Hélène Confuron, notre invitée, a vécu en Nouvelle-Zélande pendant six ans, travaillant pour Le Petit Journal, et a récemment partagé son expérience de grossesse en expatriation. Confrontée à un diagnostic d’endométriose, elle et son conjoint chilien ont décidé de fonder une famille avant ses 30 ans. Après avoir découvert sa grossesse, Hélène a navigué à travers le système de santé néo-zélandais, avant de décider de déménager en Espagne pour se rapprocher de sa famille durant cette période cruciale.
L’épisode se concentre sur les particularités et les défis d’être enceinte loin de son pays d’origine. Hélène décrit le système de santé néo-zélandais, où elle a dû choisir une sage-femme via un site Internet, et les coûts associés aux échographies. Elle partage également son expérience en Espagne, où elle a trouvé un système de santé plus proche de celui européen, avec un suivi médical fluide et sans frais personnels. Hélène souligne l’importance de bien s’entourer et de rester informée, tout en partageant ses sentiments d’isolement initial et de soulagement après avoir pris la décision de se rapprocher de sa famille.
Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des français dans le monde, pour aider tous ceux qui se préparent ou qui vivent de près ou de loin la mobilité internationale. Je suis Gauthier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Hélène Confuo. On parle de la grossesse en expatriation. 10 minutes. 10 minutes.
Évidemment, quand on apprend qu’on va être enceinte et qu’on est en expatriation, la donne est un peu différente puisqu’on est loin de chez soi. Mais Hélène a trouvé une solution. Elle s’est rapprochée. Bonjour et bienvenue, Hélène. Bonjour Mathieu.
Ça dit, tu ne pouvais pas faire autre chose que t’approcher puisque tu étais à 19 000 kilomètres de tes proches, à 24 heures de vol. Tu vivais depuis six ans en Nouvelle-Zélande. En mai dernier, on a eu l’occasion de t’interviewer sur l’antenne de la radio des Français dans le Monde. Tu travaillais alors pour Le Petit Journal. Ta vie se déroulait là-bas, très, très loin de chez toi, mais tout allait bien.
Tu étais bien là-bas. Oui, tout était parfait. Tout l’a toujours été. Cela dit, il y avait quand même un petit souci de santé. On t’avait découvert de l’endométriose.
On peut rappeler aux auditeurs ce qu’est l’endométriose ? Oui, bien sûr. C’est en fait une maladie chronique et qui est aussi inflammatoire, assez fréquente chez les femmes, qui se caractérise par la présence de tissus semblables à une sorte de muqueuse qui va être en dehors de l’utérus et qui peut notamment provoquer des problèmes d’infertilité. Le docteur, du coup, te conseille, si tu as envie d’être enceinte, de le faire avant la trentaine. Vous allez donc décider avec ton conjoint qui est chilien, qui vit depuis 12 ans en Nouvelle-Zélande.
Vous allez décider de vous lancer dans la grande aventure et ça va bien se passer en août 2024. Tu découvres avec un autotest que tu es enceinte. Exactement. C’est vrai qu’on a eu beaucoup de chance. On pensait que le process serait un petit peu plus long, mais ça n’a pas été le cas.
Donc effectivement, très belle surprise. Alors là, premier rendez-vous. Tu découvres le système néo-zélandais. Évidemment, chaque système de santé est différent. Là, il y a un premier rendez-vous.
C’est assez fluide. Tu dois, par contre, ça, c’est une différence avec nous en Europe. Tu dois aller sur un site Internet, te choisir ta sage-femme. Exactement. Donc après le premier rendez-vous avec le médecin traitant, prise de sang pour confirmer la grossesse, on nous envoie sur le site Find My Midwife pour aller choisir parmi les profils de sages-femmes qui sont disponibles, celles qui nous intéressent, celles avec qui on veut faire ce parcours, qu’il faut appeler pour s’assurer qu’elle est disponible pour l’accouchement prévu neuf mois plus tard.
Et alors, quelques petites surprises. Les échographies, par exemple, sont payantes. C’est ça, alors il me semble, si je ne dis pas de bêtises, que ce sont des décisions budgétaires du nouveau gouvernement. Il faut compter minimum 200 dollars pour une échographie, ce qui n’est quand même pas rien. Donc, on va faire ses échographies, tout se passe bien.
Et puis, on apprend même, là, à trois mois, il me semble, le sexe du bébé. Alors vous êtes tous les deux, ton mari et toi, en train de vous dire que c’est quand même loin de ta France natale. La famille est loin. Vous avez donc du coup décidé de vous rapprocher pendant cette période de grossesse et vous allez venir vous établir en Espagne. En décembre 2024, vous êtes à Barcelone.
C’est quand même rassurant d’être plus proche de ses proches. Exactement, c’est vrai qu’à partir du moment de l’annonce, on savait et on sentait qu’on avait besoin d’être plus proche au moins d’une de nos deux familles et la Nouvelle-Zélande offrant quand même un congé maternité confortable d’un an. on s’est dit que c’était l’occasion de pouvoir être un petit peu plus proche de ma famille pour cette période et que Barcelone serait un bon choix étant donné que mon conjoint devrait quand même travailler sur ses un ans. Pour éviter la barrière de la langue avec la France, Barcelone était la solution idéale. Quand on tombe enceinte, qu’on est aussi loin de chez soi, on est inquiet, il y a des questions particulières qui naissent.
Comment ça se passe à ce moment-là ? Oui, c’est vrai que je me suis trouvée quand même très anxieuse, moi qui suis plutôt de tempérament assez calme et peu stressée, justement plein de questions, qu’est-ce qui se passe, si ça se passe pas bien, notamment avec l’endométriose. Il y a aussi un petit peu cette injonction de, on évite d’en parler avant les trois mois. Donc, c’est vraiment le premier trimestre qu’on vit vraiment, que je vivais en double isolement, isolement dans ma tête parce que je n’en parlais à personne et isolement parce que j’étais à l’autre bout du monde et que c’était aussi une nouvelle que j’avais envie de partager de vive voix avec mes proches. Ça faisait six ans que toutes les nouvelles que j’annonçais, c’était toujours via WhatsApp ou par téléphone.
Donc, voilà, beaucoup de questionnements et le fait de prendre cette décision de se rapprocher dans cette période-là, ça m’a vraiment soulagée. Je me suis dit que ce serait vraiment comme ça que je le vivrais avec une meilleure sérénité. Et pareil dans l’autre sens, je suppose que ta famille, sachant que tu vas te rapprocher, un petit peu le fait de se détendre un peu en se disant si il faut qu’on se rapproche, il faut qu’on vienne, ça va être beaucoup plus facile. Forcément, ça ne peut pas être plus difficile que la Nouvelle-Zélande. Exactement.
Et puis, c’était le premier bébé du côté de ma famille, donc Vraiment, c’était une bonne nouvelle pour tout le monde. Résultat, en décembre, tu découvres un autre système de santé encore, bien qu’on se rapproche beaucoup plus du système européen. D’ailleurs, d’avoir ta carte sanitaire, ça va t’aider beaucoup dans l’organisation. Tu m’as dit que c’était assez fluide en Espagne. Oui, c’est très fluide.
Tout se passe très, très bien. Après l’obtention de ma carte de santé, j’intègre le centre de santé qui correspond à mon quartier où on est basé, où il y a tous les docteurs et les spécialistes à disposition, notamment les sages-femmes. Les rendez-vous sont très fréquents. Le suivi est super. On est envoyé à l’hôpital qui est juste à côté pour faire les échographies de suivi également.
Tout se passe très bien. Et un parcours qui est pris en charge financièrement par le système de santé catalone. Je n’ai pas sorti un seul euro de ma poche pendant toute cette période-là. Il faut quand même souligner et rappeler aux Français qu’on a vraiment beaucoup de chance en Europe. Je pense que la France, c’est à peu près pareil aussi.
C’était vraiment confortable. Résultat, tu vas te retrouver dans des groupes WhatsApp parce qu’évidemment, il y a des questions que tu te poses. Le mieux est d’être entouré à ce moment-là. Tu vas te retrouver notamment dans le club poussette. Dans le club, on peut évoquer des sujets, on peut trouver du matériel.
On échange avec d’autres personnes qui sont dans ta situation. Exactement, c’est un club francophone qui permet de rencontrer des futures mamans ou des mamans, d’échanger sur nos doutes, nos questions, le système espagnol, des retours d’expérience. Il y a des meet-ups qui sont organisés également pour pouvoir se rencontrer. Il y a même des sous-groupes, notamment pour pouvoir échanger la nuit quand les nuits sont longues et qu’on ne dort pas et qu’on a besoin un peu de soutien. C’est vraiment, vraiment bien.
Alors, tu te voyais bien accoucher à la maison, le plus naturellement possible. La nature va décider un peu autrement. Le bébé veut venir, mais visiblement, les médecins repèrent que ce sera une césarienne. Tu vas donc accoucher à l’hôpital. Alors, petite différence avec la France, une césarienne en Espagne, c’est deux jours à l’hôpital.
En France, c’est cinq. Exactement. Donc oui, on avait, idéalement, on souhaitait pouvoir faire ça le plus naturellement possible à la maison. Après, c’est vrai qu’en s’enseignant sur le système espagnol, on s’est rendu compte, et notamment l’hôpital dans lequel on avait prévu d’accoucher, avait cette chambre d’accouchement naturelle. Malheureusement, les contractions duraient trois jours et le bébé était mal positionné, donc ne poulait pas sortir.
Donc voilà, comme tu l’as dit, ça a terminé en césarienne. Et puis, suite à cette opération, on reste seulement deux jours, effectivement, à l’hôpital. Aujourd’hui le bébé a cinq mois, tout va bien. Cela dit, petite question Hélène, vivre cette aventure en expatriation, est-ce que ça génère des inquiétudes ou en tout cas des questionnements différents, tu crois, par rapport au fait de le faire dans son propre pays avec un système que tout le monde connaît du coup ? Je pense que toutes les personnes qui sont expatriées, c’est des personnes qui sont quand même un peu aventurières, qui sont habituées aux changements et aux challenges aussi d’adaptation.
Donc effectivement, c’est une ligne de plus dans cette épopée de l’adaptation à l’étranger. Mais je pense que ça dépend encore bien sûr de chaque personne. Mais le vivre sereinement, c’est aussi bien s’entourer, bien se renseigner. Et voilà, dans tous les cas, la première grossesse est une première expérience. Donc, que ce soit en France, je pense, ou dans son pays d’expatriation, ça sera que de la surprise, en fait.
Et je suppose qu’à l’annonce qu’on t’avait faite sur l’endométriose, ça fait partie des bonnes choses de ta vie, l’arrivée de ce petit garçon. Exactement. On est aux anges. Du coup, vous allez enchaîner sur un second. On verra.
Déjà, on va essayer de dormir un peu mieux. Oui, parce qu’on s’est parlé en antenne du premier mois. On ne va pas se cacher. Les premières semaines, on ne dort pas beaucoup. Non, non, non.
Je ne sais même pas si on arrive vraiment à trouver le sommeil, mais ça va qu’en s’améliorant. Là, il a cinq mois et ça se passe beaucoup mieux. Déjà, on est beaucoup plus reposé. Voilà l’expérience d’un papa comme moi qui a des grands enfants aujourd’hui. C’est que dans 18 ans, ça ira beaucoup mieux.
Hélène, merci pour ce témoignage. La grossesse à l’étranger, on est bien d’accord, c’est quand même une aventure. C’est une vraie aventure, mais ça vaut le coup. Merci d’avoir témoigné en réaction à l’annonce de ce dossier spécial. Tu as tenu à prendre l’antenne.
Merci, au plaisir de te retrouver et embrasse le papa et le petit de notre part. Merci Gauthier, au revoir. Retrouvez notre dossier spécial « Réussir sa grossesse en expatriation » sur fdlm.fr. Dossier parrainé par Jardin de naissance. Bouger, respirer, se reconnecter.
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