Dans cet épisode, Paul nous parle de Canada Explorers, une initiative qu’il a lancée avec son associé Bastien Planchat pour aider les francophones à s’installer au Canada. Le projet propose un accompagnement complet, allant des démarches de visa à l’intégration culturelle, en passant par l’emploi et même la nutrition. Paul partage les défis et les succès rencontrés par ceux qui ont choisi cette voie, soulignant l’importance de l’adaptabilité et de l’ouverture d’esprit. Il nous rappelle que l’expatriation est une aventure enrichissante, mais qui nécessite préparation et résilience. Pour ceux qui envisagent de franchir le pas, Canada Explorers offre des ressources et un réseau de soutien pour faciliter cette transition vers une nouvelle vie.
Et si ce podcast était le début de votre nouvelle vie ? Bienvenue sur Français dans le Monde, le média de la mobilité internationale. Je suis Gautier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Paul Personnaz. On parle de Canada Explorers. 10 minutes.
Et dire qu’il loupe actuellement la belle période où les arbres sont teintés de couleurs d’automne, c’est l’été indien actuellement à Montréal, mais Paul est en France, il est venu voir la famille. Bonjour, bienvenue Paul. Bonjour Gauthier, merci de me recevoir. On va parler de Canada Explorers, tous ceux qui veulent se lancer dans une nouvelle vie au Canada, ça pourrait les intéresser. Mais avant d’y arriver, si tu veux bien, on va revenir sur ton parcours.
Tu es originaire de Narbonne, tu fais tes études à Montpellier et tu me disais c’était bien les études, ça a été le prétexte de faire plein de voyages. Exactement, ça a été ma motivation principale de mon parcours universitaire. Et donc, j’ai eu la chance d’aller au Canada pour la première fois, d’ailleurs, en troisième année. Donc là, j’ai fait un échange à Sherbrooke, puis enchaîné tout de suite après avec un échange en Espagne du côté de Valencia. A peine de retour en France, je suis parti faire un stage du côté de Bruxelles.
Donc voilà, ça a été un parcours que j’ai adoré, mais qui m’a surtout permis de voyager. Est-ce que tu sais pourquoi tu avais cette appétence pour les voyages, l’international, découvrir de nouvelles cultures, ces décors magnifiques du monde ? Je pense que c’est assez simple. J’ai un papa qui a beaucoup, beaucoup voyagé. J’ai été bercé, je pense, toute mon enfance par ses histoires de voyage, ses aventures.
Et donc, j’avais ça au fond du cœur. J’ai perdu mon père quand j’étais jeune et je pense que ce qu’il m’a laissé, c’était cette envie justement d’aller découvrir le monde. Et donc, je n’ai pas arrêté depuis. J’ai repris le flambeau. Alors tu vas rentrer en France et bosser dans le domaine de l’agroalimentaire, dans des grosses boîtes, t’es basé sur Paris.
Et puis là, ta copine va un jour te pousser à tout plaquer. Vous allez essayer de réaliser un rêve tous les deux en aménageant un van. Alors ça, je pense que c’est le fantasme de beaucoup d’auditeurs, c’est de dire bon ben voilà, je me prépare une nouvelle vie de liberté. Tu voulais t’inventer un métier avec un travail nomade et tu l’as fait. C’est ça.
Arrivé au Canada après avoir été poussé par Mylia, ma copine, on est rentré dans une vie active. Mais avec ce projet-là, on a racheté un van complètement vide. Je n’avais jamais tenu une perceuse de ma vie. Direction YouTube, j’ai appris à poser du lambris, isoler le van, construire un lit. Et l’idée, c’était de partir un an sur les routes.
Et ça a coïncidé justement avec la période où j’ai voulu me lancer dans l’entreprenariat aussi pour avoir cette liberté de voyager tout en travaillant. en perdant le rythme et puis en ayant des revenus. Comment on fait pour aménager ce van ? On cherche beaucoup sur internet, on va sur des salons, on pique les bonnes idées ? C’est ça, beaucoup de salons, des rencontres, des gens qui viennent aider.
Il y a une belle solidarité dans tout ce qui est van life. Et puis YouTube, honnêtement, j’ai passé autant de temps sur YouTube à regarder des vidéos qui m’apprenaient à le faire que à le faire moi-même. Et puis on se lance. J’avais quelques amis aussi bricoleurs qui m’ont aidé. Mais ça a pris un an parce que je ne travaillais pas tous les jours dessus.
Je travaillais dessus les week-ends principalement. Et aujourd’hui, il est beau, il tient toujours et il permet de m’accompagner toujours dans mes aventures. Donc ça valait le coup. C’est toujours le même van. Le même van, je l’entretiens, c’est tout.
Et pour les auditeurs qui rêvent de ça, quelle est l’erreur à ne pas faire quand on se fabrique un van ? Il y en a plusieurs. Il y a plusieurs choses que j’aurais changé. J’ai pris des matériaux trop lourds, mais je pense que le but, c’est d’aller au plus simple et c’est de faire un van qui est assez facile à réparer pour quand il faut changer quelque chose, qu’on puisse le faire assez facilement et puis surtout avoir une mécanique qui tient la route parce que c’est ça le plus embêtant au final. Derrière, non, il faut se lancer.
Honnêtement, c’est une aventure extraordinaire. Alors une fois qu’il est prêt, vous partez, côte Est, les USA, le Mexique où tu vas faire du surf, t’adores ça. Et puis tu remontes par le côté Ouest jusqu’au Canada. D’excellents souvenirs, je suppose. Et ça, je pense honnêtement, j’aime ma vie de A à B, mais je pense que c’est la plus belle période de ma vie.
Sentiment de liberté, d’être un peu isolé avec la personne qu’on aime, travailler sur la route et ne dire plus vraiment de frontières. Voilà, se réveiller sur une plage au Mexique, on branche sa Starlink, on a Internet et puis on travaille pendant 5 heures avant d’aller à l’eau, prendre une belle vague. Ouais, c’est extraordinaire. C’est vraiment extraordinaire. Ça va finir par me donner envie cette histoire, Paul.
Tu vas quand même te fixer à la fin de ce périple. Tu achètes un appartement à Montréal. C’est là-bas que tu vis aujourd’hui. Évidemment, c’est loin de la France. Alors, de temps en temps, tu reviens faire un tour comme en ce moment.
Sinon, il y a la famille qui vient aussi de temps en temps. Comment tu gères cette relation avec la famille restée en France ? Je pense que beaucoup d’expats se retrouveront là-dedans. C’est le mal des expatriés. Moi, c’est ma famille.
Il me manque beaucoup. J’ai des neveux et des nièces, mes frères et sœurs. C’est la plus dure. On est vraiment en contact. Les réseaux WhatsApp permettent d’être en contact tous les jours avec eux.
Je rentre une fois par an. Pour moi, ce n’est pas négociable. Vraiment, je fais mes vacances en famille avec eux. C’est comme ça qu’on gère. J’essaye d’avoir mes nièces qui sont venues faire des stages aussi.
Il y en a une qui vient vivre à Montréal d’ailleurs bientôt, donc je les rapatrie petit à petit. Mais l’idée, c’est de garder ce lien-là et puis quand je rentre, pour le coup, je rentre vraiment plusieurs semaines pour profiter avec eux et recharger les batteries. Et quelle est la première chose que tu fais lorsque tu poses le pied en France ? Première chose, je vais chez ma maman et elle me prépare ses rognons, ce qu’on s’en vient. Ça, c’est indéboulonnable.
C’est ce que j’attends le plus toute l’année. En six saisons avec la radio des Français dans le Monde, qu’est-ce que j’ai parlé de gastronomie française ? T’as pas idée. J’imagine. Bon maintenant on va arrêter, on va laisser les rognons de côté pour parler boulot.
Tu as cette envie d’accompagner des francophones qui ont ce désir d’expatriation au Canada. C’est ainsi que va naître Canada Explorers. On salue au passage Bastien Planchat, ton associé. Vous avez créé ça juste avant le Covid, il y a cinq ans. Mauvaise pioche parce qu’une fois que le Covid s’est déclenché, il n’y avait plus beaucoup de voyages.
C’est ça. On a un peu paniqué, parce qu’on s’est dit pour lui que ça ne dure pas trop longtemps. Mais bizarrement, ça a coïncidé aussi avec une bonne période pour nous, parce qu’on avait fait un pari qui, je ne sais pas, est le bon. Mais nous, à l’époque, on avait laissé nos emplois et on avait pris une année pour construire le premier accompagnement, la première structure, le site Internet, l’espacement. Donc, on savait qu’on n’avait pas forcément de revenus sur cette première année-là.
On s’était préparé à ça. Donc, ça a bien coïncidé au final. Et puis, les frontières ont rouvert doucement quand, justement, on était prêt à commercialiser. Et depuis, ça se passe plutôt bien. 450 personnes accompagnées, des familles, des ressources qui sont disponibles pour les adhérents.
On parle de visa, d’emploi, gérer son départ, réussir son arrivée. Ça va même jusqu’à un nutritionniste. Tu disais pas mal d’expats qui posent le pied au Canada vont prendre un peu d’enbonpoint et vous vous occupez même de ça, quoi. Ce qui est chouette avec ce projet aussi, c’est qu’il grandit d’année en année et donc on rajoute à chaque fois des pièces au puzzle. Donc forcément, on a commencé avec un avocat en immigration.
C’était la pierre angulaire du projet, des recruteurs qui sont arrivés très vite, des coachs carrières. Et puis, en fait, de plus en plus, on a ajouté des gens qui interviennent dans un projet d’un expatrié. Donc, on a aujourd’hui des comptables, des coachs pour les familles. On a une fiscaliste et puis voilà, aujourd’hui, on a même une nutritionniste parce que forcément, on a tous pris quelques kilos à notre arrivée au Canada. et elle est là un peu pour guider les gens à travers justement leurs premiers pas, notamment dans les rayons des supermarchés.
Donc un bisou à Anaïs Rebaka qui est notre industricionniste. Et pourquoi on prend des kilos ? C’est les acides gras saturés dans des produits industriels qui font ça ? Et ça, il y a beaucoup plus de sucre, l’alimentation est quand même moins bonne. On n’est pas comme aux États-Unis, mais il y a quand même plus de sucre, plus de conservateurs.
On se laisse plus facilement aller aussi, je pense, en tant qu’expatrié. On a un peu le mal du pays au début, on se fait des repas rapides et donc, en fait, ça peut aller assez vite. Mais on peut manger très, très bien aussi au Canada. Il faut connaître les bonnes adresses, il faut connaître les bons produits. Et donc, voilà, c’est là qu’Anaïs vient donner un petit coup de pouce pour tous ces gens.
Alors j’ai commencé ce podcast en disant, et si c’était le début de votre nouvelle vie, je vous invite donc à découvrir Canada Explorers. Au passage, je vous rappelle qu’on a plus de 2000 podcasts sur la mobilité internationale qui sont disponibles sur francaisdanslemonde.fr et sur notre chaîne YouTube. Et si vous aimez, Likez et suivez-nous. Canada Explorer, c’est donc un accompagnement, tu le disais, en huit étapes. Ce sont aussi des webinaires.
Il y en a à peu près deux par mois. Et puis un grand rendez-vous qui vient d’avoir lieu en France et qui a lieu chaque année. Ça s’appelle Cap sur le Canada. L’idée, c’est aussi de tenter de se voir dans la vraie vie. C’est ça, je pense qu’avec Bastien, on est tout d’abord amoureux de ces histoires, d’expatriés, de ces aventures, de ces gens qui se déracinent pour tenter une nouvelle vie.
Et on s’est aussi rendu compte qu’au fil des années, on était déconnecté un peu de ces gens parce qu’on est tout en visuel, on est tout le temps derrière des ordinateurs, on est parfois à l’autre bout du monde sur des gros décalages horaires. On s’est dit, allons à la rencontre de ces gens-là. Nos partenaires ont tout de suite répondu présent. Ils ont même été moteurs de ce projet-là, donc on n’a pas monté ce projet seul. Et l’idée, c’était vraiment de reconnecter, les rencontrer, échanger autour d’un verre, dans la bonne humeur.
Comme si on allait avec des potes dans un bar et qu’on se raconte un peu nos projets et nos rêves de voyage. Et c’est ce qui se passe. En fait, la bande de potes, elle a été très grosse. On est allés du côté de… Toulouse, Lyon, Bruxelles et Paris cette année.
A chaque fois, c’est plus de 50-60 personnes qui arrivent et qui parlent de leur projet et qui se mettent à parler entre eux, qui parlent avec nos partenaires, avec nous. C’est vraiment des moments qui sont précieux pour nous aussi, même humainement parlant et aussi businessment parlant. Alors Paul, toi qui rêvais de voyage aujourd’hui, de mettre sur le chemin de l’expatriation pour une nouvelle vie plus de 450 personnes, ça doit être hyper grisant parce que ces personnes que tu rencontres vont débuter une nouvelle vie. Tu vas les suivre, tu vas les aider. Ça doit bien te plaire cette histoire.
C’est ça, c’est touchant, on a eu aussi des adhérents qui sont déjà dans l’aventure, qui sont venus nous voir à chacune de ces dates et puis ils viennent, ils nous remercient et puis ils sont vraiment dans la famille Canada Explorer et donc ouais c’est grisant et c’est hyper touchant de se rendre compte qu’on aide vraiment des gens. Mais aussi professionnellement parlant, on se dit qu’on a fait des choix qui sont chouettes parce qu’aujourd’hui on impacte positivement la vie des gens. On ne se dit pas que c’est des projets faciles, il y en a qui ont du mal, il y en a qui c’est plus long, il y en a qui c’est complexe, mais de manière générale ils avancent, ils avancent bien, ils arrivent jusqu’au Canada, ils arrivent aussi dans des bonnes conditions et on voit que les gens sont présents et donc hyper grisant de les voir réaliser ces grands projets. Paul, ma dernière question, c’est un petit exercice de style, mais selon toi, débuter une nouvelle vie au Canada, c’est quoi l’atout principal et l’erreur majeure à ne pas faire ? Je pense que l’atout principal, c’est l’adaptabilité.
C’est-à-dire repartir dans une nouvelle vie, c’est sûr qu’il y aura des choses qui seront différentes, c’est sûr qu’il y a des choses qui seront moins bien au début, qui seront difficiles, et donc il faut être prêt à s’adapter et à savoir qu’on va passer par un parcours qui n’est pas lisse. pas simple, on va parier dans un Eldorado où tout va être incroyable. Et l’erreur de ne pas faire, et ça je l’ai dit, je pense que ce n’est pas que pour le Canada, et c’est normal qu’on la fasse, c’est de tout comparer avec la France. Je pense que l’être humain compare énormément, naturellement, on se rattache à des choses qu’on connaît. Comparer, c’est chouette, c’est sûr que ça nous rassure, mais en fait il y a des choses qui sont différentes, il y a des choses qui sont mieux, mais il y a aussi des choses qui sont moins bien, et il faut avoir cette ouverture d’esprit de se dire non, je ne compare pas, je repars d’une feuille blanche et puis je vais apprendre à aimer ce que le pays a à m’offrir.
Alors en tout cas, si vous voulez débuter cette nouvelle vie, Direction Canada Explorers, le lien est dans le descriptif de ce podcast. Paul, merci beaucoup. Profite de la France, profite d’Eronion. Et puis ensuite, il ira faire Noël sous une jolie croûte de neige. Exactement, je dirais sous la neige canadienne, je penserais à vous tous.
Et surtout, si je pouvais dire aux gens rapidement, s’ils veulent avoir des informations ou suivre un petit peu l’aventure, ils peuvent aller sur LinkedIn. C’est là où on est le plus présent. Et donc, c’est Paul Personnaz et Bastien Planchat. Ils n’hésitent pas à venir connecter. On est toujours ouverts à des nouvelles conversations, des échanges.
C’est noté. Merci. À très vite. Merci, Gauthier. Vos podcasts sur la mobilité internationale sont sur fdlm.fr.
et sur YouTube en cherchant Français dans le Monde.