils ont beaucoup de mal à obtenir, à négocier leur financement. Mais nous, comme on est sur le marché au quotidien, que ce soit sur le financement, mais d’autres produits, ça nous permet justement de répondre à ces problématiques-là. Et plus elles sont complexes, plus, encore une fois, on essaie de trouver des solutions. Alors, en l’occurrence, on parle de l’investissement immobilier, l’investissement locatif et la grande partie de ton travail. Autrement dit, on a un patrimoine et on investit dans un appartement, une maison, un logement en France pour optimiser son patrimoine.
Ça, c’est vraiment le cœur des principales démarches que vous avez, vous. Nous, si tu veux, on va avoir quatre pôles, un pôle dédié à la négociation du financement immobilier, un pôle dédié à la négociation des produits d’assurance, un pôle dédié à l’investissement immobilier et un pôle dédié à tout ce qui est épargne et assurance. Et c’est vrai que par nature des choses, aujourd’hui, beaucoup de gens nous contactent pour négocier des financements immobiliers. Donc ça, c’est vrai que c’est l’un de nos coeurs de métier. Et nous, ce qu’on va faire, c’est qu’on va être un intermédiaire entre nos clients et les banques pour négocier leurs financements auprès des banques en France, pour aider les non résidents qui veulent acheter des biens en France.
Et c’est vrai que c’est une grosse complication aujourd’hui pour les expatriés non résidents pouvoir négocier leurs prêts immobiliers en France parce que c’est vrai que les banquiers sont assez frileux. Dans 80% des cas, c’est vrai que les expatriés et non résidents du monde entier souhaitent faire de l’investissement locatif. Donc, si tu veux, aujourd’hui, c’est vrai que les gens qui nous contactent, c’est surtout pour la négociation de financement immobilier dans le cadre d’investissement locatif. C’est vrai que via ce spectre là, on est vraiment dans le milieu de l’investissement locatif, mais sur la partie négociation du financement, bien qu’on ait un pôle dédié à l’investissement locatif aussi. Bien sûr.
Avec la pandémie en 2020, il y a eu un virage pour un certain nombre de métiers. La radio des Français dans le monde est née pendant cette période. Est-ce que ça a facilité pour vous le fait de pouvoir signer en ligne, de visiter des biens à distance ? Est-ce que le fait qu’on ait dû trouver des solutions numériques au fait de ne pas pouvoir se déplacer t’a permis toi aujourd’hui d’améliorer, de faciliter ton quotidien, les échanges ? Bah écoute, nous si tu veux, vu qu’on fait que du non-résident, que de l’expat, tout notre service était déjà adapté au distanciel, si j’ose dire.
Donc c’est vrai qu’on voit assez peu nos clients parce qu’on fait les choses à distance, etc. et ça fait un peu partie de nos services. Donc finalement, une fois que le Covid est arrivé, on va dire que notre journée n’a pas vraiment changé, c’est resté toujours un peu la même chose avec nos process à distance, etc. C’est vrai qu’il y a quand même quelques process qui se sont améliorés. On peut citer notamment les signatures chez le notaire qui maintenant se font beaucoup plus par procuration.
Et finalement, une ouverture d’esprit auprès des interlocuteurs, des banques et des assurances. Plus ouvert finalement à instruire les dossiers à distance, sans voir les clients, etc. Donc, si tu veux, au sein de notre structure, ça n’a pas changé grand chose. Mais auprès des institutions avec lesquelles on travaille, effectivement, on a quand même vu un changement avec des process qui se dématérialise, on va dire, qui va dans le sens également de tout ce qui est informatique, numérique et Internet. Alors Jean, ma dernière question.
Tu vis à Paris. Depuis 15 ans, tu pilotes Crédit International. Il y a la Seine qui est polluée. Il y a les Jeux olympiques et les travaux. Il y a tout ça.
Quand tu travailles avec tous ces expats aux quatre coins du monde, il y a de temps en temps envie de prendre des clics et des claques et d’aller faire ce boulot au soleil.
Ouais, c’est vrai, c’est vrai, je suis d’accord. Alors, la France a quand même un gros atout, c’est qu’elle est plus ou moins sur le méridien de Greenwich. Donc, si tu veux parler d’attelage horaire, on est quand même très bien positionné, on est un peu au milieu du monde. Donc ça, c’est un peu l’avantage. Écoute, pour le moment, moi, je suis heureux en France.
Voilà, ça me va bien, je suis assez chauvin, j’aime la culture française, j’ai baigné là-dedans une herbe bretonne, un père avéronnais, donc je suis un pur produit français. Voilà, donc c’est pour ça que je suis là en France justement pour parler un peu, pour que les Français de l’étranger gardent contact avec la France justement. Très bien. Et voilà, mais bon, peut-être qu’un jour j’aurai peut-être envie d’aventure, je ne sais pas. Mais voilà, peut-être quitter Paris, par contre, un jour.
Je pense qu’effectivement, je peux comprendre. Ça devient un peu compliqué. Un autre débat à mettre. Merci beaucoup, Jean, pour en savoir plus. Le lien de ta société Crédit International est dans ce podcast.
Belle journée à toi à Paris et bon petit café sur les terrasses. Merci à toi, Gauthier. À bientôt.
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