Génération Lumière : l’espoir franco-congolais

On parle souvent de transition écologique comme d’un horizon lointain, ponctué de grandes conférences internationales, d’objectifs chiffrés et de promesses solennelles. Mais derrière ces scènes mondiales, il existe des espaces beaucoup plus modestes, où l’on se bat chaque jour pour faire entendre des voix que personne n’écoute.

Parmi ces acteurs silencieux figure Génération Lumière, une association franco-congolaise née d’un constat simple, presque banal, et pourtant d’une brutalité immense : au Congo, l’extractivisme dévore les terres, attise les conflits armés, détruit les écosystèmes et pousse des familles entières sur les routes de l’exil, pendant que le reste du monde continue d’avancer, smartphone en main, sans vraiment regarder d’où viennent les minerais qui alimentent ses technologies.

Soyons lucides : nous avons tous un téléphone, et nous continuerons sans doute d’en acheter. Mais la question posée par Génération Lumière est moins celle d’une renonciation totale que celle d’un effort, même minime. Si notre appareil fonctionne encore, si une réparation est possible, si l’on peut choisir le reconditionné plutôt que le neuf, alors on peut peut-être éviter d’ajouter une part de violence supplémentaire à un système qui n’en manque déjà pas.

Génération Lumière, ce n’est pourtant qu’une poignée de bénévoles, avec peu de moyens mais une conviction tenace : raconter ce qui se passe, documenter les violences, alerter sur les conséquences environnementales, mais surtout rappeler que derrière les minerais se trouvent des vies. Cette année, ils n’étaient que quelques-uns à se rendre à la COP30 au Brésil. Non pas par manque de volonté, mais parce que quitter son travail, financer un billet d’avion, s’absenter plusieurs semaines relève parfois de l’impossible pour ces militants pris entre leurs engagements et la précarité du quotidien.

Sur le terrain, la situation est d’autant plus suffocante que l’extractivisme dans l’Est du Congo est désormais alimenté par le groupe rebelle M23, soutenu par Kigali. Le Rwanda, régulièrement accusé d’être un pays de transit essentiel pour des minerais dont les volumes exportés dépassent largement sa production réelle, occupe une place centrale dans cette économie grise.

Malgré ces obstacles, certains membres de Génération Lumière ont tenu à être présents à la COP. Pour parler, pour témoigner, pour rappeler que le Congo ne peut plus rester un angle mort des politiques climatiques internationales. Leur message est clair : on ne peut pas prétendre transformer le monde sans regarder ce qui se joue là où nos technologies prennent racine. Il est temps d’écouter ceux dont la vie est directement façonnée par les métaux de notre avenir.

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