Vivre à MONTREAL

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Lisez l’article « Travailler à Montréal » sur Lepetitjournal.com

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bienvenue dans votre nouvelle émission : VIVRE A…, animée par Olivier Jauffrit.
Aujourd’hui, on zoome sur une ville emblématique pour de nombreux expats frenchies: Montréal.

Voici le sommaire :

Fil rouge/guide perso
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Cécile Lazartigues-Chartier du rendez-vous L’art et la Manière, spécialiste des relations interculturelles et à Montréal pendant… 27 ans, aborde les côtés pratiques et culturels de Montréal tout au long de l’émission.

Les infos d’Arthus :
Le top 5 des choses à savoir sur Montréal en 3 minutes chrono

On a tous un pote qui adore Montréal !
Steph, grand fan de Montréal se transforme en… montréalais une semaine par an… Mais comment fait-il ?

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Chapitrage de l’épisode :

0:00:01-Introduction de l’émission et sommaire
0:00:52-Présentation de Cécile et du guide de Montréal
0:03:15-60 000 Français à Montréal et la dynamique des quartiers
0:04:27-Les permis de séjour et la facilité administrative
0:05:30-Qualité de vie et services publics à Montréal
0:09:13-Embrasser l’hiver à Montréal
0:11:11-Entretien avec Karine sur l’intégration
0:17:05-Réfugiés climatiques et migrations
0:20:50-La richesse culturelle de Montréal et ses influences
0:23:20-Festivals et accès à la culture pour tous
0:26:00-Résumé personnel de Cécile sur l’intégration à Montréal
0:27:30-Discussion avec Steph sur ses expériences à Montréal
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Retranscription de l’épisode :

La radio des français dans le monde présente montréal amsterdam vienne miami dakar rio de janeiro vous écoutez vivre à washington rome animé par olivier jauffry istanbul bruxelles sur la radio des français dans le monde Et bonjour, bonjour, bienvenue dans la toute nouvelle émission de la radio des français dans le monde, Vivre A, que je suis ravi de vous présenter pour cette rentrée. Une série de 50 émissions pour tout vous dire sur les 50 villes les plus plébiscitées par les français expats, pas moins. Cette semaine, on part à Montréal avec au sommaire les infos d’Artus et le résumé de ce qu’il faut savoir sur Montréal en trois minutes. Ça sera dans un instant. L’artiste du coin consacré à un duo québécois que j’adore, deux frères à découvrir tout à l’heure.
On a tous un pote, un pote qui nous parle de telle ou telle ville en permanence et on va enfin savoir pourquoi concernant Montréal avec Steph, un pote que je connais depuis 30 ans, ça sera en fin d’émission tout à l’heure. Plus de la musique et puis bien sûr, on ne va pas vous lâcher comme ça dans Montréal tout seul. Chaque semaine, un guide nous rejoint dans l’émission, quelqu’un qui vit sur place et qui connaît le coin comme sa poche pour nous parler de sa ville, pour nous faire visiter, pour nous donner envie de s’y installer, d’y émigrer, pourquoi pas. Cette semaine, c’est Cécile, Lazartic Chartier. Vivre à Montréal, sur la radio des Français dans le Monde.
Bonjour Cécile. Bonjour Olivier. Alors, les auditeurs de la radio des Français dans le Monde te connaissent plutôt bien, déjà, grâce à ta chronique L’Art et la Manière. Mais pour ceux qui ne connaissent pas encore et qui n’ont pas encore écouté la chronique, par exemple, ou la radio, Cécile, en quelques mots, ça donne quoi ? Alors, moi, je suis française du sud de la France, de Montpellier, au Québec depuis rien de moins que 27 ans.
Je suis consultante en interculturel. J’accompagne les entreprises ou les individus à développer leur intelligence culturelle pour plus d’efficacité et d’humanisme. D’accord. Et tu vis à Montréal, bien sûr. Je vis à Montréal, dans cette ville que j’adore depuis 27 ans, effectivement.
Et tu as, on dessine un petit accent québécois. Alors, 27 ans de Québec, oui, le phrasé de mon français est emprunt de dynamique québécoise et puis mon vocabulaire aussi est adapté pour que tout le monde me comprenne au Québec. Tu vas nous faire découvrir Montréal depuis l’intérieur, donc quels aspects va-t-on aborder pendant cette émission ? On va aborder des questions plus pragmatiques, les quartiers, comment se déplacent les réalités par rapport aux saisons. Et puis, l’aspect qui m’inspire, qui m’allume, comme on dit au Québec, la culture, la culture si vibrante au Québec.
On attend tout ça avec impatience. Dans un instant, les infos d’Artus, le top 5 de ce qu’il faut savoir sur Montréal et puis de la musique. Et puis, à tout de suite, Cécile. Les infos d’Artus.
Les infos d’Arthus, avec un chiffre pour commencer. Et oui Olivier, il s’agit de 60 000. Et à ton avis, je fais référence à quoi ? Je sais pas trop, bonne question, à la superficie de la ville de Montréal peut-être ? Ça aurait pu être ça bien joué, mais c’est le nombre de Français qui se trouve à Montréal.
60 000 ça peut paraître peu, mais en réalité c’est énorme. La cité des mille lumières comme on l’appelle, concentre l’une des plus grandes communautés françaises en dehors de l’Hexagone. Mais pourquoi il y a autant de français là-bas du coup ? Eh bien il y a plein de raisons. Certes vous résidez à plus de 5500 km de la France, mais le sentiment de dépaysement est moindre.
Dans plusieurs quartiers comme le plateau Mont-Royal ou Mile End, très prisé des français, et situé proche du centre-ville, l’ambiance y est chill et bohème, avec pas mal de petites boutiques indépendantes, de cafés et de restaurants. Une sorte de petit bout de France au Canada. Ça me plaît bien ça moi. Mais il n’y a pas que la culture qui est commune entre la France et Montréal. C’est vrai, il y a aussi la langue, le bilinguisme règne à Montréal et c’est parfait pour les néo-expatriés en quête de démarrage en douceur.
Près de 60% des Montréalais sont bilingues et 30% de la population de la ville ne parle que le français. Et même les démarches administratives sont en français. Pour un séjour courte durée, aucun visa n’est exigé pour les français qui veulent aller vivre et travailler au Canada pendant moins de 6 mois. Au-delà, plusieurs cartes de séjour existent. Bien entendu, il y a le statut d’immigration permanent, mais le plus abordable reste les permis temporaires pour ceux qui veulent rester au Canada dans le but précis et une durée limitée.
Du coup, il y a plusieurs permis ? Oui, c’est ça. Il y a le plus connu, le fameux PVT, le permis vacances-travail. Au Canada, les invitations au PVT se font par tirage de sort et seulement 12 700 permis sont délivrés aux Français chaque année. Ce n’est pas beaucoup.
Il y a généralement plus de candidats que de places disponibles. Il y a également le permis jeune professionnel, un statut qui vous permet d’acquérir une expérience en entreprise ou encore le stage coop international pour les jeunes français désireux de faire un stage dans le pays du sirop d’érable. Il existe également des permis de travail dits fermés ou ouverts. Le permis ouvert permet à une personne de travailler pour n’importe quel employeur pendant une durée limitée. Le permis fermé a une seule différence, c’est pour vous faire travailler pour un seul employeur.
Cela sous-entend que si vous changez de travail, des nouvelles démarches sont nécessaires. des informations primordiales. Donc ça c’est pour l’admin. Mais côté qualité de vie, ça donne quoi, Artus, Montréal ? Le Québec est très réputé pour sa qualité de vie et c’est pareil pour Montréal, ville dynamique et moderne.
Les services publics y sont bien développés avec un système de santé réputé pour sa qualité et son accessibilité. Le système scolaire est très performant. Il y a plusieurs écoles françaises dont le collège Stanislas ou encore le collège international Marie de France situé dans le quartier français de Mile End. Plus d’infos d’ici la fin de l’émission et pour les impatients, direction la page VIVRE-A de notre site francaisdanslemonde.fr. Merci beaucoup Artus pour toutes ces infos et bon voyage à Montréal tout le monde.
Nous sommes à Montréal cette fois-ci pour commencer avec Cécile Lazartig-Chartig qui est notre guide et on va s’intéresser aux infos pratiques. Qu’est-ce que c’est Montréal ? Qu’est-ce qu’il faut savoir ? Montréal, c’est fou, mais c’est une île. Donc, on dit l’île de Montréal avec des quartiers multiples.
Chaque quartier a une âme, mais il est hyper important de sortir des sentiers battus et de ne pas arriver, comme beaucoup de Français, dans ce quartier qui s’appelle le plateau. parce que chaque quartier a une vague différente. Par exemple, on pourrait dire que Rosemont, Petite Patrie au nord, ou même Villeray, c’est plus familial, ça permet d’avoir une qualité de vie avec les ruelles. Une ville de quartier pour les enfants, pour les petites familles, très chouette. Le Plateau-Mont-Royal est plutôt franco-français.
sinon le centre-ville, mais après, on peut être dans la proche ceinture. Il y a des marchés publics, il y a un métro qui marche très bien, normalement. Maintenant, on a le REM qui est un réseau de transports en commun qui a été mis en marche il n’y a pas longtemps et qui est encore en développement, mais qui va permettre plus de mobilité, donc ça, c’est chouette. L’été, l’été, un truc fou, le Bixi. Qu’est-ce que c’est?
La location de vélo, ça il faut l’utiliser parce que ça vous permet de rentrer en contact avec les quartiers de façon complètement différente et c’est très chouette parce que Montréal est très grande. Il y a les quartiers aussi où il y a des étudiants, par exemple le ghetto McGill à côté de l’université McGill. Il y a Concordia un peu dans l’ouest. Bref, chaque quartier est nourri par une réalité locale, que ce soit par exemple le vieux Montréal qui est plus touristique ou avec des lofts très chers, plus classiques on va dire. Le quartier avec Concordia, l’université Concordia très étudiante, multiculturelle, très vibrante.
Et puis après, il y a par exemple Verdun qui est proche du fleuve Saint-Laurent, incroyable, qui a un peu vécu la gentrification, mais qui permet du coup d’avoir des services qui peuvent vous intéresser en tant que français. Il y a Westmount qui est le quartier riche anglophone. Si vous avez les moyens, pourquoi pas? Il y a des maisons extraordinaires, mais c’est vraiment se promener, s’intégrer, sentir. Quels sont les gens qui habitent ici?
Quelle est la vibe? Alors, évidemment, il y a Mindland, qui est au nord du Plateau Mont-Royal, qui est un peu plus anglophone, où il y a beaucoup d’espaces créatifs. plutôt jeunes, avec beaucoup d’innovation, des artistes aussi, ceux qui peuvent encore se payer des loyers là-bas. C’est important, si vous voyagez pour le tourisme ou si vous voyagez pour aller vivre une expérience, que ce soit étudiante ou d’expatriés ou d’immigrants au Québec, c’est important de vous lancer justement pour vous décoiffer, déstabiliser et trouver cet autre qui est inspirant, qui va vous amener ailleurs et vous apprendre plein d’autres choses. C’est ça qui est intéressant.
Tu as parlé tout à l’heure de se balader à vélo l’été avec le Big C. Expérimenter Montréal l’hiver, c’est aussi très important parce que c’est 6-7 mois de l’année, à peu de choses près, et c’est le vrai Montréal aussi. Alors, la réalité de l’hiver, c’est un peu comme faire du surf. On ne pourra jamais gagner contre l’hiver, de même qu’on ne peut jamais gagner contre la vague. Il faut embrasser l’hiver.
Ça fait cliché. Oui, l’hiver, on peut passer à côté, on peut vivre en souterrain. Ce n’est pas vrai. Oui, il y a quelques commerces au centre-ville qui sont souterrains, mais la vraie vie se passe à l’extérieur aussi et vous aurez affaire avec cet hiver qui est effectivement extrêmement long. Embrasser Montréal avec l’hiver, c’est, un, s’équiper.
Je sais que c’est très, très pragmatique, mais s’équiper correctement. Des bonnes chaussures pour ne jamais avoir froid aux pieds, des gants, des mittens, comme on dit au Québec, un bonnet, une tuque, première leçon linguistique, et un manteau qui vous tiennent au chaud parce que c’est primordial de ne pas souffrir de l’hiver. Et puis, embrasser la réalité, c’est aussi aller marcher dehors, c’est faire du ski de fond. À Montréal, vous pouvez prendre vos ski de fond dans le métro à certaines heures et aller sur le Mont-Royal pour faire du ski de fond. C’est une réalité.
Il y a des patinoires partout l’hiver. Lancez-vous Vous avez jamais essayé, vous avez 50 ans, pas de souci. C’est extrêmement important d’embrasser l’hiver. C’est une expérience inoubliable. Voilà, c’est ça.
C’est le mot, le mot clé, je pense. L’expérience. Oui, exactement. Oui, tout à fait. Et puis, on va s’intéresser tout à l’heure aussi à l’aspect culturel qui est très important et qui est la spécialité en plus de Montréal.
À tout de suite, Cécile.
Vous vivez dans une ville que vous aimez ? Témoignez dans cette émission. Contactez-nous via la page contact sur le site francaisdanslemonde.fr. Direction Montréal, on va y retrouver Maître, c’est comme ça qu’on dit, mais on a l’autorisation de se tutoyer aujourd’hui. Karine qui est avec nous, bonjour.
Bonjour Gauthier. Merci d’être avec nous sur l’antenne de la radio des français dans le monde. On salue Cécile au passage qui nous a mis en relation. On se retrouve aujourd’hui pour parler d’un sujet. C’est rare qu’on se pose vraiment sur ce thème de l’intégration mais tu m’as dit lorsqu’on a préparé cette interview quelque chose qui m’a marqué.
T’es présente sur le territoire canadien depuis plus de dix ans. On n’est ni français, ni canadien. Et ce domaine-là, je voulais le creuser un peu avec toi. Si on revient un peu aux origines, tu es du côté de Toulouse. Tu as fait des études en Belgique, des études de droit, le droit européen.
T’es passionnée d’Europe et tu vis au Canada. Tu te rends compte quand même, Karine ? Oui, mais je suis convaincue par l’idée européenne depuis toujours, depuis que je rentre en droit. admirative aussi devant cette création et son évolution. Donc oui, j’embrasse avec beaucoup de passion le droit européen et la mobilité en fait.
Donc moi, je suis à l’image, je suis une professionnelle mobile dès le départ, une étudiante et une professionnelle mobile. En 2010, installation à Montréal avec l’arrivée d’un enfant. Tu me dis que la qualité de vie est très agréable au Canada, mais c’est un peu le retour que j’ai de tout le monde. Il y a une gentillesse, il y a une simplicité au quotidien, une spontanéité dans ce peuple. Oui, tout à fait.
La relation à l’autre est simple. Elle n’est pas codée, en tout cas beaucoup moins. Elle est beaucoup moins codée. Elle est simple et spontanée. Donc ça, c’est quelque chose que je n’appréhendais absolument pas en arrivant parce que quand on est conditionné, et qu’on vit à l’européenne depuis toujours, on ne s’attend pas forcément à ça.
Donc on n’imagine pas que ça puisse être aussi différent, bien que je sois venue quand même passer quelques temps des séjours de vacances au Québec avant de m’y installer. Mais oui, ça a été pour moi un poids en moins, un poids énorme de pouvoir disons, laisser tomber tout ce qui est paraître, etc. Alors, ça ne veut pas dire qu’on délaisse ses codes et sa façon de se vêtir ou de s’exprimer, pas du tout, mais ça n’est plus une pression sociale. On n’est absolument pas jugé sur ce qu’on porte et comment on se comporte dans la normalité, évidemment. À l’inverse, en France, on a une facilité à venir manger chez l’un, chez l’autre, à installer une complicité.
Et ça, tu me dis, le Canadien est un peu comme l’Américain, un peu moins facile à se laisser aller sur cette complicité. Oui, je dirais qu’on rentre moins facilement dans l’intimité des gens, des locaux. Je dirais que ça se passe un peu plus comme dans les autres pays nordiques que j’ai connus, comme la Belgique. C’est-à-dire qu’on va se retrouver plus facilement dans un bar ou dans un resto. que dans l’intimité d’une maison.
Mais c’est ça, c’est une autre façon de vivre les relations sociales. Et il y a beaucoup de Français, beaucoup d’immigrants à Montréal et au Québec et au Canada, donc on se retrouve quand même les uns chez les autres. C’est ça, c’est qu’au final, t’as plus facilement des amis immigrants, qui sont de n’importe où sur Terre, mais qui sont en train de vivre une expatriation à Montréal, plutôt qu’avec des habitants locaux.
Oui, c’est vrai, parce que je crois qu’on rencontre les mêmes défis, les mêmes intérêts, et du coup les discussions s’imposent plus facilement sur ces aspects-là, et on en a besoin aussi pour se réconforter. On a besoin pour se rassurer, pour se réconforter, de partager nos intérêts, nos défis. Donc c’est sûr que naturellement, instinctivement, je crois qu’on va les uns vers les autres. Et puis, ça m’a amenée souvent à réfléchir, à me dire, moi, quand je vivais en France, quand j’étais chez moi et que j’étais tellement loin de m’imaginer ce que ressentaient les personnes qui arrivaient sur ce territoire d’accueil, la France, aujourd’hui, je le vis au Québec. Donc, je crois qu’il faut savoir aussi se mettre à la place des autres de temps en temps.
Alors c’est drôle parce qu’on est vraiment en plein actuellement en Europe sur un gros problème avec ce qu’on appelle les migrants. Alors là tu mets toute une perspective dans ces propos. On sait très bien que les prochaines années vont être des années où il va y avoir énormément de migration pour des raisons politiques, pour des raisons aussi écologiques. Toi t’es loin, tu nous vois là, tu vois l’Europe de loin, tu te dis qu’on réagit bien ou qu’on déconne peu ? Ah ça c’est pas une question facile !
Je trouve que humainement c’est terrible ce qui se passe et je pense que ce sont des choix politiques aussi qui doivent se faire rapidement face à l’évolution des causes de migration. Parce que les migrations écologiques elles arrivent, on ne veut pas les voir, mais elles arrivent à vitesse grand V et on va être confronté à ça. Donc il va falloir réfléchir à des solutions et je trouve assez pathétique la façon dont la France et l’Angleterre se renvoient la balle. Il faut être en mode solution, ça suffit maintenant de se… Il y a la Manche, il y a le mur en Pologne, il y a des décisions qui sont absolument absurdes et on le sait aujourd’hui, on le voit en discutant avec des des français qui décident de vivre l’expatriation.
On est tous des citoyens du monde. Et alors cette notion, même si elle fait jolie et qu’elle fait de beaux articles, citoyens du monde, ça claque, c’est quand même une réalité. On vit tous sur la même planète. On devrait tous plus facilement s’intégrer. Oui, oui, oui, c’est accepté.
Déjà, accepter la différence, c’est un défi énorme pour qui que ce soit, je pense. Donc voilà, c’est un long sujet. Karine, qu’est-ce qui te manque de la France, très honnêtement ? Est-ce que quand tu regardes les infos, quand on t’écoute une belle chanson d’Edith Piaf, tu te diras quand même, ça c’était quand même joli. Est-ce que ça te manque réellement ou est-ce que juste y penser un peu, ça te suffit ?
Ça dépend des moments, ça dépend des jours. Je n’ai pas de réponse toute faite, mais en même temps, ce qui me manque, c’est peut-être spontanéité dans la relation. Quoique j’ai beaucoup d’amis qui sont européens ou hispanophones d’origine donc la spontanéité latine parce que moi je suis du sud donc voilà. Après au niveau des vins franchement on est vraiment gâtés ici au Québec. On a des vins qui viennent de partout dans le monde et j’ai un par le vin et qui n’a jamais été aussi heureux qu’ici parce qu’il peut goûter des vins de partout dans le monde et ça c’est une réalité.
Le Québec fait des fromages extraordinaires aussi. Et on peut trouver des mets de toute origine et des restos de toute origine. Je pense que c’est un peu cliché de dire que le vin et le fromage me manquent, parce qu’il y a tout ce qu’il faut ici pour rassasier ses papilles. Ce qui me manque, c’est peut-être de temps en temps la spontanéité dans les relations avec l’autre, alors que j’apprécie énormément cette réserve, cette douceur dans la relation. qui existe aussi ici, donc ça ne me manque pas au point de me rendre triste en fait, ça me manque parce que c’est vrai que quand je regarde des films français ou quand j’écoute des émissions, ça me fait du bien, ça me réchauffe à l’intérieur.
Merci d’avoir été avec nous, merci Maître et au plaisir de se retrouver sur notre antenne. Merci beaucoup à vous Gautier.
Vous écoutez Vivre à, animé par Olivier Geoffry, sur la radio des Français dans le Monde. Vous écoutez Vivre à Montréal, la nouvelle émission de la radio des Français dans le Monde. On vous dit tout sur une des villes préférées des Français expatriés. Notre guide, Cécile Lazartic-Chartier, qui cette fois-ci va nous parler de l’aspect culturel. Ah oui, que dire de la culture à Montréal ?
Je dirais les cultures de Montréal. Montréal, d’abord on est au Québec qui est une province francophone, dans un Canada anglophone, dans un continent nord-américain. Donc, on est un pays qui a vécu des strates multiples d’immigration, donc chaque immigration apporte une richesse culturelle. Avant les Occidentaux arrivés d’Europe, il y a eu les Premières Nations, donc la richesse culturelle autochtone est incroyable, que ce soit musical, par exemple, avec Elisapie Isaac à découvrir les Chants de Gorges, le rock alternatif Innu ou la musique contemporaine ou commerciale, que ce soit les films, les livres, vous allez avoir que l’embarras du choix. Montréal, cassons le tabou, n’est pas une belle ville, mais une ville extrêmement attachante et surtout vibrante.
Il y a des rencontres, des mélanges culturels qui donnent lieu à des choses qui ne pourraient pas se passer ailleurs. D’abord parce qu’on est extrêmement respectueux de l’autre avec sa culture, ce qui aide beaucoup dans la relation. et qui permet à des gens de se développer et de rencontrer d’autres gens pour collaborer. On a des institutions incroyables, par exemple, très classique, le Musée des Beaux-Arts de Montréal, où il y a des expositions de renommée internationale, par exemple Basquiat, qui maintenant est en France. Basquiat et la musique, ben oui, c’est Montréal qui a monté le projet et qui a intégré ça, même si on sait que Basquiat n’était pas québécois.
Donc il y a une partie très locale Jean-Marc Vallée, par exemple, au niveau cinéma, le feu Jean-Marc Vallée qui est mort il y a peu, a quand même été un des plus grands réalisateurs du cinéma. Xavier Dolan qui est quand même reconnu à Cannes de multiples fois. Mais la musique du théâtre, Au niveau littérature, au niveau des arts visuels, des arts plastiques, il y a toutes sortes d’artistes qui peuvent émerger. On voit que cet espace de Montréal permet à des gens qui viennent de partout au monde de trouver des connexions, un espace, un temps pour développer une créativité folle. Donc on est dans le micro, c’est-à-dire en tant qu’artiste, artisan d’art, on a de l’espace pour se développer et en même temps il y a foison de grands, grands, grands artistes au niveau de la scène nationale.
Par exemple, le musicien Patrick Watson qui avait fait, je me souviens, des bandes originales de séries américaines. On voit que ce foisonnement culturel est incroyable et en tant que personne qui vit à Montréal, on a accès à tout ça d’une façon extrêmement simple. Il y a un édifice sur l’avenue Sainte-Catherine qui s’appelle le Belgo où il y a plein d’ateliers d’artistes, des studios, où on découvre des merveilles, puis des choses peut-être qui nous correspondent moins, mais on a la possibilité d’explorer. Tous les festivals, Nuit d’Afrique, où il y a plein de choses gratuites, les francophilies par exemple, on voit que ce qui est important c’est qu’il y a un volet gratuit qui permet à tout le monde d’accéder à la culture, que ce soit quelque chose de très avant-garde ou plus, on va dire, commercial, sans jugement de valeur. Il y a des festivals dans le Vieux-Port.
Donc, quel que soit votre budget, vous pouvez accéder à la culture de façon extrêmement facile à Montréal, quel que soit votre goût. Il y a un accès facile à la culture à Montréal qui, en plus, comme tu disais tout à l’heure, Cécile, est au milieu de multiples influences, donc une culture presque sans fin quelque part, qui a vraiment des aspects dans tous les sens. On peut y trouver son bonheur et en plus, gratuitement, une cerise sur le gâteau. Et on trouve tout ce dont on a envie. Et par exemple, je dois souligner ce lieu emblématique et extraordinaire qui est la grande bibliothèque.
Au centre même de Montréal, il y a une bibliothèque qui a été ouverte, qui est extrêmement grande, où on peut accéder à des livres, à des films, à des conférences, à de la musique gratuitement, à des magazines. Et là, vous avez votre place, quel que soit votre âge, quel que soit votre niveau social. Peu importe, vous pouvez emprunter, rester, travailler toute la journée. Peu importe votre langue aussi, parce qu’il y a accès à, par exemple, des livres pour enfants dans des langues différentes. Il y a des conférences incroyables.
Donc, cet aspect d’accessibilité, c’est unique et précieux. Donc, un bel aspect multiculturel à découvrir, absolument. En tout cas, ça fait envie, clairement. Alors, la question qui tue, pour terminer, peut-être une des questions les plus difficiles. Comment, je vais te laisser le choix du nombre de mots quand même, mais comment, en quelques mots, tu pourrais résumer Montréal ?
Qu’est-ce qui te vient à l’esprit directement, même si on a une petite idée maintenant, évidemment, directement quand on te parle de Montréal ? Je dirais que Montréal, peut vous accueillir demain et que vous serez les bienvenus pour autant que vous soyez conscient que c’est à vous de faire le premier pas, d’aller chercher de l’information, de rencontrer les gens, de vous intégrer, de travailler votre acculturation. C’est une très grande ville. C’est exigeant d’aller vivre, un, dans une grande ville pour certains, et deux, de faire le premier pas conscient d’intégration réelle culturelle. Mais ça demande de sortir de votre zone de confort et de faire l’effort d’aller vers cette nouvelle culture.
Mais là, c’est tellement enrichissant que vous ne pourrez être que ravi. On a clairement quelques belles clés pour pouvoir s’intégrer comme il faut, comme il se doit, dans une ville que l’on mérite, je pense aussi, Montréal. Merci beaucoup, Cécile. Avec grand plaisir.
On a tous un pote qui adore telle ou telle ville, il est dès de ce rendez-vous, c’est qu’il vienne enfin nous dire pourquoi. Salut Steph ! Bonjour Olivier ! Tu vis près de Paris, ça doit faire 30 ans qu’on se connaît maintenant, tu bosses dans le son, t’es un grand fan de Montréal, je crois qu’il va à peu près tous les ans ou presque, mais on aimerait bien savoir ce que tu aimes là-bas exactement. Ce que j’aime, c’est d’abord le format de la ville.
Pour moi, le parfait équilibre entre la grande ville, je suis plutôt citadin, et la mégapole, qui peut sembler un peu étouffante, comme Paris chez nous, et Toronto d’ailleurs, qui n’est pas très loin de Montréal et qui est très différent. Je suis attiré de toute façon par la culture nord-américaine, alors c’est l’idéal évidemment, parce que c’est une Amérique qui est plus accessible en termes de langue. On en retrouve tous les codes. On a l’impression que tout le monde est heureux d’être là, de vivre un moment dans cette ville. Est-ce que tu dis ça par rapport à une autre ville en particulier ?
Peut-être un petit peu par rapport à Paris, oui, je ne sais pas si c’est absolument là. C’est vrai. Est-ce que tu as une routine quand tu vas à Montréal ? Des choses que tu fais à chaque fois, par exemple ? Et si c’est le cas, quelles sont-elles ?
Oui, alors je reste beaucoup dans l’hypercentre. Je me plonge vraiment, quand je reste, c’est en général une semaine, mais c’est malheureusement rarement plus, je vis vraiment une vie de Montréalais. Donc je suis dans l’hypercentre et mes habitudes, elles sont surtout culinaires. Toujours un peu dans les mêmes endroits, mais dans l’hypercentre, c’est aussi beaucoup de shopping dans l’artère, la rue Sainte-Catherine, que j’arpente un peu dans tous les sens pendant mon séjour. Donc là, c’est vraiment, oui, le cœur de ma routine montréalaise.
Tu as des adresses que tu pourrais nous conseiller pour la nourriture, pour des restaurants, des choses à voir ou à tester, à goûter ? Pour ce qui est de la nourriture, évidemment, les spécialités quand on va à Montréal, c’est la poutine d’abord. La fameuse. Pour rappel, ce sont des frites avec des carrés de fromage dessus, sur lesquels on rajoute une sauce et tout ça fond délicatement. C’est comme les pizzas, il y a des poutines à tout.
Je peux faire un peu de pub parce qu’ils sont sympas. La référence sur Montréal, c’est un endroit qui s’appelle La Banquise et c’est près de la Grande Artère Saint-Denis et c’est ouvert 24 heures sur 24. C’est toujours plein, on fait souvent la queue. Et vraiment, de toutes les poutines que j’ai goûtées, c’est les meilleures. L’autre spécialité, c’est la viande fumée, le smoked meat.
Et c’est pareil, il y a une adresse qui est vraiment incontournable. Et c’est en général mon premier repas quand j’arrive là-bas, je vais là-bas, c’est chez Schwartz. À la base, c’est une charcuterie qui est sur Saint-Laurent, la Grande Artère Saint-Laurent. Ça existe depuis 1925, ça a été créé par des migrants qui arrivaient de l’Europe de l’Est et qui ont amené leur spécialité. C’est du viande fumée, c’est vraiment quelque chose de divin, c’est un peu addictif, je ne vous le cache pas.
Et ça appartient pour info aujourd’hui à Céline Dion. D’accord, je ne savais pas du tout. Alors ça ne paye pas de mine, d’ailleurs ça n’a pas changé depuis 1925, ça ressemble à une charcuterie avec des tables, c’est éclairé au néon, on ne peut pas dire que ce soit un très bel endroit, mais c’est une expérience, c’est vraiment quelque chose à faire. Petit clin d’œil aussi dans les idées de balade, d’aller bien sûr visiter le Vieux Montréal, ça se fait à pied depuis l’hypercentre, parce que c’est joli, il y a des rues pavées, il y a beaucoup d’artisanat dans des petites boutiques, Et puis c’est au bord du Saint-Laurent, donc ça aussi c’est une jolie balade à faire. C’est même indispensable de le voir.
Et tu as fait d’autres choses qui feraient partie de la culture des Montréalais ? Des matchs de hockey par exemple, des choses comme ça ? Curieusement, bien que ce soit au moins la dixième fois, j’ai toujours pas fait ça.
J’ai failli l’année dernière et puis au dernier moment j’ai renoncé pour une histoire d’organisation mais effectivement oui c’est sur la liste mais comme ça ça me donne un prétexte pour y retourner. T’en as besoin vraiment ? T’as effleuré le sujet déjà un petit peu tout à l’heure. Comment tu te sens là-bas par rapport à là où tu vis en gros en France ? Comment tu te sens à Montréal ?
À part le côté a priori heureux des gens sur place, comme tu disais tout à l’heure, est-ce qu’il y a quelque chose qui te rend heureux toi aussi directement quand t’arrives là-bas ? C’est vraiment de l’ordre du feeling. Je suis heureux avant tout parce que quand je suis là-bas c’est que je suis en vacances donc forcément j’aborde les choses un peu différemment. J’ai l’impression de trouver ce que je cherche et ce qu’il me faut. J’ai découvert Montréal un petit peu tard.
Je pense que je peux dire que si j’avais découvert ça à l’âge de 20, 25 ans, je pense que je serais parti y vivre. Oui, carrément. Oui, c’est fait pour moi, j’ai l’impression. Ça me correspond bien. Il y en a qui disent, il n’est jamais trop tard.
Il y en a qui le disent, oui. Je les connais bien, même. Et puis, résumer Montréal en un seul mot, c’est possible, tu crois ? C’est difficile, je dirais, c’est un peu l’Amérique française. Ok, je prends.
C’est l’Amérique française, oui. Et donc le prochain voyage à Montréal, c’est programmé pour quand, au moins dans ta tête ? C’est dans les prochains mois et je fonctionne bien avec des coups de tête, donc je peux décider que je m’organise ça et que dans les trois semaines, j’y vais. Bon, là, pour être un peu plus sérieux, ça sera probablement plutôt vers le printemps, je pense maintenant. Super, merci beaucoup.
La prochaine fois, ou au moins un de ces quatre, va falloir qu’on y aille ensemble quand même. Ensemble, avec plaisir. Je te le rappellerai. Depuis le temps qu’on en parle à Montréal. C’est vrai.
Merci beaucoup. A très vite. A bientôt Olivier, je t’embrasse.
Alors, Montréal, une ville attachante. L’amérique en français, multiculturelle, accessible, nature, vibrante. C’est tous ces mots clés entendus plusieurs fois dans l’émission que je retiens. On comprend pourquoi c’est une des 50 villes les plus sollicitées par les français expats. J’espère que toutes les infos que vous avez entendues aujourd’hui correspondent à ce que vous vivez sur place, si vous y êtes déjà.
Ou alors qu’elles vous aideront à optimiser votre futur déménagement potentiel là-bas. Je vous le souhaite en tout cas. Il y a encore plus d’infos sur les pages VIVRE-A de francaisdanslemonde.fr. francaisdanslemonde.fr. Ne défaites pas votre valise en attendant, on repart dans une autre ville la semaine prochaine.
A très vite !

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