Réussir son postpartum : Les conseils d’Anne Leclercq, sage-femme

Comment vivre sereinement le post-partum en expatriation ?

Dans cet épisode spécial réalisé dans le cadre du dossier « Réussir sa grossesse en expatriation » réalisé avec le parrainage de Jardins de Naissance, nous explorons cette question cruciale pour les futures mamans expatriées : Gauthier Seys nous emmène à Austin, aux États-Unis, pour une discussion enrichissante avec Anne Leclercq, une sage-femme expérimentée. Ensemble, ils dévoilent les défis et les joies de la période post-partum, une phase souvent sous-estimée mais déterminante pour le bien-être des nouvelles mères.

Anne Leclercq, notre invitée du jour, est une sage-femme chevronnée avec plus de 20 ans d’expérience et plus de 1000 accouchements à son actif. Elle dirige Jardins de Naissance, une structure dédiée à l’accompagnement des femmes durant leur grossesse et le post-partum. Son expertise et sa passion pour le soutien des mères dans cette transition délicate font d’elle une voix précieuse pour toutes celles qui vivent cette expérience loin de leur pays d’origine.

Dans cet épisode, nous plongeons dans le monde complexe du post-partum, une période de 40 jours cruciale pour la récupération physique et émotionnelle après l’accouchement. Anne nous parle du « plan 5-5-5« , une méthode qu’elle a découverte aux États-Unis, qui préconise cinq jours dans le lit, cinq jours sur le lit, et cinq jours autour du lit pour favoriser une récupération optimale. Elle insiste sur l’importance de créer un « village post-partum » pour soutenir les nouvelles mères, et souligne la nécessité d’adapter cette période de transition aux réalités culturelles et personnelles de chaque famille.

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Podcast n°2602 (octobre 2025)

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Chapitrage du podcast :
00:00:02 – Introduction et présentation d’Anne Leclercq
00:00:29 – Expérience d’Anne en tant que sage-femme et introduction au postpartum
00:01:60 – Émotions du jour de la naissance et le baby blues
00:02:141 – Importance des 40 jours post-accouchement
00:02:162 – Plan 5-5-5 pour le postpartum aux USA
00:03:225 – Disparités culturelles dans la reprise du travail après l’accouchement
00:04:267 – Temps de récupération nécessaire pour le corps après la grossesse
00:05:348 – Approche personnelle et culturelle de l’allaitement
00:06:380 – Importance de l’accompagnement holistique post-partum
00:07:454 – Créer un « village postpartum » pour soutenir la nouvelle maman
00:09:553 – Différences entre le premier bébé et les suivants
00:10:641 – Souvenirs et émotions liés aux accouchements

Transcription IA du podcast :

Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des français dans le monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent de près ou de loin la mobilité internationale et surtout qui sont dans une période magique, la grossesse. Je suis Gautier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Anne Leclerc, direction Austin, aux USA. 10 minutes. 10 minutes.
Anne est sage-femme depuis plus de 20 ans. Elle a plus de 1000 accouchements à son actif. On a une vraie spécialiste avec nous pour parler ensemble aujourd’hui du postpartum, un sujet ô combien important. Anne, bonjour. Merci d’être avec nous.
Bonjour Gauthier. On rappelle que tu es notre partenaire sur ce dossier. Réussir sa grossesse en expatriation. Tu as la tête de jardin de naissance. On a échangé avec ta sœur qui travaille avec toi sur le côté un peu plus s’occuper de son corps.
On va là plutôt aborder la période du postpartum. Le bébé est arrivé. D’ailleurs, il faut rappeler que ce jour là, c’est une explosion d’émotions pour tout le monde et notamment pour la maman. C’est une explosion d’émotions parce qu’il y a beaucoup de changements hormonaux qui font qu’effectivement c’est un grand chamboulement, un chamboulement dans plein de sens. Avec l’arrivée possible peu de temps après du Baby Blues qui est toujours d’actualité, ça ne change pas, on y a toujours droit à rire et pleurer dans la même phrase.
C’est ça. Donc le baby blues arrive dans la foulée autour, en règle générale, c’est autour du troisième au cinquième jour. C’est vraiment cette première semaine où, en fait, on est vraiment sur une vague d’émotions. Les premiers jours où on est aussi sur l’adrénaline, donc on ne dort pas beaucoup, on est vraiment sur l’observation de son bébé. Et au troisième jour, il y a toutes les hormones qui sont retombées.
Et là, en fait, on commence à être fatigué. En plus, il y a l’engorgement au niveau de l’allaitement qui fait que tout commence à être chamboulé et qu’on va pleurer et rigoler dans la même phrase. Effectivement. Et ce postpartum, Anne, c’est une période d’environ 40 jours où il faut que le corps récupère. Le corps a subi quelque chose de très, très violent, donc il faut prendre soin de cette période.
Tu disais en préparant cette interview que le postpartum et s’occuper bien de cette période était un peu re à la mode. Oui, c’est à la mode. Ça aurait dû toujours être à la mode, mais je pense que c’est important de prendre conscience. Tout le monde a pris conscience énormément de la dépression postpartum l’année dernière. Prendre soin de ses 40 premiers jours, ça aussi donne beaucoup de prévention.
On est de plus en plus dans la prévention et prendre soin de soi durant ses 40 premiers jours là, c’est aussi faire beaucoup de prévention sur l’année qui suit l’arrivée de bébés. ces 40 premiers jours. Tu vois, moi, j’ai appris ici, en étant aux États-Unis, vraiment cette histoire du plan 5-5-5 où je n’avais pas eu notion durant mes études ou durant mes années où je travaillais, même moi, quand j’ai mes enfants. Le plan 5-5-5, c’est vraiment cinq jours dans le lit, cinq jours sur le lit, cinq jours autour du lit. Donc, c’est pour se dire, se donner un peu l’idée de l’activité qui est attendue par rapport à la mer durant ces 15 premiers jours.
Et en fait, si tu prends soin de toi tu prends plus soin de bébé aussi, parce que c’est vraiment une période où plus tu te focuses sur toi et tu récupères, plus tu te focuses aussi sur bébé. Et ce qui permet aussi, du coup, d’enchaîner sur cette période de récupération. Après cette période de comprendre, comprendre ce qui se passe pour toi, pour ton bébé. Et du coup, ça rend plus évident, plus smooth. Tu vois, moi, j’ai un peu des fois des débats américains.
Alors nos éditeurs et auditrices sont aux quatre coins du monde. Autant à coucher, toutes les femmes du monde entier peuvent accoucher, autant les cultures sont différentes et au moment où les gens vont écouter ce podcast, le rapport notamment par exemple à la reprise du travail est très différent d’un pays à l’autre. Oui, tout à fait. La reprise du travail, ce qu’on voit, c’est que c’est très différent d’un pays à l’autre. Et même, tu vois, même aux États-Unis, tu peux voir des mamans qui vont reprendre des six semaines ou d’autres qui vont pouvoir avoir des congés maternité un peu plus long grâce à leur compagnie.
Peuvent être même jusqu’à six mois parfois. Donc, c’est ce qui est super. Il y a une disparité très claire. On retrouve toujours ces 40 jours, c’est-à-dire cette période de six semaines. D’une manière générale, on la retrouve dans toutes les cultures.
Après, il faut vraiment l’entretenir, c’est-à-dire que si tu te prépares six semaines pour reprendre D à six semaines, tu dois te préparer un peu d’une manière différente que si tu as six semaines plus quelques mois derrière toi pour profiter de ton bébé. Et tu me disais qu’il faut à peu près neuf mois au corps pour se retaper. C’est exactement ça. Moi, c’est ce que je dis toujours à mes mamans. Neuf mois pour être enceinte, neuf mois pour récupérer.
Donc ça, c’est aussi dans la logique, dans la logique du corps et émotionnellement, et dans la logique aussi, si tu veux avoir un deuxième enfant. Dans un deuxième enfant, moi, je recommande toujours d’attendre au moins neuf mois pour laisser le temps à ton corps de récupérer, de profiter de ton premier bébé. Et pendant cela, on ne fait rien du tout pendant les neuf mois, du coup ? Il y a des tas de choses qu’on peut faire, bien sûr. C’est pareil, ça dépend si tu allaites ou pas, mais l’allaitement, par exemple, peut te permettre de ne pas ovuler pendant quelques mois.
Il y a des moyens d’observer son ovulation et notamment avec l’allaitement, ça peut te permettre de ne pas ovuler et d’être protégé par rapport à ça. Attention, ce n’est pas si simple que ça. Il y a quand même certaines conditions. Parce que sinon, dans quelques mois, il y aura des enfants, des bébés partout à cause de cette interview. Il ne faut pas que les personnes pensent que je dis si tu es à l’aide, tu ne peux pas tomber en salle.
Non, ce n’est pas du tout ça. Il y a des conditions, il y a des choses à observer. Un mot sur l’allaitement justement. L’OMS conseille d’allaiter entre six mois et deux ans. Là, c’est pareil.
Culturellement, tout le monde n’a pas la même approche sur ce sujet. L’allaitement, c’est vraiment une question très personnelle. Donc, c’est vrai que Au fur et à mesure de ma carrière, ce que je peux voir, c’est qu’on prône beaucoup plus maintenant. On essaie quand même de beaucoup plus faciliter l’allaitement. En plus, on peut faire beaucoup plus le tir allaitement.
Il y a beaucoup plus de mixtes où la maman peut tirer son lait et le papa donne le biberon. C’est quelque chose qui se met beaucoup plus en place que ce que j’ai pu connaître quand j’ai démarré ma carrière. Les technologies ont évolué aussi. Avec ta sœur, on a évoqué des exercices à faire pour son corps, pour se remuscler, pour se remettre un petit peu en route. Là, toi, tu es une approche plus holistique.
L’idée étant d’aborder ce post-partum en rassurant la personne, en lui expliquant ce qu’il faut qu’elle fasse jour après jour, justement. C’est ça, c’est vraiment l’idée, c’est d’être accompagnée, de se sentir soutenue. Tu cherches plus à avoir confiance en toi. Je cherche à donner confiance aux femmes. En fait, plus elles ont confiance en elles-mêmes, plus cela va faciliter son cheminement en tant que mère.
C’est le cheminement de devenir mère où c’est important d’avoir un accompagnement pour se sentir soutenue au quotidien, par une bonne éducation, par savoir ce qui se passe et par avoir les bonnes ressources. Alors en l’occurrence, en effet, quand on sait, c’est plus facile de comprendre. D’autant que dans cette période là, il y a le corps, son propre corps qui doit se remettre en marche. Il y a toutes ces émotions aussi qui ont été un peu chamboulées. Puis il y a le bébé aussi qui prend une certaine place.
Parfois, le conjoint également peut, avec son lot d’incertitudes, etc. Et c’est un peu la maman de digérer toute cette période là et 40 jours, c’est pas de trop. Non, 40 jours, ce n’est pas trop. Et c’est vrai que là, je mets en place beaucoup ce système. On parle de village postpartum pour éduquer un bébé.
Anne Douglas a une citation qui dit que pour élever un bébé, il faut tout un village autour de soi. Et en fait, c’est vraiment ça. Comment construire ? Réfléchir à comment tu peux construire ce village parce que c’est important en tant que maman. Tu te repositionnes en tant que maman, ton partenaire se repositionne aussi et tu découvres ce bébé.
Donc, il y a cette dynamique familiale qui est en train de se construire. Mais finalement, en fait, quelles sont les ressources autour que l’on peut mettre en place ? Ce qu’on appelle ce village postpartum qu’on peut mettre en place pour essayer de justement aider à vivre mieux ce postpartum. Et justement avec Jardin de Naissance, vous avez repéré ces dernières années que autant l’accouchement était quelque chose qui était bien préparé, autant ce postpartum, il y avait pas mal d’axes d’amélioration et la preuve en est sur vos réseaux sociaux, il y a beaucoup de questions sur cette période. Elle est un peu délaissée peut-être aujourd’hui ?
Je pense qu’elle est un peu délaissée, tu vois, on a beaucoup de retours de mamans qui nous disent mais moi, en fait, on m’a dit qu’il fallait que je bouge. Oui, mais en fait, non, avant que tu bouges, il faut que tu récupères avant de pouvoir bouger. Je pense qu’il y a beaucoup de désinformations, de mauvaises informations qui sont ou des oublis en fait. On a oublié, on a oublié ces 40 jours à quoi ils servaient et pourquoi ils étaient là. Et du coup, c’est important de le remettre en place et de se repositionner par rapport à ça.
Anne, avant dernière question, est-ce qu’un premier bébé, c’est différent de tous les autres qu’on va avoir dans sa vie ? Le premier bébé, c’est le premier qui nous fait nous chambouler notre position. Tu vois, c’est à dire qu’on vraiment, on se positionne en tant que mère pour une première fois et on fait changer toutes les générations, c’est à dire que nos propres parents vont devenir grands parents. On fait changer toute la position familiale. Ça ne veut pas dire que le deuxième, troisième et quatrième sont plus faciles.
C’est juste que cette première position, ce premier gros changement, c’est avec le premier. Le deuxième, tu es déjà positionné en tant que mère. Maintenant, c’est d’autres changements, c’est-à-dire qu’il va falloir ajuster par rapport au premier. C’est vrai qu’en fonction du premier ou du deuxième, on peut se poser des questions. ouvrir à différentes choses et ouvrir à l’organisation.
C’est-à-dire que pour l’organisation des 40 premiers jours d’un deuxième ou un troisième, tu vas devoir changer ton organisation parce que justement, qui va s’occuper du premier et du deuxième pendant que toi, tu récupères et pendant que je te demande de te reposer dans ton lit le plus possible pendant les premières semaines. Du coup, pour un premier, ça va être beaucoup plus facile de le faire. Mais d’un autre côté, c’est beaucoup plus facile de rester allongé. Oui, mais il y a beaucoup plus de questions. C’est-à-dire qu’un deuxième, Il y a toujours autant besoin de préparation, mais ça va être des questions un peu plus différentes parce que c’est plus autour de la fraternité, autour de beaucoup l’organisation en fait.
Comment tu t’organises pour gérer la fratrie et ta récupération ? Et ma dernière question, on vit dans un monde qui est parfois compliqué. Pour autant, je l’ai vécu moi-même deux fois. Assister à un accouchement, l’arrivée d’un petit être sur Terre, c’est quand même l’un des instants les plus magiques que l’on puisse connaître. Toi, tu as eu tes enfants et tu en as accouché mille autres.
Quel est ton plus beau souvenir d’arriver sur Terre, d’un petit bonhomme ? Tous les accouchements sont magiques, mais alors là, c’est sûr que les meilleurs, c’est encore plus magique. Mais les miens, parce que c’est une bouffée d’émotions, c’est une bouffée de ah oui, j’ai réussi à faire ça, j’ai réussi à arriver jusqu’au bout. Mais après, j’ai des tas de tous les accouchements auxquels j’ai pu assister. Il y en a des plus magnifiques que d’autres dans le sens où l’atmosphère, c’est vraiment toute l’atmosphère qu’il va y avoir autour et ce que tu que chacun amène à l’accouchement.
C’est-à-dire que s’il y a beaucoup plus de stress dans l’accouchement, ça va être un peu moins joli, mignon, comme on peut voir. C’est vraiment l’atmosphère. Mais bon, bien sûr que les plus jolis, je vais dire que c’est les miens. Et moi, c’est les miens. La différence avec toi, c’est que je n’en ai pas fait mille autres.
J’en ai fait que deux au moins. Non, mais après, c’est vrai que j’ai des tas de super magnifiques souvenirs avec des tas d’autres accouchements, d’autres mamans, parce que c’est d’autres émotions. Ça m’arrive encore parfois, en fonction de l’atmosphère, de pleurer après un accouchement, parce qu’il y a une certaine beauté dans ce qui se passe. Merci beaucoup, Anne, pour ce témoignage. Évidemment, si vous êtes dans cette situation d’être en grossesse, en expatriation, rejoignez les équipes de Jardin de Naissance.
Justement, des groupes d’échanges, de dialogues s’organisent pour ne pas être seuls dans cette période. Merci beaucoup. Merci à toi. Retrouvez notre dossier spécial Réussir sa grossesse en expatriation sur fdlm.fr. Dossier parrainé par Jardin de Naissance.
Bouger, respirer, se reconnecter. Jardin de naissance t’accompagne. De la grossesse au post-partum, pour être b’sin. Vraiment b’sin. Jardinsdenaissance.com.

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